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D’autres façons de « cueillir » Ulrike Arnold opposé de Verame : elle peint sur place avec les éléments naturels Martin Prothero recueille les empreintes des animaux sur des plaques disposées dans leur habitat naturel Mary Ellen Long crée des livres de matériaux à partir des éléments présents sur un site et parfois les enterre sur place, sous la neige les laissant se dégrader Dans son travail il y a une dimension symbolique : recueillir les éléments de la nature comme s’il s’agissait d’un langage On retrouve cette dimension symbolique et spirituelle chez des artistes qui ramènent leur cueillette à l’atelier et la transforment Richard Solomon Appelle son site « Seedshaman” : pour la réunion des gens et des plantes Sculptures et images à partir de parties de plantes Chris Drury “Heart waves” : Un électrocardiogramme transféré en monotype sur une aquarelle, forme l’arrière plan de l’image Le dessin est constitué par des spores de champignons et des lignes manuscrites repentant le nom des plantes utilisées en médecine pour soigner le cœur. Le rond d’horloge établissant sur 12 heures des soins à donner Herbiers en forme de cercles Parmi les cueilleurs deux artistes dont je vous parlerai plus tout à l’heure Claudie Hunzinger Décoctions magiques Jephan de Villiers Recréation d’un univers Wolfgang Laib1950 allemand. Commence par étudier la médecine dans les années 1970 puis déçu par le rationalisme, il prend la route des Indes puis se consacre à la sculpture. Il est passionné par les religions et les philosophies orientales. En quête de spiritualité, d’extrême pureté, de non-violence, il veut exprimer les rapports originellement harmonieux qu’entretiennent l’homme et la nature, représenter les cycles des saisons, rendre hommage à la terre nourricière. A partir d’un nombre limité d’éléments naturels, son œuvre veut illustrer le sens du recueillement, de la concentration, de l’effort humain et de la sérénité, de la beauté des ressources de la terre. Il use de matériaux symboliques pour réaliser des installations. Le lait, le pollen, le riz, la cire, et qui sont toujours présentés avec une très grande sobriété qui rattache son œuvre à l’art minimal Dans ses installations nous sommes invités à pénétrer comme dans un lieu consacré par un rite – les œuvres sont présentées comme des offrandes Pollen En 1977, il commence la collecte du pollen dans la région de l’Allemagne où il s’est retiré. Cette récolte l’occupe plusieurs mois de l’année De ces pollens récoltés patiemment en un acte méticuleux et purificateur, conservés dans des bocaux, puis tamisés et saupoudrés à même le sol, il constitue des carrés d' une intense luminosité ou des monticules de quelques centimètres qui instaurent une relation métonymique à l' univers et deviennent le résumé de la totalité de la nature. Figure par laquelle on désigne le tout par la partie, le contenu par le contenant, " J’étais fasciné par ce que le pollen est en lui même. Le pollen a des couleurs incroyables, que l' on ne pourrait jamais peindre, mais ce n' est pas un pigment et ses couleurs sont seulement une qualité parmi tant d' autres, comme une main a une couleur, ou le sang est rouge mais ce n' est pas un liquide rouge, et le lait est blanc mais ce n' est pas un liquide blanc. C’est la différence entre un pigment bleu et le ciel." Il fait aussi une autre série intitulée Pierres à lait Il s’agit de blocs de marbre rectangulaires qui sont meulés à la main pour y creuser des cuvettes La cuvette est ensuite remplie de lait jusqu’au bord pour reconstituer parfaitement le rectangle Quand la pierre est exposée il faut la vider, la nettoyer et la re remplir tout les jours, C’est comme si elle était vivante, un animal à nourrir Une autre dimension importante : le RAPPORT AU TEMPS et au processus La plupart de ces artistes développent un rapport au temps particulier du fait du caractère éphémère des phénomènes naturels : vent, froid, érosion, évaporation, passage de la lumière, des saisons Permanente évolution des matières organiques Comme on l’a vu cela s’exprime par Montrer les processus à l’œuvre Erosion, course du soleil, fonte de la glace Faire des œuvres délibérément éphémères Signes de fumée dans le ciel Capter l’éphémère grâce à la photographie Nils Udo par exemple photographie le passage des saisons, sur une plantation de bouleaux Andy Goldworthy les changements de lumière sur la neige Sculpter avec les matériaux vivants ; les processus naturels, décomposition, pousse des plantes entrent dans l’œuvre Charles Sidmonds Crée une œuvre intitulée « Demeures végétales » maison à taille humaine constituée de ‘Briques de croissance » = sacs de terre remplies de plein de graines différentes / La maison sera détruite par la pousse des plantes Giusepe Penone Il a particulièrement travaillé ce rapport au temps Son œuvre de sculpteur se distingue par son ancrage au sein de la terre de Ligurie et de son village de Garessio, lieu riche d’eau et de grottes, des traces d’une préhistoire toujours présente à l’horizon de l’artiste. Fils d’agriculteurs, le rythme des saisons et les travaux des champs ont aussi fortement marqué sa sensibilité. Travail sur la croissance des arbres L’arbre ne peut oublier ou éliminer le passage du temps et sa forme végétale stationnaire englobe tous Cette mémoire de l’arbre est représentée dans deux séries de sculptures : - Dans une partie du tronc, Penone ôte cerne après cerne une partie du bois, et enlève le bois cerne de croissance les uns après les autres jusqu’à dégager ce qui correspond aux premières années de l’arbre Par ce procédé ce n’est pas l’idée de l’arbre qu’il fait surgir mais sa mémoire vivante, son « enfance » - On retrouve plus ou moins le même procédé mais à partir d’une poutre en bois et non d’un arbre brut. Il creuse jusqu’à retrouver la forme originelle du tronc utilisé pour fabriquer la poutre. Il inverse en quelque sorte le geste de création industrielle, qui va de l’élément naturel à l’objet manufacturé, et confère à cette poutre un aspect mystérieux, comme s’il révélait un secret Inclusions de parties de son corps qui interviennent sur la croissance des arbres - il s’agrippe à un arbre : la silhouette est dessinée en clous autour; l’arbre en poussant en conservera une boursouflure, l’arbre gardera la mémoire de son geste - Il crée un moulage de main en bronze qui vient enserrer un jeune tronc Appelle cette œuvre, « Il poursuivra sa croissance sauf en ce point » Son rapport à la nature Il avait fait une école de comptabilité à Turin, puis les Beaux-arts. Mais brusquement tout lui parut factice. Il quitte la ville pour retourner dans son village natal, «Là, j’étais chez moi.» Comme en quête de son identité, il refait les promenades de son enfance, les trajets où il accompagnait son père paysan. Dans la forêt, il s’attarde, posant sa main sur les arbres, à l’écoute, dit-il, de «leur flux» L’énergie vitale tient une place prépondérante dans son travail, reliant le monde végétal et le corps humain, l’être humain et la nature La nature, énergie vitale d’évolution et de croissance, est, en tant que telle, artiste, créatrice de formes, Penone recherche des formes afin de s’associer à cette puissance créatrice supérieure Il ne cherche pas le beau, il se met à son écoute. Il entre dans la trame de l'univers qui nous entoure, en cherche la source, l'observe, la fixe, et parfois en détourne les éléments de leur cycle naturel pour mieux en restituer la réalité. Il s’agit d’une confrontation avec le réel qui permet d’en dégager l'invisible «Sculpter, dit-il, veut dire "vivifier", donner la vie.» Il ne veut pas être un «créateur» mais un «révélateur»: «Je montre, ajoute-t-il, l’invisible qui existe.» La place laissée aux visiteurs est très vaste, ils sont incités à la rêverie, et les œuvres opèrent comme un écho de nos rêves enfouis. Ses titres sont en eux-mêmes des invitations à méditer, à nous ouvrir, à éveiller nos sens ("être fleuve", "respirer l'ombre", "peaux de cèdre"). Ils font appel à tous les sens, ils sont invocations. « Respirer l’ombre» une salle entière est tapissée de feuilles de laurier dont l’odeur nous cerne. Penone présente ainsi cette pièce: «Je voulais couvrir le mur avec une matière qui produit de l’ombre. Cette œuvre combine le parfum du laurier et l’idée de respiration.» Dans une autre exposition l’odeur de résine et de cuir fait le lien entre nature végétale et animale : deux grands troncs d’arbre sont couchés au sol et recouverts de peaux d’animal coincées dans leur écorce. Dans la salle voisine des peaux accrochées au mur imitent une écorce déployée « Ecorce de cuir » « Sculpture de lymphe »P Ce travail sur la peau – en particulier l’écorce qui est la peau de l’arbre - est au cœur de son œuvre et se rattache à une dimension de son travail qui se déploie autour du corps La peau, l’empreinte, la trace et la silhouette sont des thèmes récurrents L’artiste s’associe à la nature par une relation épidermique, par le contact : alors la peau, protection propre à l’humain et au végétal, réceptacle de traces indélébiles, devient centrale dans sa recherche. On a déjà vu avec l’inclusion de parties du corps intervenant sur la croissance des arbres Il fait pousser les légumes - courges, patates - pressés contre des moulages de parties de son visage - Allusion ironique à la façon dont l’homme veut mettre son empreinte sur la nature – Il crée une empreinte de son corps et de son souffle dans un lit de feuilles “Breath Leaves” Il fait des frottis de troncs sur des draps pour dessiner une forêt Peau de Feuilles Penone fige cette silhouette que dessinent les feuillages des arbres quand un homme les traverse. Il s’interroge également sur le rôle du spectateur qu’il invite à une contemplation lente et surtout active. Il faut en effet tourner à plusieurs reprises autour de cette belle sculpture dorée pour découvrir l’empreinte de la silhouette de l’artiste qui s’y loge La peau si fine de la paupière, il en prend l’empreinte puis l’agrandit démesurément pour la dessiner au fusain– une seule paupière sur dix mètres de long dont les veines, les plis paraissent être les ramifications, les nervures d’une gigantesque feuille ou les sillons de la terre. LA RELATION ENTRE LE CORPS ET LA NATURE Le corps comme expérience Comme on l’a vu dans la plupart des œuvres d’earth art le corps du spectateur est sollicité puisqu’il est amené à déambuler à l’intérieur de l’œuvre Pour ce qui est du corps de l’artiste il est présent de plusieurs façons mais l’artiste ne travaille pas sur son corps comme dans le body art. Il travaille avec sa présence et son investissement physique, dans la mesure où pour réaliser son travail, il se déplace, et marche parfois jusqu’à des endroits difficiles à atteindre, et il réunit les matériaux en les cueillant Comme on l’a vu Richard Long et Hamish Fulton font de leur marche le corps de leur œuvre mais n’apparaissent pas sur les photographies : Andy Golworthy photographie une empreinte laissée par son corps allongé sur le sol mouillé par la pluie, « allongé jusqu’à ce qu’il pleuve ou neige – attendu que le sol soit mouillé ou couvert de neige pour me lever » Bruni et Babarit – français Sont issus eux aussi du milieu agricole Leur travail consiste à investir physiquement un lieu, dans lequel ils habitent en osmose, jusqu’à ce que l’inspiration leur vienne, à travers l’appropriation temporaire de éléments naturels aménagés en abri, passage, île, barrage … Ils réalisent alors des installations et se mettent en scène apparaissent sur les photographies installations binaires qui retracent leur travail à deux Le geste Les œuvres sont décrites à travers toute la série de gestes qu’il a fallu faire pour les réaliser Le corps comme image Le corps de l’artiste peut apparaitre dans l’œuvre et en faire partie, signifiant ainsi son inclusion dans la nature Charles Simonds se filme en train de sortir d’une gangue de boue , performance intitulée « Birth » Nils Udo crée une série intitulé nid : gigantesques nids réalisés avec des troncs Il y place des enfants ou lui même et se photographie recroquevillé et nu dans le nid, image symbolique d’une nature maternante mais donnant un étrange sentiment d’abandon Le corps comme outil on se sert de ses mains, de ses pas, de sa silhouette Ana Mendieta cubaine entre 1973 et 1980 fait une série intitulée Silhouettes qui consiste à marquer l’environnement par des impressions éphémères de son corps de toutes sortes de façons : avec de l’eau, la terre, le feu, et même juste l’air - Dans ces images on voit se superposer les cycles de la vie, mort, et renaissance à travers la germination Par rapport à la nature elle développe une autre dimension La nature c’est le théâtre autorisé de la sexualité et de la mort Elle est une des rares artistes à mettre en scène cette expérience initiale à travers photographies et surtout des performances et vidéos Est-ce que c’est l’influence de son origine cubaine et la culture vaudou Souvent dans ses vidéos elle fait des œuvres qui ressemblent à des rituels d’exorcismes EN TIRER DE LA MATIERE POUR LA RETRAVAILLER Deux artistes m’ont interpellée chacun à leur façon pour la force de la relation qu’ils établissent avec la nature et aussi avec leur œuvre |
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