Résumées et commentées







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André Durand présente
Johan August STRINDBERG

(Suède)

(1849-1912)

Au fil de sa biographie s’inscrivent ses œuvres qui sont

résumées et commentées

(surtout ‘’Mademoiselle Julie’’).

Bonne lecture !
Il est né le 22 janvier 1849 dans une vieille maison de Riddarholmen, dans la partie la plus ancienne de Stockholm. Son père, Oskar Strindberg, était de bonne souche bourgeoise mais un négociant médiocre, malheureux en affaires, qu'il méprisa. Sa mère, pour laquelle il éprouva une passion justiciable de la psychanalyse, avait été une fille d'auberge (d'où le titre que Strindberg donna à son grand récit autobiographique, ‘’Le fils de la servante’’) ; puis elle fut la gouvernante et la maîtresse d'Oskar qu'elle finit par épouser. C’était en secondes noces, et August aurait été moins considéré que ses demi-frères. Le milieu où il naquit était particulièrement sensible aux notions de classes sociales et aux antagonismes croissants qui les opposaient dans cette Europe secouée par les vagues successives du libéralisme, et il prit rapidement conscience du contraste entre les classes supérieures («ôverklass») et les classes inférieures («underklass»).

Son enfance fut donc assombrie par une inacceptation fondamentale ; déjà tiraillé entre réalisme et romantisme, cet enfant «difficile» projeta sur le couple de ses parents, dans un climat de nervosité instable et de rêveries excessives naturelles à son esprit, le dualisme qu'il ne domina jamais ; rêveur, timide, gauche, mal adapté à son entourage, ombrageux, il se sentait mal dans sa peau. C’est naturellement qu'il nourrit sa jeunesse des grands «révoltés» romantiques : Rousseau, Almquist, Schiller, Byron, avec aussi Shakespeare, Brandes, Kierkegaard et tous les radicalistes scandinaves de la «percée» («gennombrott») moderne. Il fut déjà beaucoup plus à I'aise dans son monde fictif que dans la réalité.

Peu de temps après le mariage, Oskar Strindberg fit faillite. Et la mère d’August mourut. Son père se remaria. Mécontent, le jeune garçon ne réussit pas à s'entendre avec sa belle-mère, supporta malaisément I'autorité d’un père coupable à ses yeux d'inconstance, développa au sein de sa famille un esprit d'opposition. L'adolescent demanda alors à des formes excessives de religion le secours qui lui manquait ; il fut un moment piétiste, un moment disciple de I'unitarien Parker ; la confirmation de I'Église luthérienne d'État le déçut, ne lui apportant pas les élans mystiques sur lesquels il avait compté ; face à son professeur de religion, il fit encore figure de révolté. Tiraillé entre les exigences tyranniques d'une sensibilité exacerbée et les impératifs d'une intelligence aiguë, il était déjà cet hybride de romantique et de réaliste que, lucidement, il allait découvrir un jour en lui.

Bachelier en 1867, il s'inscrivit à l'université d'Uppsala sans toutefois savoir au juste ce qu'il voulait faire de sa vie. La mode était aux sciences exactes : il songea à devenir médecin. Mais, étudiant pauvre, il fut obligé, pour vivre, de donner des leçons dans une école populaire, de travailler comme assistant dans un atelier de chimie. Il s'adapta mal au milieu universitaire et chercha à vaincre sa timidité en s'essayant au métier d'acteur au ‘’Théâtre royal dramatique’’. Forcé d'abandonner ses études par manque de ressources, il fut employé du télégraphe. Ce fut un temps de flottement et de tâtonnements où, ouvert à tous les vents de I'esprit, incapable de se fixer, il s'essaya à tout, trait de caractère qui ne se démentit pas jusqu'à sa mort.

Une seule vocation s'affirma chez lui, celle d'auteur dramatique.

Il composa :

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‘’Den sjunkande Hellas’’

‘’L'Hellade déclinante’’

(1869)
Tragédie en vers
Le monde antique et le christianisme s'affrontent.
Commentaire
Elle fut couronnée par I'Académie suédoise.

Strindberg la remania plus tard sous le titre ‘’Hermione’’.

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En 1869, un petit héritage permit à Strindberg de reprendre quelques études à Uppsala et même d’y fonder I'association ‘’Runa’’ qui était vouée au culte du passé nordique.

Il lut avec passion Shakespeare, ‘’Les brigands’’ de Schiller, ‘’Manfred’’ de Byron. Il chercha à se pénétrer de la pensée de Schopenhauer et de Kierkegaard. Il adopta un socialisme romantique inspiré de Rousseau et de Fourier.

À Uppsala, il écrivit quelques drames qu'il faut tenir pour des essais :

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‘’Fritänkaren’’

(1869)

‘’Le libre penseur’’
Comédie
Commentaire
La pièce était déjà caractéristique de la manière dont Strindberg transposait ses expériences personnelles.

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‘’I Rom’’

(1870)

‘’À Rome’’
Drame
Le sulpteur danois Bertel Thorvaldsen connaît le conflit entre l’art et la vie.
Commentaire
Ce fut la première pièce de Strindberg représentée (au Théâtre dramatique de Stockholm).

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En 1870, Strindberg découvrit le grand éveilleur des consciences littéraires dans les pays nordiques, Georg Brandes (et en particulier ses commentaires sur Shakespeare).

Comme il restait psychologiquement instable, jusqu'en 1874, il continua à se disperser. En 1872, il s'installa à Stockholm, bien décidé à y gagner sa vie. Il devint journaliste, écrivit des articles de critique d'art dans le ‘’Dagens Nyheter’’. Mais il fréquenta surtout les artistes et partagea leur existence irrégulière. Il connut un moment de passion pour Ia peinture où il montra un talent vigoureux et original, laissant quelques belles marines, ainsi que des paysages non dépourvus de qualité. Il manifesta par ailleurs un sens très averti de mélomane (Bach et Beethoven surtout). Il eut des difficultés sinon des conflits avec sa famille. En 1874, il abandonna ses études sans avoir obtenu le moindre diplôme universitaire.

La conception d’une pièce, qu'il remit plusieurs fois sur le chantier, hanta ces années incertaines :

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‘’Mäster Olof’’

Maître Olof ou L’apostat’’

(1872)
Pièce de théâtre
Pour introduire le protestantisme en Suède, Olof, un jeune homme idéaliste, se consacre à une recherche intransigeante, absolue et déchirée. Il est soutenu par le roi Gustave Vasa qui, cependant, I'utilise à des fins politiques et le force finalement à se rétracter le jour où, poussant son idéalisme trop loin, il critique publiquement sa conduite, ce qui fait douter de sa santé mentale.
Commentaire
Il n’importe pas tellement que le fond de la pièce soit historique, concerne Olaus Petri, le grand réformateur suédois. L'oeuvre est en vérité le drame de la vocation intransigeante et encore plus celui de la jeunesse, absolue mais déchirée, ce qui nous vaut un personnage angoissé et contradictoire et emporté qui est le prototype du personnage strindbergien : la projection sur scène, selon des techniques qui défiaient les usages de l'époque mais qui allaient trouver une éclatante reconnaissance trois quarts de siècle après, de I'univers intérieur de I'auteur. Maître Olof a-t-il la vérité? La question est oiseuse : sa vérité est de la chercher, dans une intransigeance où il entre d'ailleurs quelque chose d'ibsénien. Pour la première fois, le cri fut lancé qui allait se répercuter d'oeuvre en oeuvre à travers une soixantaine de pièces de théâtre, une vingtaine de romans ou de nouvelles, le cri ou plutôt I'appel : qui suis-je? qui est-il? qui sommes-nous? Déjà apparut ce thème : la vie n’est pas, ne peut pas être ce que nous rêvons. Déjà furent posées les questions : quelle existence en vaudrait la peine? se peut-il qu'elle se rencontre? Déjà se marqua le ton d'insurrection généralisée qui allait, désormais, stigmatiser tout et tous : État., Église officielle, société assise, Dieu et par-dessus tout la Femme, à laquelle Strindberg n’allait jamais pardonner de n’être pas à la hauteur des rêves de perfection, d’idéal et d'absolu d'amour qu'il s'acharna à mettre en Elle.

Strindberg donna de sa pièce d'abord une version en prose (1872), puis une en vers libres rimés (1876), plus philosophique, mais mieux adaptée à la scène.

Elle demeura plusieurs années interdite et il fallut attendre 1881 pour qu'elle soit jouée au ‘’Nouveau théâtre’’, sans connaître de succès immédiat parce que trop audacieuse pour l'époque.

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En 1874, Strindberg obtint un emploi d'«ammanuens» (secrétaire ou attaché) à la Bibliothèque royale de Stockholm. Il s’y livra à des recherches érudites, ce qui ne ralentit d'ailleurs pas son activité de publiciste et d'écrivain. Il y resta jusqu’en 1882.

Il écrivit :

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‘’En l’an quarante-huit’’

(1875)
Comédie
Commentaire
Cette comédie politique est sans grande envergure.

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En 1876, Strindberg fit la connaissance de la baronne finlandaise Siri Wrangel, née Siri von Essen, et de son mari, un officier de carrière. La baronne l’admirait, car il était auteur dramatique alors qu'elle rêvait de monter sur les planches. Il s'éprit d’elle. Elle finit par divorcer, pour l’épouser le 30 décembre 1877, après une longue série d'épisodes étranges ou semi-tragiques, dont ses récits autobiographiques et surtout ‘’Le plaidoyer d'un fou’’ nous ont conservé plus ou moins fidèlement le souvenir. Le couple connut quelques années heureuses que ponctuèrent ces publications :

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‘’Relations de la Suède avec la Chine et les pays tartares’’

(1879)
Essai

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‘’Röda rummet’’

(écrit en 1879, publié en 1886)

La chambre rouge

(1952)
Roman
L’œuvre est sous-titrée «Scènes de la vie d'artistes et de littérateurs», et cette succession de récits s'intègre à une relation de la vie d'un jeune homme généreux et idéaliste, Arvid Falk, qui, après avoir quitté son emploi de fonctionnaire pour se consacrer au journalisme et à la littérature, accumule d'amères expériences. Il rencontre des commerçants usuriers, des journalistes sans scrupules et sans conscience, des femmes oisives, envieuses et vaniteuses s'occupant de bienfaisance, des éditeurs ignorants et affairistes, des prêtres rapaces, des jeunes filles corrompues simulant I'amour, des fonctionnaires oisifs et somnolents, des politiciens voués aux débats mesquins du parlement suédois, des spéculateurs se livrant à des tripotages parés d’idéaux sociaux et patriotiques, à une escroquerie organisée envers les travailleurs.

De milieu en milieu, il trouve de plus en plus d’hypocrisie et de corruption. Il se réfugie un temps au sein d’un groupe de bohèmes qu’il rencontra dans une salle à manger «rouge» (un «cabinet rouge» serait une traduction plus adéquate que «chambre rouge») avec lesquels il discute de ces sujets. Finalement, déçu, il reprend sa vie de fonctionnaire, consacrant ses loisirs à la numismatique, étant un homme inoffensif et inerte comme une «souche», du moins en apparence car le feu continue de couver sous Ia cendre.
Commentaire
Ce livre fort était neuf dans les thèmes comme dans le style. À partir d’une observation incisive et amère, Strindberg faisait une violente satire de la société suédoise de l'époque, quelque peu compensée par un humour solide. Les personnages et les milieux sont dessinés d'un trait remarquablement incisif, sont dépeints avec une âpre vigueur, une impitoyable crudité qui rappelle Daumier et constitue le caractère le plus marquant et en même temps les limites de l’écrivain qui sont aisément décelables quand I'observation amère se mue en caricature sarcastique. L'éditeur Smith, le pasteur Skare, la cour chargée de la paie des fonctionnaires, la société d'assurances maritime Triton sont en effet des croquis où le sarcasme engendre la déformation caricaturale. Mais, lorsque Strindberg se garde de tomber dans de semblables simplifications, lorsqu'il dépeint des êtres médiocres et hypocrites mais humains, comme Carl Nicolaus Falk, ou des situations misérables et douloureuses, comme I'enterrement de la petite-fille de Struve, il nous donne la mesure de son talent d'écrivain.

Le réalisme vigoureux de ces représentations, ou plutôt leur naturalisme, eut pour effet de débarrasser la littérature suédoise de I'esprit et des formes exsangues du dernier romantisme ainsi que de I'imagerie conventionnelle et académique. Dès lors, Strindberg assuma une place de premier plan dans la culture de son pays. Avec quelques ouvrages du même auteur, ‘’La chambre rouge’’ doit être comptée parmi les manifestations les plus marquantes de la littérature moderne, par ce qu'elle a apporté d'âprement douloureux dans la représentation de Ia corruption des moeurs et des diverses fonctions sociales

L’oeuvre fit scandale et cela rendit Strindberg célèbre.

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‘’Gillets hemlighet’’

(1880)

‘’Le secret de la guilde’’
Tragédie
Au XVe siècle s’opposent deux constructeurs qui terminent l’édification de la cathédrale d’Uppsala.
Commentaire
La pièce célèbre la foi et dénigre le doute.

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‘’Den fredlöse’’

(1880)

‘’Le banni’’
Tragédie

En Islande, au XIIIe siècle, Earl Thorfinn même un combat solitaire contre le christianisme et est puni par Dieu.
Commentaire
La pièce fut jouée au Théâtre dramatique de Stockholm.

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‘’Lycko-Pers resa’’

(1881)

‘’Le voyage de Pierre-l'Heureux’’
Drame
Pierre a quinze ans. Il est enfermé depuis son plus jeune âge dans la tour de l'église dont son père est le bedeau. Le vieil homme est misanthrope, pingre et, s'il séquestre Pierre, c'est pour le préserver de la noirceur du monde. Une sorte de troll et une fée décident d'envoyer Pierre dans le monde. «Que ton voyage t'instruise !» dit la fée. «Et quand tu reviendras, chanceux ou malchanceux, puissant ou humble, sot ou savant, riche ou pauvre, peu importe, tu seras au moins devenu un homme, un homme véritable !» Elle lui donne un anneau magique qui doit lui permettre d'obtenir tout ce qu'il désire. Il fait ainsi l'expérience de la richesse, de la politique et du pouvoir. Mais, chaque fois, cela se retourne contre lui.
Commentaire
Strindberg s’est inspiré du Peer Gynt d’Ibsen. La pièce, dans la tradition du théâtre populaire fantastique, une tradition d'écriture féerique, est à mi-chemin entre le conte et la légende : tout est permis, les objets comme les animaux parlent, les époques comme les cultures sont traversées comme par enchantement, les paysages et les climats se modifient sur un claquement de doigts. On sent bien que Strindberg voulait utiliser tous les artifices de la machinerie du théâtre à l'italienne.

L'œuvre a une qualité de fable universelle : la pérégrination de Pierre l'Heureux est un voyage initiatique dans un monde qui est cynique, vénal, hypocrite et vaniteux, où les embûches sont nombreuses et remplacent bien vite le miroir aux alouettes qu'il imaginait du haut de son pigeonnier.

Strindberg ajoute au fantastique d'autres dimensions : politique, religieuse et morale, et leur mélange met en lumière tous les possibles de nos destinées, vers le plus sordide ou vers le plus généreux. L’ironie est tantôt bouffonne et tantôt plus mordante.

Le regard que porte Strindberg sur le monde dans cette pièce, s'il est rempli de fantaisie, n'en annonce pas moins la férocité de son point de vue sur les mécanismes qui animent les êtres en société. Il y posait déjà ces questions essentielles : quel usage l'être humain est-il capable de faire de la connaissance à l'épreuve de la nécessité? quelle prise a-t-il sur sa destinée? La quête de Pierre l'Heureux est évidemment aussi son combat contre son propre égoïsme, son narcissisme inné, pour tendre à découvrir en lui la compassion et l'amour de l'autre, nécessaire à la construction sociale.

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Après quelques années de bonheur, dès 1880, les brouilles assombrirent la vie des époux Strindberg qui devint de plus en plus insupportable : la différence de tempéraments était trop grande, et Strindberg passait de la haine à I'amour dans de furieux accès de jalousie et de persécution, engendrés par la schizophrénie de type paranoïaque dont il était atteint.

On en trouve les échos dans une pièce qu’il écrivit pour qu’elle y joue :

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