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INTITULE DE L’ACTION : Option grec ancien en 3ème : découverte de la langue, de la civilisation et de la culture grecques à destination des élèves latinistes et non latinistes du collège DEBUT ET FIN PREVUS DE L’ACTION : De septembre 2011 à Juillet 2014 : 3 ans de manière à pouvoir mesurer les effets du projet. ECOLE/ETABLISSEMENT : Collège La Marquisanne (ZEP Réseau ECLAIR) Adresse : Rue Belle Visto,83200 TOULON. Tél. : 04 94 18 55 20 Télécopie : 04 94 92 91 57 Mél : ce.0830181w@ac-nice.fr Site : http://www.ac-nice.fr/college-marquisanne/ Chef d’établissement : M. Desault REFERENT DE L’ACTION : Nom : Marie-Pierre TORNARE Fonction : Professeur de Lettres Classiques Tél. : 04 94 87 84 68 DESCRIPTIF/RESUME de l’action : Défi(s) académique(s) correspondant(s) à l’action engagéeDéfi 1 : « Une pédagogie individualisée » « La création de projets communs écoles/collèges et collèges/lycées » : l’objectif serait d’augmenter le nombre de collégiens pratiquant une langue ancienne et poursuivant l’option en lycée. Défi 4 : « Une école ouverte à l’art, la culture et l’international » « Notre académie bénéficie d’une situation géographique privilégiée, au carrefour de l’arc méditerranéen et alpin et d’un patrimoine culturel exceptionnel héritier de la civilisation gréco-latine. Pourquoi ne pas en tirer davantage parti ? » : l’un des objectifs de ce projet serait justement de permettre aux élèves de mesurer l’héritage de la civilisation antique dans notre patrimoine culturel. Défi 2 : « Des parcours scolaires réussis » « Nous devons faire davantage encore pour aider les élèves à mieux construire leur orientation. Nous devons aussi faire en sorte, qu’à chacun des paliers de ces parcours, l’organisation de la scolarité et des enseignements facilite la continuité des apprentissages et entretienne l’ambition des élèves ». Le projet prévoit un volet liaison avec le lycée et le supérieur important et contribue à la création d’un pôle d’excellence au collège pour développer l’ambition scolaire. Diagnostic ayant conduit à proposer cette action :Le Collège La Marquisanne accueille un public d’élèves socio-culturellement défavorisé, pour lequel l’école représente très souvent le seul accès à la culture. Dans un tel contexte, la promotion des langues anciennes au sein de l’établissement joue un rôle crucial dans l’accès des élèves à la culture. Or, environ 40 élèves (jusqu’à 50 suivants les années), tous niveaux confondus, suivent l’enseignement du latin au collège depuis la rentrée 2007 (l’effectif a doublé ces 4 dernières années grâce aux projets et à la politique menée en faveur de la promotion du latin), et ce, malgré une baisse générale d’un tiers des effectifs du collège. Cela représente 1/10ème de la population totale actuelle du collège, pourcentage tenant compte d’un phénomène de diminution des effectifs de latinistes entre la 4ème et la 3ème, lié à un phénomène d’ « essoufflement » des élèves. Même si ces résultats sont très encourageants, on observe une stagnation des effectifs depuis deux ans et une baisse du nombre d’élèves poursuivant l’enseignement du latin en lycée. Ouvrir une section de grec ancien permettrait donc d’augmenter encore le nombre d’élève bénéficiant de l’enseignement d’une langue ancienne : - en ouvrant l’accès aux langues anciennes aux élèves n’ayant pas choisi le latin en 5ème et en touchant ainsi un plus large public d’élèves. - en luttant contre ce phénomène d’ « essoufflement » en latin en fin de 4ème : on permet aux élèves concernés de retrouver un « second souffle » avec le grec ancien et de continuer ainsi à bénéficier des apports culturels et linguistiques de l’enseignement d’une langue ancienne et de profiter des avantages d’une option facultative pour le contrôle continu du DNB et éventuellement pour le baccalauréat ensuite. Les liens avec les priorités de l’établissement : Conformément au 4ème défi du Projet académique, permettre l’accès à la culture est une des priorités du collège La Marquisanne. Dans ce but, différentes actions sont menées : création d’une option art et culture en 5ème, participation depuis sa création au projet ministériel « A l’école des écrivains, des mots partagés », résidences d’artistes, partenariat avec le théâtre des Comoni et l’opéra de Toulon etc. Offrir aux élèves la possibilité de découvrir le grec ancien participe de cette dynamique de stimulation culturelle et permet également aux élèves de travailler et d’acquérir la compétence 5 du socle commun. D’autre part, la création de cette option participe également du dispositif mis en place pour la maîtrise de la langue française dans cet établissement ECLAIR. En étudiant, comme pour le latin, les apports du grec dans la formation des mots français, on renforcera la maîtrise de la langue française, compétence 1 du socle commun. Ce projet est également une occasion de plus de renforcer les liens inter-degrés entre le collège et le lycée. Des projets de liaisons sont réalisés, comme cela est déjà le cas en latin avec La journée antique organisée annuellement. Enfin, ouvrir une section de grec participe à la création d’un pôle d’excellence auquel travaillent les équipes du collège avec les différents projets de promotion des matières culturelles et scientifiques, le but étant entre autre de lutter contre la baisse générale des effectifs et des orientations en lycée général. PUBLIC concerné : Niveau 3ème : 1 classe de latin et 1 classe de grec. La classe de grec se composait pour la rentrée 2011 de 4 latinistes et de 8 élèves non latinistes. Enseignants impliqués : professeurs de langues anciennes du collège et du lycée, professeurs d’ateliers de SEGPA, professeurs prenant en charge l’option art et culture. OBJECTIF(S) poursuivi(s): - Permettre à un plus large public d’élèves d’accéder à l’enseignement d’une langue ancienne et ainsi poursuivre la dynamique d’augmentation des effectifs au collège amorcée depuis la rentrée 2006. - Permettre aux élèves qui le souhaitent de suivre l’enseignement de deux langues anciennes, et ainsi de mieux percevoir l’unité de l’héritage culturel antique. Viser la maîtrise de la compétence 5 du socle commun. - Développer l’apport culturel des langues anciennes pour l’option Histoire des arts du DNB et l’option Art et culture ouverte au collège en 2010. - Renforcer la maîtrise de la langue française par le biais de l’étude des racines grecques et latines. - Permettre aux élèves qui souhaitent choisir l’option grec en lycée, d’acquérir des bases leur permettant de suivre l’option en 2nd dans de bonnes conditions. - Travailler en liaison avec le Lycée Bonaparte pour le latin et Dumont d’Urville pour le grec (un projet de liaison a été précédemment mis en place avec succès avec le lycée Bonaparte : le projet Médecine Antique en liaison avec l’Université d’Aix-en-Provence). MODALITES de mise en œuvre : - projet de liaison collège-lycée avec la participation de la SEGPA. Possibilité d’étendre la liaison à l’enseignement supérieur. Ce projet aboutira à l’organisation annuelle d’une journée antique réunissant tous les participants du projet. - visite de sites archéologiques et de musées de la région : Site archéologique d’Olbia à Hyères, villa Kerylos à Beaulieu sur mer et musée archéologique d’Antibes. - progression établie avec l’équipe de français pour le travail sur les racines grecques et latines. -Sondage auprès des élèves latinistes de 4ème : 4 élèves sur 13 sont motivés pour suivre les deux options, 2 souhaitent abandonner le latin au profit du grec et 3 souhaitent poursuivre l’enseignement du latin sans grec. -Passage dans les classes de 4ème : Tous les élèves bénéficient d’une heure d’initiation au grec de manière à être sensibilisés au choix de l’option en 3ème. 8 élèves non latinistes ont souhaité s’inscrire pour la rentrée 2011. EVALUATION/INDICATEURS :
RECIT d’expérience (il permet de retracer le déroulement du projet, de reconstituer les différentes étapes de l’action) : Premier trimestre, le chemin d’Héraclès : un démarrage plutôt difficile « Madame, je suis très motivée pour continuer le grec, je ne souhaite pas abandonner, mais je ne pourrai plus venir le jeudi soir, car j’arrive en retard à mon entraînement. » Voilà comment a commencé cette année de grec ancien lorsque les élèves ont découvert que le cours de grec aurait lieu de 16h30 à 17h30 le lundi et le jeudi. Inès est venue un certain temps une fois par semaine, une seule fois au second créneau qu’on lui avait proposé sur l’heure de latin de 12h30 à 13h30 (horaire particulièrement dissuasif puisqu’il implique pour les externes de prendre les repas au collège). Finalement, Inès a complètement décroché au deuxième trimestre. En fait, dès le départ, j’ai dû consacrer beaucoup d’énergie à régler des problèmes liés en grande partie aux horaires : garder un groupe motivé, cohérent et en capacité de travailler après une journée de 8 ou 9 heures de cours ! Ceci s’est fait au détriment d’autres aspects du projet que je n’ai pu mettre en place cette année (voir partie consacrée aux « freins »). Les emplois du temps de 3° étant verrouillés du fait des nombreuses langues et options, il a été impossible de changer quoi que ce soit. Après avoir fait face au problème des abandons et avoir trouvé des solutions pédagogiques au problème de la surcharge horaire à laquelle étaient soumis les hellénistes, j’ai donc pu réaliser le programme culturel et linguistique prévu : un premier trimestre consacré à l’étude du théâtre grec et des principaux mythes qui ont alimenté le genre en prolongeant avec les tragédies de Racine et d’Anouilh. Dès le départ, les principes de correspondance entre la graphie grecque et l’orthographe française ont été étudiés par les élèves, de manière à leur permettre d’acquérir une plus grande autonomie et une meilleure maîtrise dans le domaine de la formation des mots. Je me suis un peu plus attardée que prévu sur les mythes grecs, car les élèves se sont montrés particulièrement intéressés par ces récits fondateurs. Ils ont pu ainsi réactiver les connaissances acquises antérieurement en primaire et en 6ème (et 5ème pour les latinistes). Par ce biais j’ai pu maintenir un degré de motivation qui a contribué à réduire le nombre des découragements liés aux horaires et à la difficulté de la matière. En effet, certains élèves ont été déstabilisés par la lenteur de leurs progrès dans le domaine de l’acquisition de la lecture et de l’écriture du grec. Par le biais de la mythologie, ils ont repris confiance, se sentant en terrain connu. D’un point de vue didactique, ils ont appris à lire plus vite, reconnaissant les noms des divinités et des héros ainsi que les mots récurrents. J’ai repris quelques textes et exercices proposés par le manuel Lire le grec 4° et l’édition refondue lorsque l’option a été reportée en 3° Lire le grec 3°. C’est stupéfiant de voir à l’œuvre les mêmes mécanismes que dans l’apprentissage de la lecture en français : si l’on enseigne le déchiffrage, les élèves se découragent très vite et déchiffrent péniblement les mots, oublient pendant les vacances parce qu’ils ne pratiquent plus... En alternant l’écriture, la lecture et la mémorisation de véritables phrases, à l’aide de mots outils ou mots « transparents » qu’ils reconnaissent de plus en plus facilement, par analogie et déduction, ils parviennent à lire des mots à l’orthographe voisine et acquièrent une lecture fluide beaucoup plus rapidement ! (voir travaux sur la lecture d’Eveline Charmeux, de Laurent Carle sur les sites de Meirieu et Daniel Câlin) Ainsi, les élèves ont rapidement tapissé les murs de la classe de maximes, citations diverses qu’ils avaient apprises. Tous les moyens pour favoriser « l’imprégnation » linguistique ont été les bienvenus. Deuxième trimestre sous l’égide de la grande Hypatie : Au deuxième trimestre, j’ai abordé le thème de l’astronomie. Il était prévu au départ que cela se fasse en interdisciplinarité avec les mathématiques, mais finalement, cela n’a pas pu être mis en place (calcul de la circonférence de la Terre et crible d’Eratosthène) mais la piste est retenue pour l’an prochain. Le travail s’est articulé autour du film d’Alexandro Amenabar, Agora : travail sur les questions de tolérance religieuse, de statut de la femme antique, de philosophie, religions et sciences, sur fond d’histoire (règne de Thédose, bibliothèque d’Alexandrie) et de civilisation (l’astronomie un art pour les anciens, une science aujourd’hui). Les élèves ont manifesté un grand intérêt pour le film ainsi que pour toutes ces questions. Le travail de lecture et d’apprentissage de la langue s’est construit autour d’extraits de textes sur Hypatie, Aristarque de Samos et Erathosthène, sous la forme de fiches d’activités réalisées en autonomie, individuellement et/ou en groupe. Lors de la semaine du respect, les élèves ont produit une lettre à Hypatie qui aborde la question de la tolérance religieuse et de l’égalité des sexes. Tout ce travail a permis aux élèves d’effacer certains clichés véhiculés par notre culture: « Je savais que les premiers chrétiens avaient été persécutés par les Romains, je ne savais pas que les chrétiens eux-mêmes avaient persécuté les païens et les juifs » (Anthony) ; ou ont alimenté des réflexions d’actualité : « Si la bibliothèque d’Alexandrie n’avait pas été détruite, on n’aurait pas perdu toutes ces connaissances et on saurait encore plus de choses aujourd’hui. Les hommes devraient mieux protéger leurs savoirs et pas tout mélanger avec la religion. » (Nadim) Troisième trimestre « dans les étoiles » : Le troisième trimestre a été extrêmement réduit. Il a été consacré aux Légendes des étoiles : l’étude comparée des récits d’Eratosthène et d’autres auteurs racontant la formation des constellations et des astérismes. Les élèves ont fait un travail de recherche documentaire et de lecture pour arriver à produire un dialogue destiné à une radiodiffusion (voir partie consacrée aux leviers). BILAN/ANALYSE de l’action (incidences sur les pratiques et sur les acteurs, résultats obtenus…):
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