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II.2.Quatre lectures de Rm 10,13-18Quelques extraits. Je commenterai les plus significatifs pour notre démarche. II.2.a.Saint Augustin 5Verset 14
Image à retenir : celle d’un ruisseau, d’un flux doté d’un sens. La question est : comment passer de la mission au salut, comment la source de la Parole divine va-t-elle engendrer un flot entraînant le salut ? On proposera plus loin la métaphore apparentée de la circulation d’un convoi ferroviaire sous l’impulsion d’une motrice…
Ici St Augustin réciproque le premier Quomodo : pour lui, on a non seulement « PrièreFoi » (cf. VI.280) mais également « PrièreFoi » (« c’est la foi qui prie »). En effet l’acte même de la foi, c’est de prier (« sans la foi on ne saurait prier »). Ce qui atteste d’une foi, c’est la prière. Et une foi sans prière n’en est pas une. Verset 15
Il décrit ici le flux harmonieux, circulant de la mission jusqu’à la prière garante du salut final. Mais si la possibilité d’une telle descente du ruisseau existe, elle n’est pas garantie par l’existence de la source, et tout le problème est là. II.2.b.Thomas d’Aquin 6Versets 13 et suivants
Thomas d’Aquin explicite ici qu’une condition nécessaire n’est pas pour autant suffisante. Et il prend pour cela exemple sur le verset 16 : on a peut-être « ÉcoutePrédication » mais pas nécessairement « Écoute Prédication ».
Thomas d’Aquin explicite la logique de ce passage. Remarquons qu’il enchaîne bien les cinq catégories des versets 14-15 à la sixième catégorie, ultime : celle de salut, point d’aboutissement (car SalutPrière). Verset 14
Thomas d’Aquin introduit ici une condition, un bémol : la prière procure le salut à condition que cette prière provienne de la foi, non d’ailleurs. Remarquons ici cette possibilité logique (d’une prière sans foi ne procurant alors pas le salut).
Pour Thomas d’Aquin, St Paul remonte une suite logique de termes, il remonte le cours du ruisseau dont parlait St Augustin.
À nouveau Thomas d’Aquin apporte ici une précision, un bémol : l’écoute ne procède de la prédication que sous condition supplémentaire de la grâce. Ceci en un sens commente alors la première partie du verset 16. Verset 16
À nouveau, Thomas d’Aquin rappelle la différence entre condition nécessaire et condition suffisante. S’il faut la prédication pour qu’il y ait écoute, la prédication ne suffit pas à garantir l’écoute.
Thomas d’Aquin restitue la rareté — donc l’incertitude — de l’enchaînement foiécoute. Verset 17
Il y a eu raisonnement et le fides ex auditu qui se déduit de ce qui précède est la conclusion, la pierre de touche du passage.
Autre manière d’indiquer que l’écoute ne suffit pas à provoquer la foi ; il faut une autre condition pour qu’il y ait foi chez qui écoute : la grâce… II.2.c.Luther 10Verset 14
L’écoute qu’il s’agit ici de soutenir est, pour Luther, sous condition d’une vraie prédication. Les enchaînements ici examinés ne sont donc pas purement logiques mais nécessitent une évaluation de leur contenu (pour différencier le vrai prédicateur du faux, celui qui entend réellement des faux auditeurs…). En un certains sens, la foi désigne non seulement un terme de la chaîne mais aussi cette puissance évaluante en tant qu’elle intervient en différents enchaînements et pas seulement en un maillon : la foi est investie dans la prédication (comme elle s’avèrera l’être dans l’écoute — voir mon interprétation du verset 17). Verset 17
Luther met ici l’accent non sur la forme logique du raisonnement mais sur le contenu réel de ce qui est transporté par le « ruisseau ». Son souci propre d’interprétation s’éloigne ici du nôtre, nous qui explorons la formalisation théologique de l’écoute fidèle plutôt que son « contenu ». Ce souci sera repris par Karl Barth 12… II.2.d.Karl Barth 13Versets 14 et suivants
Barth remonte aussi le fil du ruisseau (il utilise annonce pour prédication, envoi pour mission). Le sens à donner au caractère caché de tout cela peut se rattacher pour nous au fait que les enchaînements ne sont pas assurés par leurs prémisses, et donc que les conditions supplémentaires (ce que Thomas d’Aquin indiquait comme étant la grâce nécessaire) sont plus enfouies que celles sur lesquelles St Paul raisonne. Plus encore, la foi est ici présentée comme connaissance permanente « invisible et cachée », autant dire qu’elle agit globalement (comme condition pour que les enchaînements opèrent) et non pas seulement dans ses connexions immédiates avec l’écoute et la prière… Verset 16
Obéir est corrélé à écouter (cf. étymologie grecque, jouant à l’intérieur du verset 16) d’une manière qui peut signifier en matière d’écoute musicale : l’écoute musicale procède également d’une percée à partir de quoi un écouteur nouveau se met à exister, à se mouvoir dans le cours de l’œuvre, obéissant en quelque sorte à l’intension à l’œuvre et en devenant ainsi son « partisan »… Obéir, c’est « bien écouter », et bien écouter, c’est écouter selon la foi intérieurement à l’œuvre. En musique, cette « foi » à l’œuvre, je la nommerai intension (soit la conviction musicale propre de l’œuvre). |
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