Vous trouverez ci-joint l’ensemble des sujets 2001-2007 proposés au concours.
On peut observer que :
les époques sont normalement variées : Valéry, Balzac, Retz, Goncourt, Segalen, Marivaux, Rimbaud
il s’agit de 6 textes de prose et d'1 texte de poésie : il ne serait guère étonnant qu’un texte de théâtre finisse par sortir…
les questions de lexique sont sans surprise, avec une insistance sur les formes en -ment :
roidement, improvisé
abécédaire, œuvre d'art
foi, uniquement
câlinerie, abandonnements
évidemment, troublant
novice, distraction
Les questions de syntaxe sont également sans surprise :
Le verbe : Emplois des temps verbaux
Deux fonction : Fonction sujet et Fonction CO (il s’agit donc non simplement de l’étude/classement des sujets/CO, mais de celle de la fonction sujet/CO, cad de la pertinence du concept dans le texte en question,)
Un morphème : Etude du morphème de (étude de morphème pour étude de morphème, on est davantage habitué à analyser les que, les qui ou les si qu’une préposition, mais à cela près que le relevé n’aura rien d’exsangue, cela n’ pose guère de pb, dès lors qu’on songe à l’opposition de/à)
Une partie du discours : L’adjectif qualificatif (« l’adjectif » suppose la prise en compte des relationnels et éventuellement des morphèmes grammaticaux)
Un universaux : L’interrogation dans l’ensemble du texte
les passages soulignés constituent un corpus intéressant, dont il ressort qu’il s’agit presque toujours (2005 excepté) de la même question, celle de la mise en valeur et du clivage, cad la mise en relation entre le concept syntaxique de phrase et l’intention sémantique de l’énoncé (avec l’interférence fréquente des variations de modalité) :
Comment ne fût il pas tombé dans l'eau ?
C'est la civilisation en boutique, la société en cornet, la nécessité armée de pied en cap
Je n'ai jamais vu qu'elle en qui la vivacité suppléât le jugement
Mais où les mouvements de Chérie montraient une qualité, une beauté de lignes originales, c'était dans l'étreinte
Je me sens devenir un objet de mystère
Voilà qui est admirable
Vous trouverez ensuite 2 aides mémoire :
une liste indicative des questions de syntaxe à maîtriser
un rappel classé des principales « figures de rhétorique »
Vous trouverez enfin 15 sujets que vous pourrez faire en totalité ou en partie à titre d’exercice
Session 2001 ENFANCE AUX CYGNES
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| J'étais un enfant qui marche à peine. Ma bonne tous les jours me menait dans un jardin public, montueux, compliqué de rocailles : il y avait un bassin dominé par un farouche Neptune de fonte, peint en blanc, orné de sa fourche à triple dent.
Des cygnes vivaient sur ce bassin. Un jour, ma bonne, m'ayant mis à terre sur le bord, je m'amusais à jeter des graviers dans l'eau sombre, avec toute la maladresse d'un bébé chargé d'un manteau et de collerettes roidement empesées qui l'engoncent. La bonne s'éloigna quelque peu dans les feuillages où l'attendait un sous officier plein d'amour.
L'enfant avait une grosse tête et des membres faibles. Comment ne fût il pas tombé dans l'eau ?
Le voici parmi les cygnes, flottant par le soutien des robes empesées qui formaient poches d'air.
La bonne et le soldat, tendrement disparus, ignoraient le grand péril de mon petit destin. Et les cygnes, sans doute, s'étonnaient de ce cygne inconnu parmi eux, leur pareil par la blancheur; mais cygne improvisé qui commence à sombrer, car le manteau s'imbibe, et les collets et les robes. L’enfant déjà a perdu connaissance.
Pourquoi quelqu'un l'aperçut il?
Le plus fort était fait…
Cet homme brusquement entre dans l'eau, divise, épouvante les cygnes, et rapporte à la vie le pâle MOI évanoui.
Il l’emporte chez lui, lui fait boire une gorgée de rhum.
Mon grand-père voulait tuer la bonne.
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Paul VALERY, Mélange.
1. Lexicologie (2 points).
Étudier les mots: roidement (1. 6); improvisé (1. 12). 2. Grammaire (8 points).
a.. Étudier l'emploi des temps verbaux à partir de « Le voici parmi les cygnes... » jusqu'à la fin. (6 points)
b. Faire les remarques nécessaires sur : « Comment ne fût il pas tombé dans l'eau ? » (1. 8) (2 points) 3. Stylistique (10 points). Étude stylistique du texte.
Session 2002
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| - Enfant, l'épicier te vend des billes d'agate, aussi jolies que tes yeux brillants, des soleils aussi infatigables à tourner que tu l'es à courir, de la ficelle pour tes cerfs-volants et le cerf-volant lui-même. Vieil invalide, il te vendra le tabac éternel que tu fais passer de ton mouchoir dans ta tabatière et de ta tabatière à ton mouchoir; car le tabac, le nez et le mouchoir d'un invalide sont une image de l'infini, aussi bien qu'un serpent qui se mord la queue, et mieux que cela, l'épicier te vendra la roquille d'eau-de-vie qui t'aide à endormir tes douleurs. L’épicier vend l'hostie et les cierges aux prêtres, l'abécédaire et les plumes au maître d'école, les dragées au parrain, du savon à la mariée, de la liqueur à l’époux, du papier à l'électeur, des fusées au député, je ne sais pas ce qu'il ne vend pas... Il vend des drogues qui donnent la mort et des spécifiques qui donnent la santé. Il s'est vendu lui-même au public comme une âme à Satan. Il est l'alpha et l'oméga de toute société humaine. Vous ne pouvez pas faire une lieue, un crime, une bonne action, un repas, une œuvre d'art, une orgie, une maîtresse, sans avoir recours à la toute-puissance de l'épicier. C'est la civilisation en boutique, la société en cornet, la nécessité armée de pied en cap. C'est l'encyclopédie en action, c'est la vie elle-même distribuée en tiroirs, en bouteilles, en sachets, en bocaux. Je préfère la protection d'un épicier à celle d'un roi. Soyez abandonné de tout, même de Dieu, s'il vous reste un épicier pour ami, vous vivrez chez lui comme le rat dans son fromage. Aussi « nous tenons tout !... » vous disent-ils avec un juste orgueil. Alors quand vous lirez en lettres d'or: Un tel, épicier du roi, demandez-vous avec terreur, qui est plus souverain, ou du roi de l'épicier ou de l'épicier du roi.
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BALZAC, «L’Épicier», Galerie physiologique. 1. Lexicologie (2 points). Étudier les mots : abécédaire (1. 7), œuvre d'art (1. 11). 2. Grammaire (8 points).
a. Étudiez la fonction sujet, du début du texte jusqu'à « comme une âme à Satan » (1. 10). (5 points)
b. Faites les remarques nécessaires sur : « C'est la civilisation en boutique, la société en cornet, la nécessité armée de pied en cap » (1. 12-13). (3 points) 3. Stylistique (10 points). Étude stylistique du texte.
Session 2003
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| Mme de Chevreuse n'avait plus même de restes de beauté quand je l'ai connue. Je n'ai jamais vu qu'elle en qui la vivacité suppléât le jugement. Elle lui donnait même assez souvent des ouvertures si brillantes, qu'elles paraissaient comme des éclairs; et si sages, qu'elles n'eussent pas été désavouées par les plus grands hommes de tous les siècles. Ce mérite toutefois ne fut que d'occasion. Si elle fût venue dans un siècle où il n'y eût point eu d'affaires, elle n'eût pas seulement imaginé qu'il y en pût avoir. Si le prieur des chartreux lui eût plu, elle eût été solitaire de bonne foi. M. de Lorraine, qui s'y attacha, la jeta dans les affaires; le duc de Buchinchan et le comte de Holland l’y entretinrent; M. de Châteauneuf l'y amusa. Elle s'y abandonna, parce qu’elle s’abandonnait à tout ce qui plaisait à celui qu'elle aimait. Elle aimait sans choix, et purement parce qu'il fallait qu'elle aimât quelqu'un. Il n'était pas même difficile de lui donner, de partie faite, un amant; mais dès qu'elle l'avait pris, elle l'aimait uniquement et fidèlement. Elle nous a avoué, à Mme de Rhodes et à moi, que par un caprice, ce disait elle, de la fortune, elle n'avait jamais aimé le mieux ce qu'elle avait estimé le plus, à la réserve toutefois, ajouta t elle, du pauvre Buchinchan. Son dévouement à sa passion, que l'on pouvait dire éternelle quoiqu'elle changeât d'objet, n'empêchait pas qu'une mouche ne lui donnât quelquefois des distractions; mais elle en revenait toujours avec des emportements qui les faisaient trouver agréables. Jamais personne n'a fait moins d'attention sur les périls, et jamais femme n'a eu plus de mépris pour les scrupules et pour les devoirs : elle ne reconnaissait que celui de plaire à son amant.
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Cardinal de RETZ, Mémoires, Seconde partie. 1. Lexicologie (2 points). Étudiez les mots : foi (1. 6); uniquement (l. 10). 2. Grammaire (8 points).
a. Étudiez le morphème de, du début du texte jusqu'à «... de bonne foi » (1. 6). (5 points)
b. Faites les remarques nécessaires sur : « Je n'ai jamais vu qu'elle en qui la vivacité suppléât le jugement. » (1. 1 2). (3 points) 3. Stylistique (10 points). Étude stylistique du texte.
Session 2004 [Âgée de douze ans, Chérie est la petite fille du maréchal Haudancourt.]
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| Chérie n'était pas plus jolie, pas plus enfant prodige, pas plus gentille de caractère qu'une autre, et cependant elle possédait une séduction particulière, une séduction bien à elle : tout naturellement ses attitudes s'arrangeaient ainsi que dans les poses heureuses, cherchées et trouvées par les peintres et les sculpteurs, et les gestes de sa petite personne, qu'on aurait dit rythmés, cadencés, enchantaient le regard par un certain maniérisme naturel à son corps ondulant.
La flexibilité paresseuse et mignarde de la fillette apparaissait ravissante dans ses robes du moment, des espèces de fourreaux lâches et sans taille, jouant autour de sa maigreur distinguée, et où, parmi des flottements d'écharpes de gaze et des envolées aériennes de légères mousselines, elle semblait un oiseau gros comme rien, dans le soulèvement ébouriffé de ses plumes.
Mais où les mouvements de Chérie montraient une qualité, une beauté de lignes originales, c'était dans l'étreinte, l'enlacement, l'embrassade, en toutes les marques extérieures de l'effusion aimante d'un tendre petit cœur. Il fallait la voir dans le dos du maréchal assis, la tête abaissée sur le croisement de ses deux bras aux coudes remontants, et dont le tulle soufflé des manches semblait lui encadrer le bas du visage d’une haute et nuageuse collerette ; il fallait la voir demeurer ainsi dans un affaissement rieur, tout en chatouillant du frottement de son menton l'épaule de son grand père. Puis bientôt la blonde tête, comme lassée, se laissant aller sur le bout de l'épaule du maréchal, se couchait de côté dans un renversement fripon, avec un regard en coulisse battant de la paupière, un vrai regard de chatte qui
ronronne.
Ainsi posée, Chérie était la représentation la plus parfaite, la plus adorable de la câlinerie : ce charme féminin appartenant exclusivement à la fillette, et dont la femme faite a tant de peine à garder quelque chose.
Et presque aussitôt les embrassades penchées, aux tendres enveloppements des bras autour du vieux cou du grand père, aux abandonnements du souple corps pour ainsi dire fluide, et comme fondu dans l'ondoiement des molles étoffes parmi lesquelles il flottait.
En un mot, la grâce de la caresse, Chérie l'avait comme pas une petite fille.
| Edmond DE GONCOURT, Chérie, chap. XXXVI (1884).
1. Lexicologie (2 points). Étudiez les mots : câlinerie (1. 19); abandonnements (1. 23). 2. Grammaire (8 points).
a. L’adjectif qualificatif, de « Chérie n'était pas ... » (1. 1) jusqu'à «... d'un tendre petit cœur » (l. 12). (5 points)
b. Faites toutes les remarques nécessaires sur le passage suivant: « Mais où les mouvements de Chérie montraient une qualité, une beauté de lignes originales, c'était dans l'étreinte. » (l. 10 11). (3 points) 3. Stylistique (10 points). Étude stylistique du texte.
Session 2005 TEXTE
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| La route a changé tout d'un coup d'aspect, la route moussue, la route morte que personne évidemment ne menait plus : il y a bien trois cents ans que personne n'avait passé là ! En revanche, c'est maintenant un sentier vivant dans la terre. Tous les jours, des pas se posent par ici. Et voici en effet, à ma rencontre, un troupeau de vieillards, jacasseurs, lents et doux : je vais leur demander accueil, je vais leur témoigner mon gré de ce qu'ils existent bien réellement là où mes gens avaient affirmé leur vacuité néante, leur absence… ils me donnent raison… Je vais donc…
Mais je reste devant eux, étonné, sans voix, sans autre émotion que cette angoisse (non pas qu'ils soient très différents des autres vieillards, dans les autres villages, que j'ai coutume de rencontrer). Ils n'ont pas en effet de tresses mandchoues, contemporaines, ils ont la coiffure enchignonnée1 du vieux Ming2 et les longs vêtements que peignent les porcelaines. Ceci est moins troublant que l'air étrange de leurs yeux ; car, pour la première fois, je suis regardé, non pas comme un objet étranger qu'on voit peu souvent et dont on s'amuse, mais comme un être qu'on n'a jamais vu. Ces vieillards, dont les paupières ont découvert tant de soleils, me regardent mieux que les enfants dans les rues les plus reculées…
La curiosité chinoise donne envie de cracher à travers la champignonnière des figures écarquillées. Mais, ici, rien que de noble, et un grand exotisme à l'envers : ces regards sont plus inconnus que tout ; évidemment, ces gens aperçoivent pour la première fois au monde, l'être aberrant que je suis parmi eux. Je me sens regardé sans rires, dépouillé, je me sens vu et nu. Je me sens devenir objet de mystère.
| Victor Segalen, Equipée (1929)
1. Ayant la forme d'un chignon. – 2. Allusion à la dynastie des Ming qui régna en Chine de la fin du XIVe siècle qu milieu du XVIIe siècle. La dynastie mandchoue des Ching lui succéda, jusqu'en 1912.
QUESTIONS
Lexicologie (2 points) :
Etudier les mots : évidemment (l. 2) ; troublant (l. 12).
Grammaire (8 points) :
Etudier les compléments d'objet dans le premier paragraphe. (6 points)
Faite toutes les remarques nécessaires sur la deuxième phase : "Je me sens devenir un objet de mystère". (2 points)
Stylistique (10 points) :
Vous ferez une étude stylistique de ce texte
Session 2006 TEXTE Marianne — qui a jadis été placée en apprentissage chez une lingère, Mme Dutour — croit pouvoir mener une existence heureuse auprès de sa bienfaitrice, Mme de Miran, et du tendre Valville.
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| Je me levai entre dix et onze heures du matin ; un quart d'heure après entra une femme de chambre qui venait pour m'habiller.
Quelque inusité que fût pour moi le service qu'elle allait me rendre, je m'y prêtai, je pense, d'aussi bonne grâce que s'il m'avait été familier. Il fallait bien soutenir mon rang, et c'était là de ces choses que je saisissais on ne peut pas plus vite ; j'avais un goût naturel, ou, si vous voulez, je ne sais quelle vanité délicate qui me les apprenait tout d'un coup, et ma femme de chambre ne me sentit point novice.
A peine achevait-elle de m'habiller, que j'entendis la voix de Mlle de Fare1 qui approchait, et qui parlait à une autre personne qui, était avec elle. Je crus que ce ne pouvait être que Valville ; et je voulais aller au-devant d'elle ; elle ne m'en donna pas le temps, elle entra.
Ah ! madame, devinez avec qui, devinez ! Voilà ce qu'on peut appeler un coup de foudre.
C'était avec cette marchande de toile chez qui j'avais demeuré en qualité de fille de boutique, avec Mme Dutour, de qui j'ai dit étourdiment, ou par pure distraction, que je ne parlerais plus, et qui, en effet, ne paraîtra plus sur la scène.
Mlle de Fare accourut d'abord à moi, et m'embrassa d'un air folâtre ; mais ce fatal objet, cette misérable Mme Dutour venait de frapper mes yeux, et elle n'embrassa qu'une statue : je restai sans mouvement, plus pâle que la mort, et ne sachant plus où j'étais.
Eh ! ma chère, qu'avez-vous donc ? Vous ne me dites mot ! s'écria Mlle de Fare, étonnée de mon silence et de mon immobilité.
Eh ! que Dieu nous soit en aide ! Aurais-je la berlue ? N'est-ce pas vous, Marianne ? s'écria de son côté Mme Dutour. Eh ! pardi oui, c'est elle-même. Tenez, comme on se rencontre ! je suis venue ici pour montrer de la toile à des dames qui sont vos voisines, et qui m'ont envoyé chercher ; et en revenant, j'ai dit : il faut que je passe chez Mme la marquise2, pour voir si elle n'a besoin de rien. Vous m'avez trouvée dans sa chambre, et puis vous m'amenez ici, où je la trouve ; il faut croire que c'est mon bon ange qui m'a inspirée d'entrer dans la maison.
Et tout de suite, elle se jeta à mon col. Quelle bonne fortune avez-vous donc eue ? ajouta-t-elle tout de suite. Comme la voilà belle et bien mise ! Ah ! que je suis aise de vous voir brave ! que cela vous sied bien ! Je pense, Dieu me pardonne, qu'elle a une femme de chambre. Eh ! mais, dites-moi donc ce que cela signifie. Voilà qui est admirable, cette pauvre enfant ! Contez-moi donc d'où cela vient.
A ce discours, pas un mot de ma part ; j'étais anéantie.
| Marivaux, La Vie de Marianne, Cinquième partie (1731-1742) 1. Parente de Mme de Miran. 2. Il s’agit de Mme de Fare, la mère de Mlle de Fare.
1. Lexicologie (2 points) : Etudiez les mots : novice ; distraction
2. Grammaire (8 points) :
a/ L’interrogation dans l’ensemble du texte. (6 points)
b/ Faites toutes les remarques nécessaires sur : « Voilà qui est admirable ». (2 points)
3. Stylistique (10 points)
Vous ferez une étude stylistique de ce texte.
Session 2007 Les chercheuses de poux
Quand le front de l'enfant, plein de rouges tourmentes, Implore l'essaim blanc des rêves indistincts, Il vient près de son lit deux grandes soeurs charmantes Avec de frêles doigts aux ongles argentins.
Elles assoient l'enfant auprès d'une croisée Grande ouverte où l'air bleu baigne un fouillis de fleurs, Et dans ses lourds cheveux où tombe la rosée Promènent leurs doigts fins, terribles et charmeurs.
Il écoute chanter leurs haleines craintives Qui fleurent de longs miels végétaux et rosés Et qu'interrompt parfois un sifflement, salives Reprises sur la lèvre ou désirs de baisers.
Il entend leurs cils noirs battant sous les silences Parfumés ; et leurs doigts électriques et doux Font crépiter parmi ses grises indolences Sous leurs ongles royaux la mort des petits poux.
Voilà que monte en lui le vin de la Paresse, Soupirs d'harmonica qui pourrait délirer ; L'enfant se sent, selon la lenteur des caresses, Sourdre et mourir sans cesse un désir de pleurer.
lexico: indolence et terrible passage souligné: v.3 morpho-syntaxe: infintif et participe
Fiches de syntaxe
Classes grammaticales
déterminants
pronoms (base /l/ /qu/)
relatifs
interrogatifs et relatifs
personnels
embrayeurs
nominaux
pronominalisation
possessifs
démonstratifs
adjectifs
degrés d’intensité
place de l’épithète
expansion
adjectifs et participes
genre / nombre
groupes nominaux
prépositions
adverbes
interjections
quantification
conjonctions
coordonnants
subordonnants
connecteurs Verbes
temps et mode
temps de l’indicatif
emploi des tiroirs
formes en -rais
le passé
modes temporels
modes non temporels
être et avoir
périphrases verbales
formes non personnelles
formes en -ant
temps du discours / récit
voix
aspect
transitivité
valence
Phrase
types de phrases
modalités
interrogation
négation
mise en relief
topicalisation
focalisation
subordination
relatives
conjonctives
conjonctives par que
complétives
circonstancielles
expression de
comparaison
causalité
éventualité
temps /lieu
fonctions
sujet
attribut
régime
compléments d’objet
circonstance
apposition
+ prépositions
énonciation
3 discours
niveaux d’énonciation
je / tu
anaphore / déixis
co-référence
argumentation Divers
versification / rimes
mots composés
dérivation
affixes
orthographe
synonymie
homonymie
ponctuation
typographie Images, figures et métabolesStyle, rhétorique et discoursFigure de diction troncation vélo(cipède) (auto)caraphérèse ( auto)carapocope vélo(cipède)syncope seul’ment crase diérèse synérèse épenthèse numerus/nombremétathèse forme/fromageprosthèse rana/grenouille mot-valise velcroacronyme ovni sidaantonomase poubelle macadam Harpagon hiatus Et toi, qui en misère as abondance (Michaux )paronomase Lingères légères (Eluard )onomatopée atchoum badamoumpataquès pas-t-à vous et point-z-à vousFigures de répétition polyptote une musique musicale musicienne (Audiberti) epizeuxe Oh triste, triste était mon âmeA cause, à cause d’une femme (Verlaine)épanode (leitmotiv) figures de la répétition jointe
épanalepse Et rose elle a vécu ce que vivent les roses (Malherbe)concaténation Le néant a produit le vide, le vide a produit le creux (Claudel) figures de la répétition dissymétrique
anadiplose avoir une existence pénible, existence qui…épanadiplose les soldats se battent, vive les soldats figures de la répétition symétrique
anaphore épiphore symploque anaphore + épiphoreFigures de mots / tropes Figures de la transfiguration
comparaison métaphore catachrèse pieds de table/ailes de moulins métonymie synecdoque alliances de mots illogiques
hypallage ibant obscuri sub sola nocte (Virgile)zeugme Vêtus de probité candide et de lin blanc (Hugo) oxymore cette obscure clarté qui tombe des étoiles (Hugo) pléonasme : à supprimer monter en haut redondance : calme et paisibletautologie : c’est mon avis et je le partage antithèse ton bras est invaincu, mais non pas invincibleFigures de construction Anacoluthe Et pleurés du vieillard, il grava sur leur marbre (La Fontaine) Asyndète bon gré, mal gréEnallage minuit sonnèrent infraction à l’ordre canonique
hyperbate Albe le veut, et Rome (Corneille, HORACE) hendiadyn elle et ses lèvres racontaient (Eluard) anastrophe close la bouche et lavé le visage (Bonnefoy) topicalisation (par reprise/anticipation, analepse/prolepse) le chat, il…focalisation c’est le chat qui…pseudo clivée celui qui… c’est le chatFigures de pensée hyperbole antiphrase c’est du propre !litote il n’est pas grand (petit)prétérition je ne vous dirai pas que… euphémisme mal voyant handicapé périphrase la femelle du chevalmétalepse je vous remercie… syllepse C'est la sentinelle qui le premier s'inquiète antanaclase après quelques propos sans propos et sans suitebrachylogie boire sa paye hypotypose (présent de narration)prosopopée du haut de ces pyramides…interrogation oratoire faut-il s’en plaindre ? |