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II.3.Les conceptions existantes de l’écoute musicaleCe travail dispose de très peu de points d’appui. Cf. 2° cours : les conceptions existantes de l’écoute musicale. 3° cours : les conceptions existantes de l’écoute non musicienne. Leur rareté !Existent des théories de la perception. Cf. théorie de l’information dans l’immédiat après-guerre. Mais l’écoute n’est pas une information ! Écoute à l’œuvre…Ma thèse sera que l’écoute d’une œuvre est toujours, peu ou prou, écoute à l’œuvre, c’est-à-dire que l’œuvre, en un sens qu’il nous faudra préciser, écoute elle-même, que c’est parce que l’œuvre en un sens écoute elle-même qu’on peut l’écouter, et que l’écouter, c’est alors s’intégrer à l’œuvre, s’incorporer à son mouvement musical immanent et non pas en juger objectivement de l’extérieur. En termes philosophiques, il faudrait dire : on ne saurait écouter musicalement qu’un sujet — on n’écoute pas un objet : on le perçoit, ou on l’entend — et on ne l’écoute que pour autant que lui-même écoute, c’est-à-dire qu’écouter un sujet, c’est en fait participer, un temps, de sa vie de sujet, c’est s’intégrer à son existence, c’est adopter sa dynamique subjective et non pas l’évaluer objectivement. En ce sens, écouter une œuvre, c’est éprouver sa forme, moins comme une façade architecturale nous faisant face qu’en éprouvant l’affirmation de l’intérieur même de qui affirme : écouter une énonciation musicale, c’est éprouver l’énoncé en intériorité à son énonciateur. Écoute et Forme…L’articulation de l’écoute d’une œuvre à la Forme de cette œuvre est un enjeu essentiel : il s’agit de penser l’écoute comme un travail. Un travail, c’est une activité qui transforme quelque chose. Ici, il s’agira de penser l’écoute non pas comme un travail de l’auditeur sur l’œuvre mais comme un travail de l’œuvre sur elle-même, sur la musique qu’elle produit, un travail qui engendre une Forme. L’écoute sera le travail d’auto-engendrement de la Forme musicale par l’œuvre, et l’écoute par l’écouteur sera son intégration à ce travail, comme tiers tournant (Sartre…), comme place vide du taquin (5° cours). La butée contemporaine sur la catégorie de Forme : Boulez…C’est devenu un lieu commun que de constater que la musique contemporaine a buté sur la catégorie de Forme. L’exemple de Boulez en atteste 3 : il a interrompu sa théorie de la musique contemporaine au seuil de la Forme qu’il annonçait pourtant comme la clef de voûte de son ensemble théorique. Ainsi il conclut Penser la musique aujourd’hui en indiquant qu’il s’agissait dans ce livre « d’opérer une synthèse de la technique actuelle » « avant d’aborder la forme » 4… Le chapitre sur la Forme qui devait suivre ne sera jamais écrit, les sept maigres pages consacrées à la Forme dans Points de repère 5 ne pouvant en tenir lieu Ceci prouve, à tout le moins, qu’on ne saurait transiter de la perception d’une œuvre à sa Forme, à tout le moins cela indique les difficultés considérables de penser la Forme à partir de la perception. Quand Boulez pourtant y reviendra, dans les années 80, ce sera pour présenter une construction de la Grande Forme à partir de jalons perceptifs. Boulez a excellé dans ce style de pédagogie, indiquant ce qu’il fallait entendre, identifier et reconnaître, fléchant le parcours sonore de signaux et enveloppes qui tracent une sorte de plan de l’œuvre, bref postulant une position de maîtrise face à l’écoute, à tout le moins revendiquant la place de qui est « supposé savoir » ce qu’est l’écoute musicale. Cette pédagogie délivrant des savoirs perceptifs manque à mon sens l’essentiel de l’écoute musicale d’une œuvre, et ceci apparaît très clairement à qui se propose d’« écouter » une œuvre selon les principes perceptifs savants dispensés par Boulez : l’écoute se rabat alors en un examen de l’œuvre, tel celui que font passer les professeurs de conservatoire en ces bien nommées « auditions ». Or, pas plus qu’elle n’est une perception, l’écoute n’est une audition. L’écoute n’est pas « bien entendu »…Nous tenterons de détailler cela, non pour déqualifier perception et audition — toute une partie des exemples sonores dispensés ici va opérer à ces régimes : percevoir tel événement, auditionner telle partie — mais pour mieux situer l’écoute au-delà de ces régimes de l’entente musicale. Disons que l’écoute est au-delà du « bien entendu ». Le « bien entendu », c’est le bien perçu et le bien auditionné ; ce peut être aussi — on verra comment — le bien oui. Mais l’écoute n’est jamais bien entendu, en tous les sens de l’expression. D’où la nécessité d’ajuster la catégorie de Forme musicale à cette catégorie d’écoute musicale. Soit la nécessité de repenser ce qu’est la Forme musicale sous la prescription suivante : l’écoute doit être le facteur dirigeant de la Forme musicale, ce qui veut dire deux choses : — la conception de la Forme musicale doit être compatible avec la conception soutenue de l’écoute musicale ; — la Forme doit être conçue comme procédant du travail de l’écoute. Soit non seulement la Forme musicale doit être « écoutable » (plutôt que lisible) mais elle doit être effectivement « écoutée », c’est-à-dire dégagée par l’écoute (plutôt qu’offerte à elle). Tout ceci sera l’enjeu propre du 7° cours. |
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