Les bases de l’anthropologie culturelle







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Melville J. HERSKOVITS (1950)


LES BASES

DE
L’ANTHROPOLOGIE
CULTURELLE


Un document produit en version numérique par Jean-Marie Tremblay,

professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi

Courriel: jmt_sociologue@videotron.ca

Site web: http://pages.infinit.net/sociojmt
Dans le cadre de la collection: "Les classiques des sciences sociales"

Site web: http://www.uqac.uquebec.ca/zone30/Classiques_des_sciences_sociales/index.html
Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque

Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi

Site web: http://bibliotheque.uqac.uquebec.ca/index.htm




Cette édition électronique a été réalisée par Jean-Marie Tremblay, professeur de sociologie à partir de :


Melville J. HERSKOVITS (1950),
Les bases de l’anthropologie culturelle

Paris : François Maspero Éditeur, 1967, 331 pages. Collection : Petite collection Maspero, no 106.


Polices de caractères utilisée :
Pour le texte: Times, 12 points.

Pour les citations : Times 10 points.

Pour les notes de bas de page : Times, 10 points.
Les formules utilisées par Engels dans ce livre ont été réécrites avec l’éditeur d’équations de Microsoft Word 2001.


Table des matières


L’auteur

Extraits de presse
PREMIÈRE PARTIE : LA NATURE DE LA CULTURE
1. La réalité de la culture

2. La culture et la société

3. La culture et l'individu

4. Le problème du relativisme culturel

5. Le laboratoire et l'ethnologue

DEUXIÈME PARTIE : LA STRUCTURE DE LA CULTURE
6. Éléments de culture et complexes culturels

7. Les aires culturelles : la dimension spatiale

8. Le phénomène du modèle (pattern)

9. L'intégration culturelle


TROISIÈME PARTIE : LE DYNAMISME DE LA CULTURE
10. Les origines et l'évolution de la culture

11. Conservatisme et changement

12. La découverte et l'invention comme mécanismes du changement culturel

13. La diffusion et la reconstruction de l'histoire culturelle

14. L'acculturation : le processus de la transmission culturelle

15. Foyer culturel et réinterprétation

QUATRIÈME PARTIE : LA VARIATION CULTURELLE
16. Signification de la variation culturelle

17. Tendance culturelle et accident historique

18. La classification et le processus dans l'étude de la culture

19. Les lois culturelles et le problème de la prévision

20. Le rôle de l'anthropologie dans les sociétés modernes
Liste des figures :


Figure 1 : Ordre de becquetage chez les pigeons (d'après Allee, 1938).

Figure 2 : Aires culturelles de l'Amérique du Nord et du Sud (d'après Kroeber, 1923).

Figure 3 : Types de culture de l'Amérique du Sud.

Figure 4 : Les aires de culture de l’Afrique Les aires de culture de l’Afrique 2e révision, 1945, 2e révision, 1945

Figure 5 : Transformation d'une pierre en figure humaine taillée, Mexique.

Figure 6 : Diagramme montrant le principe du concept de l'aire chronologique.


le - -

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EXTRAITS
DE PRESSE

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« Un des meilleurs travaux où les étudiants puissent apprendre ce qu'est l'Anthro­pologie culturelle, à partir de quelles disciplines elle se forma, qui furent ses pro­moteurs. »
L'Anthropologie.
« Il s'agit d'un ouvrage fondamental dont l'actualité s'est accrue avec le temps, et qui répond à n'en point douter aux pré-occupations les plus décisives de notre civili­sation. »
Synthèse.
« Toutes les questions sont exposées par l'auteur avec une largeur de vue. une docu­mentation de première main, une connaissance des faits peu habituelles. »
Bulletin Critique du Livre Français.


PREMIÈRE
PARTIE







LA
NATURE
DE
LA CULTURE


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1
LA RÉALITÉ
DE LA CULTURE


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1

L'homme vit dans plusieurs dimensions. Il se meut dans l'espace, où le milieu naturel exerce une influence constante sur lui. Il existe dans le temps, qui lui donne un passé historique et le sentiment de l'avenir. Il poursuit ses activités au sein d'une société dont il fait partie et il s'identifie avec les autres membres de son groupe pour coopérer avec eux à son maintien et à sa continuité.
A cet égard l'homme n'est pas unique. Tous les animaux tiennent compte de l'espace et du temps. Beaucoup d'entre eux forment des sociétés où la nécessité de s'adapter aux autres membres constitue un facteur toujours présent dans leur vie. Ce qui distingue des autres l'homme, cet animal social qui nous occupe, c'est la culture. Cette tendance à développer des cultures cimente en un ensemble unifié toutes les forces qui agissent sur l'homme, intégrant en faveur de l'individu son milieu naturel, le passé historique de son groupe et ses relations sociales. La culture assemble tous ces facteurs et ainsi apporte à l'homme le moyen de s'adapter aux complexités du monde. Elle lui donne le sentiment, et aussi parfois la certitude, d'être son créateur en même temps que sa créature.
Les définitions de la culture abondent. On s'accorde généralement à dire que la cul­ture s'apprend, qu'elle permet à l'homme de s'adapter à son milieu naturel et qu'elle varie beaucoup, qu'elle se manifeste dans des institutions, des formes de pensée et des objets matériels. Une des meilleures définitions de la culture, quoique déjà ancienne, est celle d'E. B. Tylor, qui la définit comme « un tout complexe qui inclut les con­nais­sances, les croyances, l'art, la morale, les lois, les coutumes et toutes autres dispo­si­tions et habitudes acquises par l'homme en tant que membre d'une société ». Des syno­nymes de culture sont tradition, civilisation, mais leur usage se complique d'im­pli­ca­tions de différentes sortes et de différentes qualités de comportement tradi­tionnel.
Une définition aussi brève qu'utile de ce concept est la suivante la culture est ce qui dans le milieu est dû à l'homme. On reconnaît implicitement par cette phrase que la vie de l'homme se poursuit dans un cadre double : l'habitat naturel et le milieu social. Cette définition indique aussi que la culture est plus qu'un phénomène biolo­gique. Elle inclut tous les éléments dans les caractères de l'homme adulte qu'il a con­sciem­ment appris de son groupe et sur un plan quelque peu différent, par un pro­ces­sus de conditionnement : techniques, institutions sociales ou autres, croyances, modes de conduite déterminés. Bref, la culture forme contraste avec les matériaux bruts, intérieurs ou externes, dont elle dérive. Les ressources offertes par le monde naturel sont façonnées pour satisfaire les besoins. Les caractères innés sont, eux, modelés de telle manière qu'ils font dériver de dons inhérents les réflexes qui domi­nent dans les manifestations extérieures du comportement.
Il est à peine nécessaire d'établit une différence entre le concept de culture qui sert d'instrument pour l'étude de l'homme, et l'acceptation générale qui est donnée aux termes « culture » et « cultivé ». Cependant, pour ceux qui sont peu familiarisés avec la terminologie ethnologique, il peut paraître singulier que l'on applique la notion de culture à un plantoir ou à une recette de cuisine. L'idée évoquée par le mot culture dans beaucoup de milieux revêt un caractère académique et fait de ce terme le syno­ny­­me de « raffinement ». Une telle définition laisse entendre qu'une personne qui a de la « culture » est capable de manier avec aisance certains aspects de notre civilisa­tion qui confèrent du prestige. En fait, la maîtrise de ces aspects est le propre d'indivi­dus qui ont les loisirs de les apprendre.
Aux yeux de l'ethnologue, une personne « cultivée » au sens courant du mot ne possède qu'un fragment étroitement défini de notre culture, et à cet égard se rappro­che de ceux qui disposent d'un bagage de connaissances techniques tels qu'un fer­mier, un maçon, un ingénieur, un manœuvre ou un médecin. Une économie élé­men­taire, les rites religieux les plus frénétiques, un simple conte, font tous également partie de la culture. L'étude comparée des coutumes nous le prouve très clairement. Dans de petits groupes isolés, dont les activités économiques sont rudimentaires et dont l'équipement technologique est pauvre, on ne trouve pas la stratification sociale qui doit exister afin de produire une « personne cultivée » dans le sens courant du mot. Il lui manque les ressources économiques qui lui sont essentielles si elle veut développer ses penchants et ses goûts.


2

Pour saisir la nature essentielle de la culture, il faut d'abord résoudre une série de paradoxes apparents. Ils sont susceptibles d'expressions différentes, mais nous les présenterons sous la forme suivante :

1. La culture est universelle en tant qu'acquisition humaine, mais chacune de ses manifestations locales ou régionales peut être considérée comme unique.
2. La culture est stable, mais elle est aussi dynamique et manifeste des change­ments continus et constants.
3. La culture remplit, et dans une large mesure détermine, le cours de nos vies, mais s'impose rarement à notre pensée consciente.

Ce n'est qu'à la fin de ce volume que l'on saisira l'importance fondamentale des problèmes formulés ici et la difficulté de réconcilier ces contradictions apparentes. Pour cela nous devrons les examiner dans toutes leurs implications. Ici nous ne les examinerons que dans leurs rapports avec la réalité de la culture.


1. Le fait que l'homme est souvent défini comme un « animal créateur de culture » indique bien que l'on reconnaît l'universalité de la culture. Elle est un attribut de tous les êtres humains quels que soient le lieu où ils vivent et leur façon de vivre. Cette universalité peut être décrite en termes spécifiques. Toutes les cultures, examinées d'un point de vue objectif, possèdent un nombre limité d'aspects que l'on peut distin­guer pour en faciliter l'étude. Passons rapidement en revue des différents aspects pour montrer comment le concept de l'universalité de la culture est suffisamment vaste pour inclure toutes les subdivisions de notre héritage humain.
Tout d'abord, tous les groupes humains se procurent leur subsistance. Ils y par­viennent au moyen de procédés techniques qui leur permettent d'arracher à leur mi­lieu naturel les moyens de pourvoir à leurs besoins et de se livrer à leurs activités quotidiennes. D'une façon ou d'une autre ils distribuent ce qu'ils ont produit et possèdent un système économique qui leur permet de tirer le plus grand parti possible des « ressources limitées » dont il leur faut disposer.
Tous les groupes donnent une certaine forme à l'institution de la famille ou à des structures plus vastes fondées sur la parenté ou sur des liens autres que ceux du sang. Aucune société ne vit dans l'anarchie sans contrôle politique. Il n'est pas d'exemple de société sans une philosophie de la vie, sans notion de l'origine et du fonctionnement de l'univers et sans théories sur la façon de manipuler le surnaturel pour parvenir à certaines fins. Bref, pour terminer cette revue des aspects de la culture, nous ajou­te­rons les danses, les chants et les contes, les arts graphiques et plastiques qui pro­cu­rent des satisfactions esthétiques, le langage qui exprime la pensée et tout un système de sanctions et d'idéaux qui donnent à la vie sa signification et sa saveur. Toutes ces facettes de la culture, comme la culture elle-même, sont l'apanage de tous les groupes humains sans exception. Cependant, quiconque a été en contact avec un gen­re de vie différent du sien, même dans une région de son propre pays, sait fort bien qu'il n'est pas deux groupes de coutumes qui soient identiques dans le détail. C'est pourquoi on peut dire que chaque culture est le fruit des expériences particulières qui ont été faites dans le présent ou le passé, par un peuple qui agit en conséquence. En d'autres ter­mes, chaque ensemble de traditions doit être considéré comme l'incarnation vivante de son passé. Il s'ensuit qu'une culture ne saurait être comprise si, dans la mesure du possible, on ne tient pas compte de son passé, en ayant recours à toutes les méthodes disponibles - sources historiques, études comparées des genres de vie, matériel arché­ologique - pour connaître ses racines et son développement.
En fait, notre premier paradoxe doit être résolu par l'acceptation de ces deux termes. Cela signifie que l'universalité de la culture est un attribut de l'existence humaine. Même sa division en une série d'aspects différents est démontrée par tout ce que nous savons des divers genres de vie qui se manifestent partout dans le monde là où des cultures ont été étudiées. D'autre part, on peut prouver également qu'il n'est pas deux cultures identiques. Lorsque cette observation, qui résulte de recherches faites à l'époque actuelle, se traduit en termes temporels, elle implique que chaque culture a eu un développement unique en lui-même. Les aspects universels de la culture fournissent un cadre dans lequel les expériences propres à un peuple s'expriment dans les formes particulières prises par l'ensemble de ses coutumes. Nous pouvons laisser pour l'instant notre paradoxe et réserver pour les chapitres suivants l'explication de la solution.

2. Si l'on met en regard la stabilité et le changement qui se manifestent dans la culture, il nous faut de prime abord reconnaître que tout prouve le dynamisme de la culture. Les seules cultures entièrement statiques sont celles qui sont mortes. Nous n'avons d'ailleurs qu'à avoir recours à notre propre expérience pour constater que les changements se produisent devant nous, souvent si lentement que nous ne les percevons qu'en opposant le présent au passé. Une photographie vieille de quelques années nous révèle les changements de la mode. Surtout n'allons pas croire que cette tendance au changement est l'apanage de notre propre culture. La même constatation peut être faite chez d'autres peuples, quels que soient leur nombre, leur isolement et la simplicité de leurs coutumes. Le changement ne se manifeste peut-être que dans quel­que détail infime de leur culture, telle par exemple une variation dans le style d'un ornement ou dans une nouvelle recette pour préparer un aliment traditionnel. Ces changements sont toujours perceptibles si l'on peut observer une société pendant un certain temps, ou si l'archéologie nous renseigne sur son passé ou si on peut la comparer à des groupes voisins et apparentés dont la culture est semblable à la leur, mais avec des variantes de détail.
Bien que le changement culturel se manifeste partout et que son analyse soit le fondement de l'étude de la vie des groupes humains, il ne faut pas oublier que, com­me en tout aspect de l'étude de la culture, il se présente comme une condition et non d'une façon absolue, en soi et par soi. Nous échappons ainsi à notre second dilemme apparent, en adoptant les deux propositions. La culture est à la fois stable et toujours en changement. Le changement culturel ne peut être perçu que comme une partie du problème de la stabilité culturelle; on ne peut comprendre la stabilité culturelle qu'en mesurant le changement par rapport au conservatisme. De plus, les deux termes ne sont pas seulement connexes, mais il faut aussi considérer leurs relat­ions réciproques. Les conclusions obtenues concernant la permanence et le change­ment dans une culture donnée dépendent dans une grande mesure de la manière dont l'observateur insiste sur le conservatisme ou la flexibilité de cette culture. La difficul­té essentielle vient peut-être du fait qu'il n'existe pas de critères objectifs de la permanence et du changement.
Ce sujet a une importance immédiate, car il est de fait que la culture euroaméri­caine est plus que toute autre perméable au changement et que cette perméabilité explique sa prééminence. La diversité les opinions concernant cette prédisposition au changement, considérée comme une chose tantôt désirable, tantôt déplorable, montre bien la relativité de ce point de vue. D'une façon générale, la pensée contemporaine tient le changement dans les aspects matériels de notre civilisation pour une chose bon­ne. D'autre part, on blâme ou l'on dénonce le changement dans les éléments intangibles de notre culture, tels que le code moral, la structure de la famille ou les grandes autorités politiques. Il en résulte que le progrès technologique revêt une telle importance dans nos esprits que tout changement matériel symbolise pour nous une tendance au changement dans la totalité de notre culture. Ainsi notre culture se diffé­rencie des autres par sa réceptivité à la transformation dans le domaine des techniques et pour cette raison nous minimisons au contraire sa stabilité.
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