Dispose t-on, au quotidien d’informations suffisantes permettant de se soustraire au stéréotype de la beauté ? Ce qui est beau est récompensé? Qu’en est-il des conduites réelles ?Ces attitudes discriminatoires s’actualisent-elles sous forme comportementale, ou ne sont elles que perceptions ?
Tous les travaux menés sur les réactions réelles à l’égard des individus plus ou moins beaux, montrent sans équivoque que les individus attrayants sont constamment récompensés (socialement parlant), et à l’inverse, les sujets non attrayants sont constamment stigmatisés. Si l’on considère l’influence sociale, des études comme celle d’EFFRAN (1974 - Il a mené sa recherche en 1972 en Allemagne, au moment des élections fédérales). Il a observé tous les candidats, et les a classés sur
l’axe beauté/laideur (évaluation consensuelle), et il a ensuite regardé l’impact entre beauté physique et résultat à ces élections. Plus des 2/3 des candidats élus étaient des candidats qui avaient été évalués comme moyennement beaux, beaux ou très beaux. Autre recherche menée conjointement en milieu scolaire et en milieu universitaire.(DION- 78) qui consistait à évaluer la beauté de l’enseignant, et les liens possibles entre beauté des enseignants et efforts produits par les étudiants et/ou effronterie des élèves. Il y a des corrélations très significatives entre la beauté physique de l’enseignant et le respect que les élèves lui portent.
Rapport avec les inconnus
Recherche de MATESSE, 1978, qui a fait un travail d’observation. Les sujets les plus beaux physiquement sont également ceux qui sont aidés le plus facilement dans la rue, sont ceux à qui on donne ou on prête le plus facilement de l’argent, qui reçoivent le plus de confidences spontanées de la part d’autrui, ceux qui sont le plus facilement et le plus amicalement reçus à l’étranger, et sont aussi ceux qui sont le plus facilement pris en autostop. Concernant les relations thérapeutiques, Mc VERMAN 1973, a constaté que la beauté du patient en tant que client faciliterait
largement des processus de transfert, mais surtout de contre-transfert.(attention aux dérives).
On a constaté par ailleurs que les sujets beaux qui sont hospitalisés, notamment en structure psychiatrique (idem pour les délinquants), reçoivent généralement et de façon significative, des traitements plus favorables, moins agressifs. Le recours aux moyens de contention (camisole de force) est beaucoup plus utilisé lorsque le physique de sujet ne correspond pas aux critères de beauté. Il y a forcément d’autres rapports qui peuvent expliquer cette relation. L’issue d’entretiens d’embauche, notamment pour des jeunes femmes, est significativement plus favorable, lorsque ces
femmes sont pourvues d’un physique agréable (à expérience et niveau d’étude identiques). Les femmes attrayantes ont en moyenne une mobilité sociale ascendante et ce de façon plus significative que leurs homologues moins attrayantes. La beauté féminine apparaît comme une sorte de « valeur marchande » aussi prestigieuse que peut l’être la réussite professionnelle chez l’homme. C’est une forme de stigmatisation. La beauté joue un rôle fondamental. Les individus sont soumis à des attitudes et à des comportements affectifs réels tout à fait discriminatoires et irrationnels. Ces attitudes et comportements ne sont pas fondés sur des affirmations pertinentes, complètes mais sur l’apparence et l’illusion. Ces comportements sont en outre répétés et entretenus par la famille, les pairs, dans les contextes scolaires, de travail, de loisir…et surtout quand on est en relation avec des inconnus. Partant de ce constat vérifié, on peut penser comme le suppose ROSENTHAL, que les sujets cibles finissent par se percevoir, et par se comporter, conformément à ce que l’on attend d’eux. Il y aurait en quelque sorte une intériorisation par le sujet cible de ces déterminismes sociaux.
Ces constats (à partir de recherches sur le lien entre perception et conduites) sont tout à fait compatibles avec le schéma interactionniste de BYRN.
Si on se réfère aux hypothèses interactionnistes :
Première hypothèse : l’apparence physique d’un sujet est perçue par son entourage de manière concordante
Deuxième hypothèse : l’apparence physique est associée à des attributions plus ou moins favorables selon la conformité du sujet aux normes en matière de beauté, attribution en termes de perception, d’attente, et de perception au niveau des comportements effectifs. Ce qui renvoie encore aux récompenses vs punitions (registre de la discrimination sociale).
Troisième hypothèse : hypothèse selon laquelle chaque sujet intérioriserait ces attributions consensuelles dont il fait l’objet de façon consensuelle, et finirait par se percevoir et se comporter conformément à la façon dont on le perçoit (conformément à).
3 - Efficacité du stéréotype ce qui est beau est bon
Les prédiction émises à propos des sujets en fonction de leurs attributs physique, se réalisent-elles ?
1 - Quand est-il de l’image de soi de l’individu plus ou moins beau ?
Travaux de BRUCHON-SCHWEITZER, 1984, (sur 273 sujets) qui a formulé l’hypothèse suivante : si l’hypothèse de ROSENTHAL est exacte, les beaux sujets devraient se percevoir favorablement, donc conformément aux attentes dont ils sont l’objet, et inversement pour les sujets disgracieux.
Elle a d’abord identifié parmi ces perceptions, huit attributs essentiels et bipolaires.
- succès social (récompense, gratification) = + de succès social chez les beaux.
- satisfaction vis-à-vis de soi même = ils sont plus satisfaits d’eux-mêmes
- stabilité émotionnelle, maîtrise de soi, optimisme
- sociabilité et recherche de contact amicaux
- niveau d’aspiration élevé
- chaleur et bienveillance
- confiance en soi, assurance
- l’intelligence, la distinction, et la féminité/masculinité
À partir de ces huit catégories attributives, l’auteur a construit un questionnaire en fonction de la prégnance plus importante de la catégorie considérée (nombre plus ou moins important d’items). Ainsi, le succès social correspond à 10 items, la satisfaction à 6, la stabilité à 5, la sociabilité à 5, le niveau d’inspiration à 4, la chaleur à 4, la confiance à 3 et l’intelligence à 3
Les items sont bipolaires avec trois degrés possibles. Questionnaire QEST (Questionnaire d’Estime de Soi).
Ex : se faire des relations facilement 1 2 3 ne pas se faire des relations facilement Autre version du cours^ Approche différentielle de la personnalité
On observe des régularités et des noyaux relativement cohérents que ce soit dans les cognitions personnelles, mais que ce soit également des noyaux concernant les émotions, et aussi dans le comportement.
I) Définition de la personnalité
Une caractéristique relativement stable et générale de la manière d'être et d'agir d'une personne dans sa façon de réagir aux situations dans lesquelles il se trouve. (Reuchlin, 1991)
- Une manière habituelle de se comporter
- Décrire les différences individuelles
- Répondre à certaines questions
L'approche différentielle de la personnalité s'est construite à partir de différentes approches, mais aussi contre elles : psychanalyse, behaviorisme et psychologie humaniste.
Notion de totalité : lorsqu'on évoque la notion de personnalité, on fait toujours référence à la cohérence des conduites qui peuvent être de nature diverses. *****
Notion d'unicité ou d'unité : On aborde la cohérence des conduites de même nature, c'est à dire cohérence dans les conduites affectives par exemple. Dimensions de traits qui vont constituer la personnalité.
Notion de stabilité : On va mettre en avant la cohérence des conduites dans le temps. Pour Cattell, la personnalité c'est ce qui permet de prédire la conduite d'un individu dans une situation donnée.
Notion d'individualité : Part de la cohérence des conduites mais qui permet véritablement de construire l'originalité de la personne.
Cette approche s'est construite sur deux traditions qui se sont longtemps confrontés, la clinique et l'universitaire au sein desquelles existent :
- L'approche nomothétique (différences inter-individuelle) : consiste à comparer des individus à partir d'une description et d'un dénombrement de traits de personnalité. L'objectif de cette approche est d'étudier ce que les individus ont en commun, c'est à dire qu'est ce qui peut caractériser, au plus large, la personnalité humaine. Ils travaillent donc sur une structure de la personnalité, et à partir de cet objectif, les différences inter-individuels vont s'établir facilement, car l'on va avoir des scores plus ou moins fort que l'on pourra comparer.
- L'approche idiographique (différences intra-individuelle) : Elle cherche à comprendre l'individu à l'intérieur de sa propre existence et expérience. Cette approche est centrée que sur une seule personne, et donc dans ce cas aucune comparaison n'est possible.
L'approche différentielle de la personnalité à utilisé ces deux approches car elle s'est intéressé à la fois à ce qui était commun aux individus mais aussi à ce qui les différenciait dans leurs expériences.
II) La description de la personnalité
1. La notion de type
On à une première approche historique qui est bcp plus proche de l'approche idiographique, c'est celle de la notion de type de personnalité. La notion de type renferme un ensemble d'individu qui se ressemblent et qui possèdent en commun des caractéristiques hétérogène (ex : physique, caractéristiques cognitives, ...)
Dans les années 1950-60, cette notion de type de personnalité à été délaissé au profit de la notion de dimension de la personnalité. Mais ce qui est paradoxal c'est que l'on a vu en même temps émerger des modèles basés sur la description de profil de personnalités dites à risque. Ces modèles ont étés mis en évidence par des médecins, comme le type A qui a été décrit par 2 médecins cardiologue : Friedman et Rosenman, en 1959.
Ils ont essayés de voir ce qui caractérisait ces personnes dans leurs comportements, et ils ont repéré certaines constantes. Après avoir suivit 3000 personnes pendant 8 ans classés en âge, il y a eu une surmorbidité importante des personnes qui avaient été diagnostiqués type A. Les personnes de type A avaient deux fois plus de survenu d'évènement coronarien que les autres. Dans les interactions avec les autres, ces personnes se montrent très vives et montrent souvent des traits d'impatience. Les sujets de type A voulaient accomplir bcp de chose dans un cours laps de temps, ils aiment la compétition et s'engage dans le travail et les jeux pour gagner. Volonté de combativité qui se manifeste notamment par une tension importante de la musculature faciale, et un débit rapide du langage.
Les chercheurs ont développé un entretien qui permettait de repérer les personnes de type A, comme par exemple, le fait qu'il finisse les phrases, qu'ils sont très attentif et stimulés par des échéances à tenir, au niveau comportemental ils vont avoir une disposition à agir et présentent une combativité très forte. Les questionnaires avaient des dimensions différentes : caractère ambitieux, compétitif, hostile et impatient.
A partir de ce type A, en regardant de plus près et différemment, plus finement le poids que représente chaque dimension, il a été constaté que seule l'hostilité était un facteur de risque des maladies coronariennes. Les autres étaient plutôt protectrices. Beaucoup de situations seraient perçues par ces individus comme étant des situations hostiles, d’obstacle, et la seule manière de réagir serait cet affrontement. Parce que tout va être interprété de la même manière et se confronter à l’individu, ceci élèverait le fonctionnement cardio-vasculaire et donc, de manière chronique, deviendrait un facteur de risque.
Dans les années 60/70, cette notion de type de personnalité a été très largement délaissée au profit de la notion de dimension de personnalité. Cela a pu avoir des inconvénients car la notion de type peut être intéressante sous différents aspect : elle va intégrer des dimensions des conduites, faire intervenir des processus distincts et complémentaires (cognitif avec comportemental par exemple, ou physiologique, ou émotionnel). Ces différents niveaux entrent en activation les uns avec les autres pour constituer une structure de fonctionnement qui va décrire la personnalité. La notion de type est délaissée à cause de l’inconvénient qui est qu’elle n’est pas clairement définie, et à l’intérieur d’une définition on se rend compte qu’il y a certaines composantes qui par exemple ne prédisent pas l’état de santé ultérieur, et cette notion de type est ambigüe : est ce que l’on envisage la notion de type en voulant décrire des sujets extrêmes, ou au contraire des sujets en quelque sorte « standard » ? C'est avec ces critiques que les chercheurs ont délaissés les types pour les traits de personnalité.
2. La notion de trait
C'est une dimension des conduites qui permet de classer tous les individus d'"une population sur un axe continu et bipolaire.
On est toujours dans le même type d'approche en voulant voir si on peut mettre ensemble des conduites. Ces traits de personnalités sont des tendances de tempérament qui vont s'inscrire à l'intérieur de mécanismes biologique, qui ne sont pas observables. Ce qui les caractérise également c'est qu'ils vont interagir avec l'environnement. Ils vont se former grâce à ces interactions : par apprentissage des modes d'adaptation.
Ces traits vont guider directement les conduites et s'ils ne sont pas observables ce sont ces adaptations au contexte qui sont plus mesurables, soit par observation, soit par introspection.
Le grand problème est la mise en lien entre trait de personnalité et comportement. Ce qui est essentiel c'est qu'il faut bien être conscient que si les patterns de comportement deviennent trop prévisibles et ne tiennent pas compte des contraintes alors on entre dans le champ des troubles de la personnalité.
Mettre en relation avec la notion de tempérament. Le tempérament, est défini par Allport concerne les phénomènes qui caractérisent la nature émotionnel d'un individu, ce qui inclut sa susceptibilité, la force et la rapidité de sa réponse et la nature de son humeur prédominante, mais ce qui inclut aussi toute les particularités dû aux fluctuations et à l'intensité de l'humeur. Ce qui caractérise le tempérament, c'est que ces phénomènes sont dépendants de la dimension des configurations émotionnelles. Dans ce sens c'est ce qui différencie le tempérament de la personnalité.
3. La structure de la personnalité
Pour décrire la personnalité ont à accès à divers lexique et termes. Il a donc fallu faire appel à des méthodes de regroupement et faire des choix parmi toutes les descriptions possibles.
Ce choix est d'essai l'erreur, il se fait donc selon des critères théoriques (Eysenck) ou méthodologiquement. (Cattel et Goldberg)
Lorsqu'il s'agit d'étudier l'organisation de la personnalité, il s'agit d'essayer d'ordonner la variété des conduites humaines qui vont caractériser les individus. L'objectif de ces écoles, a été ce travail de classement des conduites. L'un des premiers à avoir étudier sur le sujet est Eysenk.
Le modèle d'Eysenk : L'école anglaise
Il est parti du modèle de Jung et surtout de la typologie dichotomique de la personnalité tel que Jung l'avait défini, qui caractérise la personnalité en deux grandes catégories : introversion et extraversion.
Il s'est séparé de Freud car il était en désaccord avec sa théorie de la sexualité. La libido ne se réduirait pas à une pulsion sexuelle pour Jung, mais elle consisterait aussi en une pulsion vitale et c'est cette pulsion qui va orienter le sujet soit vers le monde extérieur soit vers la vie intérieure.
Eysenk à retenu une classification des deux types en 4 fonctions essentielles du psychisme : La pensée, les sentiments, l'intuition et les sensations. A partir de cela il est possible d'établir un tableau pour structurer le psychisme.
L'introversion et l'extraversion seraient des attitudes ou des orientations des Hommes par rapport à deux pôles essentiels qui seraient le Soi et le Moi. Chez les extravertis l'énergie psychique est tournée vers l’extérieur, et grâce à elle il pourra se reconnaître dans les réalisations qu'il pourra effectuer.
A l'opposé l'introverti se caractérise par un souci de conservation et de protection de soi, ce qui fait que le sujet sera sans cesse orienté vers lui-même. Selon la thèse de Jung, ces orientations seraient plutôt des prédispositions naturelles, même s'il envisageait que des éléments, qui seraient liés à l'environnement ou aux relations avec les autres, pouvaient intervenir dans cette orientation.
Eysenk est donc partie de cette thèse, et son objectif a été de retrouver cette caractérisation de la personnalité. Il a donc d'abord travaillé avec des soldats qui revenaient de combats, il les observait et avait des entretiens avec eux. Il a utilisé des données biographiques données par les patients. A partir de cela il a fait des analyses statistiques, des analyses factorielles, qui consistent à rassembler les éléments qui convergent ensemble de manière à constituer des éléments plus synthétiques. Par exemple si pour un certain nombre d'individu on observe qu'ils sont chaleureux, qui aiment échanger, démonstratifs, ... L'analyse permettra de regrouper ces dimensions de manière à créer un facteur lattant qui pourrait expliquer ces ressemblances.
Il a donc obtenu deux facteurs généraux : l'hystérie (expansivité, attitude hystérique)/Dysthymie et le névrosisme (dépendance, l'instabilité émotionnelle, l'hypersensibilité, la personnalité mal organisée, intérêts restreints, troubles somatiques diffus)/Stabilité.
Suite à cela il a poursuivit et a essayer d'élaborer un questionnaire : EPI. Il a soumis ses résultats à des analyses factorielles qui ont permis de mettre en évidence 3 facteurs : Extraversion (Sociable, vivant, affirmé, recherches de sensations, insouciant), Névrotisme (anxieux, déprimé, maussade, sentiment de culpabilité), Psychotisme (agressivité, impulsivité, manque d'empathie).
Dans la méthodologie qu'il a utilisé il a réalisé des analyses factorielles à plusieurs niveau, c'est à dire qu'il partait dans une première phase du score des sujets à chacun des items, et donc il réaliser une première synthèse, ensuite en deuxième étape il partait du score de cette première synthèse et enfin il repartait sur une autre analyse factorielle pour avoir une troisième synthèse.
C'est l'un des seuls à avoir travaillé sur les fondements neurophysiologiques et neuropsychologiques de la formation de la personnalité, selon lui, que ce soit l'extraversion ou le névrosisme, ils sont liés à des circuits du cerveau qui contrôle l'activation corticale, avec deux objectifs : d'une part, la réponse corticale face à un stimulus et d'autre part, le contrôle des réponses à des stimuli émotionnels. C'est donc un modèle assez pluriel, complexe car il part de bases biologiques mais aussi de bases psychologique avec Jung pour arriver à une description de la personnalité qui permet de conjuguer à la fois ces particularités individuelles (tant dans les pensées, sentiments, sensations) mais aussi cette nécessité de décrire la personnalité avec uniquement deux grandes dimensions.
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