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Les types d'auditoires : Prémisses : base solide, convictions indiscutées dans l'auditoire. Deux extrêmes :
Il y a des auditoires d'élites, quand l'orateur s'adresse à une partie du public , il considère que ce sont son élite à lui, ceux auxquels il s'adresse. Dans un discours, l'orateur peut passer d'un degrés à un autre : s'adresser à un individu en particulier, puis chercher à convaincre l'ensemble. Discours de Badinter : Il s'adresse essentiellement à ceux qu'il veut convaincre, mais aussi aux députés dans leur ensemble. Tous vont voter la loi, donc tous sont concernés, ayant déjà un avis ou pas. C'est la société entière qu'il veut convaincre, par delà les députés. Il insiste sur la notion de responsabilité collective. La responsabilité de chacun est engagée dans chaque décision de justice. « Dieu décide » : Argument d'autorité. La seule mention de l'auteur ou du responsable de l'argument suffit. Il y a addition d'auditoires d'élites pour former une impression d'auditoire universel. Discours de Chateaubriand : il répond à la question d'un député de l'opposition qui l'a apostrophé. Il répond en disant « on m'a sommé de répondre ». Il ne nomme par l'autre, pourquoi ? Il s'adresse à un public universel, c'est une question large. Il fait le choix de répondre à tous pour éviter le dialogue. C'est pour éviter l'effet mille feuilles, de répondre à tous : souci d'efficacité. Il donne l'impression de prendre de la hauteur, il semble refuser la polémique. L'auditoire doit être pris en compte dès même le choix des arguments. Perelman parle de l'auditoire comme d'une fiction verbale, parce qu'en fait l'orateur doit imaginer son public, c'est une construction mentale. Ce qui va déterminer l'efficacité du discours, c'est la capacité à construire cette fiction d'auditoire en la faisant la plus proche possible de la vérité/réalité. Il faut aussi prendre en compte l'image que l'orateur veut donner de lui dans le discours : l'éthos de l'auditeur, le caractère de l'auditeur → ce qu'il cherche à montrer de lui. Publicité pour une voiture parue dans la presse en 1979 : L'auditoire : les hommes. L'orateur et l'auditoire n'ont pas du tout les mêmes modes de pensées, et ne seraient pas convaincus par les mêmes types d'arguments. A priori, une femme est du côté de l'imagination, de la séduction, alors que l'homme est du côté de la technique → deux univers tout à fait hétérogènes. Est ce que l'orateur est considéré comme légitime pour son discours ? Il y a un changement complet de stratégie à la fin, avec un effet de surprise : en s'appuyant sur d'autres stéréotypes : la représentation de la femme dans les années 70. Le changement d'argumentation correspond aux changements de deux types de preuves : les preuves logiques (la voiture doit se garer facile, pas trop consommer), par opposition aux logiques : les arguments pathétiques (la gamme des passions) Logiques et pathétiques ne sont pas tjs liés ensemble, et ne relèvent pas du même type d'auditoire et orateur. La Pragmatique : il y en a plusieurs formes, pltôt adaptée à la linguistique, la sociologie. Ici c'est de la rhétorique. → La capacité d'adapter de manière cohérente, une infinité d'énoncés, un nombre infini de situations discursives. Il y a une adaptation à la réalité. Un aspect de la pragmatique est l'interaction. A qui s'adresse cette mise en scène ? Tout l'enrobage de mise en scène est à mettre plutôt au compte d'un jeu, d'un discours à but amusant, qui met en scène et ridiculise la femme qui voudrait parler de voiture et qui n'y arriverait pas vraiment. Officiellement, l'auditoire de cette publicité est les femmes. On n'est pas dans l'auditoire universel, ça n'est pas un discours consensuel. 3e cours Entretien accordé par Jacques Chirac (2002) Ici ce n'est pas un discours pur, mais une réponse reprise à l'écrite par les journalistes. Cela change l'agencement des propos, le journaliste choisit lui même l'ordre des questions. Les effets rhétoriques sont atténués, dans quelle mesure ressort un certain art de la communication politique ? 2002 : Contexte de la fin de la cohabitation : moment politique particulier, sous le président de Droite, on a de 1997/2002 un gouvernement de gauche, suite aux élections parlementaires, ac Jospin en 1er Ministre. Ici, on est deux mois avant les présidentielles, qui vont aboutir à la 2nd élection de J. Chirac. Contexte : Président et candidat à la future élection. Cadre du discours délibératif, archétype du discours politique : discours de candidature aux présidentielles. C'est un texte dans lequel il ne s'agit pas de prendre des décisions, il n'aboutit pas au choix directement, la parole tient lieu d'action : convaincre pour des élections qui viendront plus tard. Ce qui semble déterminant pour le candidat, c'est de proposer une image de lui même : il souligne son image : en positif, il cherche à dire qui il est , en négatif : par opposition à Jospin. Il y a les deux dimensions, il se définit en s'opposant à celui qui représente son contraire : Jospin est une image repoussoir. L'image de l'auditoire : c'est son futur électorat. Les directions importantes à retenir pour construire une image positive de lui même
→ « j'ai fait en sorte que la France puisse entrer dans l'Euro » : lui qui donne l'impulsion. Il gère, décide, a le sens des responsabilité. (réplique 3) : → il assume ses responsabilités en matière militaire (réplique 5) : il a des obligations « je suis président de la République ce qui me crée des obligations, tout particulièrement dans un contexte international aussi tendu qu'aujourd'hui ». → (réplique 1) Dès le tout début, il place l'endroit de l'entretien : l'Elysée → il a un poste tel qu'il ne peut pas s'éloigner de l'Elysée même pour une interview : moyen de dramatisation pour construire un ethos de responsabilité fort, il faut que l'auditoire sente cette responsabilité comme nécessaire. Il ne peut rien décider, mais il dit qu'il a quand même « voulu » quelque chose : vb fort pour montrer sa responsabilité malgré le manque de moyen à cause de la cohabitation. → C'est un ethos à caractère présidentiel, un candidat crédible. Réplique 7 : « La vocation du prédisent de la République est de rassembler. » → il ne répond pas clairement par oui ou non, il laisse le doute : il se positionne d'emblée comme le président de tous les français, comme étant déjà président de la république. Il emploie la 3e personne, il parle de manière générale impersonnelle « la vocation » : c'est sa manière de ne pas se présenter comme candidat, mais comme déjà président. On ne sait pas s'il parle de lui dans le présent instant, ou dans le futur proche. → on est dans le flou qui est à son avantage. Il y a une posture de supériorité, il se veut au dessus des partis, idée d'un homme fort.
→ Réplique 1 : « la passion de la France » : il est patriote. Il y a une idée de passion, d'emportement, il ne suffit pas d'être un homme raisonnable avec des idées carrées, il faut être passionné. La notion de « service » est secondaire. → Pour être candidat, il faut cette idée de passion, de responsabilité, de la patrie. Mais il faut aussi la proximité.
→ emploi des pronoms : « on », « nos » , « nous » : il fait disparaître le « je » dans ces séquences là, c'est pour nourrir son image de proximité humaine avec le français. Il y a une tension entre l'image de supériorité et l'image d'un homme au milieu d'autres hommes : contrepoids.
Le « je » par opposition à l'autre, ce portrait repoussoir, c'est pas celui de l'autre candidat, c'est celui de son 1er ministre, ce qui complique la chose. Cette 1ère cohabitation s'est relativement bien passée, le fonctionnement politique a été relativement correct, Chirac s'est très peu exposé. C'est très important de montrer qu'il est différent de Jospin, et même à des années lumières de l'autre.
L'image de l'auditoire Il s'adresse aux français en général, il ne veut pas créer de sous groupes de catégories. Il s'adresse à cette France idéale dont il souligne les valeurs. Les termes « la france », « les français » reviennent souvent. A la réplique 6 (seule avec contenu idéologique), il va donner des contenus qui sont caractéristiques des choix de son parti : de manière indirecte avec des périphrases. Il change les étiquettes que l'on attend : donne un minimum d'écho au discours. (réplique 7). Il ne stigmatise pas les électeurs de gauche, mais seulement les hommes politiques. [R.1] : « Je veux réformer la France» « revenir vers les français proposer, expliquer, convaincre ».-> archétype de l'effacement du contenu, on ne sait pas ce qu'il veut proposer ni expliquer. Il n'y a pas de direction de ces mouvements ni de précisions de contenu des réformes. → C'est efficace dans le discours rhétorique ! On a des éléments d'images de l'auditoire qui sont larges : → réplique 9 : « il faut redonner de l'oxygène aux français » : c'est une expression de bon sens populaire , une évidence. « la taxation des entreprises au niveau moyen européen » : idée de juste milieu, l'Europe est un idéal à atteindre. « sape le dynamisme des Français » : il généralise la portée du propos en lui donnant l'air d'être un propos de bon sens, s'adressant à tous sans restriction. Il ne cherche pas à flatter l'auditoire, ce n'est pas la dominante, en revanche il cherche deux éléments :
PREUVE SUBJECTIVE : LE PATHETIQUE
Christian Plantin : L'argumentation , Seuil, 1996 On considère qu'avant de mettre en fonction toutes les articulations du raisonnement , l'orateur peut tenter de toucher son auditeur, à la fois par son image, et par les registres passionnels. Les deux sont déjà liés. Il faut attendre la fin du XX e siècle pour voir revenir sur le devant de la scène une théorie des passions dans l'argumentation : le 1er qui aborde la question est Walton (USA) , dont l'ouvrage essentiel est « La place des émotions dans l'argumentation », 1992. → Il s'interroge sur la pertinence, sur le caractère légitime des arguments dictés par l'émotion d'un discours. Jusque là, on a mis en place une argumentation qu'on voulait, dans la théorie, rationnelle. Ce qui ne veut pas dire que le discours se passait des passions, mais il y avait une rationalité mise en avant dans le discours. Walton est le 1er à s'interroger sur la légitimité de la passion dans l'argumentation. Il fait un classement des types d'émotions : notamment l'appel à la pitié. L'appel à la pitié : on la retrouve dans l'Antiquité sous le nom de l'argument « Ad misericordiam ». Il dit que les émotions ont une place légitime, à condition d'être traitées avec précaution. Il propose des critères pour analyser le bilan des émotions. Critères :
Il fait du cas par cas. Plantin propose une démarche méthodologique, il va apporter de nouveau une réflexion sur les thèmes qui sont porteurs d'émotions. Il prend des exemples précis : enfants, morts, faim..etc. Il montre qu'on peut susciter les passions sans avoir recours à un énoncé qui soit explicitement pathétique : il y a un travail d'interprétation d'énoncé qui est implicitement passionnel. Les passions ont leur place à certains moments du discours : en introduction, en conclusion. (exorde, péroraison). On l'attend moins dans le corps démonstratif. La captation de bienveillance se retrouve à l'oral : « je ne suis pas sûre », « j'ai fait ce que j'ai pu ». etc.
→ l'amplification : le moment où on peut faire appel aux valeurs qui sont celles de l'auditoire, réclamer le châtiment, reprendre une des images filées dans le discours de manière percutante. → La passion pure : dans un discours politique ou judiciaire : susciter une émotion majeure, la pitié/l'indignation/la peur etc. → récapitule la ligne directrice des passions. → la récapitulation : On résume la ligne argumentative majeure sans ajouter de nouveaux éléments. L'appel à la pitié : (Aristote) La pitié est un chagrin dont nous sommes témoins et qui nous cause un malheur, qui touche des personnes qui ne méritent pas d'être atteintes : c'est un malheur injuste et auquel on peut s'identifier. → L'appel à la pitié joue sur des sentiments d'identification, et va cultiver le sentiment d'injustice. Cet appel à la pitié va prendre de l'importance à partir de la rhétorique latine. Quintilien : persuader ou convaincre que grâce aux passions est très difficile, et c'est là que l'orateur domine. Exemple : Racine, Iphigénie (1674) Moment à la fois argumentatif et fortement pathétique. Il y a la mise en place, à partir du 1er vers, de l'ethos de l'oratrice. Elle donne d'elle même l'image d'une fille obéissante qui écoute son père. Il y a un décalage entre l'image qu'elle donne d'elle même, et le contexte : elle va être sacrifier. Il s'agit d'un ethos de modestie : elle précise qu'elle ne choisira rien, qu'elle obéira. Elle insiste sur cette image de manière appuyée jusqu'au vers 1188. Elle fait en sorte que l'on s'attire la bienveillance de celui qui écoute : elle mérite d'être écoutée, et elle est légitime dans son discours. 1183/1184 : « vous rendre tout le sang que vous m'avez donné » : l'apparence d'un discours non pathétique, elle pourrait dire c'est terrible de mourir, et employer des mots qui rendent compte du caractère terrible du contexte , au contraire : il y a un effacement du pathétique de la situation. Le pathétique va arriver ailleurs : il s'agit d'un apport indirect, avec l'intervention d'autres personnages comme « la mère qui pleure » , ou « les larmes du fiancé »: il s'agit d'une source externe. C'est un argument qui arrive très tot, et qui se retrouve jusqu'à la fin, c'est d'ailleurs le dernier argument développé « les pleurs que je leur vais coûter. » |
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