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Fiche d'exercices – séquence 2 séance 1 Le changement de narrateur-personnage : Saigne, Abd Al Malik 1°) A quel grand « genre » ce texte appartient-t-il ? Peux-tu être plus précis en indiquant le « sous-genre » ? Ce texte appartient au genre de la chanson, c’est plus précisément un SLAM (une discipline du hip-hop proche de la poésie contemporaine qui présente un texte « parlé » sur une bande musicale, ce texte est à l’origine improvisé) 2°) Remplis le tableau ci-dessous en indiquant à qui renvoie le pronom « je » dans les différents couplets.
3°) Expliquer le texte à l’oral :
Ce slam, qui présente 3 narrateurs-personnages nous raconte une bavure policière, sur base de racisme et de préjugés : c’est un appel à ne pas avoir de jugements trop hâtifs sur les autres 4°) Quelle rubrique d’un journal rapporte ce genre d’événements ? On trouverait ce genre d’événements relatés dans un « fait divers ». ECRITURE : Rédige l’article qui pourrait figurer dans un quotidien : tu donneras un titre, tu adopteras le style journalistique qui donne des précisions sur les faits mais qui reste « neutre » dans la manière de relater les événements. Tu te serviras de toutes les informations données dans le texte d’Abd Al Malik. Un titre Un sous-titre Des renseignements précis sur le lieu, la date et l’heure Un texte objectif Un texte qui fait appel à toutes les informations contenues dans le Slam Un texte rédigé au passé mais sans passé simple (plutôt passé composé) Inventer un titre pour le journal + une date de publication Saigne, Abd Al Malik D ![]() Les mêmes préoccupations : qui suis-je, où vais-je, que n’ai-je, m’aime-t-il, m’aime-t-elle ? C’est pas exagéré de dire que je suis mort. J’suis allongé là à même le sol et j’me demande encore Pourquoi ne m’aimaient-ils pas ? Pourquoi est-ce qu’ils me regardaient tous comme ça ? Les policiers diront que le coup est parti tout seul, que j’me débattais, quoi. C’était censé être un simple contrôle parce que sur la route j’roulais un peu trop vite, Mais j’étais habitué à c’tempo d’vie et puis j’pensais à ma fille. J’lui avais dit à c’garagiste que si j’roulais sans plaque j’allais avoir des blèmes. Il m’a dit : « Vous êtes parano m’sieur, j’vous arrangerai ça d’main, y aura plus d’problème ». Et moi, et moi j’l’ai cru avec ma tête de Noir, de cas social. C’est dingue quand même : mon pays d’origine j’le connais même pas et franchement : Je pense, je parle, je rêve, je respire en français, En français je pleure, je ris, je crie, je [saigne]. Refrain Derrière le statut, le vêtement, la couleur de peau, n’est-ce pas qu’on est semblables, tous [saignent] Les mêmes préoccupations : qui suis-je, où vais-je, que n’ai-je, m’aime-t-il, m’aime-t-elle ? [saigne] Pour ce pays comme ceux et celles qu’ont fait la guerre, Comme ceux et celles qui ne savent pas dire « je t’aime », je [saigne]. Quand il est arrivé avec sa belle caisse Je m’suis dit encore un de ces nègres qui va m’prendre la tête. Mais il était – j’dois dire – plutôt courtois, Même franchement carrément sympa. Je m’suis dit qu’c’était bête d’penser comme ça, Parce que c’type il avait pas fait d’histoires, il était juste comme moi, Un simple passager de l’Orient Express du destin Sauf qu’il était Noir, mais ça, ça enlevait rien. J’ai même fait mon travail avec plaisir. Faut dire qu’c’est rare les clients prévenants, en plus qui vous font rire. J’lui ai dit d’repasser le lendemain pour lui visser sa plaque Mais il voulait absolument partir de suite voir sa fille j’crois, ils sont très famille les blacks vous savez. Vous comprendrez que ça m’a foutu un coup Quand j’ai appris qu’le mec il était mort sur le coup. J’suis sans doute la dernière personne à avoir ri avec lui, à avoir été cool avec lui avant qu’il ne [saigne]. Refrain Derrière le statut, le vêtement, la couleur de peau, n’est-ce pas qu’on est semblables, tous [saignent] Les mêmes préoccupations : qui suis-je, où vais-je, que n’ai-je, m’aime-t-il, m’aime-t-elle ? [saigne] Pour ce pays comme ceux et celles qu’ont fait la guerre Comme ceux et celles qui ne savent pas dire « je t’aime », je [saigne]. Déjà quand j’étais aux Antilles ça m’saoulait grave d’voir ces Noirs et ces Arabes qui foutaient la merde, quoi. Mais c’est pas pour ça qu’j’ai voulu être flic, c’était une vocation j’crois. La Métropole c’est spécial mais j’m’y suis vite fait. Un bon flic c’est obligé, ça doit s’adapter. J’ai fait pas mal d’arrestations, des mecs méchants et vraiment dangereux. Mais l’plus étonnant c’est qu’c’est à nous qu’le civil en veut. Bon c’est vrai qu’y a des collègues qui sont pas cools, Mais c’est comme partout, t’as des gens biens et des fous. Mais ça, va l’expliquer à c’gars dans cette belle voiture Qui roule comme un dingue parce qu’il doit l’avoir volé en plus. Il s’est arrêté brusquement, bizarrement alors j’l’ai pris en joue Et mon collègue qu’arrêtait pas d’me dire qu’il voulait s’faire du bougnoule … Alors ça plus toute la tension, la violence qui règne autour de nous, J’me suis dit qu’j’avais jamais tiré en vrai quand … Refrain Derrière le statut, le vêtement, la couleur de peau, n’est-ce pas qu’on est semblables, tous [saignent] Les mêmes préoccupations : qui suis-je, où vais-je, que n’ai-je, m’aime-t-il, m’aime-t-elle ? [saigne] Pour ce pays comme ceux et celles qu’ont fait la guerre Comme ceux et celles qui ne savent pas dire « je t’aime », je [saigne]. (extrait de l’album GIBRALTAR) / http://musique.ados.fr |
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