Ex-Directeur et fondateur du Centre d’Etudes des Techniques, des Connaissances et des Pratiques, cetcopra

« Comment peut-on être socio-anthropologue aujourd’hui ? Autour de Alain Gras »

Docteur ès-Lettres (Sorbonne), DES ès-Sciences (Marseille), M.S.Sc. (Stockholm)

Directeur du Centre d'Etudes des Techniques des Connaissances et des Pratiques (CETCOPRA-Uté de Paris 1 -17, rue de la Sorbonne- 75005-Paris, tel.:1-40462837) jusqu’au 1^er septembre 2010, du Département des Sciences Sociales de 1984 à 1999, et responsable de l'option du Mastère Recherche de Philosophie Anthropologie des Techniques Contemporaines jusqu’en 2009-2010 .
Il a travaillé sur les questions de prospective sociale et technologique en France et à l'étranger, notamment en Suède (Université de Lund 1965-68 et Stockholm1976), en Afrique (Université de Cape-Coast, 1968-69, ISCAE Casablanca 1973-4) et au Brésil (expert OIT auprès du Ministre du Travail, à Brasilia 1981-82).

Lecteur de Civilisation Française à l'Université de Lund, Suède (1965-68) puis Professeur à l'Ecole des Hautes Etudes Commerciales de 1969 à 1973 (et ensuite Professeur associé dans cette même école jusqu'en 1989), et par ailleurs chercheur au CNRS au Centre Européen de Sociologie Historique dirigé par Raymond Aron.

Ses champs de recherche sont constitués par la critique écologique et philosophique du progrès technique et l'étude socio-anthropologique des macro-systèmes techniques (dont le concept a été forgé par Tom P. Hughes, historien, et B. Joerges, sociologie au Wissenschaftszentrum Berlin, WZB), le lien social et le virtuel, le commentaire de la question philosophique de la technique posée par Heidegger et ses disciples dissidents, les rapports homme-machine dans les systèmes informatisés (avec l'Uté de Linköping, Suède). Tout particulièrement l’univers aéronautique fut choisi comme terrain d’observation de la mise en place des nouvelles technologies dans un univers à risques, et le Cetcopra reste un lieu unique en socio-anthropologie pour l’étude de l’aéronautique civile et militaire.

L'approche est clairement socio-anthropologique c'est à dire sur une compréhension des grands systèmes techniques à partir de la manière dont les acteurs donnent du sens à leurs pratiques dans leur vie quotidienne.

Par ailleurs il mène une critique écologique sur l’évolutionnisme et l’historicisme dominant en matière d’anthropologie des techniques

Par ailleurs, membre de divers Comités de Rédaction dont Entropia, Champs de Mars, Socio-Anthropologie, Quaderni,. Il participe aussi en tant que chroniqueur à L’Ecologiste, Entropia et La Décroissance.

Lauréat du Prix Turgot 2004 pour l'ouvrage "Fragilité de la Puissance".

.Langue parlées : Anglais, Portugais, Suèdois, Italien, Espagnol

OUVRAGES
De l'auteur:

- Le choix du feu - Aux origines de la crise climatique. Fayard, 2007.

- Fragilité de la puissance, se libérer de l'emprise technologique. Fayard, 2003 (Lauréat du Prix Turgot 2004)(en cours de traduction italien, roumain

- Les macro-systèmes techniques, PUF, Que Sais-Je, 1997

- Grandeur et Dépendance, Paris, PUF, 1993 en collaboration avec S.Poirot-Delpech (ed.italienne révisée Nella Rete Tecnologica -UTET-Torino -1997, ed.roumaine Grandoare si Depenta, Clusium, Bucarest, 2006)

- Sociologie des ruptures-Les pièges du temps en sciences sociales, Paris, PUF, 1980

- La Suède: pays et populations, Ed.Complexe, Bruxelles, 1981 (avec R.Sotto)

- La futurologie, Seghers, 1976

- Les universitaires suédois: contestation et conformisme dans une élite intellectuelle, Paris, Hachette, 1973

- Sociologie de l'éducation - Textes fondamentaux, Larousse, 1973 (en espagnol Narcea, Madrid, 1976)
En collaboration ou sous la direction:

- avec B.J.Hake et al.)L'éducation a-t-elle un avenir? , Bruxelles JEB/Kozel Verlag Munchen, 1975

- avec S.Poirot-Delpech,(ss.la resp.) Au doigt et à l'oeil - L'imaginaire des techniques de pointe recueil , L'Harmattan, Paris ,1990

- avec C.Moricot, S.Poirot-Delpech, V.Scardigli, Le pilote , le controleur et l'automate, Ed.de l'IRIS, 1991, 2ed.1992

- avec B.Joerges, V.Scardigli (ss la resp.) Sociologie des techniques de la vie quotidienne, recueil L'Harmattan, 1992

- avec C.Moricot (ss la resp.) , Les technologies du quotidien- La complainte du progrès, Ed.Autrement, 1992

- avec C.Moricot, S.Poirot-Delpech, V.Scardigli, Face à l’automate: le pilote, le contrôleur et l’ingénieur, Publications de la Sorbonne, Paris 1994 (édition anglaise: Faced with automation)

- Direction de la sociologie pour l’Encyclopédie des Oeuvres Philosophiques , PUF, 1993 et rédaction de 16 articles.

-(ss.la dir) Sociologie, ethnologie-Auteurs et textes fondamentaux, Publ.de la Sorbonne, 1998

- (ss la dir avec P.Musso) Politique, communications et technologie - Mélanges en l’honneur de Lucien Sfez, PUF, 2006,

Conclusion : thèses plutôt que liste des publications

1. 
   La nature a depuis toujours été « socialisée » par la technique, le fait social technique inclut donc à la fois l’homme et la nature
   
2. 
   Le fait étrange d’un point de vue anthropologique est l’émergence par hasard, je dis bien par hasard, d’un nouveau paradigme celui de la raison instrumentale qui vise à façonner la nature en même temps qu’apparait une nouveau mode d’échange le capitalisme. La rencontre des deux n’était pas une fatalité
   
3. 
   Tout aussi étrange est l’apparition d’une technologie fondé sur la puissance de la machine poussée à l’extrême avant même qu’elle soit pensée, la chaleur, la vapeur , le feu
   
4. 
   Là nous rencontrons l’énigme centrale de l’anthropologie des techniques qui malheureusement est complètement éliminé du champ de réflexion sur le devenir : des quatre éléments qui fondaient toutes les technologies jusque là un seul est gardé, le feu. La rupture de cet équilibre est un point de fuite de la compréhension socio-anthropologique.
   
5. 
   La technoscience qui en est issue ne peut ainsi que boucher l’horizon du devenir. Au lieu de sortir du paradigme tripartite technologie-puissance-feu toute la recherche scientifique s’inscrit dans ce paradigme : le nucléaire, ITER, les nanotechnologies, l’infocom, et les OGM avec les agro carburants, les mines de nouveaux métaux, ont pour objectif de maintenir les ressources énergétiques pour assurer la frénésie de consommation du monde contemporain. Et surtout le réseau mondial, cette toile d’araignée que forment la MEGA-MACHINE des Macro-Systèmes Techniques autour du monde.
   
6. 
   Cette toile mondiale ajoutée à l’urbanisation démente a créé un énorme gouffre énergétique et tous les discours repeints en vert ne changeront rien à cela. Nous sommes sur le plan des villes dans la situation de l’empire romain, des sortes de prolifération cancéreuses qui se renforcent sans rationalité aucune sinon celle que crée le système socio-technique avec sa tendance lourde.
   
7. 
   La collusion est totale entre la technoscience , les multinationales et le néoliberalisme. Il n’y pas de crise, du moins si cela veut dire un moment provisoire, car nous sommes entrés dans le temps de « la longue catastrophe » (J.H.Kunstler). Le seul espoir réside dans le fait que la conscience du mal , comme dans la cure analytique peut provoquer un changement.
   

Et comme toujours à la fin d’un cycle historique les contradictions se font extrêmes : des sortes de controverses de Valladolid reconnaissent aux animaux une culture mais en même temps des usines à viande les parque et les massacre dans des conditions épouvantables. Les éoliennes viennent au secours du nucléaire mais pour ne pas manquer d’électricité on active les centrales à charbon. Et ces éoliennes, comme les voitures électriques, les ampoules LED et tous nos objets manufacturés NTIC utilisent comme ingrédients essentiels des métaux rares ou des « terres rares » qui accroissent de manière démesurée la prédation des lieux encore sauvages de la planète sans oublier le poids de la demande énergétique pour leur transformation.

Mais je me veux optimiste en citant Heidegger qui reprend Hölderlin, « Là où il y a danger croît aussi ce qui sauve » même si, en continuant dans l’esprit du même auteur je dirais que notre futur se trouve dans la main des dieux, mais comme le temps « n’est pas », nous ne sommes guère avancés.. Ce qui n’est pas une bonne fin pour défendre des thèses socio-anthropologiques.

Présentation des conférenciers
(par ordre alphabétique)
ALVAREZ Stéphane

PACTE

Université Pierre Mendès France – Grenoble 2

Doctorant

(Direction Pascale Trompette ; co-direction : Catherine Gucher)

France

stephane.alvarez@upmf-grenoble.fr


RAPPORTEUR-SYNTHÉTISEUR DE LA SÉANCE 3 :

ENÉRGEIA : TECHNIQUE-ÉNERGIE

Présentation de sa thèse de doctorat en cours :
La fragilité : le jeu des représentations

Pour une étude de la fragilité inscrite dans une gérontologie sociale.

Mots-clefs : Vieillesse – vieillissement – fragilité – dépendance – parcours de vie.

Résumé :

Notre travail de thèse se propose de déconstruire la notion de fragilité en gérontologie. Ce terme de fragilité s’est imposé dans le secteur gériatrique et gérontologique, et a permis à ces derniers de s’institutionnaliser. Aujourd’hui notion clé dans le secteur médico-social mais aussi dans les politiques sociales dédiées aux traitements de la vieillesse, nous ferons un tour d’horizon de l’utilisation et des définitions de ce terme dans les sciences humaines et sociales. Il nous faudra alors interroger les personnes âgées sur leur vie et sur le sens qu’elles donnent à cette étape du parcours de vie et sur leur expérience ancienne - car constitutive de leur être-, de la fragilité.

Publications :
« De prises en déprises : la qualité de vie des personnes ». Actes des journées doctorales 2010 du CSPRC-ROMA. A paraitre (2011).
« La fragilité : le jeu des représentations. Pour une étude de la fragilité inscrite dans une gérontologie sociale ». A paraitre (2011) dans ouvrage collectif aux éditions L’Harmattan, collection « la gérontologie en acte ».
« Fragiles ou dépendants ? La catégorisation des politiques vieillesse selon des publics « cibles ». A paraitre (2011).

BAJARD Flora

EMC²-LSG

Université Pierre-Mendès-France (Grenoble 2)

Doctorante

(Direction Florent Gaudez ; co-encadrant Marc Perrenoud – UNIL Suisse)

France

flora.bajard@gmail.com
Du geste technique aux représentations :

la terre comme réceptacle du social chez les céramistes d’art

Mots-clefs : Technique (Teknê) / Geste / Culture de métier / Travail artistique / Temps (Chronos) / Céramique d’art / Politisation/

Résumé :
Le geste est ici entendu au sens maussien, comme technique du corps, et dans un sens plus large renvoyant à des agissements collectifs, comme composante de ce « capital spécifique » sur lequel repose l’exercice du métier (Lallement, 2007). Cette extension du geste technique vers la dimension socialisante qu’il englobe renvoie en effet à la formation de l’être social dans toute son épaisseur. Nous pouvons alors appréhender le geste comme une composante de la culture matérielle, qui s’articule autour des conduites motrices d’une part, et des représentations d’autre part (Warnier, 1999). Comment le temps, les valeurs politiques, ou encore le rapport au travail s’actualisent-t-il dans le geste, y compris technique ? Quels sont les enjeux théoriques et épistémologiques de l’introduction de ceux-ci dans le « faire » ?

Publications :
Bajard F, Doga M., « Faire » et se faire, « concevoir » et se concevoir : usages de la créativité chez les céramistes-auteurs et les architectes, Actes des Journées d’étude Entre Art et Technique, La création comme processus de production et de médiation, Grenoble 2, 9 et 10 septembre 2010. A paraître.
Compte-rendu collectif, Bajard F, Fournié F, Grange D, Viguier E, “La socio-anthropologie, une posture méthodologique en devenir”, Compte-rendu du colloque “Comment peut-on être socio-anthropologue aujourd’hui ? Autour de Pierre Bouvier”, Journal des Anthropologues, 2010, n^o120-121, pp. 497-502.
Bajard F, “Je me demande bien ce que nous pourrions faire de toi...”, Actes du Colloque “Comment peut-on être socio-anthropologue aujourd’hui ? Autour de Pierre Bouvier”. A paraître.
Bajard F., « Le métier de céramiste : des formes singulières de politisation du geste », Actes du colloque L’art, le politique et la création, Frictions et fictions socio-anthropologiques. A paraître

BESSETTE Jean-Michel

LaSA-UFC - Besançon

Université de Franche-Comté

professeur

France

b7jm@hotmail.com
MODÉRATEUR DE LA SÉANCE 1 :

CHRONOS : TECHNIQUE-TEMPS
Et grand manipulateur de la première séance OFF :

Histoire sans parole. Ascenseur pour l’échafaud

Mots-clefs : main à la pâte, biseau, couperet, tête, mort, déchet, justice mon cul
Résumé :


Publications :

-BESSETTE J-M. : Sociologie du Crime ; collection "Le Sociologue", P.U.F, 182 pages, 1982 (épuisé, réédition en cours).

-BESSETTE J-M. : Il était une fois ... la Guillotine; ed. Alternatives, 127 pages, 1982, (épuisé, réédition en cours).

-CASSIERS A. et BESSETTE J-M: Mémoires Ethiopiennes préface de Kofi A. ANNAN, Secrétaire Général de l'ONU; collection Etudes africaines, 602 pages, L'Harmattan, 2001.

-BESSETTE J-M. :"Paroles de bourreau : témoignage de Fernand Meyssonnier, exécuteur des arrêts criminels en Algérie (1948­-1962)"; biographie d'un ancien exécuteur, Editions IMAGO, 2002; 319 pages.

- BESSETTE J-M. JOUVET L. : Les Grandes Affaires criminelles du Doubs ; De Borée, sept.2007.

- JOUVET L. BESSETTE JM : les Grandes Affaires criminelles de Franche-Comté (De Borée, 2010)