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Simon le magicienCatherine LaraLes présages l'ont dit Mais ils se sont trompés Simon-le-Magicien N'a pas peur du néant Simon-le-Magicien Etait l'élu de Dieu Business Card de Simon ![]() ![]() 1. Simon le magicien sa vie son œuvre Pour retrouver l’âme du salarié souillée par un individualisme forcené tiraillé par des démiurges venus de Marx, les 7 Elohim qui se partagent le gouvernement du monde ont dépêché sur la terre Simon le magicien pour expliquer aux managers de tout pays comment travailler et faire travailler afin de permettre à leur âme de retrouver un jour son principe créateur. Simon le magicien donc fut le fondateur d’un courant de pensée technocratique très puissant dont l’influence politique, idéologique et social façonna la pensée managériale des entreprises du XXIème siècle. Simon fut l’apôtre du saint-simonisme à visage humain. Selon la légende, Simon fut proclamé Dieu de l’Olympe et récipiendaire de l’oscar de la Harvard Business School. Il possédait le don de léviter et de voler à son gré. Il y donna des prédications métaphysiques issues de l'Antiquité la plus obscure et revues à la lumière de son occultisme syncrétique, sur l’essence des organisations. Mage des comités de direction, Simon est source des émerveillements et idolâtries contemporaines qui façonnent nos représentations managériales : puissance de la communication casuistique, fascination pour la technologie qui résous tout, culte de l’intelligence mondialisée délocalisée pas chère, adoration de l'enrichissement par la rhétorique sans la sueur qui tâche les chemises sous les bras. Les grands prodiges de Simon
La doctrine de Simon possède un prestige inouï dans le monde des idées et sur l’esprit grossier des dirigeants Samaritains, auprès desquels elle a acquis une grande influence.se faisant appeler Esprit divin du management ou « la Vertu de Dieu » ou « la Grande Vertu ». Prompt à flatter les héros convulsifs, ces surmales modernes que sont nos dirigeants, Simon et ses apôtres jouissent d’un prestige sans faille auprès de ces derniers. En effet le dirigeant samaritain ébloui par tant de miracles réalisés chez ses concurrents pense que Simon et ses adeptes possèdent une bien grande science et sont bien plus habiles que lui dans l’art de manipuler les organisations rétives. Pour le samaritain, ils possèdent l’art des pratiques de théurgie et de très grands secrets acquis dans les lieux les plus mystérieux du fin fond du Texas. Ils distillent moyennant une modeste obole, cette flamme intérieure, cette sorte de sida mental transmissible par imposition des mains, ce prêt à penser du décideur moderne, qui fait de vous un Faust moderne à l’égal de Neutron Jack l’hercule de GE. Simon vénéré tel un Jupiter contemporain et sa compagne Hélène telle la Minerve des temps modernes, considérés comme des bienfaiteurs de l’humanité, ont vu s’élever des statues à leur gloire sur les lieux symboliques de la grandeur du l’homme du XXIème (Barbade, Luxembourg, Lichtenstein …). Simon, le Merlin l’enchanteur de nos contes modernes fut également le fondateur d'écoles de magie ou de sorcellerie d’abord en Amérique du Nord mais qui eurent, mondialisation oblige, une diffusion planétaire éblouissante. . 2. Simon et la secte des simoniens Mais Simon et Hélène ne sont plus seuls pour évangéliser les samaritains mondialisés et formater le monde intelligible et sensible. Dès leur sortie des grandes business school, ces usines à génies apatrides, l’école des Hautes Etudes Chamaniques se charge d’ancrer les concepts simoniens dans les jeunes esprits imbus de supériorité. Des dizaines de milliers d’éons gnostiques et endoctrinés professent ensembles la parole de Simon en interrogeant les tables tournantes et les chaises musicales des comités de direction pour faire surgir l’esprit Saint et retrouver la pureté du monde organisationnel. Cette secte louanges dithyrambiques des méthodes infaillibles apportant à la science l’efficacité du couteau suisse et faisant de l’art du management des organisations un produit de grande consommation : la doctrine simonienne est le Procter & Gamble du management : l’art du lessiver plus blanc. Ainsi notre simonien en chef travaillant son fond de commerce jettera en pâtures aux samaritains en mal de concepts gagnants des modes et modèles suivant une logique massivement consumériste. A la lessive qui lave plus blanc l’organisation succédera un florilège de demi-vérités pernicieuses tels des yaourts aux bifidus actifs facilitant le transit intestinal, l’empowerment au lait entier accélérant le gouvernement d'entreprise au gout sucré, la responsabilité sociétale aux fruits entiers apportant ses 0% de matières grasses à la valeur actionnariale Plus efficace que les plus puissantes loges maçonniques, ces écoles de pensée unique ont apporté la pitance intellectuelle et financière à de très nombreux cabinets de conseils adhérents, établissements d’enseignement supérieurement suffisants, éditeurs et journalistes de tous crins. Fort de ces sponsors intéressés, les formules de l’excellence se renouvellent avec une régularité de métronome bombardant les managers en désarroi d’une avalanche de concepts, modes et modèles, provocant l’inflation du prêt à penser support à des injonctions paradoxales déstabilisant les samaritains crédules. Les concepts creux, les métaphores made in Walt Disney, les analogies bling-bling se succèdent à un rythme effréné. Mais tant qu’il y aura des riches marchands du temple crédules prêt à débourser les fortunes accumulées par leurs prédécesseurs il n’y a pas de raison que la déferlante cesse. De plus le culte absolue de la performance aboutit à un culturisme intellectuel à une gonflette cérébrale dopée aux amphétamines administrées sous forme de concepts gélifiés (à prendre par voie orale dans les cas les plus anodins) qui sont ce que le ready made de Duchamp ou le pop art de Warhol sont aux démarches analytiques de Kandinsky ou Braque : établissant la frontière entre l’extrapolation systématique, le dogmatisme jusqu’auboutisme, la demi-vérité pernicieuse, la foutaise institutionnalisée et la progression de l’expérience humaine. Programme des Hautes Etudes Chamaniques 1ère année : Thème de License: « De la posture des consultants » 2ème année : Thème de Maitrise : « De l’imposture des consultants » 3ème année : Thème de Doctorat : « Motivation collective & badminton » 3. Les éons de Simon à l’œuvre : l’expérience de grands projets Saint-simonien Prolégomènes : l’éblouissement des samaritains Dans le cadre de l’informatique les grands prêtres de la technologie appliquée aux organisations ne sont pas les constructeurs de matériel ou les éditeurs de logiciels. Les grands marchands du temple qui engrangent le gros des dépenses des entreprises en termes de modernisation ou de mise en œuvre d’ERP se sont les cabinets de consultants en organisation de Simon le magicien associés aux cabinets d’analystes d’Albert-Simon le prospectiviste. Ces oracles en technologies, qui ne connaissent les besoins des organisations que depuis la profondeur moite de leur fauteuil ministériel, font, telle la grenouille d’Albert, la pluie et le beau temps sur le marché du logiciel. Ils revendiquent posséder la puissance de l’esprit Saint qui par simple imposition des mains transforment les âmes des salariés, emprisonnées dans le carcan stérile du monde matérialiste tissé par quelques démiurges marxisants, en collaborateurs fanatisés kamikazes modernes des organisations, hypnotisés par la connaissance ésotérique distillée à prix d’or par des organisateurs hors pairs qui ont puisé la connaissance sans faille au fond du leur cabinet d’incubation. Pragmatiquement l’expertise réelle du métier et de l’organisation a été acquise la veille à la lecture « des échos financiers » pour la formation, du dernier ouvrage de management à la mode publié aux éditions Dunod pour l’expertise et du complément illustré de l’équipe magasine pour renforcer l’aspect collectif du management. Là commence le premier miracle de Simon et Hélène. C’est cette capacité à transformer leurs adeptes néophytes tout justes sortis des usines à élites en redoutable spécialistes mondiaux d’un sujet qui leur était encore inconnu la veille. Mais leur prestige ne s’arrête pas à la capacité d’assimiler rapidement une pratique ésotérique mais s’exprime par l’emprise et la fascination qu’ils exercent sur l’esprit grossier des samaritains béotiens peuplant les directions. Les pratiques théurgiques et les incantations chamaniques permettent la guérison de toutes les maladies de toutes les pathologies de l’organisation. Grace à cet esprit Saint à cette « Grande Vertu », les éons simoniens acquièrent une position indétrônable auprès des dirigeants en mal de direction. Ils convainquent les DSI de rejoindre leurs disciples au sein du club très select des ébionites, la jet set des managers qui n’ont plus de soucis ni budgétaires et ni sociaux. Hélène, délaissant sa chouette, adaptera tour à tour et suivant les circonstances et son mark-up, le pingouin, le petit démon rouge, la fenêtre à courant d’air, l’éléphant bleu ou tout autre artefact technologique faisant actuellement la une « de mode et travaux ». L’esprit grégaire pousse le dirigeant samaritain à penser que si son voisin délocalise, supprime des emplois, vend ses actifs et dilapide le patrimoine de son entreprise alors il n’y a pas de raison qu’il ne puisse en faire autant à condition d’être bien secondé et là il pourra toujours compter sur Simon et ses adeptes. Pour lui ils réaliseront des grands prodiges dans les organisations infidèles, fomentant des luttes fratricides, excitant les antagonistes, préparant les complots, diffusant la calomnie et préparant le feu grégeois qui détruira Troie (Hélène’s Phd). Le mystère de la création des applications informatiques Durant tout le projet, l’adepte de Simon va déployer sa science de l’informatique, sa maitrise des méthodes et techniques les plus pointues :
Mais notre ami de l’humanité montrera sa pleine mesure lors des cérémonies liturgiques ses hymnes à l’esprit créateur que sont les « steering committee ». Il se transformera en Janus en réussissant le dédoublement du discours et de la personnalité durant la même homélie. Puis grâce à un powerpoint audacieux, il dévoilera une partie charnelle de la « Killing Application », celle qui est au décideur européen ce que la force nucléaire made in US est à l’OTAN. Même en difficulté, notre simonien adroit sera en mesure de diriger le projet suivant ses souhaits, en menaçant de retards ou de surcoûts le moindre refus à ses lubies, proférant anathèmes et excommunication à l’évocation d’un moindre doute sur la faisabilité de ses délires, ou dans les cas les plus tendus il brandira l’argument d’autorité suprême en interrogeant, grâce aux techniques des tables tournantes et chaises musicales, l’âme et les intentions des dirigeants depuis longtemps disparus ou ayant eu la mauvaises idées de s’absenter momentanément pour satisfaire des besoins bien naturels. La fin des grands projets saint-simoniens Lorsque le projet arrivera à terme, que les applications seront livrées (voir méthode de l’arache) avec des mois de retard et des surcouts de 200%, l’apocalypse annoncée par les Cassandres mal intentionnés pointeront le bout du nez. Les miracles promis se transformeront en cauchemars opérationnels quotidiens, en nuits sans sommeil pour stabiliser le système livré, en complainte d’utilisateurs désemparés devant le désastre, en directions métiers ulcérées qui accableront le pauvre DSI ébionite accusé de tous les maux « Heureux les simples d'esprit, ils seront les premiers au royaume des cieux ». Il y a peu de chance que l’adepte de Simon, cause des immenses désillusions et des frustrations générées, ne se suicide de honte. Foudroyé en pleine ascension christique et chutant des azurs célestes, il ouvrira depuis son chariot de feu, son parachute d’or, se dédouanant de ses responsabilités en accusant les mécréants, le contrat mal compris et les vents contraires. Heureusement le simonien zélé tel le phénix ressuscitera 3 jours après de ses cendres et se présentera à des nouveaux samaritains comme spécialiste en redressement d’entreprises au bord du gouffre. Références bibliographiques
Du coté des analystes et consultants : Du Docteur Diafoirus au Docteur Petiot Les pratiques de Diafoirus dans l’organisation vont de la simple hygiène organisationnelle aux traitements chirurgicaux lourds pour les pathologies les plus critiques. On passe ainsi de la version aerobique de l’organisation (l’agilité par la pratique du yoga), le fitness des topEx, aux pratiques de motivation collective (« Robert c'est pas zizou, Youri c'est pas zizou, Petit bonhomme là c'est pas zizou, Beber c'est pas zizou »), au coaching individuel (« Muscle ton jeu Robert , si tu muscles pas ton jeu, fais attention, je t'assure, tu vas voir, tu vas avoir des déconvenues parce que t'es trop gentil. »). Les citations sont issues de l’ouvrage le plus prestigieux sur le coaching en entreprise « Les yeux dans les bœufs ou le traitement des pathologies des ruminants cavicornes» du Docteur Diafoirus aux Editions Organisations 2020. Les cas pathologies plus graves ou moins rentables sont traités par les techniques de dégraissage social (ou liposuccion des excédants pondéraux de masse salariale) suivi selon l’expression consacrée du Docteur Diafoirus, le célèbre médecin de Molière : « La saignée ! La saignée, vous dis-je ! Encore la saignée ! » Son diagnostic social est toujours d’une très grande précision : « La fièvre managériale est due à une vapeur fuligineuse et mordicante qui picote les membranes du cerveau du top management ». Les traitements associés sont teintés d’un très grand bon sens : ce sont des clystères participatifs, des saignées prophylactiques répétées, des purgatifs opérationnels, des tisanes qui guérissent les descentes d’organigrammes. Quelle que soit l’issue de la maladie Diafoirus aura toujours raison "Le médecin tant pis allait voir un malade Que visitait aussi son confrère tant mieux Ce dernier espérait quoique son camarade Soutint que le gisant irait voir ses aïeux Tous deux s’étant trouvés différents pour la cure Leur malade paya le tribut à sa nature Après qu’en ses conseils Tant pis eut été cru Ils triomphaient encore sur cette maladie L’un disait : il est mort je l’avais bien prévu Sil m’eut cru disait l’autre, il serait plein de vie" ![]() ![]() Mais en maquignon roublard, le praticien en organisation ne souhaite pas achever sa victime, il faut garder en vie la poule aux œufs d’or et donc distiller la bonne parole venimeuse par dose homéopathiques car on n’est jamais à l’abri de réactions inattendus du patient. L’arme fatale du Diafoirus moderne s’apparente alors au supplice de Tantale ou le diagnostic de ni fait ni à faire. Comme la poule aux œufs d’or fait vivre son médecin, l’espoir fait vivre la poule. Les fruits de l’éden doivent toujours être à portée de main juste à une mission de consulting à venir. Mais mêmes les meilleures vaches à lait finissent par tarir. Alors attendri par tant de bons et loyaux services, l’œil de l’équarisseur s’émeut et Maitre Diafoirus devient Dr Petiot inscrit sur le bottin rouge de la profession « Mieux vaut mourir dans les règles que de réchapper contre les règles. » . "Les Pages Rouges du Bottin" "Los Carayos" et professeur Choron l'assassin fait un dur métier à l'heure du crime il faut s'lever et pour tuer prestement par la lame qui saigne à blanc il étudie l'anatomie il sait par où s'en va la vie et qu'on peut pas saigner la vieille en lui tranchant le gros orteil l'assassin doit se cultiver lire des revues spécialisées apprendre le geste du semeur du semeur qui sème la peur et que planté dans la poitrine le couteau ne prend pas racine mais qu'un couteau planté dans l'dos devient un joli porte manteau refrain : y a assassin et assassin y en a des moches y en a des biens se faire assassiner c'est rien si on n'tombe pas sur un sagouin y a assassin et assassin pour trouver un bon assassin voir les pages rouges du bottin la chair humaine c'est pas du lard le dépeçage est tout un art l'assassin véritable artiste avec un doigté de pianiste ne découpe pas monsieur Dupont comme on découpe le cochon pour obtenir de beaux jambons faut suivre le contour du caleçon Contrairement aux idées fausses largement répandues, l’art du consultant et autres vendeurs d'idées et de méthodes n’est pas de soigner les pathologies de l’entreprise cliente mais plutôt de décrocher une nouvelle mission en résolvant en partie la face visible du dysfonctionnement. L’art du management fait plutôt bien vivre les cabinets de conseils, les maisons d’édition et les établissements d’enseignement supérieurs en accumulant les paradigmes contradictoires, des aphorismes dignes de l’almanach Vermot plus issus de la versatilité du marché des organisations que du raisonnement scientifique. Ainsi « Tout flatteur vit aux dépends de celui qui l'écoute ». Ainsi la logique d’ingénierie est souvent trahie par des commerciaux hâbleurs et des professionnels peu scrupuleux où la virtuosité des mots-valises creux fait office de rigueur et d’éthique. Le séducteur en TIC est souvent un trompeur choisissant ses dupes ou ses complices dans les comités de direction où les dirigeants sous la terreur des résultats à court terme sacrifient le bon sens au profit de la pensée magique, hypnotique et grégaire des grands cabinets spécialistes amplifiant le désarroi ambiant, distillant l’effroi, le FUD (Fear Uncertainty and Doubt) puis rassurant l’ignorant vassalisé. Quelle est alors la nature des relations entre les pôles de légitimité ? Si le dirigeant l’opérationnel méprise la connaissance et le modèle, comment éviter la Némésis technologique fournissant en retour un secteur informatique organisé en système d’extorsion de fonds, instituant le péage sur les autoroutes numériques, des coûts de maintenance sans fondements, des bugs et virus en réponse aux attentes des consommateurs fragilisant ainsi les grands systèmes techniques dont dépendent nos organisations. . J’espère que le lecteur aura pris quelques plaisirs à lire ces modestes truismes et me pardonnera un ton qui quelques fois rappelle le potache attardé. 8- ACTUALITE DE LA QUESTION Depuis que l’informatisation n’est plus le domaine réservé d’informaticiens hermétiques, le problème de la compréhension entre directions métiers représentées par la MOA et le génie informatique représentée par la MOE n’a cessé d’être la cause principale des échecs des projets d’informatisation et la source des dysfonctionnements observés après le déploiement de technologies. Le gouffre d’incompréhension mutuelle structurelle entre les attentes des utilisateurs d’une part et la volonté des réalisateurs du SI d’autre part une ne cesse de s’étendre. Du coté des dirigeants, l’informatique est perçue comme un problème, des contraintes physiques nouvelles. Le souhait est d’utiliser sans comprendre sans s’investir dans une discipline ingrate. De l’autre coté l’informaticien exprime le besoin d’être compris, d’expliciter le fonctionnement interne, étaler sa force de conviction de sa culture d’ingénierie en quelque sorte d’imposer sa rigueur scientifique et sa passion pour la technologique engageant non seulement la participation active de l‘utilisateur mais son appropriation de la démarche en fait sa volonté d’imposer l’esthétique de l’ingénieur. De là découlent les nombreux échecs pour mettre en œuvre des langues, sorte de volapuk contemporain, entre la MAO et la MOE basés sur des langages semi formels, des notations plus proches des schémas d’ingénierie que des représentations organisationnelles des directions métiers. A-t-on déjà vu des utilisateurs spécifier leurs besoins et leurs souhaits en terme de SI en utilisant le langage UML ? Les techniques de conception fonctionnelle sont-elles adaptées au traitement de la connaissance ? Les modèles objets issus du génie logiciel, qui devaient rendre le monde réel des organisations plus palpable et plus naturel, ont-ils réussi à combler les incompréhensions et à remplacer les démarches et méthodes de conception laborieusement mises en place à la fin des années 70 ? En nous plaçant au cœur de l’articulation MOA MOE, nous introduiront les concepts de l’ingénierie organisationnelle dans le cadre de la conception puis la réalisation des SI. Il s’agit de dresser un état des lieux sur l’ensemble des méthodes, outils et modèles à la disposition du concepteur en prenant en compte non seulement les innovations du génie logiciel (technologies, méthodologies …) mais aussi les apports des sciences humaines et de gestion et les progrès réalisés par les sciences cognitives et en particulier de la psychologie cognitive expérimentale. Pour traiter des pathologies des SI, nous allons analyser les causes congénitales de malformation en germe dès les phases d’analyse du besoin et de spécification en focalisant notre analyse non pas sur les SI réalisés mais sur les objets intermédiaires, les modèles porteurs de sens, d’intention et même d’organisation nécessaire pour réaliser le système. Les objets de conception, les maquettes symbolisent l’esquisse de la conception au moment où l’embryon est suffisamment formé pour s’imposer aux décideurs comme une évidence mais avant que l’ensemble des choix et détails structurant soient complètement fixés, analyser le potentiel prospectif avant que les déterminismes ne soient figés. Nous aborderont donc l’analyse de la puissance et limites des outils, langages, méthodes, annotations à notre disposition en partant de l’adage populaire qu’un bon dessin faut mieux qu’un long discours et en démontrant la force de l’image pour forger l’imaginaire collectif, la force de conviction portée par les arts graphiques pour reprendre les termes de Blainville dans « Histoire des sciences : de l'organisation et de leurs progrès comme base de la philosophie » analysant l’état des sciences avant Lamarck fondé sur les sciences de l’intelligence du langage de la logique, l’analyse numérique et les mathématiques, la méthode et enfin l’art graphique ou « l’art de formuler les faits matériels et leurs phénomènes, soit par le langage ordinaire, ce qui constitue la description ; soit par un langage convenu, particulier et général, ce qui s’appelle nomenclature ; soit par la délinéation et les ressources de la peinture, l’iconographie ; cet art, disons-nous , était déjà avancé et se perfectionnait tous les jours ». « Au secours de ces instruments essentiels, qui s'adressent au premier de tous les sens, vient s'adjoindre l'art graphique, qui doit parler aux yeux et fortifier dans- l'esprit l'impression de la parole.». Ainsi l’Art de la cartographie peut nous permettre d’aborder l’indicible organisationnel. Carte objet descriptif incarnation des intentions et de la dynamique créatrice de l’épure permettant de visualiser globalement pour agir localement . Rétablir la puissance de la carte symbolique pour décrire un état des lieux multidimensionnels pour repenser le support à une épistémologie (dans le sens d’une théorie de la connaissance) mais aussi pour passer d’une représentation statique, une perspective centrale des informations manipulées par l’organisation à la perspective atmosphérique représentant les archétypes organisationnels caractérisant les informations sur l’organisation. |
![]() | ![]() | «recomposition de la cartographie psychique», dans son dernier ouvrage, La Tentation de Marcel Proust | |
![]() | «Passage», rencontre avec la statuaire dogon (Mali), ouvrage d’art publié en 30 exemplaires numérotés (1999) | ![]() | «des romantiques les plus rares… cet ouvrage en reliure du temps… sera toujours le merle blanc !» Carteret i-63 |
![]() | ![]() | «Quelques exemplaires seulement échappèrent au feu» auquel l’ouvrage «écrit avec beaucoup de liberté» fut condamné peu après sa parution.... | |
![]() | «post-modernes». Cependant le terme postmodernisme est né véritablement en 1978 utilisé par Charles Jencks dans son ouvrage «le langage... | ![]() | «Faire preuve de pédagogie» signifie l’aptitude à enseigner et à transmettre à un individu ou un groupe d’individus -de tous âges... |
![]() | «cadrans solaires de correze». Ce sont de simples avis m’encourageant à décrire la classification des «objets gnomonique» telle qu’elle... | ![]() | «A qui sait bien aimer IL n’est rien d’impossible» Jason se donne la mort «Et punis-toi, Jason, de ne la punir pas» pour fuir la... |