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Que serait l'humanité si elle était privée de tout langage, de toute parole ? Est-ce le langage qui rend la pensée possible ou bien, à l'inverse, le langage n'est-il qu'un outil pour communiquer les pensées humaines ? C. Le travail et la technique Le travail nous rappelait le généticien et philosophe disparu en 2013, Albert Jacquard, vient du mot latin tripalium, « travail » et aussi d'un latin vulgaire tripaliare « torturer », de « se donner de la peine » à « exercer une activité utile, en particulier un métier ». Le travail prend donc ses sources étymologiques dans souffrance et s'oppose également aux jeux. Il faudra attendre la révolution industrielle pour que le travail gagne ses lettres de noblesse s'il en est car, ainsi il apportera des satisfactions dans la condition humaine quant à l'amélioration et à l'apport des besoins vitaux, et permettra l'augmentation des richesses et du confort dans l'essor des nations occidentales principalement, la socialisation et la réalisation de-soi. Aidé par le développement de la technique et l'industrialisation, et par le passage de l'outil des mains de l'ouvrier à la machine, comme prolongation du corps, le travail tend vers l'amélioration et surtout vers la diminution de la pénibilité en général. Mais, au delà de la « division du travail », du fait des exigences de la productibilité et surtout de la rentabilité toujours plus importantes, le travail va connaître une crise stoppant alors cet élan, et va avoir pour conséquence l'aliénation de l'homme. Platon, et bien des philosophes préférant la méditation, après-lui n'auront alors de cesse de critiquer l'ambivalence de la technique. Celui-ci allant même, par la métaphore, dans le « Protagoras » jusqu'à comparer celle-ci au mythe prométhéen. Les hommes, oubliés lors de la distribution des biens qui permettent aux animaux de survivre, ne devant finalement leur survie qu'au vol du feu (symbole de la technique) sont alors punis à souffrir éternellement ; tel Prométhée qui, attaché à son rocher, subira chaque jour de se faire dévorer le foi, pour avoir dérobé le « savoir divin ». C'est bien donc ici par la technique et son travail que l'homme possède ainsi de quoi survivre pour Platon, et pour dominer les autres créatures, mais ceux-ci sont usurpés puisque le feu a été volé. Il manque alors à l'homme son sens politique et la sagesse du philosophe sans lesquels il ne peut faire bon usage de l'un comme de l'autre. D. l'histoire et la religion 1. L'histoire : L'histoire, dans la langue française recouvre deux significations distinctes, le devenir historique dans son progrès, son évolution, et du grec historia qui exprime l' »enquête », et donc la connaissance que l'homme et l'historien cherche à constituer, à produire comme nous l'avons vu avec la notion de culture. L'histoire est donc d'abord la science du passé, avec comme « constituant » les actions humaines, les faits sociaux, les événements, les récits et, ensuite, celui qui les a « constitués », et donc l'historien en l'occurrence qui recherche, répertorie et classe pour raconter une histoire (tel Voltaire ou Michelet), bref. Se pose alors la question de savoir si l'histoire est ou se veut être objective, ou plutôt est-elle simplement l'objet de volontés plus ou moins subjectives ? En d'autres termes, l'histoire des historiens veut-elle rendre compte d'un point de vue scientifique et réaliste, ou se contente-t-elle de rapporter des faits et qu'importe au juste si ceux-ci sont exactes pour autant qu'ils éduquent ou distraient. L'histoire est-elle morale et éducative ou simplement esthétique et distrayante ? En définitif, l'histoire est avant tout mémoire, et en ce cas, elle ne peut déroger à l'objectivité de faits et d'événements réels, dont l'historien ne peut ni ne doit se dispenser d'un tout aussi réel et véritable engagement. Par ailleurs, la règle du « bon historien » comme l'écrivait l'écrivain Fénelon, selon laquelle il n'est d'aucun lieu ni d'aucun temps, n'a aucun sens puisque la condition sine qua non d'une enquête historique est que celui-ci doit au contraire faire partie intégrante de l'époque et de l'histoire concernée, condition sans laquelle il ne peut y avoir aucune objectivité. L'objectivité en effet comme résultante de l'absence de toute interprétation, puisque les faits se doivent d'être épurés, dans leur plus exacte chronologie. Mais comme le dit Kant, comment connaître la chose en-soi, quand nous ne pouvons finalement percevoir que leur phénomène ? En effet, en se concentrant sur les événements seuls, comment être sûr alors que ce qui est établi n'est pas qu'une partie infime de la réalité, la partie finalement apparente de l'iceberg ? Autrement dit, comment savoir ce que l'homme a réellement vécu, quand seul est rapporté le récit de quelques faits sporadiques ou limités dans un temps donné ? Dans son travail d'enquête et de mis en ordre des traces, des témoignages historiques, l'historien enfin est-il exempt de tout reproche tant qu'à une tendance naturelle de vouloir juger les faits ? N'est-il pas lui-même juge et parti en somme, et quand il a comme travail et devoir la charge de répertorier des faits, dont il est lui-même le témoin privilégié, qu'il subit alors les convictions d'une culture et d'un temps dont il est lui-même acteur et agent ? Comme le dit Hegel in « La raison dans l'histoire », « rien de grand ne se fait dans le monde sans passion ». Avec Descartes e Spinoza maintenant, et le rationalisme classique, la foi n'est pas récusée, par contre l'autonomie de la raison est affirmée. Quand la foi concerne le salut de l'âme, la recherche de la vérité est l'affaire de de la seule raison. 2. La religion : Du latin religio qui signifie « scrupule - hésitation » et par suite de deux autres antonymes religare « relier » et religere qui signifie « rassembler - recueillir », font qu'il est difficile de déterminer précisément la signification exacte. En tout cas, il ressort de celle-ci une définition selon laquelle la religion serait à la fois la piété qui « relie les hommes au divin » et la pratique rituelle institutionnalisée, bien que celle-ci soit erronée du point de vue étymologique. Pour faire court, nous pourrons dire que c'est donc l'ensemble des croyances et des rites comprenant un aspect subjectif (le sentiment religieux ou la foi) et un aspect objectif (cérémonies, institutions, éventuellement une Église). Par suite, le dictionnaire du CNRTL donne la définition suivante : « Rapport de l'homme à l'ordre du divin ou d'une réalité supérieure, tendant à se concrétiser sous la forme de systèmes de dogmes ou de croyances, de pratiques rituelles et morales (…) Ensemble des croyances relatives à un ordre surnaturel ou supra-naturel, des règles de vie, éventuellement des pratiques rituelles, propre à une communauté ainsi déterminée et constituant une institution sociale plus ou moins fortement organisée. (…) Vertu par laquelle l'homme rend à Dieu le culte et l'hommage qui lui sont dus dans un esprit de soumission et de révérence profonde. » Celui de Paul Robert en donne une autre assez similaire : c'est la « Reconnaissance par l'homme d'un pouvoir supérieur de qui dépend sa destinée et à qui obéissance et respect sont dus ; attitude intellectuelle et morale qui résulte de cette croyance, en conformité avec un modèle social et qui peut constituer une règle de vie (...). Ensemble d'actes rituels liés à la conception d'un domaine sacré distinct du profane, et destiné à mettre l'âme humaine en contact avec Dieu. » E. L'art Est-il besoin de rappeler la traditionnelle méfiance des philosophes envers l'art et les artistes ? Et Platon, comme tous les jeunes nobles grecs, ayant reçu lui-même une éducation accordant une place éminente aux poètes, ne nous fera pas mentir lorsqu'il condamnait les « beaux arts » et la poésie. Socrate parle d'« amitié respectueuse » pour Homère mais bannit le poète dans « La République » (398a) et répudie à la fois la peinture muette et les discours écrits dans le « Phèdre » (275d). Si les « beaux arts » n'existent pas pour Platon, il est très souvent question d'art et de tecknê, en grec. Dans le « Gorgias », nous l'avons vu, il est question de savoir si la rhétorique est un art. Un texte capital, « La République » (X, 595a), permet de définir la place qu'occupent les arts pour ensuite, plus tard, laisser la place qui sera réservée à la production de la beauté. C'est la mimêsis, qui signifie l'« imitation », qui est alors privilégiée lorsqu'elle définie alors la poésie, dans une conception grecque de l'être et de la vérité . Platon rapproche donc peintre, poète et sophiste du trompe l'oeil et du « double » ce qui, on le comprend alors aisément, n'est pas très élogieux pour l'art en général, puisqu'il sont tous trois des illusionnistes aux yeux du philosophe. Il existe bien chez Platon un art du beau, mais il est tout entier dans la dialectique, l'art suprême dans le « Philèbe », non un des beaux-arts au sens moderne (savoir produire de belles choses qui donne du plaisir). Platon cherche à purifier le plaisir en le remplaçant par la saisie intellectuelle des essences. L'art du latin ars ou du grec tecknê désigne donc aussi bien la technique, le savoir-faire, que la création artistique et la recherche du beau. S'ajoutant donc à la nature ou se substituant à elle, comme nous venons de le voir avec la critique platonicienne, au début désigna souvent un sens péjoratif d'artifice. En tant que pratique, l'art est le fait de l'artisan, parce qu'il maîtrise son art, ou de l'artiste de qui le talent, voire le génie participe de la création de l’œuvre artistique en créant la beauté. Voyant en la tecknê la manifestation de la liberté de l'homme, Aristote, lui, parle lui du «hasard qui aime l'art, l'art aime le hasard ». Maintenant, il en va différemment, car de l'art de l'artisan à celui de l'artiste, deux sens s'opposent aujourd'hui. Quand l'un est utilitaire et celui du premier, l'autre quand il s'agit du second est d'une satisfaction supérieure de l'esprit et du goût. Le premier de l'artisan, par exemple le menuisier ou le charpentier qui ajuste en vu de l'aménagement. Le second de l'artiste, au delà de l'utilité, lui, a pour but de produire des choses belles et provoquent donc la satisfaction désintéressée. Mais voilà qu'aujourd'hui, quand l'art contemporain se prend à détester le bon goût, du beau, justement, est-il toujours question ? Quand l'utilité qui était jusqu'alors sinon exclus à tout le moins secondaire de la production artistique, est-ce toujours le cas lorsque des « croûtes » et autres prétendues « œuvres d'art » se vendent à prix d'or ? Peut-on encore parler d'art quand seuls quelques yeux isolés prétendument experts sont les nouveaux marchands d'art ? Peut-on encore, dans cet art dit moderne, parler de culture ? III. Illustration. Pour nous guider dans notre réflexion sur la «culture», toujours sans réel caractère exhaustif, seront abordés sans ordre prédéfini des textes majeurs de penseurs, ainsi qu'un long métrage. 1.Hannah Arendt (1906-1975) in «La crise de la culture» 2.Spinoza (1632-1677) in «Traité théologico-politique» 3.Kant 1 (1724-1804) in «Traité de pédagogie» 4.Kant 2 (1724-1804) in «Traité de pédagogie» 5.Pascal (1623-1662) in «Préface du traité du vide». 6.Maurice Merleau-Ponty (1908-1961) in «Phénoménologie de la perception ». 7.Le film «L'enfant sauvage» (1970) de François Truffaut.
« la culture, mot et concept, est d’origine romaine. Le mot « culture » dérive de colere-cultiver, demeurer, prendre soin, entretenir, préserver- et renvoie primitivement au commerce de l’homme avec la nature, au sens de culture et d’entretien de la nature en vue de la rendre propre à l’habitation humaine. En tant que tel, il indique une attitude de tendre souci, et se tient, en contraste marqué, avec tous les efforts pour soumettre la nature à la domination de l’homme. C’est pourquoi il (le mot) ne s’applique pas seulement à l’agriculture mais peut aussi désigner le «culte» des dieux, le soin donné à ce qui leur appartient en propre». Problématique possible : à définir
« La société n’est pas seulement utile aux hommes pour la sécurité de la vie ; elle a pour eux beaucoup d’autres avantages, elle leur est nécessaire à beaucoup d’autres titres. Car si les hommes ne se prêtaient mutuellement secours, l’art et le temps leur manqueraient à la fois pour sustenter et conserver leur existence. Tous, en effet, ne sont pas également propres à toutes choses, et aucun homme n’est capable de suffire à tous les besoins auxquels un seul homme est asservi. La force et le temps manqueraient donc, je le répète, à chaque individu, s’il était seul pour labourer la terre, pour semer le blé, le moissonner, le moudre, le cuire, pour tisser son vêtement, fabriquer sa chaussure, sans parler d’une foule d’arts et de sciences essentiellement nécessaires à la perfection et au bonheur de la nature humaine. Aussi voyons-nous les hommes qui vivent dans la barbarie traîner une existence misérable et presque brutale ; et encore, le peu de ressources dont ils disposent, si grossières qu’elles soient, ils ne les auraient pas s’ils ne se prêtaient pas mutuellement le secours de leur industrie. Problématique possible : à définir : 3. Kant in «Traité de pédagogie» : « L’homme est le seul animal qui soit voué au travail. (…) Il lui faut d’abord beaucoup de préparation pour venir à jouir de ce qui est nécessaire à sa conservation. La question de savoir si le ciel ne se serait pas montré beaucoup plus bienveillant à notre égard, en nous offrant toutes choses déjà préparées, de telle sorte que nous n’aurions pas besoin de travailler, cette question doit certainement être résolue négativement. Car il faut à l’homme des occupations, même de celles qui supposent une certaine contrainte. Il est tout aussi faux de s’imaginer que si « Adam et Ève » étaient restés dans le paradis, ils n’eussent fait autre chose que demeurer assis ensemble, chanter des chants pastoraux et contempler la beauté de la nature. L’oisiveté eut fait leur tourment tout aussi bien que celui des autres hommes. Il faut que l’homme soit occupé de telle sorte que, tout rempli du but qu’il a devant les yeux, il ne se sente pas lui-même et le meilleur repos pour lui est celui qui suit le travail. » Problématique possible : à définir
« L’homme est la seule créature qui soit susceptible d’éducation. (…) La discipline nous fait passer de l’état d’animal à celui d’homme. Un animal est par son instinct même tout ce qu’il peut être ; une raison étrangère a pris d’avance pour lui tous les soins indispensables. Mais l’homme a besoin de sa propre raison. Il n’a pas d’instinct, et il faut qu’il se fasse à lui-même son plan de conduite. Mais, comme il n’en est pas immédiatement capable, et qu’il arrive dans le monde à l’état sauvage, il a besoin du secours des autres. L’espèce humaine est obligée de tirer peu à peu d’elle-même par ses propres efforts toutes les qualités naturelles qui appartiennent à l’humanité. Une génération fait l’éducation de l’autre. On en peut chercher le premier commencement dans un état sauvage ou dans un état parfait de civilisation ; mais, dans ce second cas, il faut encore admettre que l’homme est retombé ensuite à l’état sauvage et dans la barbarie. La discipline empêche l’homme de se laisser détourner de sa destination, de l’humanité, par ses penchants brutaux. Il faut, par exemple, qu’elle le modère, afin qu’il ne se jette pas dans le danger comme un farouche ou un étourdi. Mais la discipline est purement négative, car elle se borne à dépouiller l’homme de sa sauvagerie ; l’instruction au contraire est la partie positive de l’éducation. » |
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