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COMPTE RENDU D’UNE EXPERIENCE AVEC 6 CLASSES DE SEINE SAINT DENIS, EN DANSE. Francine GENDRE Collège Edouard Herriot 93 – Livry Gargan Le contexte, les élèves :
2 sont mitigés, mais non négatifs : - « j’ai trouvé l’expérience intéressante, mais j’aurais préféré faire du sport ». - « les répétitions sont trop contraignantes, le danseur ne s'occupe pas assez de mon groupe ».
- « Notre professeur de sport nous a dit que nous ferons de la danse, on a pensé que ce serait pas bien de faire de la danse car on croyait que c’était pour les filles. » - « Au début, quand Mme Gendre nous a proposé de faire un spectacle de danse, cela nous disait rien. Lors de la 1ère séance, nous avons commencé a être motivé… »
- « mais en répétant je me suis rassuré » - « j’avais l’impression d’être un artiste » - « on ne voyait pas le public avec les lumières »
- « on prenait vraiment au sérieux cette danse car avec notre prof de dessin on faisait de grandes affiches représentant la Méditerranée » - « on a fait une poésie sur la mer »
- « ce qui était bien c’est que nous avions inventé les pas » - « pendant les séances, je me suis aperçu qu’on faisait que ce que l’on pensait, alors j’ai aimé » - « quand on a pu trouver quelques idées en groupe, cela devenait intéressant amusant » 6- la journée de rencontre avec les autres classes, journée «spectacle» fut un grand moment pour eux. - « nous attendions avec hâte ce spectacle » - « j’oublierai jamais ce moment »
« la danse permet d’exprimer ce qu’on ressent »
- « j’aurais bien aimé continuer la danse comme on a fait car ça m’a appris qu’il ne faut jamais dire qu’on n’aime pas quelque chose qu’on n’a pas essayé » - « maintenant je me dis que ce serait bien de recommencer »
Le projet : Comment a été construit le cycle de danse en 6ème, à partir du thème Méditerranée ? Les 3 professeurs concernés par ce projet interdisciplinaire se sont régulièrement concertés et leurs séances évoluent en fonction du travail réalisé dans leurs cours. Par exemple, les élèves ont décidé, dès la 2ème séance de danse, de s’exprimer sur le « surf » et cela entraîne en arts plastiques une recherche sur le surf.
- les élèves ont dessiné individuellement « la mer », ses vagues et ses couleurs sur une feuille 21/27. - puis collectivement, par groupe de 4, ils s’expriment sur une grande composition (60/30) avec collage de « vagues », « surf », « nageur », coquillages, bateau, etc. Les œuvres ont été exposées au centre culturel de TREMBLAY lors de la rencontre inter établissement et au collège un samedi lors d’une remise de bulletins.
5 séances de 1 h 45 se sont déroulées au conservatoire de LIVRY-GARGAN. dans une salle de deux parquetées, très petite, ainsi que dans une autre petite salle adjacente (salle de répétition de musique avec des pupitres, chaises, piano rangés sur les côtés de la salle). Essentiellement sensibilisation à la danse (avec exercices pour sentir le poids du corps, recherche de mouvements à partir de verbes d’actions…) Séance 1 : Séance de familiarisation à l’activité danse avec l’intervenant. Danseur et le professeur d’EPS. a) Après des exercices d’échauffement statiques et des étirements, des déplacements s’effectuent dans les 2 salles. * marche en se croisant et en s’ignorant. Se concentrer sur son déplacement - ne pas heurter les autres - variations sur les rythmes de déplacements (marche-course). * marcher, se croiser et s’arrêter, se regarder (sans rire !) et repartir. * marcher - se croiser et s’arrêter - se regarder - sauter * idem mais après s’être arrêté, faire un mouvement avec un bras, mouvement dicté par l’autre, avec une jambe etc... création d’une petite phrase dansée deux par deux, sollicitant trois à quatre parties du corps. montrer aux autres sa construction (trois duos à chaque fois). Objectifs visés : concentration écoute des autres (acteur) oser montrer son mouvement aux autres (spectateur) savoir regarder le mouvement des autres construction d’une phrase dansée simple...... b) A partir de verbes d’action simples, construire une petite phrase individuellement. Exemples de verbes : attraper - tomber - rouler - sauter- courir Après quelques minutes de recherche, chaque élève montrera sa trouvaille (6 élèves passent en même temps). Autre objectif visé : être capable de construire seul un mouvement et de le montrer aux autres. Remarque : Cet exercice est facilement réalisé par des jeunes élèves de 6ème qui sont spontanés, il est plus difficile pour des adolescents dans les autres classes et certains refusent ce type de recherche. c) Sur une musique dynamique, improvisation d’une danse, « seul », pendant une à deux minutes. Après deux, trois improvisations, l’élève essaie de mémoriser son mouvement. L’intervenant repère quelques élèves « performants » ces élèves montrent leur phrase dansée et se retrouvent chacun leader d’un groupe. Le leader a pour tâche d’apprendre son mouvement à son groupe. Le groupe répète 3 à 4 fois et est capable de danser devant les autres groupes. Autres objectifs visés : Mémoriser un mouvement, d’abord le sien, puis mémoriser le mouvement d’un autre. Danser collectivement. Séance 2 : Séance identique à la première, mais les jeux dansés sont orientés sur le thème de la mer. Les verbes d’action seront par exemple : entrer dans l’eau, plonger, nager, s’allonger, surfer ? etc. Même déroulement que la première fois avec des productions individuelles, puis une production collective avec un leader par groupe. A la fin de la séance les élèves se sont déterminées pour « danser le surf ». Séance 3 : Après l’échauffement, le danseur impose une musique « rap » (disque américain ) et demande une recherche individuelle sur le surf. Il repère 3 leaders, d’où formation de 3 groupes avec un leader dans chaque groupe. Le leader apprend au groupe sa « danse surf », mais sa tâche est difficile car il n’a pas toujours l’adhésion du groupe, la partition est souvent modifiée sous l’impulsion des « récalcitrants ». En finale, chaque groupe danse sa production « surf » qui se modifie encore avec les remarques faites par le professeur ou le danseur. Pour la prochaine séance, les élèves doivent choisir, réfléchir sur un autre thème pour danser « la mer ». Deux troupes se forment, les garçons d’une part, les filles d’autre part. Séance 4 : Après l’échauffement, les trois groupes révisent leur danse « surf ». Ils abordent ensuite leur nouveau thème. Les garçons se sont déterminés pour s’exprimer sur un sport aquatique, « le water-polo ». Les filles ont choisi de s’exprimer sur un mythe de la mer : « les sirènes ». Tous effectuent une recherche individuelle. Puis les garçons désignent un leader (c’est un spécialiste water-polo qui était un peu réticent à l’activité danse en début de cycle). Il apprend sa danse, qui est modifiée, etc. Les filles de leur côté construisent leur danse de manière collective : chacune apporte sa « trouvaille » et leur danse se montre tel un « puzzle ». Chaque groupe est encadré par le professeur ou le danseur, qui conseillent, font répéter, calment les tensions. A la fin de la séance, les différentes parties de la danse sont prêtes, il ne restera plus qu’à les assembler lors de la prochaine séance. Séance 5 : Révision des différentes partitions, puis assemblage et montage scénique des 3 « surf », puis du « water-polo », puis des « sirènes » : un groupe de surf démarre en premier, puis au moment où il quitte la scène, un autre prend la succession..... Un gros effort d’attention est demandé pour les entrées, les sorties de scène et les répétitions des danses. Séance 6 : Après midi rencontre avec les autres classes du département participant à ce projet interdisciplinaire au centre culturel de Tremblay en France. Les élèves découvrent et visitent le théâtre. Ils répètent sur scène pour pouvoir prendre leurs repères, puis c’est le moment tant attendu du passage sur scène devant un « vrai » public et avec de « vrais »éclairages. En conclusion : L’expérience se révèle positive. Les enfants ressortent enchantés du théâtre et ont eu l’impression d’être des « artistes ». Les objectifs visés en danse : - construire, créer - s’exprimer - accepter les idées des autres - oser se montrer - répéter, - mémoriser - être à l’écoute des autres - être à l’unisson - se concentrer - savoir regarder en silence - savoir apprécier - prendre plaisir à danser, ont été atteints dans l’ensemble et confortent l’équipe pédagogique dans son intention de renouveler ce type d’expérience l’an prochain avec une classe de 6ème. Les APA en cycle d’adaptation au collège DEBUSSY de la ZEP d’AULNAY-SOUS-BOIS Ronan LE BRAS Collège Debussy 93 – Aulnay sous Bois Les élèves ayant vécu le cycle de danse qui va être détaillé ci-dessous font partie d’une classe à projet : la sixième Innovation. L’objectif premier est de faciliter pour les enfants la transition entre le primaire et le secondaire ; pour cela, les enseignants de cette classe travaillent sur des projets interdisciplinaires (les élèves retrouvent ainsi des points communs entre les différentes matières enseignées). Il s’agit ensuite de motiver les élèves en les mettant en projet. L’activité danse ou écriture gestuelle, comme j’ai préféré la nommer pour la présenter aux élèves, permet un travail évident avec le collègue de Français puisque nous travaillons tous les deux sur une forme écriture. Le travail propose en français : Les élèves s’initient à la construction et à l’écriture de vers. Dans chaque vers ils doivent utiliser un adjectif qualificatif. Le travail propose en es : Les adjectifs qualificatifs servent de support pour un travail sur le mime. Séance 1 du cycle : Pour le premier contact avec l’activité, les élèves vivent un «jeu dansé» proposé comme un échauffement et une mise en activité. Ils ont ainsi vécu la situation du «gruyère » : les élèves sont répartis en deux groupes de même nombre, ils se déplacent dans la salle avec pour seule consigne de s’éviter quand ils se rencontrent. Quand j’arrête la musique un groupe d’élèves s’arrête en formant des figures proposant des «trous » (les bras écartés et les mains touchant le sol par exemple). Quand je remets la musique les élèves du second groupe doivent passer dans les «trous » (ils passent d’une figure à une autre en exploitant au mieux tous les passages possibles). La seule consigne à respecter est de ne pas déformer les postures proposées par les autres élèves. Quand j’arrête la musique tout le monde se fige comme une statue de glace, au retour de la musique les élèves reprennent leurs déplacements ; au prochain arrêt musical on change de groupe. Ce jeu permet une entrée ludique dans l’activité ; les élèves y prennent plaisir et ne se rendent pas compte qu’ils «dansent ». Cette situation peut être enrichie de façon à apporter des moyens «chorégraphiques ». Ainsi déjà, dans ce premier contact ils ont travaillé «l’arrêt sur image », premier moyen de créer des images fortes, ils ont modifié leur posture habituelle en présentant des formes originales qui peuvent intéresser le public. Enfin des rencontres et des relations se sont créées amenant les élèves à s’accepter dans un espace proche construisant là encore et sans le savoir de nouvelles images fortes susceptibles d’intéresser le public. Une fois réalisé ce premier contact ludique avec l’activité, les élèves sont placés en situation de création. Ils doivent mimer les adjectifs qualificatifs utilisés dans leurs vers. Le travail de recherche se fait par petit groupe de 4 à 6 acteurs afin qu’ils puissent s’entraider, se conseiller ; ils peuvent passer à plusieurs s’ils le souhaitent (il faut éviter de les mettre en difficulté, ils peuvent aussi réaliser à plusieurs le même mime). La dernière partie de séance est consacrée au jeu du mime où le but est de deviner le premier ce que le ou les camarades miment. Cette fin de séance se veut aussi ludique, la qualité des présentations n’étant que secondaire au plaisir de se montrer, de regarder et d’apprécier. Séance 2 et suite du cycle : Pour l’échauffement, je reprends la situation du «gruyère » en y introduisant d’autres moyens pour capter l’attention du spectateur ; varier les déplacements, dans leurs énergies (lent, rapide, saccadé ou ralenti), dans leurs formes (utilisation de la marche, de la course, de sauts, de passage au sol), ainsi que les relations danseurs-danseurs : à l’arrêt de la musique les élèves se faufilant dans les «trous » peuvent s’accrocher au partenaire immobile et créer un porté ; on peut travailler sur la séparation des deux élèves (d’un coup, au ralenti, image par image...) lorsque la musique reprend. Afin d’entrer dans une création chorégraphique, je lance un travail sur la mise en espace. Pour cela j’utilise des dessins ou peintures (Miro, Kandinski par exemple) ; après en avoir choisi un, je leur demande de «chercher leur chemin » (une ligne du dessin représente un chemin possible à reproduire sur la scène en comparant le dessin à la scène vue de dessus). La seule contrainte est que tous les chemins se croisent au moins une fois. Chacun dessine alors son chemin sur une fiche-outil. Dans un second temps, l’élève doit reproduire ce chemin sur scène en tâchant de se repérer au mieux dans l’espace. Enfin, il lui faut mémoriser son chemin. Ce travail n’est pas simple mais il reste intéressant à condition de lui garder un côté ludique. La mise en espace de chaque groupe peut alors commencer en réunissant les chemins de chaque acteur. Les endroits ou se croisent les chemins peuvent être utilisés pour créer des relations entre les danseurs(reprises de ce qui a été vu dans le «gruyère » ou invention). Les déplacements sont à travailler en réutilisant les moyens déjà vus. Les mimes devront être replacés sur le chemin : aux points de rencontres, si les élèves préfèrent effectuer les mimes en groupes. |