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I.Présentation générale du cyclePenser en quoi consistent trois pratiques singulières de la musique : écouter, lire, dire la musique Ces trois pratiques ≠ faire de la musique, lequel « faire » désigne {écrire & jouer} de la musique… Un tel « faire de la musique » {écrire-jouer} caractérise un rapport de musicien à la musique (si musicien, c’est, par définition, celui qui fait de la musique…). {Écouter-lire-dire} la musique caractérisera alors un rapport non-musicien à la musique (non-musicien = non pas anti-musicien, ou a-musicien mais seulement une différence par rapport au « faire de la musique » qui caractérise le musicien). Trois rapports à la musiqueOn distinguera trois types de rapports à la musique :
EnjeuL’enjeu : que le rapport du non-musicien à la musique soit pensé comme immanent à la musique et même, comme on le verra cette année pour l’écoute, comme immanent à l’œuvre elle-même (car l’œuvre aussi écoute la musique : ceci sera développé lors du 5° cours). L’enjeu cette année est donc d’établir une vision du monde de la musique et de l’œuvre musicale telle que écouter la musique soit une pratique intégrée à l’œuvre et non pas thématisée comme « réception » de l’œuvre par un extérieur, extérieur non seulement à l’œuvre mais au monde de la musique lui-même. Remarque contre la tripartitionIl ne s’agit pas là de « réception » de la musique, d’esthésique, pas plus qu’il ne s’agît, d’un autre côté de « poïétique » (la tripartition de Molino 1 est une problématique sociologisante et psychologisante : elle n’est pas d’intériorité aux enjeux musicaux, à la pensée musicale) : écouter la musique, ce n’est pas la recevoir car c’est justement effacer la frontière a priori entre le supposé sujet psychologique individuel et les sons qu’il « reçoit ». J’écoute la musique quand « mon moi » individuel se trouve effacé pour participer à une existence sensible déployée et rayonnante, non pas l’existence d’un collectif humain, de « masses » 2, mais l’existence musicale de l’œuvre, lequel est en tout point un régime spécial et autonome d’existence. « On » écoute donc, plutôt que « moi, j’écoute » car il s’agit d’adhérer moins à une existence autre qu’à un autre type d’existence… Rien là qui ressemble à une réception. De l’autre côté, du côté de l’engendrement, rien non plus qui soit une poïétique si l’on veut bien tenir, contre l’empiricité psychologique ou sociologique que c’est l’œuvre qui fait son géniteur plutôt que l’inverse. La musique fait le musicien, l’œuvre fait l’écouteur…Petit bouquet de citations pour faire résonner le vieil axiome « c’est la musique qui fait le musicien », non l’inverse :
Cet axiome consonne avec des variantes dans d’autres domaines de pensée :
Enfin ce qui se passe dans l’œuvre, ce qui se joue à l’œuvre n’est pas un « niveau neutre » : neutre de quoi ? Des individus ? Mais les individus ne sont, en cette affaire, que des déchets ; ils sont les éléments neutres d’opérations musicales qui ont leur consistance propre et qui convoquent des opérateurs temporaires qu’elles neutralisent. Enjeu paradoxalL’enjeu paradoxal de notre examen du triple rapport non-musicien à la musique — {écouter-lire-dire la musique} — est d’établir une conception de l’œuvre telle que l’œuvre incorpore son écouter et son lecteur — le point concernant le dire s’avérera plus complexe : on l’abordera en troisième année de ce cycle ; quant au « dire la musique », on soutiendra simplement qu’il n’est possible qu’à mesure de ce que l’œuvre pense la musique. Il s’agira donc d’établir que écouter-lire-dire la musique en non-musicien a pour conditions de possibilité que l’œuvre musicale elle-même écoute, inscrive (inscrive à la lettre, ou littéralise) et pense la musique. Ce triple rapport non-musicien à la musique se distingue, je le rappelle, du triple rapport musicien. Cf.
Enjeu actuelCeci a une actualité subjective singulière :
— de l’écoute musicale — de l’écriture musicale — de l’intellectualité musicale. |
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