Cours8 sur la Culture







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PLAN DU COURS 8- (volume horaire : ~10 h avec l'analyse de différents textes)

COURS8 – sur la Culture

«Quand la nature lui est donnée, pourquoi l'homme cherche-t-il à se cultiver ? »

      1. Introduction.

Pour ce huitième et dernier cours de l'année d'initiation philosophique sera abordé la notion de « culture » ; au-delà même de cette notion et l'état dit de « culture », celle-ci ne le sera pas tant par opposition mais davantage par distinction à la notion de « nature » ; et sans ordre prédéfini, parfois très brièvement seulement, d'autres notions seront abordées, telle que le « langage » et l' « histoire », ou encore l'« art », le « travail », et la « technique » ou la « religion ». Sans prétention aucune de vouloir résumer quoique ce soit, il sera surtout question de la « culture » en tant que produit de l'humanité et des civilisations successives ; culture qui, nous le verrons tout au long de l'histoire, transforme la nature au travers des institutions humaines (de la famille à l’État), de l'art et des techniques, du travail et de la religion.

II. Définitions.

Charité bien ordonné, comme nous l'avons appris à l'occasion de nos différents exercices (dissertation, explication de texte et autres questions), il nous faut toujours savoir de quoi l'on parle, partir du connu et donc commencer ce cours et cette réflexion en définissant les différentes notions inhérentes à la « culture » ; seront alors successivement définis les notions de « langage » et d' « histoire », ou encore l'« art », le « travail », et la « technique » et enfin, la « religion ».

III. Illustration.

Pour nous guider dans notre réflexion sur la «culture» et toujours, sans réel caractère exhaustif, seront abordés de façon linéaire des textes majeurs de penseurs ainsi qu'un long métrage.

  1. Hannah Arendt (1906-1975) in «La crise de la culture»

  2. Spinoza (1632-1677) in «Traité théologico-politique»

  3. Kant 1 (1724-1804) in «Traité de pédagogie»

  4. Kant 2 (1724-1804) in «Traité de pédagogie»

  5. Pascal (1623-1662) in «Préface du traité du vide».

  6. Maurice Merleau-Ponty (1908-1961) in «Phénoménologie de la perception ».

  7. Le film «L'enfant sauvage» (1970) de François Truffaut.



  1. Conclusion/ouverture.

En guise de conclusion de ce cours sur la «Culture», une définition pourra alors être donnée, reprenant les mots de la philosophe Françoise Armengaud, « Tant il est vrai que l'homme, en distinguant nature et culture, est en quête de son identité spécifique – dont les cultures démultiplient l'image – et de sa survie, aussi bien dans la diversité des cultures et face à l'autre homme, que finalement non point, comme on disait autrefois, « face à la nature », mais bien face à lui-même, face à une nature qui lui rend « mesure pour mesure ».

Note : conclusion1 Voir article de Françoise ARMENGAUD, « CULTURE - - Nature et culture », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 27 février 2014. URL : https://www-universalis--edu-com.nomade.univ-tlse2.fr/encyclopedie/culture-nature-et-culture/

. COURS8 – sur La Culture

I. Introduction.

La «Culture», une notion que l'on oppose à une autre, la « nature ».

Nous le savons, en matière de philosophie, il s'agit moins d'acquérir une somme de connaissances que d'apprendre à réfléchir sur celles-ci, que d'effectuer en somme un retour sur-soi, comme le dit Michel Foucault1  : sur le savoir et sur la science proprement dit mais, au delà, sur le savoir commun à tous, c'est-à-dire sur son expérience personnelle et singulière ; et à commencer par l'expérience de soi-même, de sa subjectivité mais aussi de l'altérité et des choses du monde. Mais attention cette expérience se veut « gratuite », autrement dit sans volonté utilitaire sinon celle qui peut rapprocher du « connais-toi, toi-même » cher à Platon et à Socrate, et inscrite sur le temple d’Apollon à Delphes (en grec gnôthi seauton, nous l'avons déjà vu) .

« Étant donné que la culture s'acquiert par apprentissage, les gens ne naissent pas Américains, Chinois ou Hottentots, paysans, soldats ou aristocrates, savants, musiciens ou artistes, saints, chenapans ou moyennement vertueux : ils apprennent à l'être. » Theodosius Dobjansky, généticien et biologiste ukrainien, travaux sur l'origine des espèces en 1966.

Pour la philosophe Françoise ARMENGAUD la culture «est acquise, mais d'abord par imprégnation et identification avant de l'être par apprentissage explicite ; elle est transmise généalogiquement et non héréditairement. » La « culture » donc, comme acquise, tombant déjà en opposition avec une autre notion, la « nature » qui, elle, ressort davantage de l'inné comme le laisse entendre l'étymologie latine du mot nascor, natus, naître ou nation.

Un premier questionnement pourrait donc être celui de s'interroger sur cette transformation de la nature à commencer par une « nature humaine » bien sûr, mais peut être et surtout sur cette opposition incessante entre les hommes, sur ce dualisme « nature-culture » cher à Descartes in « Discours de la méthode » et pour qui, grâce à la « connaissance utile et pratique et des divers métiers des artisans », l'homme doit être maître et possesseur de la nature, bref.

Par exemple, au rapport de notre conception en France, aujourd'hui, lorsque en nous déplaçant l'on contemple cette « nature maîtrisée» par la main de l'homme, qui ne s'est jamais posé la question en regardant le paysage de savoir si tout ce qui se présente à la vue n'est pas entièrement artificiel, totalement créé par cette technique et ou cet art humains ? Peut-on parler alors de « paysage culturel » ?

Ou bien encore, et d'un point de vue disons plus anthropologique, ou plus anciennement comme le voulait croire Rousseau lui-même, la culture ne dénature-t-elle pas l'homme ? Change-t-elle sa nature comme elle peut le faire pour le paysage ? Ce même homme qu'il disait hypothétiquement «naturellement bon», dans un lointain imaginé, serait alors corrompu par la civilisation, avec tout ce que cela peut impliquer, et que donc « la société déprave et pervertit ».

D'ailleurs, peut-on dire même d'une culture qu'elle serait meilleure, voire supérieure à une autre ?

Ou même d'un homme qu'il serait barbare, et d'un enfant sauvage, dès lors qu'il n'auraient encore reçu aucune culture, aucune instruction, aucune éducation ?

Toutes ces questions et bien d'autres pourront alors être posées et nous chercherons, ensemble, à tenter d'en définir les contours afin de fouler au pied tout jugement par trop hâtif, de faire tomber tout préjugé et autres présupposés réducteurs dans une pensée qui cherche à s'ouvrir au monde et à la culture ! Nous verrons avec l'anthropologue Philippe Descola si ce dualisme et cette opposition si elle n'est pas elle-même d'ordre structurelle, voire culturelle. Autant de problèmes qu'il nous faudra par conséquent déconstruire et ce à l'aide de textes choisis.

Note : retour sur-soi 1 chez Michel Foucault in « L'herméneutique du sujet ».« (…)lorsqu'il définit la « philosophie » et ce qu'est la « spiritualité » (et donc la vie, les manifestations, la qualité de ce qui est de l'ordre de l'esprit), et lorsqu'il dit qu' « il ne peut y avoir de vérité sans une conversion ou une transformation du sujet ». Et plus avant (p.16) « la recherche, la pratique, l'expérience par lesquelles le sujet opère sur lui-même les transformations nécessaires pour avoir accès à la vérité », qu'il faut alors un « arrachement », ce qu'exprime en grec l'erôs, et un « travail de soi sur soi », l'askèsis en grec.

II. Définitions : parce que l'on ne peut problématiser sans définir préalablement les termes essentiels... la notion de « culture » tout d'abord sera prédéfinie, et avant toutes celles qui sont en lien avec elle ; une définition sera ainsi élaborée, provisoirement s'entend puisque, comme nous l'avons dit, cette notion ne pourra être réellement déterminée qu'après avoir sinon toutes les données du problème en main, à tout le moins le plus grand nombre des éléments nécessaires, non pour en juger, mais afin d'être en mesure de se poser les bonnes questions. Puisque le philosophe, nous le savons, n'est pas un juge.

A. La Culture.

Pour Claude Lévi-Strauss, dans la lignée de la pensée rousseauiste et dans cette rupture « nature-culture », c'est « En projetant, si l'on peut dire, les sœurs et les filles en dehors du groupe consanguin, et en leur assignant des époux provenant eux-mêmes d'autres groupes, elle [la prohibition de l'inceste] noue entre ces groupes naturels des relations d'alliance, les premiers qu'on puisse qualifier de sociaux. La prohibition de l'inceste fonde ainsi la société humaine, et, en un sens, elle est la société. » C'est le système de l'alliance et de la réciprocité, inscrit dans le groupe biologique naturel de la procréation et le brisant en quelque sorte, qui constitue la culture et qui marque le lieu de transition de la nature (procréation) à la culture (parenté). (…) Et aussi bien des lois coutumières que des modalités d'échange économique, des outillages, des techniques, des modes de production et de consommation. »

Ainsi il est clair, pour notre philosophe, Françoise ARMENGAUD, que pour cet illustre anthropologue « La culture est donc fondée sur l'échange réglé et mutuel : des femmes, des mots, des biens. La culture se manifeste et s'épanouit selon des modalités multiples. Elle est, d'une certaine manière, la totalité de la société et de ses institutions : logique, langage, droit, art, religion ; manières de table et de lit ; vêtements, parures, techniques corporelles, formes de politesse. Une culture est un système de parenté, qui fournit à l'individu généalogie et identité. Et aussi bien des lois coutumières que des modalités d'échange économique, des outillages, des techniques, des modes de production et de consommation. »

Selon Rousseau maintenant, « On façonne les plantes par la culture, les hommes par l'éducation. » (cf. «Émile »). Par suite, la culture (en tant que substantif, nom) pourrait alors se définir comme, au sens propre tout d'abord, le travail de la terre afin de produire ce qui est nécessaire à l'homme pour sa préservation (végétaux et animaux). Ainsi tout ce qui ne produirait pas, serait de fait inculte (incultivable). Par analogie, on peut alors considérer se qui se cultive (verbe cultiver cette fois) et toujours par le biais ou le rapport qu'il entretient avec la culture, le travail auquel l'homme se livre en d'autres domaines « culturels ». C'est-à-dire, des domaines dit de développement des fonctions tels que l'art, ou les sciences et autres techniques. Parlant de culture, il pourra s'agir donc de l'acquisition résultant du travail consacré à l'étude des sciences et des arts, comme se sera le cas pour les penseurs des Lumières.

Mais attention il nous faut toutefois ne pas en tirer des conclusions par trop hâtives, comme celles qui consisteraient à prendre, par exemple, pour acquis que la culture serait mesurable à l'érudition. Non, en effet, elle ne peut être réductible à quelque savoir que l'on pourrait quantifier à l'envi, à la somme des connaissances acquises par conséquent et, même si celle-ci peut revêtir quelque importance, seule son utilité, et surtout sa qualité doit être ici considérée comme réellement nécessaire. Un homme ne se reconnaît pas par la somme de ses connaissances, mais bien plutôt par l'usage qu'il en fait ; et le savoir s'estompe alors pour faire apparaître la personnalité intellectuelle et morale qu'a formée le long travail d'acquisition de ce savoir !

La culture, on le voit bien, peut alors servir à définir l'homme qui, par l'acte culturel même, passe d'un « état de nature », même hypothétique, à un « état de civilisation ». Cette « réalisation », pourrait-on alors dire, semble être le résultat de cette culture qui caractérise, non seulement un homme, mais également toute une communauté humaine, tout un groupe, tout un peuple, toute une civilisation comme nous l'avons abordé brièvement avec Claude Levi-Strauss. Les premières questions se font jour, et peuvent alors être posées : Au delà de cette question qui est de savoir si l'homme, animal raisonnable, se cultive pour échapper à sa nature, et si il s'humanise en lui échappant  ? ou encore, de s'interroger si il cesse d'être un animal en se cultivant ? Mais au travers ce questionnement :

L'homme perd-il son statut naturel hypothétique, pourrait-on dire en acquérant la culture ? En d'autres termes, en accédant à la culture, l'homme en devenant civilisé est-il dénaturé ? Par ailleurs, peut-on dire d'une culture donnée qu'elle peut être supérieure à une autre ? Ce sont autant de questions que nous pourrons nous poser...



B. Le langage

Objet de la linguistique, c'est-à-dire « la science qui a pour objet l'étude du langage, des langues envisagées comme systèmes sous leurs aspects phonologiques, syntaxiques, lexicaux et sémantiques », le langage est communément admis comme un système de signes associant des mots selon des règles définies bien précises.

Proprement, c'est la fonction d'expression verbale de la pensée dont les signes, les mots ont avant tout une utilité de communication et d'échanges découlant de cette pensée préalable. Le langage organisé généralement autours de paroles descriptives et discursives, logos en grec signifiant discours, vient en complément de l'action chez l'homme. Le langage et surtout la parole semblent donc bien être la principale caractéristique distinguant les êtres humains des autres animaux, la seconde souvent opposée aux différents systèmes de communication animale.

On dit aussi que langage est une manifestation intérieure en le différenciant de la parole qui, elle, est extérieure. Ainsi, « le langage intérieur n'est pas nécessaire à la parole » dit Henri Delacroix, philosophe et élève de Bergson, in « Le langage et la pensée ».

Ce qui peut nous aider à comprendre, dans une certaine mesure, le « langage du corps » dans l'art de la danse et des disciplines sportives en général par exemple, ou bien celui des signes ou aucune parole n'est prononcée, ou encore le « langage de la raison » et le « langage des rêves », etc. Ainsi il ne faudra pas confondre « l'origine du langage » avec celle des langues, comme le français ou l'anglais.

Nous pourrions alors nous interroger ainsi : Quand la parole est le signe de la pensée...

Si dans « La Politique », Aristote nous dit que « L'homme est par nature un animal politique » :
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