L’ENFANT
1885
Maurice Albert Loutreuil est né le 16 mars, 6 rue des Appentifs, à Montmirail (Sarthe) où son père était principal clerc de notaire.
13 avril : Sa mère Angéline Maria Chedhomme, meurt à l’âge de vingt cinq ans.
Mis en nourrice, jusqu’en 1888, au hameau de la Hutte, près de Fresnay-sur-Sarthe, l’enfant est ensuite confié à ses grands parents Loutreuil dits Fleury à Chérancé, berceau des familles paternelle et maternelle.
1889
Repris par son père devenu notaire à Saint-Pierre-des-Nids, il est alors envoyé à l'école communale avec son frère Arsène, de trois ans son aîné.
Une profonde affection liait Maurice à Arsène, comme en témoignent les nombreuses lettres adressées par le peintre à son frère. Leur conservation nous permet de connaître une large part de sa vie ; – on est ensemble plus frères que beaucoup d’autres, lui écrivait-il d’ailleurs un jour. 1891
D’une grave pneumonie, Loutreuil conservera une fragilité pulmonaire, avec la crainte de devenir poitrinaire, comme l’avait été sa mère.
1895
L’enfant entre en 7ème, puis poursuit ses études secondaires au lycée Montesquieu, après que son père, devenu agent d’affaires, s’est installé 39 boulevard du Général-de-Négrier, au Mans, où il épouse en secondes noces, le 8 janvier 1898, Virginie Emilienne Rocheteau, âgée de 32 ans.
L'ADOLESCENT
A partir de l’âge de quatorze ans surtout, Maurice ressent comme une véritable torture la vie retirée et monotone que son père lui impose, ainsi qu'à son frère, en même temps qu’il souffre des effets de sa trop grande timidité et de ce qu’il considère comme son peu d’avenance physique.
Obstinément rebelle à l'enseignement de son professeur de dessin, il ressent d’autre part, dès cette époque, les premières atteintes de sa passion pour l'Art.
Au sortir du lycée, et en raison, écrira-t-il, des doutes que faisait peser sur lui son état de santé, il n’acquiesce pas pour autant à la proposition paternelle de faire des sacrifices afin de lui permettre de poursuivre ses goûts .
1900
Il échoue à quinze ans au baccalauréat moderne auquel il s'est présenté avec dispense d'âge. On ignore pourquoi Maurice renonce ensuite à poursuivre ses études.
LE CLERC DE NOTAIRE
1901 -1904
Jusqu'en novembre 1904, Loutreuil travaille comme clerc, à l’étude de son père, établi notaire à Noyen-sur-Sarthe en avril 1901, et qui meurt à 46 ans, le 9 mai 1904, 32 rue Ballon, au Mans.
1905 - 1909
Revenu habiter 9, rue Gastelier, au Mans, avec son frère et sa belle-mère, il est réformé, - pour tuberculose généralisée, selon lui -, par le Conseil de Révision de la classe 1905.
On le retrouve, jusqu’au 14 août 1909, à l’Etude de Maître Blanchard, Notaire au Mans, où il exerce la fonction de 1er clerc pendant 2 ans.
Mais le désir de Maurice de se ménager le temps et les ressources nécessaires à son indépendance pour s’occuper réellement de ce qui devait former par la suite ses aspirations les plus pressantes se confirme.
Un peu de travail supplémentaire lui permet d’acheter sa première boîte à peindre.
Inscrit de novembre 1906 à octobre 1909 à l'école de peinture et de dessin de la place Saint Pierre au Mans, il en fréquente les cours du soir.
Loutreuil y côtoie notamment Théodore Boulard et Ernest Hiron, qui feront carrière, l’un en tant que peintre, l’autre en tant que sculpteur, ainsi que Maxime Echivard - le fils du maître verrier - qui tombera au combat en 1914.
Avec eux, il reçoit plusieurs prix, bien que vite en révolte contre les préceptes très classiques de leur maître Jules-Alfred Hervé Mathé.
Il se lie d’amitié avec Henri Gizard, son aîné de 6 ans, qui poursuit en autodidacte sa carrière de peintre, et dont il restera très proche toute sa vie, comme en témoignent les lettres qu’il lui a adressées.
Tous deux prendront volontiers pour thèmes de leurs aquarelles les marchés sarthois avec leurs paysannes en robe noire, coiffe blanche et tablier froncé.
Un autoportrait daté de 1906, quelques études au crayon de 1907-1908 retrouvées, au côté de celles de Boulard, dans les archives de l’école Albert Maignan, et les caricatures auxquelles il s'exerce sous le pseudonyme de Maresco (parmi lesquelles celles du Docteur Dieu, de Maître Blanchard, d’André Bouton, et de l’aviateur Wilbur Wright, aux essais duquel Maurice a raconté avoir assisté près du Mans en 1908…) sont les plus anciens témoignages connus de ses débuts de peintre.
André Bouton, son collègue, a rapporté, au sujet de cette même période, avoir parfois surpris Maurice, au cours des rendez-vous, menant de pair notariat et dessin, en exécutant, au fond de son chapeau, les croquis que lui inspirait la dictée des testaments qu’il était chargé de contribuer à aller recueillir, en tant que témoin...
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