Pont Aven Bienvenue à Pont Aven, ville située dans le département
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Pont Aven Bienvenue à Pont Aven, ville située dans le département du Finistère, près de l’Océan Atlantique. Pourquoi Pont Aven ? Simplement car la ville est à cheval sur la rivière Aven, qui signifie en breton, rivière souterraine. Il s’agit d’un site privilégié puisque la ville se situe au début de l’estuaire entre l’Aven et l’Atlantique. Historiquement (jusqu‘au XVII-XVIIIème), Pont Aven n’était pas vraiment une ville ni un village mais plutôt un petit regroupement d’habitations vivant essentiellement grâce aux moulins sur l’Aven d’où la devise « Pont Aven : ville de renom, 14 moulins et 15 maisons ». La ville en tant que commune naît en 1790 après la Révolution et l’on sait d’ailleurs qu’en 1800 il y avait 720 habitants à Pont Aven, surtout des pêcheurs et des meuniers. Cependant, dans la deuxième moitié du XIX ème grâce à l’essor du chemin de fer, dans les années 1870, les 1ers touristes arrivent jusqu’ici et avec eux de nombreux artistes, surtout nord-américains et anglais. Ces derniers sont attirés par le climat particulièrement doux , une luminosité inspirante et une verdure impressionnante. De cette présence de peintres depuis plus d’un siècle la ville est rapidement qualifiée de « ville des peintres ». C’est plus dans les années 1880, avec les peintres français Paul Gauguin, Émile Bernard et Paul Sérusier; que la ville va connaître une apogée artistique. En effet, ces peintres avec une 20aine d’autres autant français que irlandais, hollandais, polonais ou finnois, avec une forte volonté de rompre avec le surréalisme (Monet, Pissarro qui peignent en Normandie), vont être à l’origine du mouvement synthétiste. Le synthétisme s’inspire bien sûr des couleurs de l’impressionnisme mais aussi des estampes japonaises, des arts indigènes et plus curieux des vitraux médiévaux. Ce mouvement utilise une technique bien particulière de peinture avec la pratique de grands aplats (les couleurs sont étalées comme aplaties sur la toile). On parle de synthétisme car , grande nouveauté, les artistes ne peignent plus directement sur le lieu d’inspiration mais tentent de reconstituer une fois dans l’atelier une sorte de synthèse mentale du paysage ou des personnes qui les ont inspirés. Dans ce sens, la peinture qui s’en dégage est composée de contours marqués voire exagérés, notamment sur les personnages quand il y en a ,et de vives couleurs. Tout ce qui est considéré comme superflu n’est pas peint. Les œuvres vont donc perdre du réalisme au profit du symbolisme. Ce mouvement est aussi appelé aujourd’hui l’École de Pont Aven. La tête de file de cette dynamique artistique est le français Paul Gauguin, véritable mascotte de la ville à l’heure actuelle. Avant d’être peintre ce dernier était agent de la Bourse de Paris mais suite à un crack, il se consacre à la peinture. Il est d’abord séduit par l’impressionnisme et fut élève de Camille Pissarro. cf Le Champ de Derout-Lollichon, 1886 qu’il peint à plusieurs reprises :  A Pont Aven, Gauguin est séduit par le côté intact et pur de la culture et de la religion. Par le mysticisme qui s’en dégage (s’imaginer les 1500 habitants en habits traditionnels aller a la messe à la chapelle Trémalo avec ferveur). Par ailleurs, il faut savoir que l’École de Pont Aven posa vraiment les bases de ce qu’on appelle maintenant l’Art Moderne. Gauguin disait par exemple : « N’essayez pas de copier la Nature. L’Art est abstraction ». Du mouvement synthétiste émergea vraiment une nouvelle façon de voir, concevoir et penser l’Art. De plus, cette ébullition artistique fut, à la fin du XIXème/début XXème, encouragé par la municipalité elle-même poussant les pensions à proposer de tarifs bas pour accueillir les peintres. Cf. place de l’Hôtel de ville et la pension Gloanec, propriété à l’époque de Marie-Jeanne Gloanec qui accueillit de nombreux peintres et le tableau Fête à Gloanec, peint en 1888, par Gauguin, après un voyage en Martinique, pour remercier son hôtesse lors du 15 août, jour de la Assomption. Il s’agit de l’actuel Hôtel Gloanec. (NB : L’hôtel Julia entretient également cette tradition d’accueil des artistes avec des expositions et des ateliers autour de l’art contemporain.)  La couleur rouge plus que vive de la table faisant vivre cette nature morte traduit la volonté de nouveauté du peintre. Sur cette table un bouquet d’œillets entouré de soucis orange, de deux poires et un d’une pile de crêpes. On distingue déjà les contours marqués et la disparition de quelques détails Les marchands de couleurs et les galeries suivaient également de très près cette émulation artistique comme on peut encore le voir aujourd’hui sur cette même place. Pour l’anecdote, les habitants se faisaient payer pour poser avec des tarifs établis : - 1 franc par jour pour les enfants, - 1.5 francs par jour pour les femmes, - et 2 francs par jour pour les hommes. Tout autre sujet, les galettes sont également une spécialité de la ville avec la fameuse biscuiterie (place de l’Hôtel de ville aussi) Traou Mad (=les bonnes choses) et ses galettes sûrement aussi célèbres que ceux de la Mère Poulard. Comme je l’ai dit précédemment, la renommée du village et un atout de son charme est due aux moulins qui assuraient la survie quotidienne du village. Sur les 14 de la devises il doit n’en rester aujourd’hui que 4 ou 5 , certains en ruines d’autres restaurés et même parfois transformés en restaurant comme le Ty Meur qui inspira Les Lavandières à Gauguin.  De cette activité témoigne encore la rue des Meuniers ou encore la rue des Moulins. On comprend bien à présent donc l’importance de la rivière Aven. Un peu à l’écart vers l’ouest, se situe la jolie demeure privée Levazen qui servit de refuge et de source d’inspiration à de nombreux peintres. Et si l’on continue à suivre l’Aven, on va se trouver dans un magnifique parc constitué d’anciens lavoirs, qui étaient les lav-o-matics de l’époque. C’est le parc Xavier Grall. Ce dernier fut un grand poète, écrivain et journaliste (au Monde par exemple) breton. Ces œuvres (Rires et Pleurs de l’Aven par exemple) font plutôt l’éloge de la Bretagne. Ensuite , un peu plus loin, se situe le moulin Kermentec qui inspira Le Moulin David de Gauguin, en 1896 /!\ Pas le même nom simplement car il y a eu changement de propriétaires.  Il s’agit d’une de ces dernières peintures à Pont Aven. On remarque bien dans les couleurs vives et les formes assez abstraites l’influence de son voyages à Tahiti. Pour l’anecdote, il découvrit cette endroit pour le moins pittoresque alors qu’il marchait récupérer d’une jambe cassée après une bagarre. Les personnages font vraiment exotiques. C’est d’ailleurs avec cette même influence qu’il a peint La Belle Angèle,en 1894 près du Port. La légende dit que c’était la plus belle fille du village et qu’à 21 ans elle était déjà mariée avec le maire.  Gauguin lui fit des traits marqués presque caricaturaux dans un cadre ovale avec un décor autour purement décoratif. Cela rappelle clairement les estampes japonaises. Le mari crut se reconnaître dans la statuette à gauche et refusa le tableau. Comme pour beaucoup de ses œuvres, Gauguin tellement avant-gardiste était que rarement reconnu, seulement par ses pairs. Plus au Nord du moulin Kermentec, se trouve l’entrée du Bois d’Amour. Lieu privilégié et très apprécié des artistes il inspira le fameux Talisman,1888.  /!\ Ce tableau est de Paul Sérusier qui demanda à Gauguin une leçon juste avant que ce dernier parte rejoindre Van Gogh à Arles. (NB : C’est après leurs deux mois de cohabitation tumultueuse que se situe l’épisode de l’oreille coupée.) Il faut savoir que c’est cette œuvre en particulier, qui représente bien le mouvement synthétiste, posa les bases de l’Art Moderne. Les couleurs y sont exagérées, les formes flous, là encore très « avant-garde » . Enfin, avant de terminer cette visite de la ville , il me faut parler de la chapelle Trémalo qui est à 10-15min à pied juste au nord du Bois d’Amour. La chapelle et ses alentours sont les mêmes qu’à l’époque de Gauguin. Cette chapelle dite basse est du XVI ème avec une belle voûte en bateau renversé. Là encore un lieu de choix pour trouver l’inspiration. Inspirée par sa vision mystique de la Bretagne et du Christ crucifié en bois peint de cette chapelle, Gauguin va peindre Le Christ Jaune,mélange intéressant de réel et de symbolique.  Il s’agit d’un Christ dit serein car il a le visage calme et il ne montre aucun signe de souffrance. Ce jaune solaire fut critiqué par certains l’accusant de l’avoir volé à Van Gogh. Il est vrai que la peinture de la sculpture rappelle l’ivoire. Vocabulary : Département = district À cheval = ici, crossed by Rivière souterraine = underground river Un petit regroupement d’habitations = a little gathering of houses Moulin = ici à eau donc watermill Devise = moto Synthétisme = synthetism Estampes japonaises = japanese prints Arts indigènes = native art Aplati = flatten out Contours = outlines Ébullition artistique = artistic emulation Couleurs vives = bright colours Œillets = cornflower Soucis( fleurs) = marigold Marchands de couleurs = « colours salers » ,trader around painting stuff Meunier = miller Lavoirs = former washing-place/houses Avant-garde = avant-garde Ivoire = ivory |
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