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Les moyens a utiliser : Dans les déplacements, jouer sur certaines composantes du mouvement pour varier et créer des contrastes :
Dans les relations, varier les formes (les portés, les formes du gruyère...), amener les élèves vers des relations plus proches (entrée dans l’espace «intime »), plus fortes (jeu de regards, touchés, arrêts sur image...). Dans la gestuelle, créer des images fortes en utilisant les arrêts sur image, les retours en arrière, les ralentis... L’évaluation : La notation prend en compte le respect de la demande :
Toute chorégraphie présentée donne la moyenne, à savoir 5 points sur 10. J’attribue ensuite un point par exigence. La notation porte également sur le rôle de spectateur en donnant une seconde note sur 10 :
DECOUVRIR LE CIRQUE … EN TOUT LIBERTE ! Stéphane Barbeaux Collège Liberté 93 – Drancy Ce projet a été réalisé avec une classe de 6ème en 1996-1997. Le but de cet article n'est pas de développer des contenus précis sur l'enseignement de l'activité cirque, mais de démontrer l’intérêt d'une telle pratique en milieu scolaire. Nous sommes partis du constat que les élèves sont en général peu motivés par les activités gymniques traditionnelles, entendues comme l’apprentissage de mouvements codifiés en vue de réaliser un enchaînement. De nos observations sur le terrain ressort un élément clé : ce qui intéresse véritablement les élèves dans le cadre gymnique c’est l’acrobatie, au travers surtout d’un engin : le mini trampoline. L’exploration de l’espace aérien remporte un grand succès, quel que soit le niveau de classe. On constate dans le même temps que les élèves ont des difficultés à s’investir longuement dans une activité (ou qu’ils n’en ont pas la volonté et l’abnégation nécessaires). Ils se placent dans l’ici et le maintenant, sans se donner la peine de “ répéter ”. Or cette durée d’apprentissage correspond plus aux représentations qu’ils se font de la gymnastique, discipline exigeante qui nécessite la répétition d’efforts (s’ajoute chez les garçons la connotation féminine de la gymnastique). Nous sommes également partis du postulat que les compétences développées dans les arts du cirque sont proches de celles de la gymnastique (l’équilibre, l’acrobatie) et que l’attrait lié à l’utilisation de “ nouveaux objets ” peu usités tels que la boule d’équilibre, le rouleau américain, le monocycle, l’acrobatic... pouvait être source de motivation pour les élèves. Les trois étapes de notre démarche Notre premier souci fut d’intégrer ce travail dans le cadre du projet d’établissement en accordant une place prioritaire au quatrième axe qui s’intitule : “ Approfondir ses connaissances et développer la palette de ses intérêts afin de se construire une culture personnelle”. Néanmoins la richesse des activités induites par le cirque, tant sur le plan moteur, qu’affectif ou cognitif met en jeu également les trois autres axes du projet d’établissement que sont la communication, la citoyenneté, et la connaissance de soi. Nous avons adopté par ailleurs une démarche transversale en faisant intervenir différentes disciplines, de manière à créer les conditions d’une continuité entre différents champs scolaires trop souvent perçus comme dissociés par les élèves. Nous souhaitions enfin susciter la curiosité, la créativité, la réflexion des élèves à partir d’une activité peu commune et relativement peu développée dans les établissements scolaires mais à priori “ ludique ” pour approfondir et diversifier leur expérience et leurs connaissances, sources de richesse et d’épanouissement sur le plan de la personne, notamment sur le plan artistique. Un projet interdisciplinaire sur deux ans Plusieurs disciplines ont contribué à la réalisation du projet : l’EPS, la technologie, les arts plastiques, le français, la musique, auxquelles il faut ajouter l’aide du centre de documentation. La première année est essentiellement consacrée à la réalisation de matériaux en technologie, décorés en arts plastiques. Leur utilisation en EPS dans le cadre des activités liées au “ cirque ” s’accompagne en français d’une réflexion sur le thème du cirque. Au cours de la deuxième année, la collaboration des différentes disciplines s’organise autour d’un projet plus global dont l’aboutissement concret prendra la forme d’une présentation-spectacle de fin d’année. Notons l’importance de cette deuxième phase du projet qui donne plus de liberté aux élèves, sollicite davantage leur créativité, leur imagination. L’enseignant apparaît alors comme un guide, une personne ressource nécessaire au bon déroulement et à l’aboutissement du projet. De plus l’étalement sur deux ans a permis de constituer un capital matériel important, d’étaler les dépenses, d’associer les élèves à leur fabrication et, par-là même, de les responsabiliser (le respect du matériel pose souvent problème en EPS). Les objectifs généraux Ils visent le développement des relations de l’école, avec l’environnement culturel, et celles que l’élève entretien avec le groupe, à travers la pratique.
- Créer un centre d’intérêt culturel pour l’élève, - Renforcer le lien entre l’équipe pédagogique et des élèves entre eux, - Créer une dynamique de groupe allant dans le sens du respect mutuel et de la tolérance (pour répondre d’une façon préventive au problème de la violence à l’école).
- Concrétiser réellement un projet de groupe, - Développer un état d’esprit de respect et de responsabilité face au matériel, - Créer les conditions d’une ouverture d’esprit dans sa relation au monde, à la culture.
- Mobiliser toutes les ressources de l’individu, - Intégrer les notions liées au développement et à la mise en œuvre d’un projet (ressources, contraintes, objectifs, planification...), - Développer le travail en autonomie en devenant acteur à part entière du projet. Les objectifs spécifiques à chaque discipline d'enseignement
- La première année est consacrée à un réflexion sur l’activité cirque : présentation du projet à travers une petite mise en scène du professeur avec un fond musical, divers objets et démonstrations alliant jonglage et acrobatie, lecture d’un poème sur le cirque de Bernard Kudlak. Partir d’une discussion avec la classe sur le thème du cirque pour susciter un intérêt : qu’est-ce que le cirque ? Qu’est-ce que cela représente pour les élèves ? Puis instaurer un dialogue avec eux pour faire émerger la définition qu’ils donneraient du cirque, en construisant un champ lexical autour du mot cirque. Puis regrouper tout ce qui a été énoncé par thème pour construire une classification des activités circassiennes : Jonglage, Acrobatie, Equilibre, Clown, Magie, Trapèze, Animaux. Le but est ensuite de faire comprendre les relations qui peuvent se nouer entre ces différents thèmes. En effet, chaque activité du cirque peut être combinée à une autre, tel que le jonglage sur rouleau américain (liaison du jonglage et de l’équilibre). Il s’agit de faire accéder les élèves à une meilleure connaissance des disciplines du cirque en partant de leurs représentations initiales. Différents ateliers sont utilisés, couplant à la fois l’utilisation d’agrès gymniques et de disciplines du cirque : saut de cheval, mini trampoline, sol, boule d’équilibre, poutre, acrobatic, monocycle, rouleau américain, barres parallèles, barres asymétriques, balles (à grains, rebondissantes) diabolos, massues, bâtons du diable, assiettes chinoises, foulards, anneaux, cerceaux. Si l’on se réfère au programme d’EPS, on s’aperçoit que certaines compétences gymniques peuvent trouver un aboutissement dans les activités artistiques et inversement, telle que “ prendre et tenir des positions de référence, passer de façon dynamique d’une position à d’autres ; reproduire des formes techniques et en produire de nouvelles ”. Ces compétences peuvent être développées sur un agrès gymnique mais également sur la boule d’équilibre par exemple. D’autres compétences et d’autres ressources trouvent également leur place dans les activités circassiennes comme “ établir une continuité de réalisation entre plusieurs éléments simples ” (jonglage), “ parer un camarade et/ou l’aider à réaliser un élément non périlleux ” (sécurité et intégrité physique), “ créer des impulsions pour réaliser des actions dans un espace éloigné de l’agrès ”. Les notions d’alignement, de construction de la verticalité, d’appréhension de l’espace arrière, de suspension, d’appui, de centre de gravité, de polygone de sustentation, de tonicité musculaire, de repères kinesthésiques, tactiles, proprioceptifs, visuels, sonores, etc. sont aussi présentes dans l’une et l’autre activité. A cela s’ajoute la dimension propre au spectacle (être vu et jugé, capacité de se produire devant d’autres personnes) et la recherche de l’exploit, voire de défi, si importante chez nos élèves. Au départ nous avons choisi de lier traitement gymnique et traitement artistique, en introduisant du matériel et des activités liées au cirque, en plus du matériel traditionnel de gymnastique (sol, poutre, barres asymétriques, barres parallèles, mini trampoline...) :
Cette démarche s’inspire du cirque contemporain qui rassemble différentes dimensions artistiques (cirque, musique, théâtre, danse...) autour d’un fil directeur qui donne du sens à la production, contrairement au cirque traditionnel basé sur la juxtaposition de différents numéros n’ayant pas nécessairement de lien entre eux. Par exemple au mini trampoline l’idée n’est plus de faire un salto pour un salto mais de créer un petite histoire (c’est à dire donner du sens à la prouesse technique ; “ le dompteur de lions ” interprété par un élève qui dirige d’autres élèves jouant et simulant le rôle de lions réalisant différents sauts sous la baguette de leur dresseur) avec introduction et emploi de matériels liés au cirque - cerceaux, foulards - pour créer une dimension artistique, un fil conducteur et donner ainsi un sens à la performance technique en elle-même. Ou encore : développer la créativité en liaison avec le vécu personnel des élèves en relation avec le monde qui les entoure et leurs représentations (“ roller-mania ” : assimiler les sauts effectués depuis une rampe de roller avec les sauts réalisés sur un minitrampoline). Alors qu’en gymnastique la mise en scène se réduit à l’entrée, à la sortie du mouvement et aux rituels qui l’accompagnent (salut des juges), le cirque offre une liberté créatrice plus grande. La démarche d’enseignement utilisée se développe en trois temps :
- La 2ème année est consacrée à : Un approfondissement du travail réalisé lors de la première année en se centrant plus particulièrement sur les ateliers ayant trait au cirque en conservant le minitrampoline et le sol. Le but étant de perfectionner les gestes de base pour être à même de complexifier par la suite. La construction de “ numéros ” pour la présentation-spectacle de fin d’année en travaillant sur l’expression corporelle, les effets de scène, la perception de son corps notamment à travers la relation aux autres pour développer son imaginaire, sa créativité.
Le travail est essentiellement basé sur la construction d’objets qui seront réutilisés ensuite dans la pratique. - 1ère année : réalisation de rouleaux américains, boîtes à cigares, bâtons du diable, échasses, plateaux d’équilibre, boîtes à équilibre, coffre en bois de rangement du matériel. - 2ème année : création d’autres matériaux, remise en état des matériaux endommagés ou reconstruction si nécessaire. Possibilité de travailler sur les éclairages, les jeux de lumière.
Le travail est essentiellement basé sur la décoration des matériaux créés en technologie, mais il permet aussi aux élèves de se créer une panoplie de matériel destiné à leur usage personnel (balles de jonglage). - 1ère année : création de balles de jonglage, foulards, décoration des rouleaux américains, décoration des bâtons du diable, décoration des boîtes à cigares. - 2ème année : création de costumes, déguisements, décors pour le spectacle de fin d’année. Travail sur le maquillage, les peintures. Réalisation de panneaux d’exposition des photos, dessins réalisés sur le thème du cirque.
Le travail sur le thème du cirque et sur la maîtrise de la langue, la richesse du vocabulaire, la communication. - 1ère année : recherche et étude de textes, poèmes sur le thème du cirque. Travail sur le champ lexical autour du cirque. - 2ème année : recherche et étude de documents, textes, poèmes sur le cirque pour constituer une mini encyclopédie du cirque (historique...). Approfondissement du travail sur le vocabulaire lié au thème du cirque, composition de textes, de poèmes, création de scénarios en liaison avec la présentation de fin d’année. Possibilité d’avoir recours au “ Bavard ” le journal du collège comme outil de communication auprès de tous les élèves du collège.
Travail sur les rythmes, les musiques ayant trait au monde du cirque. Recherche de musiques, de bandes sonores liées au domaine du cirque. Etude de chansons, voire création de paroles. Création éventuellement selon les possibilités, d’accompagnements musicaux pour le spectacle de fin d’année.
Travail sur la démarche de recherche, de collectes d'informations, de synthèse, couplé aux à l'utilisation de l’ordinateur. Dans la perpective d’interdisciplinarité qui caractérise notre projet, nous avons investi dans un CD ROM sur le thème du cirque ; intitulé “ Au cirque de Seurat ”, mais aussi dans l’achat de livres. D’autres idées, non exhaustives, pour concrétiser le projet
Conclusion Ce projet pédagogique interdisciplinaire sur le thème du “ Cirque ” est donc né de notre volonté d’introduire de la nouveauté dans les pratiques gymniques au collège. Notre souci premier était de répondre aux attentes des élèves mais également de créer les conditions d’un projet transversal, source d’enrichissement pour l’élève. Les enseignements d’une telle démarche sont riches : - inscrit dans les objectifs du projet d’établissement et ceux des différentes disciplines, ce projet aura permis aux élèves de construire une culture personnelle plus large dans le domaine des activités artistiques. Il est par ailleurs à l’origine d’une dynamique novatrice entre les collègues participant au projet, débouchant sur une concertation plus fréquente et donc sur une meilleure communication au sein du collège. (Nous souhaitons à ce titre remercier les différents collègues partenaires du projet qui ont répondu favorablement à une telle démarche et qui ont accepté de jouer le jeu de la “ transversalité ”). - l’introduction de l’activité cirque dans la planification des cycles en EPS contribue à l’enrichissement du projet pédagogique disciplinaire. De là sont nées de nouvelles motivations qui lient l’activité “ cirque ” aux activités gymniques “ classiques ” dont on sait qu’elles ne reçoivent pas toujours l’adhésion des élèves. Du coup la programmation du cirque a été étendue à toutes les classes, de la 6ème à la 3ème. - le projet s’adressait à l’origine à une classe de 6ème et devait se développer sur 2 ans. Cependant nous avons été confronté à diverses contingences (DHG, structure pédagogique). Il paraissait difficile de conserver intégralement la même classe en 5ème la deuxième année (problème de l’option latin, de l’emploi du temps...). La mise en place progressive du nouveau contrat pour l’école a permis de mettre en place un parcours diversifié en 5ème “ découverte du cirque en toute liberté ” (sur 2H30) et de pérenniser le projet. Pour aller plus loin … quelques exemples de “ règles d’action ” et de consignes pour se placer en situation de réussite Le jonglage Etre tout d’abord correctement placé, c’est à dire pieds écartés à la largeur du bassin, les jambes légèrement fléchies pour être stable, le dos droit, la tête droite et le regard à l’horizontal devant soi, en utilisant la vision périphérique (ne pas suivre chaque balle du regard car cela compliquera beaucoup l’apprentissage ultérieur avec plusieurs balles). Les coudes le long du corps avec les avants bras formant un angle de 90 degrés par rapport aux bras. En jonglage, quel que soit l’engin utilisé, on utilisera la métaphore de la montagne (la balle étant placée dans une main à la base de cette montagne d’un côté ou de l’autre et le sommet se trouvant face au visage, en face des yeux). Lancer le premier objet en direction du sommet de la montagne (de la main droite vers la main gauche ou inversement), lorsqu’il atteint le sommet de sa trajectoire c’est à dire le point mort haut, lancer le second objet, et ainsi de suite. Nous ne détaillons pas toute la progression pédagogique qui débute avec une balle pour continuer par 2 puis 3 voire 4 balles. La boule d’équilibre Monter sur la boule en prenant appui sur quelqu’un ou quelque chose (on peut par exemple placer la boule juste à côté d’un but de handball pour s’aider). Au départ constituer un “ rail ” de tapis type “ sarneige ” pour éviter tout déplacement latéral de la boule. Attention : placer toujours 3 pareurs (1 derrière, au niveau du bassin qui empêche toute chute arrière, et 2 sur les côtés qui peuvent servir d’aide au niveau de la recherche de l’équilibre). On peut ensuite placer la boule sur un grand tapis haut de 10 cm un peu plus mou qui évite de prendre trop de vitesse. Se tenir droit avec le regard loin devant à l’horizontale. Les bras servent de rééquilibrateurs. Les jambes doivent être tendues et on doit déplacer ses appuis en rythme 1-2-1-2- en alternance avec un tempo assez rapide (utiliser l’image du robot qui se déplace). Pour avancer, pousser la boule vers l’avant avec son pied droit et le reculer en même temps que le pied gauche pousse la boule (les appuis doivent toujours rester au sommet de la boule). En fait pour avancer je dois reculer mes pieds et inversement pour reculer. Le rouleau américain Placer toujours le rouleau sur un tapis type “ sarneige ” pour éviter de glisser rapidement et au départ face à un pilier qui servira d’appui main et de réchappe en cas de déséquilibre voire de chute. Placer un pareur derrière celui qui travaille au niveau du bassin (attention : ne jamais placer quelqu’un sur les côtés, car en ripant en cas de chute la planche peut casser un tibia avec la vitesse acquise). Ce dernier bloque le rouleau en plaçant un pied à l’intérieur. L’élève qui travaille place son pied droit par exemple sur le côté de la planche qui est en contact avec le sol, puis pose son autre pied à l’opposé sur la planche en veillant à ce que ses appuis soient parallèles et pas trop près du bord de la planche. Se tenir droit, le regard loin devant à l’horizontal, gardez les jambes fléchies. Appuyer d’un côté et de l’autre en rythme. En cas de perte d’équilibre à gauche, rééquilibrer en appuyant plus fort sur sa jambe droite. L’acrobatic et le monocycle L’acrobatic est constitué d’un pédalier relié à deux roues. Cet engin sert d’éducatif au monocycle car il permet d’acquérir le sens du rythme nécessaire pour conserver son équilibre sur le monocycle. Pour débuter, prendre appui sur une barre, sur un mur ou quelqu’un en plaçant un des deux pieds sur une pédale placée près du sol, puis poser l’autre pied. Une personne est toujours placée derrière l’élève qui travaille pour assurer sa sécurité, 2 mains au niveau du bassin (le danger le plus grand est le déséquilibre arrière). Ensuite rechercher le rythme de déplacement 1-2 -1-2 chaque tempo correspondant à un demi-tour du pédalier. Pour commencer en monocycle, se placer en prenant appui sur une barre ou un mur ou quelqu’un, un des deux pieds sur la pédale placée près du sol, avec le pareur qui bloque la roue avec son pied, puis s’asseoir sur la selle et mettre l’autre pied. Avant de commencer à pédaler placer toujours les 2 pédales à l’horizontale. Il est possible d’évoluer le long d’un mur ou de placer 2 pareurs supplémentaires, un de chaque côté de l’élève qui peut ainsi retrouver un appui avec ses mains. Se tenir buste droit avec le regard placé loin devant à l’horizontale, les bras servant de balancier rééquilibrateur, et appuyer alternativement sur chaque pédale avec le même tempo que sur l’acrobatic 1-2-1-2... Pour aller plus loin … quelques exemples de situations… …pour un travail de recherche et de créativité Les élèves sont assis dans un grand cercle au centre duquel sont disposés différents objets (balles de différents types, foulards, massues, diabolos, bâtons du diable, anneaux, assiettes chinoises, rouleau américain, cordes, boîtes à cigares, briques d’équilibre, etc., essentiellement du matériel de jonglerie). Chacun a la possibilité de venir au centre à son tour (c‘est à dire qu’on ne se lève pas si quelqu’un est déjà en place - respect mutuel ), pour prendre un ou des matériels pour montrer quelque chose mais en détournant l’objet de sa vocation circassienne première (on ne jonglera pas par exemple avec une balle mais on lui donnera une autre signification comme une “ pomme ” dans laquelle on peut croquer). L’objectif est de laisser libre cours à son imagination. L’enseignant débute la situation pour rassurer les élèves (il faut aussi assumer le regard des autres) en démontrant un exemple (utiliser un massue comme une bouteille que l’on débouche et déguste puis retourner à sa place en titubant), et peut par la suite s’intégrer au travail pour faire rebondir la situation s’il y a un temps de latence. Au départ il est prévu que les élèves se présentent seuls au centre. Mais au gré de leur imagination ils viennent souvent en nombre et cela se termine par de véritables sketches à plusieurs acteurs. … pour un travail sur le thème des appuis et de l’équilibre. Les élèves sont placés par petits groupes de 5 par exemple. Ils doivent trouver un placement pour tout le groupe en respectant le nombre d’appuis en contact avec le sol imposé par le professeur, mais aussi et surtout respecter une contrainte temporelle (15 secondes maximum pour se mettre en place et trouver un positionnement qui satisfasse aux contraintes données). … pour un travail sur les pyramides et le mains à mains. Ce travail s’effectue par 2. L’un se place en position quadrupédique de base au sol. L’autre a un temps donné très court (ce peut être le temps de lancer un foulard en l’air et jusqu'à sa chute au sol, ou encore un temps chronométré ou encore un indice musical...) pour se placer en situation d’équilibre sur son partenaire sans être en contact avec le sol, avec une recherche rapide de solutions différentes à chaque fois. La contrainte temporelle imposée représente une aide à la créativité. Références JACOB (P), 1992 - La grande parade du cirque, Editions Découvertes Gallimard. SCHOELLER (F. et D), 1997 - Métiers et arts du cirque, Le cirque de Paris. SORBIER (F), 1996 - CD ROM Au cirque de SEURAT, édité par RMN Gallimard Jeunesse France Télécom Multimédia. CIRQUE PLUME, 1994 - CD musical “ Toiles ” du SOACD production. CIRQUE PLUME (Document interne), Poème sur le cirque de Bernard Kudlak BOEN N° 25 du 20 juin 1996 “ Organisation de la formation au collège ” (p 1735). BOEN N° 5 du 30 janvier 1997 “ Organisation des enseignements du cycle central de collège classes 5ème et 4ème ” (p 319). BOEN N° 10 du 6 Mars 1997 “ Organisation des enseignements au collège ” (p 699). CNDP, 1997 - Programmes du cycle central 5ème et 4ème, Livret 1 CNDP, 1997 - Accompagnement des programmes de 6ème, 5ème et 4ème, Livret 6 LA DANSE A L’ASSOCIATION SPORTIVE : CREER UN SPECTACLE DE FIN D’ANNEE AVEC DES ELEVES DE SIXIEME ET CINQUIEME. Pascale ORELLANA Collège de l’Alliance 93 – LES PAVILLONS SOUS BOIS Qu’importe, ce qui était important, c’était que les choses fussent créées, elles ont été créées, donc elles sont. Charles Baudelaire «les paradis artificiels » Entrer dans la danse c’est s’extraire du quotidien, de l’ordre social, inventer son propre ordre pour s’intégrer au monde. Le danseur est lui-même le corps de l’œuvre, il est la danse. Par l’irremplaçable présence charnelle des artistes, la danse permet une identification forte et immédiate. Le spectateur entre dans le jeu proposé des acteurs de la danse qui offrent à leur tour une incroyable image d’extrêmes… et un peu de rêve. Tout être mouvant est un être de danse. Créer un spectacle sur le thème « les 4 éléments » Enseigner la danse, ou plus précisément les APA (Activités Physiques Artistiques), ce n’est pas reproduire une technique codifiée mais laisser libre cours à la créativité de l’élève afin de lui permettre d’enrichir son répertoire corporel, son vocabulaire corporel sans autres limites que celles physiologiques. Il n’y a pas de limites au sens de l’expression du corps. La danse est un langage premier, toute personne apte à communiquer est capable de recréer un langage singulier et original, au moyen de son corps dansant. Pour valoriser le potentiel créatif de chaque élève, il est nécessaire :
Le résumé qui suit est le témoignage d’un travail mené avec des élèves de 6°, 5° (une douzaine) dans le cadre de l’association sportive du mercredi après-midi pendant une année scolaire et qui a débouché sur un spectacle dansé lors de la fête de fin d ‘année du collège. Objectifs de l’atelier Développer le potentiel de créativité chez des élèves n’ayant aucun vécu en danse ou dans les activités d’expression. Augmenter la capacité à communiquer :
Permettre aux élèves de découvrir un langage particulier du corps, transposable et réinvestissable dans une communication par le geste du sentiment et de l’émotion. L’atelier d’expression corporelle (initiation à la danse contemporaine) regroupe des élèves de 6° et 5° qui ont travaillé sur l’utilisation du corps porteur d’émotions et moyen d’expression de celles-ci. En utilisant les apports de la danse (temps, espace, énergie, espace temporel et relationnel) et en travaillant avec différents supports musicaux, les élèves ont laissé libre cours à leur imagination dans le but de créer un spectacle sur le thème « les 4 éléments : Eau, Terre, Feu, Air ». A partir de là, les élèves ont créé leur propre langage corporel en fonction de leur personnalité, de leurs envies, de leur « réalité ». Les ateliers étaient basés sur le recherche personnelle à partir du mime, par l’utilisation d’objets et un peu d’improvisation. Un apport technique minimal a été donné aux élèves. On arrive alors à créer son propre langage corporel, c’est donc l’infini. Entre les corps se tissent, s’étirent, se nouent les fils d’une toile mouvante, figure imaginaire des liens qui les unissent. Un parcours à travers les 4 éléments (vent, eau, feu, terre) imaginé dans la tête, puis interprété par le corps dont les tempéraments mènent la gestuelle à montrer le plus fort de soi-même. Ce que les élevés ont dit « L’expression corporelle c’est montrer des choses avec son corps, mais de manière différente ». « Le plus important c’est que chacun fait d’après ce qu’il pense ». « On est ce qu’on pense, on danse ce qu’on est ». UN CLIP VIDEO… SOURCE D’INSPIRATION Virginie DEJEAN Lycée Flora Tristan 93 – Noisy le Grand Ce type de travail peut se dérouler sur une ou plusieurs séances selon le niveau de disponibilité des élèves et de l’enseignant. Il peut même avoir comme aboutissement de cycle la composition d’un clip par les élèves. Choisir un clip en essayant d’extraire de la vidéo ce qui marque, en sachant qu’une mise en scène de télé est difficile à transposer, et en repérant dans la vidéo les effets réinvestissables avec les élèves. Lister avec les élevés :
Ce qui fait sens pour eux :
Analyser en termes de danse
- progressivement, - par un moment fort puis le rythme ralenti, - sur le même rythme, - avec des moments d’arrêts, de pause. Des démarches différentes pour des objectifs différents
Les groupes s’organisent non pas affectivement mais en fonction du sens qu’ils ont donné à la lecture du clip : drôle, triste, beauté plastique, ça me fait penser à, abstraction.
Chaque composante pourra être approfondie sur une séance.
- Travailler sur une mobilisation segmentaire de plus en plus fine. - Chercher à mobiliser des parties du corps inhabituelles. - La mobilisation peut entraîner un déséquilibre voir une chute. - Mobiliser les segments avec des rythme différents, des énergies différentes.
- Travailler sur le miroir (en opposition) sur l’ombre (exactement pareil). - Sur le décalé, le canon, l’écho. - Sur les contacts, variété des contacts, poursuite du contact jusqu’à la chute, jusqu’aux portés. - Etc.
Une fois que l’analyse du clip a été listée, chaque groupe peut choisir dans un éventail large de possibilités sa composition et sans intervention extérieure. (Importance de l’utilisation de la fiche de recherche). Exemple de déroulement sur une séance de 2 h
Temps de recherche
Par affinité avec comme consignes de trouver un consensus sur le sens trouvé (si l’ensemble du groupe s’accorde sur l’effet comique celui-ci devra être porteur de la gestuelle par la suite).
Si la motivation du groupe ne semble pas acquise, il est préférable d’utiliser le support musical du clip (il faudra être vigilant quant à la réappropriation de la proposition originale).
Exemple : 2 mobilisations différentes de la tête, des coudes, du bassin, enchaînées par des déplacements. Structure à répéter en boucle pour bien la mémoriser.
Exemple : entrées successives à 2, sorties à 4 dans les diagonales, choix d’un tour en décalé à 2 puis à 4. Choix d’une chute à 4. A quel moment intégrer ces éléments dans la structure rythmique ?
Sur une séance il ne peut s’agir que d’une évaluation formative, qui permettra de suivre les procédures utilisées par les élèves pour composer (la forme), et d’apprécier l’originalité de la prestation en relevant les choix singuliers par rapport au clip (le fond). A cet effet il est intéressant de fournir aux élèves une feuille sur laquelle ils relèveront dans un premier temps la topologie du clip et dans un deuxième temps composeront la leur. Exemple de fiche de recherche
En ce qui concerne le fond c’est à dire l’originalité du propos, il s’agit de faire identifier aux élèves quel est le groupe qui s’éloigne le plus du modèle tout en gardant la cohérence du clip et quel est l’intérêt d’une telle recherche (appropriation des effets). PARCOURS DANSE D’UN GROUPE DE TERMINALES EN VUE DE L’EVALUATION POUR LE BAC Anne Marie Peypoudat Lycée Gustave Eiffel 93 - Gagny Un groupe de 30 élèves filles ayant choisi le menu danse, donc plutôt motivées en général par l’activité. L’enjeu pour elles, est d’obtenir une note pour le bac. L’enjeu pour le prof est de leur faire acquérir des compétences artistiques, une approche de l’activité qui ne corresponde pas forcément à leurs représentations, et leur permettre de réaliser une création chorégraphique. Le niveau de pratique est très hétérogène (élèves qui suivent régulièrement des cours au conservatoire de danse de Gagny ou dans d’autres associations, pratique au collège ou au lycée dans le cadre de l’UNSS, quelques séances en classe de 1ère, certaines n’ayant pratiquement aucun vécu récent). Les attentes sont donc différentes et les représentations aussi : cela va du clip vidéo au spectacle du conservatoire où le modèle joue un rôle important. Il va falloir bouleverser cela pour aboutir à une recherche plus créative tout en leur donnant des cadres précis sur lesquels elles pourront s’appuyer, et les guider. L’intérêt pour les élèves c’est de pouvoir s’exprimer sur un thème de leur choix, de développer leur sens critique. La moitié du cycle est consacrée à une approche de l’activité suivant ses différentes composantes : Espace, Energie, Rythme, Relation entre les danseurs, Thème support ou prétexte à danser. L’autre moitié étant réservée à la recherche et la création de leur chorégraphie (par petits groupes de 2 à 4 maximum) en réinvestissant le travail effectué au cours des séances précédentes et avec comme point d’appui la grille d’évaluation qui sera utilisée à la dernière séance. L’accent est mis dès le départ sur la notion d’écoute, de concentration et de présence. C’est le fil conducteur du cycle (si on veut faire passer un message, il faut soi-même y croire pour pouvoir le transmettre et toucher le spectateur) : Par exemple, la même séquence dansée n’aura pas la même force ni la même signification selon la position du regard (au sol ou vers le public). Chaque séance est découpée de la façon suivante :
Les élèves sont ainsi préparées à présenter leur travail et l’appréhension le jour de l’évaluation est moins importante. De plus, elles sont capables d’évaluer leurs camarades en fonction des critères de la grille et j’ai constaté peu d’écart entre leurs notes et les miennes. Elles ont donc évolué et appris à regarder les autres non plus avec des a priori (jugements de valeurs subjectifs) mais avec un regard plus ouvert et plus pertinent. Afin de mettre les élèves à l’aise dans les premières séances, j’utilise comme support un petit enchaînement que je leur apprends (séquence courte comprenant un tour, un saut, un passage au sol, un déplacement). A partir de ce matériel commun à toutes, elles travaillent sur les modifications les transformations possibles en rapport avec le thème abordé. Exemple d’une séance sur le thème espace :
Improvisation individuelle : explorer des mouvements allant du plus petit au plus grand, du haut vers le bas, de l’avant vers l’arrière, sur les côtés recherche du déséquilibre.
Consignes données pour guider la recherche :
- Les consignes sont-elles respectées ? - Par rapport aux différents choix des groupes quelles sont les impressions qui se dégagent ? Elles se rendent compte que, à partir d’un matériel commun le choix de mise en espace détermine des «histoires différentes» selon les groupes, que l’émotion dégagée n’est pas la même. L’important pour moi c’est qu’elles puissent réinvestir dans leur propre création ce qu’elles ont appris au travers de ce travail. Si elles ont compris le mode de fonctionnement, la démarche créatrice sera facilitée. La démarche sera la même pour le thème Energie (jouer sur les contrastes, mettre des accents…) et pour le thème Rythme (accélérer, ralentir, jouer avec les nuances de la musique être en accord ou en opposition…) Progressivement, je vais solliciter leur esprit créatif et leur imaginaire en faisant davantage appel à l’improvisation et à la composition, notamment quand nous abordons le thème Relation, où j’insiste sur le contact entre les danseuses pouvant aller jusqu’au portés. Pour leur faire prendre conscience de l’importance du thème prétexte à danser, j’utilise des cartes postales représentant des tableaux de maîtres (Kandinski, Léger, Vasarely, Van Gogh, Giacometti, Tong Yuan, Laurencin, Goya, Turner, Delaunay, Terk) et je leur demande de me dire quelles impressions fortes se dégagent du tableau choisi. Ces lignes de force vont leur permettre de s’exprimer corporellement et leur donner des pistes de recherche. J’attire leur attention sur la pertinence du choix du thème afin de leur éviter de tomber dans les pièges où elles auront des difficultés à trouver une originalité (thème de l’amour …). Tout au long des séances, ce que j’essaye de leur transmettre c’est, d’une part, une démarche de création et des pistes de recherche au travers les différentes composantes de la danse, d’autre part un travail d’écoute important. En effet le travail en groupe n’est pas toujours évident, il faut pouvoir se mettre d’accord et s’y tenir. Il est vrai que le temps manque pour me permettre d’augmenter et d’enrichir le langage gestuel des élèves ayant un très petit vécu de danse. Mais cela ne les empêche pas à travers leurs chorégraphies d’exprimer et de transmettre une émotion en accord avec le thème choisi. C’est pourquoi, j’ai fait le choix au niveau de l’évaluation de valoriser le travail accompli et de minimiser la «technique gestuelle». Le fait d’avoir la grille d’évaluation et les repères qu’elle constitue a été une aide dans leur travail (voir en annexe). En effet les productions finales des élèves ont tenu compte des différents paramètres et le résultat était de qualité pour la plupart d’entre elles. Productions finales
4 groupes de 4 4 groupes de 3 2 groupes de 2 Au niveau des musiques, beaucoup de montages musicaux en relation avec les thèmes choisis.
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