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La construction de l’information De l’information qui veut se faire plus grosse que l’événement Problématiques de fond : Comment un événement devient-il une information ? Comment l’information devient-elle plus importante que l’événement lui-même ? Rôles respectifs pour les informations et leurs conditions de diffusion : la manière de présenter l’information influence-t-elle plus que l’événement lui-même ? Avantages et dangers des nouvelles pratiques d’information.
Séance 2 : ![]() « Libé » pressé de changer Le quotidien tente de reconquérir son lectorat avec une nouvelle formule et une offre développée sur le site La complémentarité des enquêtes et des supports sont au menu. Les faits, les faits, les faits. Pour les journaux quotidiens, cette vieille rengaine journalistique a pris un sérieux coup de plomb dans l’aile depuis que l’info suinte en continu de tous les pores de l’internet et babille en flux tendu depuis la bande FM et les chaînes d’info 24 heures sur 24. Arrivé au kiosque, le lecteur a de grandes chances d’être parfaitement au point sur le « où, quoi, qui, quand » et de faire la moue devant une actualité tiédie par le monceau de news qu’il a avalé avec son petit déjeuner. Pourquoi payer pour se voir répéter que « Michael Jackson est mort » alors que la nouvelle a déjà failli faire sauter le web pendant la nuit ? Plutôt que de continuer à regarder baisser ses ventes et la pub déserter ses pages, Libération a décidé de prendre les choses en main pour proposer à ses lecteurs une nouvelle formule qui prenne en compte l’évolution de la presse. « Ce n’est pas une nouvelle formule, feint Laurent Joffrin son directeur, mais une évolution supplémentaire pour s’adapter au marché tel qu’il est. Le secteur du gratuit nous oblige à redéfinir ce qu’est un quotidien, il nedoit pas suivre l’actu, mais la créer.» N’empêche que pour procéder à cette « création », le journal a largement revu sa copie et fait la part belle aux enquêtes approfondies et aux reportages. «Le journal sera construit autour de quatre grands sujets qui se développeront chacun au moins sur une double page », explique Joffrin. Tout ce qui fait magazine sera renforcé : la page Vous (« la partie citoyenne » du titre) qui en occupera désormais deux ou trois, ainsi que les pages Rebonds, Débats et Terre. « Ce qui fonctionne on le garde », nous assure-t-on à Libé pour qui nouvelle formule n’a pas toujours rimé avec succès. En 1994, Libé 3, ambitieux quotidien de 80 pages avait été un gouffre financier et un échec commercial retentissant. Et en 2007, la nouvelle formule n’avait pas suffi à enrayer la baisse du lectorat. D’où cet exercice d’équilibriste, de changement dans la continuité, pour trouver sa place entre le news pur dévolu à l’internet et les magazines. « Face à la banalisation de l’information qui la rend redondante, la presse écrite doit travailler sa valeur ajoutée, ce qui est nettement plus compliquée pour les quotidiens que pour les magazines », explique Jean-Marie Charon, sociologue des médias. D’autant plus compliqué que pour offrir un contenu enrichi dans le temps court du quotidien « il faut des équipes solides et nombreuses », ce que, au grès des licenciements économiques et des départs volontaires, Libé a en partie perdu. C’est malgré tout sur une « véritable montée en gamme » que table le quotidien avec plus de mise en scène et plus de débats pour explorer « ce qui va se passer après, avec un rythme nouveau », assure Laurent Joffrin, qui annonce entre autres nouveautés, une partie magazine qui viendra le samedi s’ajouter à la pagination du titre dont le prix restera inchangé (1,30 euros). Hugo Lindenberg, Les Inrockuptibles du 1er au 17 septembre 2009, n° 718. Séance 5 : ![]() Rentrée TV L’effet Barthès Le grand retour du Petit Journal Yann Barthès, le chroniqueur le plus fracassant de la télé reprend son Petit Journal sur Canal+ : quelques minutes aux airs potaches, qui scrutent à la fois people et politique. Yann entame la troisième saison de son Petit Journal actu et people, qu’il présente chaque soir sur le plateau de Michel Denisot. Deux chroniques de cinq minutes qui, en dépit de leur brièveté et de leur légèreté apparente, font désormais l’effet d’une déflagration dans la chronique convenue de “l’entertainment” télévisuel. Des deux versants de cette “culture de l’entertainment” – le pouvoir dur des politiques et le pouvoir mou des people –, Barthès fait son miel, comme une abeille s’enivre dans sa ruche virevoltante : patiemment, jour après jour, il scrute les moindres gestes et mots des personnages publics pour en rire, à défaut d’en pleurer (de honte, parfois). Au point que sous le voile de l’insignifiance et de la potacherie régressive flotte un air de critique sociale jamais ressenti ailleurs. Yann Barthès pourrait se contenter de faire mumuse avec les “puissants” et de rigoler en leur jetant du poil à gratter sous le museau. Mais il ne revendique ni la culture du gag ni celle de l’humour en général. “Je ne me sens pas du tout comique, je suis simplement un journaliste intéressé par l’actualité”, soulignet- il avec la gravité d’un acteur de la Royal Shakespeare Company. Sans avoir à trop le pousser, il reconnaît volontiers que l’actualité ne lui sied qu’à partir du moment où il peut la tordre et la retordre. Son plaisir : montrer la réalité brute des mises en scène des vedettes, dont il veut faire tomber les masques, autant que les moments où elles lâchent prise. Les fines perches micro d’aujourd’hui ont remplacé les caméras invisibles d’hier : les mots chuchotés se révèlent désormais au grand jour, et même les radios allumées dans les voitures. C’est en pointant sa perche vers la Safrane de Sarkozy que Le Petit Journal nous a appris que le président écoutait Radio Nostalgie ! Une pure info. “Ce sont les grosses ficelles que je m’amuse à souligner, même si je ne recherche jamais la méchanceté gratuite.” C’est tellement vrai que, depuis le début de la chronique, aucun procès ni aucune menace ne sont remontés à ses oreilles, à part une lettre de l’avocat d’Eve Angeli et un coup de colère de Grace de Capitani, deux people aussi bas sur l’échelle de Richter de la notoriété artistique que leur ego est élevé. C’est sur cette rive de l’opération de communication, de la forfanterie et de la vantardise des gens en vue que Barthès a placé ses fantassins de l’image. Il observe, de près comme de loin, se pose et s’interroge : de quoi l’image d’actualité est-elle le nom ? Quelles failles une image aussi lisse qu’une conférence du président de la République peut-elle dissimuler dans ses interstices ? Se poser la question a le mérite, parfois, de produire une réponse inattendue, tel un miracle surgissant des terres labourées de la communication politique. Exemples : Sarkozy piquant, au détour d’une conférence de presse avec des officiels roumains, un stylo qu’il trouve à son goût (et hop dans la poche) ; Sarkozy, toujours lui, blaguant sur les jeunes femmes avec Berlusconi devant des journalistes ; Jacques Chirac draguant une jeune femme dans le dos de Bernadette énervée lors d’un vernissage en Corrèze… Avec cette saynète, digne d’un vaudeville, Le Petit Journal a fait son plus gros buzz au printemps dernier : Bernadette et Jacques vont en Corrèze, Bernadette parle au micro, le sale gosse Jacques s’amuse derrière, tandis que François Hollande observe, plié de rire… Un fantastique scénario de quelques minutes, que l’art du montage ramène à une poignée de secondes. Au même moment, une caméra de France 2 filmait l’événement, sauf qu’elle se concentrait sur l’intervenante principale : c’est toute la différence avec les caméras du Petit Journal, qui choississent de s’attacher aux à-côtés, à la périphérie du sujet, là où se dénichent quelquefois les pépites imprévues de l’actu. Pour la plupart des séquences qui ont fait parler d’elles, Yann Barthès précise que les autres chaînes de télé sont à chaque fois présentes. Mais ne voient pas la même chose. D’où le temps passé “chaque matin, à dérusher les images, à chercher sans cesse ce qu’elles cachent”. Mine de rien, c’est à ce véritable exercice de dévoilement que Le Petit Journal se prête, un dévoilement paradoxal en ce sens que son entreprise de désenchantement des règles de la communication a valeur d’enchantement pour le téléspectateur, enfin considéré à la hauteur de son besoin d’information fondé sur un principe : qu’on arrête de le prendre pour un con. Par Jean-Marie Durand, Les Inrockuptibles du 1er au 17 septembre 2009, n° 718. Séance 6 : ![]() Le Zapping de Canal + fête ses 20 ans Depuis vingt ans, l’équipe du Zapping de Canal+ s’empare de la télécommande pour révéler la face cachée des images télé. Un décryptage ludique et malin. Les Serial Zappeurs Comme toutes les rares émissions de télé qui durent, Le Zapping repose sur une idée simplissime théorisée par Michel Denisot il y a vingt ans : condenser en trois minutes les images clés d’une journée de télé à travers une quinzaine d’instants désopilants. Une sorte de résumé attrape-tout, où le spectaculaire le dispute au futile, l’événementiel au superficiel, le dérapage au bavardage. Sauf que le programme d’une compilation objective a vite excédé son objectif de neutralité pour s’orienter vers un pur exercice d’interrogation du regard. Interpellé par l’étrangeté, la violence, la beauté parfois du monde tel que le reflète la télé, le téléspectateur du Zapping s’interroge aussi sur son statut de voyeur face à la satiété du spectacle. Comme l’avait prophétisé le critique Serge Daney dès le milieu des années 80 dans Libération, le téléspectateur s’est transformé en zappeur. Si au Zapping ils en tirent même un salaire, la condition de zappeur est le signe le plus fort de la grande transformation télévisuelle des vingt dernières années. La force de l’émission est d’avoir pressenti la radicalité de ce tournant et de l’avoir, non sans ironie, inscrit au coeur de la machine qui l’organise. Au point de devenir un rendez-vous incontournable, sans la vision duquel le téléspectateur averti se sent comme dépossédé du monde. Grâce à la vision du Zapping, se perpétue le sentiment diffus (et trompeur) de coller à la vie, même si elle est moche. Contemporain de l’émergence de l’art du mix en musique, dès le milieu des années 80, le Zapping a infiltré la télévision avec ses techniques du cut, de l’écho, de l’échantillonnage, du croisement entre des images qui font moins sens par elles-mêmes qu’à travers leur confrontation. Le flair des équipes conduites depuis vingt ans par Patrick Menais repose sur cette malicieuse tentation de donner du sens aux images grâce au montage. Une image ne se suffit pas toujours en elle-même ; c’est dans le télescopage avec d’autres qu’elle devient percutante. L’un des effets de signature les plus courants du Zapping repose ainsi sur l’art de souligner les différentes manières qu’ont les chaînes de traiter le même événement. Encore une question de regard. […] Parce qu’il touche à la matière la plus quotidienne qui soit – l’image télé –, que chacun s’approprie avec ses propres codes et souvenirs, Le Zapping réussit un pari paradoxal : faire de la télé le lieu de l’écho condensé du monde en même temps que le lieu de son questionnement éclaté. L’air de rien, c’est très fort. Jean-Marie Durand, Les Inrockuptibles du 22 au 28 septembre 2009, n°721. Séance 7 : Documents au choix Doc 1 : Quatrième pouvoir ? http://fr.wikipedia.org/wiki/Quatri%C3%A8me_pouvoir L'expression quatrième pouvoir désigne la presse. On désigne par extension tous les médias de quatrième pouvoir, dans la mesure où ils peuvent parfois servir de contre-pouvoir face aux autres pouvoirs incarnant l'État. ![]() Compte tenu de l'évolution des médias au XXe siècle, l'expression de quatrième pouvoir a glissé de la presse écrite vers les grandes chaînes de média, et s'applique donc aussi pour cette envoyée spéciale travaillant pour les informations télévisées. Doc 2 : Le film Le Quatrième Pouvoir Le Quatrième Pouvoir est un film de Serge Leroy sorti en 1985. Catherine Carré présente tous les jours le journal de 20 heures avec un professionnalisme sans failles. Un soir, elle découvre dans les faits divers le nom d'Yves Dorget, journaliste de la presse écrite avec qui elle a eu autrefois une liaison. Dorget, homme intègre, enquête sur une vente d'armes de la France vers un pays en voie de développement. Ensemble, ils vont tenter de rendre la chose publique. Ils auront à choisir : respecter strictement leur déontologie professionnelle ou céder aux sentiments et aux pressions. Le Quatrième Pouvoir est entre leurs mains... Doc 3 : Le film Des hommes d'influence Des hommes d’influence (Wag the Dog) est un film américain de 1997 réalisé par Barry Levinson, mettant en vedette Robert De Niro, Dustin Hoffman et Anne Heche. Le film est basé sur le roman American Hero de l'auteur américain Larry Beinhart. Dans le livre, le président est George Herbert Walker Bush. Le candidat à la Présidence des États-Unis est éclaboussé par un scandale sexuel quelques jours avant le début de l'élection presidentielle. Pour détourner l'attention des électeurs, ses conseillers décident d'inventer une guerre dans quelque coin perdu d'Europe.
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