Journées d'études au Collège des Écossais







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date de publication17.12.2016
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Journées d'études

au Collège des Écossais
Conception et coordination :

Sabine Kraus, architecte, doctorante en Histoire et Civilisations à l'EHESS
Les principes geddesiens pour repenser la région

VIVENDO DISCIMUS

EN VIVANT NOUS APPRENONS

Célébration d'un monument et des hommes qui l'ont rendu possible :

Un lieu de vie d'où la nature est expérimentée comme source de sens

et comme objet de science.



Spring School

Printemps 2012

Montpellier
Journées d'études au Collège des Écossais


De la biologie végétale et animale à l'éducation et à la culture comme moteur du renouveau économique régional :

Sir Patrick Geddes, de la biologie générale à l'aménagement durable

1 - Le Vitalisme de Montpellier : l'observation de la nature dans sa vie
2 - L'école de sociologie biologique Comte-Le Play-Geddes : le concept de regional survey, ou étude régionale sur le terrain
3 - La Bio-région urbaine : la notion du care, ou relation du soin
4 - Sir Patrick Geddes : De la biologie générale à l'aménagement durable

Thématiques des communications :

1 - Présentation de la vie et de l'oeuvre de Geddes.

2 - visite didactique du Collège des Ecossais et de la Faculté de Médecine.

3 - Biologie : mutualisation et entre-aides entre espèces.

4 - La notion de care, ou relation du soin.

5 - Villes en évolution : Conurbation et Bio-région.

6 - Exposition : Le Collège des Écossais, une aventure pédagogique innovante.

Annexes
I - Charles Flahault et Patrick Geddes, une amitié effective

Une pédagogie humaniste

L'attention à la condition des étudiants
II - Le Collège des Écossais à l'Université de Montpellier - Une résidence d'étudiants humaniste.

1 - Le Collège des Écossais - Centre international d'étudiants - session 1933 – 34

Comité d'honneur français

Extraits

2 – Résultats des premières années de fonctionnement - 1928

Les premiers échanges entre Patrick Geddes et Charles Flahault

La création d'une Résidence collégiale internationale à l'université de Montpellier

La « Outlook Tower »

Les jardins

Les écoles de printemps et d'automne

L'idée principale de ce lieu est une croissance expérimentale libre

L'environnement de l'étudiant

La philosophie de vie du collège
III – Repères biographiques

1 - L'enfance

2 - Les années d'étude - Paris, Roscoff – 1874-81

3 - Les années d'enseignement

3.1 - Geddes : Education, sociologie et urbanisme

Summer schools à Edimbourg

Biologie botanique à Dundee

3.2 - Flahault : Missions et écologie

4 - Reforestation et agriculture

De la biologie végétale et animale à l'éducation et à la culture comme moteur du renouveau économique régional :

Sir Patrick Geddes, de la biologie générale à l'aménagement durable

C'est avant tout l'amitié entre deux hommes qui a rendu possible la création du Collège des Écossais à Montpellier. Le biologiste Patrick Geddes (1854-1932) et le botaniste Charles Flahault (1852-1935) se sont rencontrés pendant leurs études à Paris, à l'occasion d'un séjour d'observations à la station de biologie marine de Roscoff en Bretagne. A travers un parcours international, Geddes et Flahault favoriseront échanges internationaux et transferts culturels, ainsi que des projets régionaux formant l'esprit au contact direct avec la nature. En 1924, Geddes s'installe à Montpellier pour y régénérer le Collège des Écossais en achetant une ferme abandonnée au milieu de la garrigue, au Plan des 4 Seigneurs. Une partie de ce terrain est actuellement le site de l'école d'architecture de Montpellier.
L'originalité de l’œuvre de Geddes est d'avoir créé un pont entre la biologie et les sciences sociales. Héritier de l'approche globale de la philosophie médicale de Paul Joseph Barthez (1734-1806) et Jacques Lordat (1773-1870) ainsi que de la nouvelle sociologie d'Auguste Comte (1798-1857), Geddes développe ses propres théories biologiques sur les sciences sociales et la biologie sociale, et il émet l’idée qu’en sciences économiques le principe «biologique» montre que le principe clé de l’économie n’est pas «un toit et de quoi se nourrir» mais bien «la culture et l’éducation». Le collège des Ecossais est aujourd'hui l'héritage vivant de l'oeuvre de toute sa vie. Qui plus est, ce lieu avait été conçu comme l'abbaye de Thélème de Rabelais, qui commentait Hippocrate lors de ses cours à l'école de médecine de Montpellier en 1531.

1 – Le Vitalisme de Montpellier
Le Vitalisme est un courant de pensée qui a dynamisé la nature au 18ème siècle, et qui s'est manifesté dans des disciplines et domaines différents à travers toute l'Europe. Le biologiste Patrick Geddes est l'héritier de la pensée vitaliste qui s'est développée à Montpellier en relation avec la philosophie morale écossaise des Lumières. En effet, ce sont les centres médicaux de Montpellier et d'Edimbourg qui, au 18ème siècle, ont défini la nouvelle science de l'Homme dans sa totalité indivise, considérant « l'être humain, en tant qu'actuellement vivant et pensant, en lien, en interactions constantes et provisoires avec le milieu dans lequel il se meut ». Cette philosophie est une pensée véritablement écologique, qui étudie avant tout la physiologie comme vie de relations de l'homme en lien avec la nature. L'une des caractéristiques essentielles de la pensée vitaliste est qu'elle considère l'éducation et la culture comme une priorité de la politique d'hygiène publique. Paul Joseph Barthez avait fondé le vitalisme à l'école de médecine de Montpellier au siècle des Lumières, Patrick Geddes viendra en tant que leader du néo-vitalisme écossais le restituer au Collège des Ecossais sur le lieu même de sa création, manifestant ainsi la reconnaissance du dialogue fécond entre la France et l'Ecosse.
La première arche du pont entre biologie et sciences sociales avait été posée par le doyen Jacques Lordat lorsqu'il enseignait la physiologie à l'école de médecine. Lordat s'intéressait surtout à "une fonction qui n'a pas son pouvoir et son origine dans l'intelligence mais qui est la créatrice des nations, de leurs villes, de leurs lois et de leurs bibliothèques".

2 - L'école de sociologie biologique Comte-Le Play-Geddes : le concept de « regional survey », ou étude régionale sur le terrain
Le professeur Geddes, reconnaissant le caractère fondamental des trois facteurs de Le Play : Lieu-Travail-Famille, montre qu'ils deviennent les équivalents sociaux de : Milieu-Fonction-Être, qu'il avait connus en tant qu'étudiant de biologie, comme l'accord triple de la Vie.....Geddes a vu qu' "un village, une ville, une cité, ne sont pas seulement un Lieu dans l'Espace, mais un Drame dans le Temps" ; et il a cherché à persuader et à enseigner qu'un plan pour la réforme sociale, quel qu'il soit, devait être précédé de l'étude et de la compréhension du milieu et de ses habitants, et qu'il fallait savoir quelle a été l'influence réciproque de l'un sur l'autre : c'est-à-dire leur travail et leur histoire. Pour lui et pour ses collègues, le regional survey est bien encore "le diagnostic avant le traitement".

Mabel Barker, L'utilisation du milieu géographique pour l'éducation, thèse présentée à la Faculté des Lettres de Montpellier le 14 juin 1926, géologue et collaboratrice de Geddes à Edimbourg et à Montpellier.

3 - La Bio-région urbaine : la notion du « care », ou relation du soin
En effet, c'est en biologiste et médecin vitaliste que Patrick Geddes engage des actions collectives de développement culturel et économique local, en collaboration avec les habitants. Il voit dans la formation des adultes l’environnement le plus propice pour développer son sujet de façon interdisciplinaire. Le groupe d'amis réunis au Collège est le reflet de cette pensée globalisante pour agir sur le local : Patrick Geddes, Charles Flahault, Paul Reclus, Edmond et Max Leenhardt, Josias Braun-Blanquet, Mabel Barker,......

« L'architecte de paysages » qu'était Geddes nous a montré que l'éducation joue un rôle social et culturel déterminant dans nos pratiques urbaines d'aujourd'hui. Elle est le moteur essentiel d'un développement durable pour le bien commun et la démocratie locale. La reconstruction de la bio-région ne peut se faire sans le soin que les habitants doivent apporter à leur région. L'exploration régionale permet de dessiner la relation et la co-évolution de l'humain avec son environnement, et aboutit ainsi à la production sociale de schémas d'aménagement du territoire. Cette réflexion sur la relation essentielle entre les villes et le monde rural est aujourd'hui primordiale pour penser une forme de vie et un futur durable, à travers une approche écologiste et humaniste du milieu naturel autant qu’humain : art, science et vie.

4 – Thématiques des communications
«Cette variété d’intérêts ne résulte pas d’une quête du savoir pour le savoir, mais d’une tentative de clarifier et de mettre en lumière, dans un monde de plus en plus spécialisé, les relations réciproques entre les diverses branches du savoir au bénéfice de la vie humaine» (McGrath, 1996).
Ces journées d'études sont l'occasion d'une réflexion pluridisciplinaire à partir des principes élaborés par Patrick Geddes pour penser la réalité de la ville en relation avec sa région, et plus généralement la relation entre les sciences de l'homme et les sciences de la nature.

Ces rencontres proposent une lecture revitalisée de l'oeuvre de Geddes à partir des apports de la biologie et de la botanique dans la construction de sa pensée d'urbaniste. Elles permettront également de redécouvrir le collège de Geddes comme une mise en espace de sa pensée humaniste et éducative. Cette sémiotique de l'espace comme « théâtre de mémoire » était également à l'oeuvre à la faculté de médecine au 19ème siècle, faculté dont la scénographie didactique avait été orchestrée par Jacques Lordat en y incorporant l'art à usage d'enseignement.
1 - Présentation de la vie et de l'oeuvre de Geddes.
2 - Visite didactique du Collège des Ecossais et de la Faculté de Médecine.
3 - Biologie : mutualisation et entre-aides entre espèces.
4 - La notion de care, ou relation du soin.
5 - Villes en évolution : Conurbation et Bio-région.
6 - Exposition : Le Collège des Ecossais, une aventure pédagogique humaine et innovante.

ANNEXES

I - Charles Flahault et Patrick Geddes, une amitié effective.
II - Le Collège des Écossais à l'Université de Montpellier : Une résidence d'étudiants humaniste.

1 – Plaquette de présentation du Collège des Écossais - Centre international d'étudiants - session 1933 – 34, Archives NLS, extraits traduits par Sabine Kraus.

2 - Le Collège des Ecossais par Patrick Geddes, 1928 : Archives NLS, résumé et traduit par Sabine Kraus.
III - Repères biographiques.

I - Charles Flahault et Patrick Geddes, une amitié effective

Une pédagogie humaniste
Geddes et Flahault sont de fervents partisans de la décentralisation intellectuelle en France qui émerge au début du 20ème siècle. Comme le dit Geddes, la France ne doit plus être pensée comme un hexagone ou un cercle autour de sa capitale, mais elle doit être pensée comme une ellipse Nordique-Méditerranée, s'inscrivant ainsi dans un mouvement de régionalisation et d'accueil aux étudiants étrangers.

Ils ont une position critique commune quant au cadre étroit dans lequel ils exercent leur métier d'enseignant. Ils favorisent la participation des étudiants aux travaux de recherche des maîtres, leur permettant, comme le dit Flahault, de « former leur propre science par l'effort mis en commun ». Tous deux ont une conscience aigüe du rôle social et des devoirs de l'Université.

A travers leur amitié se déploie une influence intellectuelle mutuelle associant la tradition écossaise de la philosophie du « généralisme » et l'esprit analytique français. Leur pratique met en contact art, littérature et sciences, et favorise la participation de l'université à la vie locale. Ils font usage de la même expression pour qualifier la tradition vers lequel ils tendent. Pour Geddes, ce sera « Studia Synthetica», pour Flahault, le « Studium général ». Pour tous deux, le but premier de l'enseignement réside dans la manière dont se forment les connaissances. Ils s'attachent d'abord à enseigner les moyens de voir, à faire l'éducation de la pensée par l'examen sincère de la Nature, qui nous fait prendre conscience du respect et du soin que nous devons apporter à notre environnement. C'est la posture de l'homme face à la nature qu'ils remettent en question. Ils cherchent avant tout à ne pas rompre l'unité de la science, et favorisent « l'observation de la nature dans sa vie. » Pour l'étudiant, l'apprentissage de la personnalité passe par une science acquise de manière individuelle dans un milieu propice au travail en commun dans un esprit collégial entre maîtres et disciples.

L'attention à la condition des étudiants
A la fin du 19ème siècle, la condition des étudiants est loin d'être celle que nous connaissons aujourd'hui. En 1890, le collèges des Écossais de Montpellier est établi 16 faubourg St Jaumes et se compose d'une chambre et d'une lampe. Geddes parraine le Comité de patronage des étudiants étrangers constitué par Flahault à Montpellier en 1891.

En 1897, Geddes fonde la première résidence étudiante d’Écosse. Lorsqu'il doit quitter l'Inde pour des raisons de santé, Geddes choisira Montpellier pour y retrouver Flahault et donner à l'ancien collège des Écossais une nouvelle structure, ainsi qu'un nouveau programme de travail et de vie. Geddes et Flahault ont vécu deux conflits armés, et les échanges internationaux étaient pour eux un moyen essentiel pour l'établissement de la paix. Le projet d'une abbaye de Thélème sera réalisé à Montpellier par Geddes et ses amis.

II - Le Collège des Écossais à l'Université de Montpellier

Une résidence d'étudiants humaniste



1 - Le Collège des Écossais - Centre international d'étudiants

session 1933 – 34


Comité d'honneur français
M. MILHAUD, Maire de la ville de Montpellier.

M. TAILLART, Recteur de l'Université.

M. EUZIÈRE, Doyen de la Faculté de Médecine.

M. FONZES DIACON, Doyen de la Faculté de Pharmacie.

M. GODECHOT, Doyen de la Faculté des Sciences.

M. MORIN, Doyen de la Faculté de Droit.

M. VALÉRY, Correspondant de l'Institut, Doyen Honoraire de la Faculté de Droit.

M. VIANEY, Doyen de la Faculté des Lettres.

M. VIDAL, Directeur de l’École Nationale d'Agriculture.

M. FLAHAULT, membre de l'Institut.

M. SION, Professeur à l'Université de Montpellier.

M. BERGSON, de l'Académie française, Professeur au Collège de France.

M. CHARLÉTY, Membre de l'Institut, Recteur de l'Académie de Paris.

M. CHARLES RIST, Membre de l'Institut, Professeur à la Faculté de Droit, Paris.

M. LOUIS CAZAMIAN, Professeur à la Sorbonne.

M. PAUL DESJARDINS.

Mme. MARY DUCLAUX.

M. CHARLES-MARIE GARNIER, Inspecteur général de l'Instruction publique.

M. DOMINIQUE PARODI, Inspecteur général de l'Instruction publique.

M. CHARLES RIVES, Conseiller général de l'Aude.

Extraits
Les universités de la ville, et plus encore les instituts de recherche régionaux tels que la Station Internationale de la flore Géo-Botanique Méditerranéenne et Alpine, ont été les raisons fondamentales de la création du Collège des Écossais à Montpellier.

Les étudiants dont le français est limité sont invités à venir en résidence au Collège début octobre pour être aidés dans leur apprentissage du français : ils peuvent discuter de leurs cours avec le gardien, M. Reclus, et pourront ainsi prendre un meilleur avantage des ressources de l'Université à la rentrée. En la présence de M. Reclus, d'une intendante française et d'un certain nombre d'étudiants français, les étudiants anglophones trouveront d'amples occasions de pratiquer la conversation française.

Le but du Collège des Écossais réside moins dans le fait de fournir une demeure confortable aux étudiants et de les aider à acquérir une connaissance sonore du français et un contact avec la culture française, que dans le fait de suppléer avant tout au travail personnel de chacun dans l'enseignement régulier de l'Université par une culture plus générale. Dans les mots de son fondateur : « Le collège tente d'harmoniser le caractère bien trop dispersif des études modernes en rassemblant le naturaliste et l'humaniste actuellement trop divisés : La Science trop indifférente aux Humanités et les Humanités, ou les Lettres, ou les Arts, comme nous le disons en Écosse, insuffisamment reliés à la Science. »

Conférences et discussions, récitals dramatiques et musicaux, excursions et explorations régionales sont organisés avec la co-opération des étudiants. De tels discussions et jeux mutuels à travers les frontières confrontent les points de vue de nombreuses nationalités différentes et traditions différentes, et mènent à une curiosité intellectuelle, à un intérêt et une plus profonde compréhension des problèmes du temps présent.

2 – Résultats des premières années de fonctionnement – 1928

Les premiers échanges entre Patrick Geddes et Charles Flahault
En 1889, Flahault invite Geddes à Montpellier pour lui faire visiter l'Institut de botanique qu'il vient de fonder. Anna Morton Geddes se lie également d'amitiés avec des montpelliérains. Ce qui amène tout ce petit monde à échanger leurs jeunes entre trois familles, avec d'excellents résultats au niveau de l'éducation. Cette première expérience pousse Geddes à développer les échanges internationaux universitaires. C'est à Montpellier qu'il réalise l’achèvement de son œuvre. Geddes apprécie également Montpellier pour la richesse de son patrimoine historique culturel et scientifique : médecine, botanique, pharmacie et agriculture.

De retour en 1890, Geddes et sa femme participe à une herborisation à la Mosson avec Flahault, Paul Valéry, Coste, Heberston. Rentré à Edimbourg pour la Summer School, c'est Flahault qui lui relate dans ses lettres les fêtes du 600ème annivrsaire de l'Université de Montpellier, et c'est la délégation des étudiants écossais qui est saluée par la France en la personne de Sadi Carnot. Max Leenhardt immortalise ce moment par une toile grandiose.
La création d'une Résidence collégiale internationale à l'université de Montpellier
En 1924, Geddes fait l'acquisition d'une ferme longtemps négligée et rocheuse d'une superficie d'environ 7 hectares, située sur le haut d'une colline au Plan des 4 Seigneurs. C'est l'architecte Edmond Leenhardt qui réalisera l'extension du bâtiment existant,. Sa rencontre avec Patrick Geddes et leurs échanges sur les questions d'urbanisme apporteront énormément à Edmond Leenhardt.
La « Outlook Tower » flanquant l'édifice offre une vue panoramique se déployant de la Méditerranée au Pic St loup, le mont Hortus nous amenant aux Cévennes par l'Aigoual.
Les jardins sont tous utiles aux études botaniques de l'Université. La partie très diversifiée et variée du site a permis la plantation d'une gamme diverse de jardins : une plantation de fruits, légumes et fleurs, une réserve naturelle pour la flore herbacée locale, avec un « champ Fabre », pour l'observation des insectes, un jardin géologique de rochers et de carrière, et un jardin botanique type, prévu l'année suivante.
Les écoles de printemps et d'automne

Des écoles de vacances, à Pâques et en Septembre sont organisées au Collège. Ecoles d'archéologie pré-historique et de géographie régionale en Dordogne. Les premières sont conduites dans les cavernes et le musée des Eyzies par l'éminent conservateur M. Peyrony ; et les dernières par M. Paul Reclus dans des excursions d'observation historique le long de la vallée de la Dordogne. Pour un environnement historique complet, le Collège a acquis le magnifique et historique Château d'Assas, très facile d'accès depuis Montpellier. Peu de châteaux montrent un développement aussi caractéristique : premièrement le vieux château-fort, avec ses remparts entourant le vieux village, les tours médiévales plus tardives, et finalement le bâtiment principal, un exemple spacieux de l'architecture du 18ème siècle avec son jardin à la française d'un côté, et son jardin anglais de l'autre.
L'idée principale de ce lieu est une croissance expérimentale libre, une croissance vitale éducationnelle. Une croissance non seulement avec des idées et des études, mais au contact de la nature, et active dans le travail rural ainsi que dans la construction. Et tout cela montre un exemple et donne une impulsion au paysage environnant. Des contacts avec les villages ont été entrepris aussi, d'abord avec de la musique et des fêtes, puis avec des jardins d'école, participant au mouvement du renouveau rural.

Le collège des Indiens et celui des Américains sont en projet, pendant que pour les étudiants palestiniens de l'Ecole d'Agriculture, une demeure appropriée ainsi qu'un bout de terre pour la culture est en usage.
L'environnement de l'étudiant

Le but du Collège est de construire un environnement de variété et de plénitude plus ample, plus riche pour les sens, et plus éducatif, offrant aux étudiants de meilleures opportunités de contact avec le personnel universitaire et la société cultivée de la ville. Le Collège est également un lieu pour des étudiants qui préparent une thèse originale : la première année, trois thèses ont été présentées pour le doctorat à la faculté des Lettres, une en géographie, et deux en éducation. Quatre de plus sont en préparation. Ainsi, ici, l'étudiant bénéficie d'une atmosphère de vie et de travail, le Collège offrant toutes les ressources d'un environnement historique et naturaliste, avec une expérience de vie active. Les trois colombes de la synthèse, de la synergie et de la sympathie portent le message d'une collaboration pleine et entière, non seulement entre les universités et les villes, mais également en y associant une pensée constructive et une action sociale.

La philosophie de vie du collège

Toutes les sciences et toutes les humanités sont les produits de la vie et de la pensée de l'homme à travers l'histoire : ainsi sans cela notre expérience et notre environnement seraient demeurés tristement incomplets.

Des efforts sont menés vers la coordination de la variété des études spécialisées à l'intérieur de l'harmonie et de l'unité des sciences et des humanités, qui est le vrai but de la philosophie :"Studia Synthetica", tradition « généraliste » de la philosophie écossaise.


E
lisée Reclus Mabel Barker Paul Reclus et Patrick Geddes

III – Repères biographiques
Charles Flahault est né le 3 octobre 1852 à Bailleul dans le Nord de la France, et Patrick Geddes le 2 octobre 1854 à Ballater au Nord de l’Écosse. Ils sont donc exactement contemporains.

1 - L'enfance
Charles Flahault naît en 1852 à Bailleul d’un père industriel et d’une mère qui lui enseignera « l’histoire et les langues classiques, aussi bien que les éléments des sciences ». Il fait ses études secondaires chez les Jésuites d’Amiens. En 1870, il se porte volontaire pour l’armée, où on l’utilise comme agent de liaison dans l‘armée de Faidherbe, alors dans le Nord. Il obtient son baccalauréat de lettres à Douai en 1872.
Patrick Geddes naît en 1854 à Ballater, région rurale d’Écosse. Trois ans plus tard, ses parents déménagent à Perth, où il fera ses études secondaires de 1862 à 1870. En 1871, il commence à se former à la National Bank of Scotland, selon les vœux de son père. Mais Geddes quitte ce domaine pour se tourner vers la botanique. L'amour et le respect pour la nature, ainsi que l'importance de la beauté pour la vie humaine, ont été consolidés par son père lorsqu’ils travaillaient tous deux dans le jardin de leur maison dans la campagne écossaise.

2 - Les années d'étude - Paris, Roscoff – 1874-81
Flahault, en 1872, devient jardinier au Jardin des Plantes de Paris et se fait remarquer par Joseph Decaisne (1807-1882), alors titulaire de la chaire de culture, qui lui donne des leçons particulières. Il entre à la Sorbonne le 1er avril 1874, dans le laboratoire de Philippe Van Tieghem (1839-1914), bailleulois comme lui et maître de conférences à l’École Normale Supérieure, et s’oriente alors vers la biologie végétale. Il passe et obtient son baccalauréat es-sciences à Paris en 1874, puis en 1876 la licence es-sciences naturelles et obtient le doctorat en 1878. Il devient cette même année préparateur de botanique à la faculté des sciences de Paris, puis en 1880 répétiteur à l’École Pratique des Hautes Etudes.

En 1878, il est envoyé en mission en Norvège et en Suède par le ministère de l’Instruction publique, avec Gaston Bonnier (1851-1922), puis réalise une deuxième mission en Suède et en Laponie en 1879 et une mission en Angleterre en 1880.
Il est nommé le 13 avril 1881 chargé de cours à la Faculté des Sciences de Montpellier, puis titularisé le 1er mai 1881. Il devient professeur de botanique en 1883. Voyage et herborisations en 1886 en Afrique du nord (Oranie). Flahault est devenu un expert sur la distribution de la végétation. Il fonde l’Institut de botanique de Montpellier, inauguré le 14 avril 1890.
Geddes, fin 1875, fait des études de zoologie avec Thomas H. Huxley à l'Ecole Royale des Mines à Londres. Il travaille comme démonstrateur au University College de Londres. Le fait d'être un étudiant de Huxley lui ouvrit les portes pour faire des études à Paris et en Bretagne à la fin des années 1870. A partir de ce moment, Geddes devient un ardent francophile et son empathie pour les idées intellectuelles françaises influencera grandement sa pensée.

Au printemps de l'année 1877, Geddes part comme étudiant de biologie marine à Roscoff, en Bretagne, où le professeur Lacaze-Duthiers de la Sorbonne avait fondé une station de biologie marine en 1876. Il y rencontre d'abord Yves Delage, plus tard professeur de zoologie à Paris. Geddes y retourna l’été 1878, afin d’approfondir ses recherches. C'est pendant ce séjour en Bretagne que Patrick Geddes rencontre Charles Flahault. Geddes suivra alors le professeur Lacaze-Duthiers à Paris. Tout en suivant les cours de Lacaze-Duthiers à la Sorbonne, ainsi que ceux de Wurtz et de Gautier à l’École de médecine, Geddes suit également les cours d'Edmond Demolins où il apprend la théorie sociale de Frédéric Le Play.

La British Association for the Advancement of Science fait appel à Geddes pour le lancement de la station zoologique de Stonehaven pour l'Université d'Aberdeen en 1879, puis l'envoie en mission de recherche à Mexico.
Alors que Lacaze-Duthiers lui présageait un avenir brillant en France, Geddes s'en retourne à Edimbourg en 1880 et œuvre pour la régénération de la vielle ville, un des quartiers les plus sordides et misérables d'Europe à cette époque. Son effort essentiel portera sur la restructuration des conditions d'habitat des communautés les plus pauvres, en collaboration avec celles-ci. Le Régionalisme de Geddes se manifeste dans son souci de continuité historique, sociale et géographique du contexte. Geddes avait jeté un pont entre la biologie et les sciences sociales.

"Disons qu’il a fait deux parts de sa vie. L’hiver il fonctionne comme professeur à Dundee, vaque aux travaux scientifiques ; l’été il s’adonne aux réformes sociales" écrivaient Élie et Élisée Reclus dans renouveau d'une cité, La Société nouvelle, année 12, t. 1, 1896.

3 - Les années d'enseignement
3.1 - Geddes : Education, sociologie et urbanisme
Entre 1880 et 1888., Geddes est démonstrateur de biologie et chargé de cours en zoologie à l'Université d'Edimbourg. Là, son centre d’intérêt bascule et il s’occupe des travaux de réhabilitation de la vieille ville, avec en particulier le quartier des Jardins Ramsay transformé en appartements, en résidences universitaires et en studios d’artistes.
En 1892, Geddes crée l’Outlook Tower, la Tour observatoire, qu’il reconstruit en lui donnant une forme totalement nouvelle de musée éducatif, de laboratoire d’étude sociologique et régionale, dans lequel la vue est considérée pour elle-même comme outil pédagogique.

Appelé précurseur du town planning, ou aménagement urbain, Geddes, biologiste, botaniste et sociologue, est plus précisément le pionnier des études sur le développement des communautés humaines contemporaines. L'effort essentiel de Geddes porte sur la restructuration des conditions d'habitat des communautés les plus pauvres, en collaboration avec celles-ci.
Summer schools à Edimbourg
En 1887, Geddes commence ses sessions d'école d'été en août 1887 à Riddles Court. Elles prennent fin en 1899.

Le neveu d’Élisée, Paul Reclus, se fixe à Edimbourg en 1895 pour enseigner auprès de Patrick Geddes. À partir de 1919, Paul Reclus s'installe en Dordogne, puis à Montpellier pour travailler au Collège. Après la mort de Geddes, Paul Reclus construit la Outlook Tower projetée à Domme en 1937.

Élisée Reclus suivra les Edinburgh Summer Meetings en 1893 et 1895. Geddes travaille avec ses étudiants pour une Summer School spéciale à l'exposition universelle de Paris en 1900. A cette occasion, il avait essayé de réunir des fonds pour la réalisation du Globe gigantesque d’Élisée Reclus.
Biologie botanique à Dundee
Entre 1888 et 1919, il est titulaire de la chaire de biologie botanique à l'Université de Dundee, ne donnant des cours que pendant l'hiver. Geddes envoie ses meilleurs élèves se former à Montpellier auprès de Charles Flahault qu'il considère comme le plus grand botaniste du siècle. Charles Flahault est invité à donner des cours de Botanique en Écosse à la demande de Geddes. Au moment de sa retraite, Charles Flahault recevra un hommage signés de tous ses étudiants écossais, dont Geddes.
Le mi-temps de Geddes à Dundee lui permet de fréquents voyages aux États-Unis et en Inde pour faire des conférences sur ses études en aménagement urbain, et publia énormément sur ce sujet. Il aura ainsi l'occasion de rencontrer Whitehead. En même temps, il réalise de nombreux projets de planification urbaine. Son effort essentiel porte sur la restructuration des conditions d'habitat des communautés les plus pauvres, en collaboration avec celles-ci.

Il travaille à l'aménagement du territoire à Mexico, Bombay, Jérusalem, Tel-Aviv, Dublin, Calcutta.
En 1919, il est nommé à la Chaire de Sociologie à l'Université de Bombay. Il rencontre Gandhi et Tangore. Il quitte l'Inde en 1924 pour des raisons de santé et vient s'installer à Montpellier pour y fonder le Collège des Écossais.

3.2 – Flahault : Missions et écologie
Après la fondation de l'Institut de botanique, Flahault effectuera de nombreuses missions à travers le monde. Missions en Suède, Norvège et Danemark en 1890, en Espagne (Pyrénées) en 1893, en Belgique et Hollande en 1895, en Espagne (Pyrénées). Il est le vice-président du premier Congrès international de botanique de Paris en 1900. Nouvelles missions en Espagne (Pyrénées) en 1904, Tyrol et Bavière, puis Baléares, en 1905, Suède, Danemark et Allemagne en 1907, Corse et Ligurie en 1908, Tunisie, puis Danemark et Allemagne en 1913 et Alpes vaudoises en 1914.

Charles Flahault jette à Montpellier les bases de la phytogéographie et de l'écologie en France. Dans les années 1920, J. Braun-Blanquet, venant de Zurich, s'installe à Montpellier. Il y développe l'école phytosociologique dite zuricho-montpelliéraine.

4 - Reforestation et agriculture
A la fin du 19ème siècle, Charles Flahault collabore avec le forestier Georges Fabre dans les Cévennes, afin de parvenir à constituer une forêt de protection sur le massif de l’Aigoual. Le surpâturage et l’industrie forestière avaient érodé les sols, et les inondations ravageaient les vallées. Malgré des obstacles de toute nature, ils réussissent cependant à entraîner avec eux la population et l’administration, et 68 millions d'arbres furent planté en 35 ans. Ce fut la première grande opération de reforestation antiérosive en France.

Suite à la conférence internationale de soutien aux Arméniens qui s'est tenue à Londres en mai 1897, Geddes réunit des fonds et part avec sa femme pour venir en aide aux fermiers arméniens réfugiés à Chypre. Après un examen de la région, ils identifient la déforestation et l'eau comme problèmes majeurs. Ils resteront trois mois pour développer une planification durable, l'irrigation des terrains et l'agriculture locale.

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