De l’information qui veut se faire plus grosse que l’événement







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La construction de l’information

De l’information qui veut se faire plus grosse que l’événement
Problématiques de fond :

Comment un événement devient-il une information ?

Comment l’information devient-elle plus importante que l’événement lui-même ?

Rôles respectifs pour les informations et leurs conditions de diffusion : la manière de présenter l’information influence-t-elle plus que l’événement lui-même ?

Avantages et dangers des nouvelles pratiques d’information.



Séances



Problématiques

En rouge, : la problématique orientée vers l’élève, la question tournée vers lui.

En noir : la problématique servant pour le professeur de guidance à la construction de la séance.


Capacités



Connaissances



Attitudes


Supports


Travaux élèves

Lancement de la séquence : Lu dans la presse, vu à la télé !

Discuter de la construction de l’information

Quel rôle peut bien jouer le contexte de présentation des infos, leur emballage ?


1. La construction de l’information : un sujet d’actu
Dominantes : oral et lecture


Informations sur l’information.

Pourquoi disséquer non pas les informations mais leur présentation elle-même ?



Comprendre que la simple présentation d’une information peut à son tour faire événement.

Capacité à appréhender le fait qu’une information est le fruit d’une construction journalistique.



Grand public et prolifération de la réflexion sur la construction de l’information.

L’information, les commentaires, les critiques.

Enjeux des divers éclairages d’une information.



Les informations ne sont pas paroles d’évangile …

Adopter une posture de lecteur distancié et critique.


A l’heure actuelle, les journaux abondent en commentaires sur la construction de l’information : pas une semaine, en effet, sans que Libération, Télérama, Les inrockuptibles, par exemple, ne commentent et discutent la construction d’un reportage, ses conditions de diffusion…

Retour sur Info : lecture présentation page d’accueil du site Arrêt sur image ou

- un extrait Médias, le magazine (Arte)

- Libé Labo : Cinq jours à la Une

_ Ce soir ou jamais (FR3)


Réaliser un tableau à partir d’un extrait de l’émission pour y classer les diverses interventions des différents intervenants : leurs propos, accords et désaccords ; sur quel ton ; partisans et détracteurs de la présentation initiale de l’information ; ce qui est reproché à cette présentation.

Du renouvellement de la presse

Quelles sont les stratégies et atouts de la presse traditionnelle face aux nouveaux médias d’information ?


2. L’information à l’ère Internet

ou

les émois de la presse écrite

Dominantes :

étude de la langue : grammaire de texte.




Comment la presse traditionnelle s’adapte-t-elle à l’invasion Internet ?

Comment Internet contraint-il la presse papier à de nouveaux critères d’écriture de ses articles ?




Se rendre compte de la fréquence et de l’importance de l’information dans les médias.

Savoir pourquoi et comment la prolifération de masse des informations grâce à Internet et aux gratuits a affecté construction des articles et rubriques des journaux papier traditionnels.



Panorama de l’histoire de la presse et de la diffusion de l’information.

Nouveaux critères d’écriture des articles.

Le rôle des annonceurs.




Se rendre compte de l’omniprésence de l’information dans notre société.

Face à l’information en continu, cerner les nouveaux besoins du lecteur de la presse papier.




L’obsession de l’information :

Tableau des dates principales de l’histoire de la presse.

Programme télé hertzien du jour et de la semaine.

Article « Libé » pressé de changer », Les Inrockuptibles du 1er au 17 septembre 2009, n° 718.


Lancement : Dans programme télé repérer les émissions d’info, leur fréquence, leur durée.

Sur page Google, repérer les sites d’info en ligne.
Dans un article de presse, étudier les changements entre nouvelle et ancienne formule d’un grand quotidien ; les raisons de ces changements.


3. Une course contre l’espace-temps

Dominantes : Lecture d’image et histoire des arts

Partout à la fois grâce aux journaux : comment l’information nous donne-t-elle l’illusion de la toute puissance de l’ubiquité ?

L’information au quotidien n’est elle qu’éphémère ?

Comment devient-elle pérenne ?

Comprendre la course que se livrent les médias quant à l’information ; sa diversité.

Cerner la toute puissance de l’instantané.

Être capable d’une appréciation esthétique face à une photo de presse.

L’importance du scoop.

Lexique des métiers du journalisme.

La photo de presse en tant qu’œuvre d’art.

Dénotation, connotation.

Appréhender la diversité des rubriques de l’information à travers celle des métiers du journalisme ;

S’intéresser aux enjeux de la course que se livrent les médias dans leur chasse aux infos ;

A travers l’étude de photos de presse, réaliser quelle peut-être leur dimension artistique : l’insistance sur les universaux humains.



Affiche de La dolce Vita + synopsis

Magazine Polka

Photos de Robert Capa et plus.

Lancement : réflexion sur pages d'accueil de sites d’info actualisés en temps réel.

Exercice sur qui informe sur quoi : les différents métiers des journalistes.
Lectures d’images : dimension artistique de photos de presse.



4. Proposition d’évaluation formative :

Photo de presse et photo d’art

Comment une photo de presse acquière-t-elle la dimension d’une photo d’art ?

Réinvestir les acquis des leçons précédentes.

Motif, cadrage, plans, lignes de construction, lignes de fuite, implication du reporter, conséquences sur le spectateur.

Confronter ses acquis à un nouvel exemple.

S’interroger sur la valeur et la portée d’une photo de presse.


Une photographie de presse devenue pérenne.

Compétences de lecture : Motif, cadrage, plans, lignes de construction, lignes de fuite, implication du reporter, conséquences sur le spectateur.

Compétences d’écriture : Légender la photo.

Ou

Imaginer les circonstances et pensées du reporter lorsqu’il prend la photo et, ce qu’il en pense en la revoyant vingt ans plus tard.


5.

La médiatisation et moi : l’info comme au cinéma !
Dominante :

Lecture.

[Extension possible à la séance : Les circonstances de l’information 
Dominante : Lecture comparative



S’informer pour comprendre et s’informer pour se distraire : l’info est-elle une marchandise ?

Aujourd’hui, qu’est-ce qui fait information ?

L’information est-elle comme le cinéma une industrie des loisirs ?

Comment l’information varie-t-elle en fonction du support où elle est dévoilée ?



Comprendre à quel point de nos jours la présentation d’un événement doit être distrayante pour être digne de devenir une information et s’assurer une large couverture médiatique.

Être capable d’appréhender un reportage dans sa dimension cinématographique.

Être capable d’identifier les motivations du journaliste.

Discerner les variations informatives sur un thème précis en fonction de celui qui le dévoile et du média où il est publié.

Connaître l’importance de l’audimat.



L’entertainment (= divertissement, distraction)

//reportages et cinéma

Le huitième art ?

Les figures d’amplification.

Info et public visé : ce qui est dit, ce qui est écarté en rapport avec le canal de publication.

L’audimat.


Réaliser ce qu’est une information.

Approfondir ce qui me plaît dans les informations.

Être un lecteur distancié et critique par ma compréhension des enjeux commerciaux de l’information.

Comprendre les avantages et les inconvénients d’être homme ou femme pour exercer ce métier. L’importance du canal de diffusion.

Etablir des relations entre objectivité de l’info et public visé.


Divers supports possibles :

Extrait du 13 heures de TF1.

Ou

Article à sensation (par exemple dans journal People ou Détective)

Ou

Extraits du Petit journal de Yann Barthès.

Ou

Extrait article « L’effet Barthès » in Les Inrockuptibles du 1er au 17 septembre 2009, n° 718.

Extrait du film Des hommes d’influence, de Barry Levinson, 1997


Deux Femme et grand reporter :

http://journalistes-reporters-dimages.france2.fr/interview-loustallot.php3

Ou

http://www.teva.fr/actualite/272212-journaliste-reporter-portrait-ollieric-france2.html

avec vidéo Dorothée Olliéric, grand reporter citée à l'occasion du documentaire "Femmes Grands Reporters" diffusé sur Téva le 15 mai 2009.
Ou :

Extrait du film Network



Lancement : Lecture extrait littéraire de Hollywood, la Mecque du cinéma, de Blaise Cendrars sur l’amplification d’un fait divers grâce à la puissance de l’industrie journalistique dès 1936. Pourquoi, dans un essai sur Hollywood et le cinéma, Cendrars inclut-il des réflexions sur l’information ?
Grilles de lecture d’articles ; analyses d’extraits de journaux télévisés.

Analyse filmique : scène de la mise en scène du faux reportage du conflit.
Lancement : lecture de deux extrait de reportages sur l’Afghanistan : un réalisé pour un journal féminin, l’autre pour un magazine moins orienté vers un lectorat féminin. Parallèles et différences.
Remplir une tableau de synthèse à partir extrait(s) reportage(s) sur les femmes grands reporters : leurs motivations, ce qu’elles privilégient, ce qu’elles écartent, leurs atouts et désavantages…]
Ou :

Analyse filmique : une scène de Network.

La presse au pouvoir !

La prolifération des médias nous tient-elle mieux informés ? Peut-elle favoriser un monde meilleur ?

Avantages et dangers des nouvelles pratiques à l’échelle planétaire


6. Informations : le grand télescopage

Dominantes :

Oral et lecture.



Comment assimilons-nous l’info ?

Comment se retrouver dans le dédale des infos ?

L’information : des effets d’annonce : par quels subterfuges sommes-nous nous-mêmes happés par l’information ?


Connaître les stratégies des journalistes pour attirer notre attention.

Comprendre que l’impact de l’information est aujourd’hui presque uniquement contingenté par sa mise en page.

Reconnaître qu’un nouveau mode de consommation de l’info, le zapping, est récupéré pour devenir rubrique à part entière au sein d’un journal.

Être un spectateur actif en appréciant divers procédés de mise en relation de reportages apparemment hétéroclites et en étant capable d’en dégager les implicites.



Les nouvelles pratiques d’information : le zapping.

L’enchevêtrement de divers processus intellectuels : vision, audition, lecture messages défilants.

Les messages du montage : liens de réciprocité et liens d’opposition.

Apprécier la banalisation de l’information.

Être capable d’un nouveau mode d’appréciation du zapping ; d’en décoder les implicites liés au montage.


Diverses mises en page provenant de sites d’information et de journaux ;

Extrait des Matinales de Canal +

Extrait : un Zapping du web sur Canal Plus.

Extrait de l’article Les serial zappeurs, in Les Inrockuptibles du 22 au 28 septembre, n°721.

Lancement : Projeter diverses mises en pages. Demander à chacun ce qu’il retient et comparer.

- Différencier Images et texte dans les Matinales : mise en évidence de l’incohérence de l’un avec l’autre.

- Le Zapping de Canal + : anarchie ou cohérence de sa présentation ? Etudier comment s’enchaînent ses divers extraits : en quoi ils se font écho et se répondent. Créer des rubriques pour regrouper ses infos ; tonalité des extraits : comique, dramatique, pathétique, poétique.

Possible extension d’activité : A partir de plusieurs unes, créer sa mise en page idéale.


7. L’information : des enjeux de conscience
Dominantes :

Contextualisation et approches sociologiques des implications de la liberté d’information.




En quoi la presse, l’information influent-elles sur ma citoyenneté ?

Comment puis-je devenir citoyen du monde ?

Pourquoi l’information est-elle indissociable de la démocratie ?



Être capable de comprendre les tenants et aboutissants de la liberté d’information ; de ses implications dans la vie quotidienne.

Savoir que le journalisme citoyen (ou non) est à portée de chacun.


Démocratie et concentration de grands groupes de presse ;

Déontologie du journaliste ;

Blogs et journalisme citoyen.

Du Quatrième pouvoir au Cinquième pouvoir


S’intéresser aux implications de l’information au sein des démocraties.

Prendre conscience que chacun peut avoir une influence planétaire grâce aux blogs.

Reconsidérer la dimension de simples blogs et téléphones portables : ils permettent aussi liberté d’expression et de communication dans les dictatures et régimes autoritaires.

Transversalité
ECJS : Information et citoyenneté.

Prendre conscience de la nécessité d’un Cinquième pouvoir contrôlant l’info dans les médias.


A choisir parmi divers supports possibles :

Wikipedia : Quatrième pouvoir, http://fr.wikipedia.org/wiki/Quatri%C3%A8me_pouvoir

Extrait de film :  

http://fr.wikipedia.org/wiki/Des_hommes_d'influence

Ou,

Le quatrième pouvoir, de Serge Leroy, 1985.

Ou,

Les Hommes du président.
Articles sur les blogs en Iran :

http://www.pasaj.fr/spip.php?article136
http://www.nonfiction.fr/article-2157-iran__la_contestation_vient_des_blogs.htm
http://www.guim.fr/blog/2009/06/iran-suivre-la-situation-sur-le-web-et-les-m%C3%A9dias-sociaux.html
Charte du journaliste.
Photos Rachida Dati avec et sans ses bagues en Une de magazine.

Juxtaposition de photos sur guerre au Liban.



Lancement : S’interroger sur les raisons, implication politiques de photos de presse retouchées, extraits reportages bidonnés.
Analyse filmique.

Lecture d’images et conclusions.



8. Chroniques de l’humanité sous presse

ou,

Mon petit journal de l’intranquillité

Elargissement culturel à visées philosophiques.



a. Info et intox

Sommes-nous harcelés par les infos ?

La surmédiatisation nous tient-elle mieux informés ?

b. Question finale :

Qu’est-ce que la société de l’information ?

Grâce à la presse : vers un monde meilleur ?



Comprendre l’impact d’une information surdiffusée sur la société. Savoir en identifier les raisons.

b. Être conscient de la puissance de la sphère de l’information et de ses implications sur le quotidien de chacun : savoir comment l’information modèle la société contemporaine.



Médiatisation et groupes de pression en France.

b. « Société de l’information »

Nécessité d’un Cinquième pouvoir

« Hypermonde »


S’intéresser aux raisons d’une surmédiatisation.

b. S’intéresser à l’impact mondial de la presse.

Prendre conscience de l’impact de la presse sur le monde devenu un village.



Cours en deux phases :

  1. Information et harcèlement médiatique :


Surmédiatisation  :

L’affaire Marie Léonie Leblanc, La fille du RER (film sorti le 18 mars 2009), l’événement le plus médiatisé et le plus politisé de ces dix dernières années.

Sur l’affaire Marie Léonie Leblanc : chronologie médiatique

http://www.fil-info-france.com/actualites-monde/agression-du-rer-d.htm
Sur l’affaire et sur le film lui-même tiré d’une pièce de théâtre, RER, de Jean-Marie Besset :Mentir pour exister

http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/culture/20090316.FAP0730/la_fille_du_rer_mentir_pour_exister.html
http://www.rhymes.fr/blog/tag/marie-leonie-leblanc/
Ou :

L’exemple de la grippe A : articles de presse.
Ou extrait du film :

Héros malgré lui


b. Réflexion philosophique

Extrait du film Des hommes d’influence, de Barry Levinson, 1997 et sa présentation sur Wikipedia ; article Affaire Levinsky.

Extrait article Ignacio Ramonet  pour l’UNESCO : Le pouvoir télévisuel

http://www.unesco.org/webworld/points_of_views/fr_200202_ramonet.shtml

Un cinquième pouvoir :

http://www.monde-diplomatique.fr/2003/10/RAMONET/10395
Vers un hypermonde 

Définition : Hypermonde.


Lancement : Constater que sur les sites d’info en ligne, tout est à la Une !
Questionnaire de lecture sur article de presse : pourquoi cette surmédiatisation ?

Ou :

Repérer arguments et contre arguments quant à la validité de la surmédiatisation sur un thème de société : la grippe A.

Ou analyse filmique sur extrait Héros malgré lui

b. Mettre en relation extrait de film sur la construction de l’information et politique internationale : les implications de L’Affaire Levinsky ou la dénonciation par la presse des raisons de la guerre en Serbie.

Evaluation sommative

A partir d’un exemple de presse contemporain et proche des élèves, leur demander à l’écrit quel est son impact sur leur quotidien ; les amener à s’interroger plus largement comment il peut modifier les rapports sociaux et même avoir une influence à l’échelle planétaire.


Séance 2 :



« Libé » pressé de changer

Le quotidien tente de reconquérir son lectorat avec une nouvelle formule et une offre développée sur le site La complémentarité des enquêtes et des supports sont au menu.

Les faits, les faits, les faits. Pour les journaux quotidiens, cette vieille rengaine journalistique a pris un sérieux coup de plomb dans l’aile depuis que l’info suinte en continu de tous les pores de l’internet et babille en flux tendu depuis la bande FM et les chaînes d’info 24 heures sur 24. Arrivé au kiosque, le lecteur a de grandes chances d’être parfaitement au point sur le « où, quoi, qui, quand » et de faire la moue devant une actualité tiédie par le monceau de news qu’il a avalé avec son petit déjeuner. Pourquoi payer pour se voir répéter que « Michael Jackson est mort » alors que la nouvelle a déjà failli faire sauter le web pendant la nuit ?

Plutôt que de continuer à regarder baisser ses ventes et la pub déserter ses pages, Libération a décidé de prendre les choses en main pour proposer à ses lecteurs une nouvelle formule qui prenne en compte l’évolution de la presse. « Ce n’est pas une nouvelle formule, feint Laurent Joffrin son directeur, mais une évolution supplémentaire pour s’adapter au marché tel qu’il est. Le secteur du gratuit nous oblige à redéfinir ce qu’est un quotidien, il nedoit pas suivre l’actu, mais la créer.» N’empêche que pour procéder à cette « création », le journal a largement revu sa copie et fait la part belle aux enquêtes approfondies et aux reportages. «Le journal sera construit autour de quatre grands sujets qui se développeront chacun au moins sur une double page », explique Joffrin. Tout ce qui fait magazine sera renforcé : la page Vous (« la partie citoyenne » du titre) qui en occupera désormais deux ou trois, ainsi que les pages Rebonds, Débats et Terre.

« Ce qui fonctionne on le garde », nous assure-t-on à Libé pour qui nouvelle formule n’a pas toujours rimé avec succès. En 1994, Libé 3, ambitieux quotidien de 80 pages avait été un gouffre financier et un échec commercial retentissant. Et en 2007, la nouvelle formule n’avait pas suffi à enrayer la baisse du lectorat. D’où cet exercice d’équilibriste, de changement dans la continuité, pour trouver sa place entre le news pur dévolu à l’internet et les magazines.

« Face à la banalisation de l’information qui la rend redondante, la presse écrite doit travailler sa valeur ajoutée, ce qui est nettement plus compliquée pour les quotidiens que pour les magazines », explique Jean-Marie Charon, sociologue des médias. D’autant plus compliqué que pour offrir un contenu enrichi dans le temps court du quotidien « il faut des équipes solides et nombreuses », ce que, au grès des licenciements économiques et des départs volontaires, Libé a en partie perdu. C’est malgré tout sur une « véritable montée en gamme » que table le quotidien avec plus de mise en scène et plus de débats pour explorer « ce qui va se passer après, avec un rythme nouveau », assure Laurent Joffrin, qui annonce entre autres nouveautés, une partie magazine qui viendra le samedi s’ajouter à la pagination du titre dont le prix restera inchangé (1,30 euros).

Hugo Lindenberg, Les Inrockuptibles du 1er au 17 septembre 2009, n° 718.
Séance 5 :


Rentrée TV

L’effet Barthès

Le grand retour du Petit Journal

Yann Barthès, le chroniqueur le plus fracassant de la télé reprend son Petit Journal sur Canal+ : quelques minutes aux airs potaches, qui scrutent à la fois people et politique.

Yann entame la troisième saison de son Petit Journal actu et people, qu’il présente chaque soir sur le plateau de Michel Denisot. Deux chroniques de cinq minutes qui, en dépit de leur brièveté et de leur légèreté apparente, font désormais l’effet d’une déflagration dans la chronique convenue de “l’entertainment” télévisuel.

Des deux versants de cette “culture de l’entertainment” – le pouvoir dur des politiques et le pouvoir mou des people –, Barthès fait son miel, comme une abeille s’enivre dans sa ruche virevoltante : patiemment, jour après jour, il scrute les moindres gestes et mots des personnages publics pour en rire, à défaut d’en pleurer (de honte, parfois). Au point que sous le voile de l’insignifiance et de la potacherie régressive flotte un air de critique sociale jamais ressenti ailleurs. Yann Barthès pourrait se contenter de faire mumuse avec les “puissants” et de rigoler en leur jetant du poil à gratter sous le museau. Mais il ne revendique ni la culture du gag ni celle de l’humour en général. “Je ne me sens pas du tout comique, je suis simplement un journaliste intéressé par l’actualité”, soulignet- il avec la gravité d’un acteur de la Royal Shakespeare Company.  

Sans avoir à trop le pousser, il reconnaît volontiers que l’actualité ne lui sied qu’à partir du moment où il peut la tordre et la retordre. Son plaisir : montrer la réalité brute des mises en scène des vedettes, dont il veut faire tomber les masques, autant que les moments où elles lâchent prise. Les fines perches micro d’aujourd’hui ont remplacé les caméras invisibles d’hier : les mots chuchotés se révèlent désormais au grand jour, et même les radios allumées dans les voitures. C’est en pointant sa perche vers la Safrane de Sarkozy que Le Petit Journal nous a appris que le président écoutait Radio Nostalgie ! Une pure info. “Ce sont les grosses ficelles que je m’amuse à souligner, même si je ne recherche jamais la méchanceté gratuite.” C’est tellement vrai que, depuis le début de la chronique, aucun procès ni aucune menace ne sont remontés à ses oreilles, à part une lettre de l’avocat d’Eve Angeli et un coup de colère de Grace de Capitani, deux people aussi bas sur l’échelle de Richter de la notoriété artistique que leur ego est élevé. C’est sur cette rive de l’opération de communication, de la forfanterie et de la vantardise des gens en vue que Barthès a placé ses fantassins de l’image. Il observe, de près comme de loin, se pose et s’interroge : de quoi l’image d’actualité est-elle le nom ? Quelles failles une image aussi lisse qu’une conférence du président de la République peut-elle dissimuler dans ses interstices ? Se poser la question a le mérite, parfois, de produire une réponse inattendue, tel un miracle surgissant des terres labourées de la communication politique. Exemples : Sarkozy piquant, au détour d’une conférence de presse avec des officiels roumains, un stylo qu’il trouve à son goût (et hop dans la poche) ; Sarkozy, toujours lui, blaguant sur les jeunes femmes avec Berlusconi devant des journalistes ; Jacques Chirac draguant une jeune femme dans le dos de Bernadette énervée lors d’un vernissage en Corrèze… Avec cette saynète, digne d’un vaudeville, Le Petit Journal a fait son plus gros buzz au printemps dernier : Bernadette et Jacques vont en Corrèze, Bernadette parle au micro, le sale gosse Jacques s’amuse derrière, tandis que François Hollande observe, plié de rire… Un fantastique scénario de quelques minutes, que l’art du montage ramène à une poignée de secondes. Au même moment, une caméra de France 2 filmait l’événement, sauf qu’elle se concentrait sur l’intervenante principale : c’est toute la différence avec les caméras du Petit Journal, qui choississent de s’attacher aux à-côtés, à la périphérie du sujet, là où se dénichent quelquefois les pépites imprévues de l’actu.  

 Pour la plupart des séquences qui ont fait parler d’elles, Yann Barthès précise que les autres chaînes de télé sont à chaque fois présentes. Mais ne voient pas la même chose. D’où le temps passé “chaque matin, à dérusher les images, à chercher sans cesse ce qu’elles cachent”. Mine de rien, c’est à ce véritable exercice de dévoilement que Le Petit Journal se prête, un dévoilement paradoxal en ce sens que son entreprise de désenchantement des règles de la communication a valeur d’enchantement pour le téléspectateur, enfin considéré à la hauteur de son besoin d’information fondé sur un principe : qu’on arrête de le prendre pour un con.

Par Jean-Marie Durand, Les Inrockuptibles du 1er au 17 septembre 2009, n° 718.
Séance 6 :


Le Zapping de Canal + fête ses 20 ans

Depuis vingt ans, l’équipe du Zapping de Canal+ s’empare de la télécommande pour révéler la face cachée des images télé. Un décryptage ludique et malin.

Les Serial Zappeurs

Comme toutes les rares émissions de télé qui durent, Le Zapping repose sur une idée simplissime théorisée par Michel Denisot il y a vingt ans : condenser en trois minutes les images clés d’une journée de télé à travers une quinzaine d’instants désopilants. Une sorte de résumé attrape-tout, où le spectaculaire le dispute au futile, l’événementiel au superficiel, le dérapage au bavardage.  

Sauf que le programme d’une compilation objective a vite excédé son objectif de neutralité pour s’orienter vers un pur exercice d’interrogation du regard. Interpellé par l’étrangeté, la violence, la beauté parfois du monde tel que le reflète la télé, le téléspectateur du Zapping s’interroge aussi sur son statut de voyeur face à la satiété du spectacle. Comme l’avait prophétisé le critique Serge Daney dès le milieu des années 80 dans Libération, le téléspectateur s’est transformé en zappeur. Si au Zapping ils en tirent même un salaire, la condition de zappeur est le signe le plus fort de la grande transformation télévisuelle des vingt dernières années. La force de l’émission est d’avoir pressenti la radicalité de ce tournant et de l’avoir, non sans ironie, inscrit au coeur de la machine qui l’organise. Au point de devenir un rendez-vous incontournable, sans la vision duquel le téléspectateur averti se sent comme dépossédé du monde. Grâce à la vision du Zapping, se perpétue le sentiment diffus (et trompeur) de coller à la vie, même si elle est moche.  

Contemporain de l’émergence de l’art du mix en musique, dès le milieu des années 80, le Zapping a infiltré la télévision avec ses techniques du cut, de l’écho, de l’échantillonnage, du croisement entre des images qui font moins sens par elles-mêmes qu’à travers leur confrontation. Le flair des équipes conduites depuis vingt ans par Patrick Menais repose sur cette malicieuse tentation de donner du sens aux images grâce au montage. Une image ne se suffit pas toujours en elle-même ; c’est dans le télescopage avec d’autres qu’elle devient percutante. L’un des effets de signature les plus courants du Zapping repose ainsi sur l’art de souligner les différentes manières qu’ont les chaînes de traiter le même événement. Encore une question de regard. […]

Parce qu’il touche à la matière la plus quotidienne qui soit – l’image télé –, que chacun s’approprie avec ses propres codes et souvenirs, Le Zapping réussit un pari paradoxal : faire de la télé le lieu de l’écho condensé du monde en même temps que le lieu de son questionnement éclaté. L’air de rien, c’est très fort.

Jean-Marie Durand, Les Inrockuptibles du 22 au 28 septembre 2009, n°721.

 

Séance 7 :

Documents au choix
Doc 1 : Quatrième pouvoir ?

http://fr.wikipedia.org/wiki/Quatri%C3%A8me_pouvoir

L'expression quatrième pouvoir désigne la presse. On désigne par extension tous les médias de quatrième pouvoir, dans la mesure où ils peuvent parfois servir de contre-pouvoir face aux autres pouvoirs incarnant l'État.



Compte tenu de l'évolution des médias au XXe siècle, l'expression de quatrième pouvoir a glissé de la
presse écrite vers les grandes chaînes de média, et s'applique donc aussi pour cette envoyée spéciale travaillant pour les informations télévisées.

Doc 2 : Le film Le Quatrième Pouvoir

Le Quatrième Pouvoir est un film de Serge Leroy sorti en 1985.

Catherine Carré présente tous les jours le journal de 20 heures avec un professionnalisme sans failles. Un soir, elle découvre dans les faits divers le nom d'Yves Dorget, journaliste de la presse écrite avec qui elle a eu autrefois une liaison. Dorget, homme intègre, enquête sur une vente d'armes de la France vers un pays en voie de développement. Ensemble, ils vont tenter de rendre la chose publique. Ils auront à choisir : respecter strictement leur déontologie professionnelle ou céder aux sentiments et aux pressions. Le Quatrième Pouvoir est entre leurs mains...

Doc 3 : Le film Des hommes d'influence

Des hommes d’influence (Wag the Dog) est un film américain de 1997 réalisé par Barry Levinson, mettant en vedette Robert De Niro, Dustin Hoffman et Anne Heche. Le film est basé sur le roman American Hero de l'auteur américain Larry Beinhart. Dans le livre, le président est George Herbert Walker Bush.

Le candidat à la Présidence des États-Unis est éclaboussé par un scandale sexuel quelques jours avant le début de l'élection presidentielle. Pour détourner l'attention des électeurs, ses conseillers décident d'inventer une guerre dans quelque coin perdu d'Europe.


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