télécharger 294.18 Kb.
|
genital love (il y a des notions dont l’étrangeté s’accommode mieux de la parenthèse d’un terme emprunté), et elles paraphent leur tentative par un aveu de non liquet. Personne pourtant ne paraît ébranlé par le malaise qui en résulte, et l’on y voit plutôt matière à encourager tous les Münchhausen de la normalisation psychanalytique à se tirer par les cheveux dans l’espoir d’atteindre au ciel de la pleine réalisation de l’objet génital, voire de l’objet tout court. Si nous, psychanalystes, sommes bien placés pour connaître le pouvoir des mots, ce n’est pas une raison pour l’orienter dans le sens de l’insoluble, ni pour « lier des fardeaux pesants et insupportables pour en accabler les épaules des hommes », comme s’exprime la malédiction du Christ aux pharisiens dans le texte de saint Matthieu. Ainsi la pauvreté des termes où nous tentons d’inclure un problème spirituel, peut-elle laisser à désirer à des esprits exigeants, pour peu qu’ils se reportent à ceux qui structuraient jusque dans leur confusion les querelles anciennes autour de la Nature et de la Grâce. Ainsi peut-elle leur laisser à craindre (109)quant à la qualité des effets psychologiques et sociologiques qu’on peut attendre de leur usage. Et l’on souhaitera qu’une meilleure appréciation des fonctions du logos dissipe les mystères de nos charismes fantastiques. Pour nous en tenir à une tradition plus claire, peut-être entendrons-nous la maxime célèbre où La Rochefoucauld nous dit qu’« il y a des gens qui n’auraient jamais été amoureux, s’ils n’avaient jamais entendu parler de l’amour », non pas dans le sens romantique d’une « réalisation » tout imaginaire de l’amour qui s’en ferait une objection amère, mais comme une reconnaissance authentique de ce que l’amour doit au symbole et de ce que la parole emporte d’amour. Il n’est en tout cas que de se reporter à l’œuvre de Freud pour mesurer en quel rang secondaire et hypothétique il place la théorie des instincts. Elle ne saurait à ses yeux tenir un seul instant contre le moindre fait particulier d’une histoire, insiste-t-il, et le narcissisme génital qu’il invoque au moment de résumer le cas de l’homme aux loups, nous montre assez le mépris où il tient l’ordre constitué des stades libidinaux. Bien plus, il n’y évoque le conflit instinctuel que pour s’en écarter aussitôt, et pour reconnaître dans l’isolation symbolique du « je ne suis pas châtré », où s’affirme le sujet, la forme compulsionnelle où reste rivé son choix hétérosexuel, contre l’effet de capture homosexualisante qu’a subi le moi ramené à la matrice imaginaire de la scène primitive. Tel est en vérité le conflit subjectif, où il ne s’agit que des péripéties de la subjectivité tant et si bien que le « je » gagne et perd contre le « moi » au gré de la catéchisation religieuse ou de l’Aufklärung endoctrinante, et dont Freud a fait réaliser les effets au sujet avant de nous les faire comprendre dans la dialectique du complexe d’Œdipe. C’est à l’analyse d’un tel cas qu’on voit bien que la réalisation de l’amour parfait n’est pas un fruit de la nature mais de la grâce, c’est-à-dire d’un accord intersubjectif imposant son harmonie à la nature déchirée qui le supporte. Mais qu’est-ce donc que ce sujet dont vous nous rebattez l’entendement ? s’exclame enfin un auditeur impatienté. N’avons-nous pas déjà reçu de M. de La Palice la leçon que tout ce qui est éprouvé par l’individu est subjectif ? – Bouche naïve dont l’éloge occupera mes derniers jours, ouvrez-vous encore pour m’entendre. Nul besoin de fermer les (110)yeux. Le sujet va bien au delà de ce que l’individu éprouve « subjectivement », aussi loin exactement que la vérité qu’il peut atteindre, et qui peut-être sortira de cette bouche que vous venez de refermer déjà. Oui, cette vérité de son histoire n’est pas toute dans son rollet, et pourtant la place s’y marque, aux heurts douloureux qu’il éprouve de ne connaître que ses répliques, voire en des pages dont le désordre ne lui donne guère de soulagement. Que l’inconscient du sujet soit le discours de l’autre, c’est ce qui apparaît plus clairement encore que partout dans les études que Freud a consacrées à ce qu’il appelle la télépathie, en tant qu’elle se manifeste dans le contexte d’une expérience analytique. Coïncidence des propos du sujet avec des faits dont il ne peut être informé, mais qui se meuvent toujours dans les liaisons d’une autre expérience où le psychanalyste est interlocuteur, – coïncidence aussi bien le plus souvent constituée par une convergence toute verbale, voire homonymique, ou qui, si elle inclut un acte, c’est d’un acting-out d’un patient de l’analyste ou d’un enfant en analyse de l’analysé qu’il s’agit. Cas de résonance dans des réseaux communicants de discours, dont une étude exhaustive éclairerait les faits analogues que présente la vie courante. L’omniprésence du discours humain pourra peut-être un jour être embrassée au ciel ouvert d’une omnicommunication de son texte. Ce n’est pas dire qu’il en sera plus accordé. Mais c’est là le champ que notre expérience polarise dans une relation qui n’est à deux qu’en apparence, car toute position de sa structure en termes seulement duels, lui est aussi inadéquate en théorie que ruineuse pour sa technique. (111)II SYMBOLE ET LANGAGE COMME STRUCTURE ET LIMITE DU CHAMP PSYCHANALYTIQUE (Évangile selon saint Jean, viii, 25.) « Faites des mots croisés ». (Conseils à un jeune psychanalyste). Pour reprendre le fil de notre propos, répétons que c’est par réduction de l’histoire du sujet particulier que l’analyse touche à des Gestalten relationnelles qu’elle extrapole en un développement régulier ; mais que ni la psychologie génétique, ni la psychologie différentielle qui peuvent en être éclairées, ne sont de son ressort, pour ce qu’elles exigent des conditions d’observation et d’expérience qui n’ont avec les siennes que des rapports d’homonymie. Allons plus loin encore : ce qui se détache comme psychologie à l’état brut de l’expérience commune (qui ne se confond avec l’expérience sensible que pour le professionnel des idées), – à savoir dans quelque suspension du quotidien souci, l’étonnement surgi de ce qui apparie les êtres dans un disparate passant celui des grotesques d’un Léonard ou d’un Goya –, ou la surprise qu’oppose l’épaisseur propre d’une peau à la caresse d’une paume qu’anime la découverte sans que l’émousse encore le désir –, ceci, peut-on dire, est aboli dans une expérience, revêche à ces caprices, rétive à ces mystères. Une psychanalyse va normalement à son terme sans nous livrer que peu de chose de ce que notre patient tient en propre de sa sensibilité aux coups et aux couleurs, de la promptitude de ses prises ou des points faibles de sa chair, de son pouvoir de retenir ou d’inventer, voire de la vivacité de ses goûts. (112)Ce paradoxe n’est qu’apparent et ne tient à nulle carence personnelle, et si l’on peut le motiver par les conditions négatives de notre expérience, il nous presse seulement un peu plus d’interroger celle-ci sur ce qu’elle a de positif. Car il ne se résout pas dans les efforts de certains qui, – semblables à ces philosophes que Platon raille de ce que leur appétit du réel les menât à embrasser les arbres –, vont à prendre tout épisode où pointe cette réalité qui se dérobe, pour la réaction vécue dont ils se montrent si friands. Car ce sont ceux-là mêmes qui, se donnant pour objectif ce qui est au delà du langage, réagissent à la « défense de toucher » inscrite en notre règle par une sorte d’obsession. Nul doute que, dans cette voie, se flairer réciproquement ne devienne le fin du fin de la réaction de transfert. Nous n’exagérons rien : un jeune psychanalyste en son travail de candidature peut de nos jours saluer dans une telle subodoration de son sujet, obtenue après deux ou trois ans de psychanalyse vaine, l’avènement attendu de la relation d’objet, et en recueillir le dignus est intrare de nos suffrages, garants de ses capacités. Si la psychanalyse peut devenir une science, – car elle ne l’est pas encore –, et si elle ne doit pas dégénérer dans sa technique, – et peut-être est-ce déjà fait –, nous devons retrouver le sens de son expérience. Nous ne saurions mieux faire à cette fin que de revenir à l’œuvre de Freud. Il ne suffit pas de se dire technicien pour s’autoriser, de ce qu’on ne comprend pas un Freud III, à le récuser au nom d’un Freud II que l’on croit comprendre, et l’ignorance même où l’on est de Freud I, n’excuse pas qu’on tienne les cinq grandes psychanalyses pour une série de cas aussi mal choisis que mal exposés, dût-on s’émerveiller que le grain de vérité qu’elles recelaient, en ait réchappé. Qu’on reprenne donc l’œuvre de Freud à la Traumdeutung pour s’y rappeler que le rêve a la structure d’une phrase, ou plutôt, à nous en tenir à sa lettre, d’un rébus, c’est-à-dire d’une écriture, dont le rêve de l’enfant représenterait l’idéographie primordiale, et qui chez l’adulte reproduit l’emploi phonétique et symbolique à la fois des éléments signifiants, que l’on retrouve aussi bien dans les hiéroglyphes de l’ancienne Égypte que dans les caractères dont la Chine conserve l’usage. Encore n’est-ce là que déchiffrage de l’instrument. C’est (113)à la version du texte que l’important commence, l’important dont Freud nous dit qu’il est donné dans l’élaboration du rêve, c’est-à-dire dans sa rhétorique. Ellipse et pléonasme, hyperbate ou syllepse, régression, répétition, apposition, tels sont les déplacements syntaxiques, métaphore, catachrèse, antonomase, allégorie, métonymie et synecdoque, les condensations sémantiques, où Freud nous apprend à lire les intentions ostentatoires ou démonstratives, dissimulatrices ou persuasives, rétorsives ou séductrices, dont le sujet module son discours onirique. Sans doute a-t-il posé en règle qu’il y faut rechercher toujours l’expression d’un désir. Mais entendons-le bien. Si Freud admet comme motif d’un rêve qui paraît aller à l’encontre de sa thèse, le désir même de le contredire chez le sujet qu’il a tenté d’en convaincre10, comment n’en viendrait-il pas à admettre le même motif pour lui-même dès lors, que pour être parvenu, c’est d’autrui que lui reviendrait sa loi ? Pour tout dire, nulle part n’apparaît plus clairement que le désir de l’homme trouve son sens dans le désir de l’autre, non pas tant parce que l’autre détient les clefs de l’objet désiré, que parce que son premier objet est d’être reconnu par l’autre. Qui parmi nous au reste ne sait par expérience que dès que l’analyse est engagée dans la voie du transfert, – et c’est pour nous l’indice qu’elle l’est en effet –, chaque rêve du patient s’interprète comme provocation, aveu larvé ou diversion, par sa relation au discours analytique, et qu’à mesure du progrès de l’analyse, ils se réduisent toujours plus à la fonction d’élément du dialogue qui s’y réalise ? Pour la psychopathologie de la vie quotidienne, autre champ consacré par une autre œuvre de Freud, il est clair que tout acte manqué est un discours réussi, voire assez joliment tourné, et que dans le lapsus c’est le bâillon qui tourne sur la parole, et juste du quadrant qu’il faut pour qu’un bon entendeur y trouve son salut. Mais allons droit où le livre débouche sur le hasard et les croyances qu’il engendre, et spécialement aux faits où il s’attache (114)à démontrer l’efficacité subjective des associations sur des nombres laissés au sort d’un choix immotivé, voire d’un tirage de hasard. Nulle part ne se révèlent mieux qu’en un tel succès les structures dominantes du champ psychanalytique. Et l’appel fait au passage à des mécanismes intellectuels ignorés n’est plus ici que l’excuse de détresse de la confiance totale faite aux symboles et qui vacille d’être comblée au delà de toute limite. Car si pour admettre un symptôme dans la psychopathologie psychanalytique, qu’il soit névrotique ou non, Freud exige le minimum de surdétermination que constitue un double sens, symbole d’un conflit défunt par delà sa fonction dans un conflit présent non moins symbolique, s’il nous a appris à suivre dans le texte des associations libres la ramification ascendante de cette lignée symbolique, pour y repérer aux points où les formes verbales s’en recroisent les nœuds de sa structure, – il est déjà tout à fait clair que le symptôme se résout tout entier dans une analyse de langage, parce qu’il est lui-même structuré comme un langage, qu’il est langage dont la parole doit être délivrée. C’est à celui qui n’a pas approfondi la nature du langage, que l’expérience d’association sur les nombres pourra montrer d’emblée ce qu’il est essentiel ici de saisir, à savoir la puissance combinatoire qui en agence les équivoques, et pour y reconnaître le ressort propre de l’inconscient. En effet si des nombres obtenus par coupure dans la suite des chiffres du nombre choisi, de leur mariage par toutes les opérations de l’arithmétique, voire de la division répétée du nombre originel par l’un des nombres scissipares, les nombres résultants s’avèrent symbolisants entre tous dans l’histoire propre du sujet, c’est qu’ils étaient déjà latents au choix où ils ont pris leur départ, – et dès lors si l’on réfute comme superstitieuse l’idée que ce sont là les chiffres mêmes qui ont déterminé la destinée du sujet, force est d’admettre que c’est dans l’ordre d’existence de leurs combinaisons, c’est-à-dire dans le langage concret qu’ils représentent que réside tout ce que l’analyse révèle au sujet comme son inconscient. Nous verrons que les philologues et les ethnographes nous en révèlent assez sur la sûreté combinatoire qui s’avère dans les systèmes complètement inconscients qui constituent le langage, pour que la proposition ici avancée n’ait pour eux rien de surprenant. (115)Mais si quelqu’un parmi nous voulait douter encore de sa validité, nous en appellerions, une fois de plus, au témoignage de celui qui, ayant découvert l’inconscient, n’est pas sans titre à être cru pour désigner sa place : il ne nous fera pas défaut. Car si délaissée qu’elle soit de notre intérêt – et pour cause –, Le mot d’esprit et l’inconscient reste l’œuvre la plus incontestable parce que la plus transparente, où l’effet de l’inconscient nous soit démontré jusqu’aux confins de sa finesse ; et le visage qu’il nous révèle est celui même de l’esprit dans l’ambiguïté que lui confère le langage, où l’autre face de son pouvoir régalien est la « pointe » par qui son ordre entier s’anéantit en un instant, – pointe en effet où son activité créatrice dévoile sa gratuité absolue, où sa domination sur le réel s’exprime dans le défi du non-sens, où l’humour, dans la grâce méchante de l’esprit libre, symbolise une vérité qui ne dit pas son dernier mot. Il faut suivre aux détours admirablement pressants des lignes de ce livre la promenade où Freud nous emmène dans ce jardin choisi du plus amer amour. Ici tout est substance, tout est perle. L’esprit qui vit en exilé dans la création dont il est l’invisible soutien, sait qu’il est maître à tout instant de l’anéantir. Formes altières ou perfides, dandystes ou débonnaires de cette royauté cachée, il n’est pas jusqu’aux plus méprisées dont Freud ne sache faire briller l’éclat secret. Histoires du marieur courant les ghettos de Moravie, figure décriée d’Éros et comme lui fils de la pénurie et de la peine, guidant de son service discret l’avidité du goujat, et soudain le bafouant d’une réplique illuminante en son non-sens : « Celui qui laisse ainsi échapper la vérité, commente Freud, est en réalité heureux de jeter le masque ». C’est la vérité en effet, qui dans sa bouche jette là le masque, mais c’est pour que l’esprit en prenne un plus trompeur, la sophistique qui n’est que stratagème, la logique qui n’est là qu’un leurre, le comique même qui ne va là qu’à éblouir. L’esprit est toujours ailleurs. « L’esprit comporte en effet une telle conditionnalité subjective… : n’est esprit que ce que j’accepte comme tel », poursuit Freud qui sait de quoi il parle. Nulle part l’intention de l’individu n’est en effet plus manifestement dépassée par la trouvaille du sujet, – nulle part la distinction que nous faisons de l’un à l’autre ne se fait mieux (116)comprendre, – puisque non seulement il faut que quelque chose m’ait été étranger dans ma trouvaille pour que j’y aie mon plaisir, mais qu’il faut qu’il en reste ainsi pour qu’elle porte. Ceci est en rapport profond avec la nécessité, si bien dénoncée par Freud, du tiers auditeur au moins supposé, et au fait que le mot d’esprit ne perd pas son pouvoir dans sa transmission au style indirect. Bref ceci manifeste la conjonction intime de l’intersubjectivité et de l’inconscient dans les ressources du langage, et leur explosion dans le jeu d’une suprême alacrité. Une seule raison de chute pour l’esprit : la platitude de la vérité qui s’explique. Or ceci concerne directement notre problème. Le mépris actuel pour les recherches sur la langue des symboles qui se lit au seul vu des sommaires de nos publications d’avant et d’après les années 1920, ne répond à rien de moins pour notre discipline qu’à un changement d’objet, dont la tendance à s’aligner au plus plat niveau de la communication, pour s’accorder aux objectifs nouveaux proposés à la technique, a peut-être à répondre du bilan assez morose que les plus lucides dressent de ses résultats11. Comment la parole, en effet, épuiserait-elle le sens de la parole ou, pour mieux dire avec le logicisme positiviste d’Oxford, le sens du sens, – sinon dans l’acte qui l’engendre ? Ainsi le renversement gœthéen de sa présence aux origines : « Au commencement était l’action », se renverse à son tour : c’était bien le verbe qui était au commencement, et nous vivons dans sa création, mais c’est l’action de notre esprit qui continue cette création en la renouvelant toujours. Et nous ne pouvons nous retourner sur cette action qu’en nous laissant pousser toujours plus avant par elle. Nous ne le tenterons nous-mêmes qu’en sachant que c’est là sa voie… Nul n’est censé ignorer la loi, cette formule transcrite de l’humour d’un Code de Justice exprime pourtant la vérité où notre expérience se fonde et qu’elle confirme. Nul homme (117)ne l’ignore en effet, puisque la loi de l’homme est la loi du langage depuis que les premiers mots de reconnaissance ont présidé aux premiers dons, y ayant fallu les Danaëns détestables qui viennent et fuient par la mer pour que les hommes apprennent à craindre les mots trompeurs avec les dons sans foi. Jusque-là, pour les Argonautes pacifiques unissant par les nœuds d’un commerce symbolique les îlots de la communauté, ces dons, leur acte et leurs objets, leur érection en signes et leur fabrication même, sont si mêlés à la parole qu’on les désigne par son nom12. Est-ce à ses dons ou bien aux mots de passe qui y accordent leur non-sens salutaire, que commence le langage avec la loi ? Car ces dons sont déjà symboles, en ceci que symbole veut dire pacte, et qu’ils sont d’abord signifiants du pacte qu’ils constituent comme signifié : comme il se voit bien à ceci que les objets de l’échange symbolique, vases faits pour être vides, boucliers trop lourds pour être portés, gerbes qui se dessécheront, piques qu’on enfonce au sol, sont sans usage par destination, sinon superflus par leur abondance. Cette neutralisation du signifiant est-elle le tout de la nature du langage. Pris à ce taux, on en trouverait l’amorce chez les hirondelles de mer, par exemple, pendant la parade, et matérialisée dans le poisson qu’elles se passent de bec en bec et où les éthologues, s’il faut bien y voir avec eux l’instrument d’une mise en branle du groupe qui serait un équivalent de la fête, seraient tout à fait justifiés à reconnaître un symbole. On voit que nous ne reculons pas à chercher hors du domaine humain les origines du comportement symbolique. Mais ce n’est certainement pas par la voie d’une élaboration du signe, celle où s’engage après tant d’autres M. Jules H. Massermann13, à laquelle nous nous arrêterons un instant, non seulement pour le ton déluré dont il y trace sa démarche, mais par l’accueil qu’elle a trouvé auprès des rédacteurs de notre journal officiel, qui conformément à une tradition empruntée aux bureaux de placements, ne négligent jamais rien de ce qui peut fournir à notre discipline de « bonnes références ». (118)Pensez-donc, un homme qui a reproduit la névrose ex-pé-ri-men-ta-le-ment chez un chien ficelé sur une table et par quels moyens ingénieux : une sonnerie, le plat de viande qu’elle annonce, et le plat de pommes qui arrive à contretemps, je vous en passe. Ce n’est pas lui, du moins lui-même nous en assure, qui se laissera prendre aux « amples ruminations », car c’est ainsi qu’il s’exprime, que les philosophes ont consacrées au problème du langage. Lui va vous le prendre à la gorge. Figurez-vous que par un conditionnement judicieux de ses réflexes, on obtient d’un raton laveur qu’il se dirige vers son garde-manger quand on lui présente la carte où peut se lire son menu. On ne nous dit pas si elle porte mention des prix, mais on ajoute ce trait convaincant que, pour peu que le service l’ait déçu, il reviendra déchirer la carte trop prometteuse, comme le ferait des lettres d’un infidèle une amante irritée ( |
![]() | «Aesthetica», 1750 : étude de la sensibilité (sensation et sensible, affect), du sentiment, de l'Art | ![]() | «congrès singulier» qui se déroulera ultérieurement. En fin de journée le public du Palais de Tokyo sera accueilli au sein de ce... |
![]() | ![]() | ||
![]() | «Ecrivains, photographes, compositeurs… Les artistes auteurs affiliés à l’agessa en 2008», Culture Chiffres n°3, 2011 | ![]() | «épopée bourgeoise moderne». Kristeva y voit un «récit post-épique» [(12) p. 16]. Le théoricien de cette idée est lukacs [(2)]. Le... |
![]() | ![]() | «Rome dans sa grandeur» 100 planches de vues lithographiées en 1870. Voyage de Bougainville de 1772 | |
![]() | «Biennale de gravure en petits formats», Nuevo centro de Arte, Santo Domingo, République Dominicaine | ![]() | «oral» que nous présentera notre évêque, Mgr Marc qui remercie les recteurs des paroisses qui ont, presque tous, envoyé leur rapport... |