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Création de l’argot français contemporain Didier Tejedor (didier.tejedor@uam.es)
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Nous allons tout d’abord aborder deux concepts de base :
D’une manière assez synthétique, on peut définir la traduction comme une pratique, comme un savoir faire. La traductologie, quant à elle, correspond à une réflexion théorique, il s’agit donc d’un savoir. Le traducteur est un professionnel de la traduction ; le traductologue (c’est un chercheur) mène une recherche sur la traduction. La traduction est essentiellement un « savoir comment », c’est à dire un savoir opératif (un savoir qui a pour résultat un acte, qui est à l'origine des actes), et, comme toute connaissance opérative, elle s’obtient par la pratique. En conséquence, le traducteur n’a pas besoin d’être un théoricien, il n’est donc pas nécessairement traductologue ni linguiste. La traductologie, en tant que discipline théorique, doit établir certains rapports avec d’autres disciplines, par exemple la linguistique, la psychologie, la sociologie, la neurologie, etc.
Le linguiste Jakobson définit, en 1959, de manière général, la notion de traduction comme tout processus d’interprétation de signes. Suite à cette définition, il distingue trois manières d’interpréter des signes. Le sens d’un signe peut être transféré à d’autres signes de la même langue, il peut être transférer à une autre langue, il peut aussi être transférer à d’autres systèmes de symboles non verbaux. En conséquence, il faudra distinguer trois types de traduction :
Exemples : C’est le cas, par exemple, de la traduction en espagnol contemporain de textes appartenant à d’autres époques (cf. La chanson épique « Le poème de mon Cid » - Poema de mío Cid - (1140)). Mais, c’est également le cas des changements de registres (en fonction de la situation sociale, de l’idéologie, de la profession, de l’age ou du sexe) – voir, par exemple, l’approche d’un texte argotique comme le scénario de La Haine de Mathieu Kassovitz. De sorte que le concept de traduction, au sens large, engloberait tout acte de communication. On le voit lorsqu’il s’agit, par exemple, de définir un mot quelconque : Prenons, par exemple, le mot Fromage et la définition qu’en propose le Grand Robert : 1. Aliment obtenu par la coagulation du lait*, suivie ou non de fermentation. 2. (1878). Se retirer dans un fromage, allus. littér. à la fable de La Fontaine, Le rat qui s'est retiré du monde. 3. (1905). Argot des théâtres. Emplacement d'une affiche où est inscrit en grosses lettres le nom d'une vedette. Loc. fam. (1928). Faire de qqch. (en faire) un fromage : grossir démesurément l'importance d'un fait. - Plat (faire tout un plat de...). 4. Par anal. (Plats que l'on prépare dans un moule, une terrine, une forme). Fromage de cochon : hachis de viande de porc frais. Qu’observe-t-on ? Et bien, si l’on s’en tient aux observations de Jakobson, le signifié (c’est-à-dire le contenu sémantique) d’un signe linguistique c’est sa traduction par un autre signe linguistique différent. En effet, la traduction d’un mot dans une même langue a recours à un autre mot, plus ou moins synonyme, voire à des périphrases. Et l’on sait que la synonymie ne constitue pas une équivalence complète ou exacte. Si l’on s’en tient à cette approche du phénomène de la traduction, il faudrait alors tenir compte d’autres pratiques discursives où il existe un processus de transformation à partir d’un texte original. Tel est le cas des transpositions scénographiques, des adaptations d’œuvres littéraire au cinéma, à la bande dessinée, aux dessins animés, etc. Les termes employés sont : adaptation, transfert, transposition, réécriture, etc. Le problème est alors de savoir si toutes ces pratiques peuvent être chapeautées sous le terme de traduction ou bien s’il faut réserver ce concept a la traduction entre langues. Cela nous mènerait à considérer la traduction entre langue comme un cas particulier du processus de transposition, de transformation de textes. A partir de là :
Lorsqu’on parle ou on écrit on réalise un acte. Cet acte est connu sous le nom d’acte d’énonciation. Le produit résultant de cet acte est l’énoncé. Dans l’approche que je défends, l’énoncé est le lieu d’inscription d’un ou plusieurs points de vue. Le point de vue étant, la représentation discursive d’un procès (que celui-ci soit une relation d’action ou une relation d’état). Or nous avons affirmé, ci-dessus, que la synonymie exacte, à l’intérieur d’une même langue, n’existait pas. A plus forte raison, lorsqu’il s’agit de transférer du sens d’une langue à une autre. Dans l’acte de traduction interlinguistique, il s’agira donc de transférer la représentation discursive d’une langue et surtout le sens qu’elle véhicule, d’une culture, à une autre, au moyen de différents systèmes linguistiques. Quand la langue d’arrivée ne dispose pas de la même représentation discursive, il faudra alors chercher une représentation discursive équivalente permettant de véhiculer un sens équivalent.
Dans le cadre de ce cours, il faudra procéder en plusieurs étapes. Nous serons concernés par deux types de traduction : une traduction intralinguistique et une traduction interlinguistique. Face à l’argot, il faudra effectivement réaliser d’abord une traduction intralinguistique qui va nous dévoiler le signifié du terme en question : nous obtiendrons un signifié et deux signifiants appartenant à deux registres de langues. Ce n’est qu’à partir de là que nous aborderons une traduction interlinguistique qui nous permettra de restituer le signifié de départ à travers le signifiant appartenant à une autre langue. Pour ce faire, afin de pouvoir mener à bon port la traduction intralinguistique, nous allons aborder les procédés de création de l’argot qui nous faciliterons le passage d’une langue à une autre.
Le premier problème qui se pose c’est justement d’essayer de délimiter la notion d’argot1.
Peu à peu, le terme jargon se voit déclassé et réservé au langage de convention, adopté dans un certain univers professionnel. Et c’est avec ce sens qu’il est employé actuellement. Ce langage spécial se caractérise généralement par un vocabulaire et des expressions techniques, liées et limitées à une profession ou à une spécialité ; on a ainsi : un jargon scientifique, médical, sportif, journalistique, politique, etc… Une première différence qu’on peut mettre en valeur dès maintenant, c’est que le but premier de ces jargons est de parler en spécialiste ; et non de tromper.
Parler de l’argot c’est avant tout parler de ses fonctions. Qu’est-ce qu’on recherche en utilisant l’argot ? On cherche, tout d’abord, à cacher, à masquer le sens de nos propos à tous ceux qui ne font pas partie du cercle d’initiés. On reprend ainsi cette idée de langage secret.L’argot ce sont des formes linguistiques dérivées de la langue commune qui permettent la communication dans un groupe restreint, celui des initiés, et ils constituent une réponse linguistique à un besoin (besoin de secret, d’opacité, etc…). Par exemple, le cas des commerçants qui, discutant entre eux devant les clients, peuvent avoir à dire des choses qu’ils tiennent à garder secrètes (« donne-lui le pain dur qui reste d’hier »), ou des voleurs qui, préparant un « coup », ne tiennent évidemment pas, à être compris des tiers.Exemple :
D’autre part, l’argot étant rejeté par la norme, il va être au contraire revendiqué par tous ceux qui, de leur côté, rejettent cette norme et la société qu’ils perçoivent derrière elle. Si l’argot n’est plus, tout à fait, la langue cryptique qu’il a été, il est donc devenu une sorte de langue refuge, emblématique, la langue des exclus, des marginaux ou de ceux qui veulent se différencier.C’est ce que Pierre Guiraud a bien vu lorsqu’il parlait de l’argot comme signum social : « Tout langage est signe ; comme le vêtement ou la coiffure, comme les formules de politesse ou les rites familiaux, il nous identifie… ». Cela correspond à la fonction identitaire que suppose l’utilisation de ce parler.En plus de ces deux fonctions, c’est-à-dire la fonction cryptique et la fonction identitaire ou emblématique, certains voient dans l’argot une troisième fonction : la fonction ludique. C’est, par exemple, ce que reflète, par exemple, l’utilisation du javanais, chez les scolaire, il s’agit là du premier contact avec l’argot. On peut également retrouver cette fonction ludique dans les joutes verbales des jeunes des cités.
Avant de nous centrer sur les mécanismes de création de l’argot français contemporain, nous allons nous arrêter sur quelques aspects qui ont trait aux contextes sociopolitique et culturel qui nous permettrons par la suite de mieux comprendre l’argot.Evidemment, dans ce long parcours, ce n’est pas la banlieue ouest, pour prendre l’exemple de Paris, qui est concernée. Il ne s’agit pas non plus des jeunes du XVIe arrondissement, même si parfois ceux-ci adoptent certaines attitudes typiquement banlieusardes, histoire de marquer une adhésion à une culture qui leur semble vivante et attirante : c’est la mode et de plus cela leur permet de provoquer les adultes.
a) Culture interstitielle : La culture qui attire notre attention c’est la culture des jeunes des quartiers relégués, c’est celle que certains – comme Louis-Jean Calvet – qualifient d’« interstitielle », puisqu’elle se trouve à l’interstice, c’est-à-dire entre deux cultures -celle du pays d’accueil, en l’occurrence : la France, et celle de leurs parents, d’origines étrangères. L’origine de cette culture interstitielle se trouve au tout début des années 1980, dans les cités de la banlieue parisienne où l’on observe l’apparition de certains phénomènes culturels d’importation. Tout d’abord, on assiste à l’introduction d’une danse (le break, le smurf) et d’une tenue vestimentaire (casquette de base-ball en arrière, survêtement en satin de marques, des baskets de marques, des chaînes en or) imitant ainsi les jeunes Noirs des Etats-Unis, une dégaine ou démarche cadencée. Et puis par la suite, une manière de s’adresser à l’autre. C’est donc tout le jeu du langage verbal ou non-verbal qui est concerné ici. C’est une question d’ethos2 non-linguistique qui est concerné. b) La musique : La musique a aussi son importance : le rock tout d’abord, mais aussi et surtout le reggae (les idoles des jeunes sont évidemment : Bob Marley et Assié Salassié (Empereur d’Ethiopie)) ; quant au rap, il n’est encore qu’un support musical pour la danse, il ne s’affirmera en tant que prise de parole, en tant que principale moyen d’expression des jeunes qu’au tournant des années 80-90. Dans ces cités où émerge un style d’expression qui se manifeste à travers la danse, la musique et l’écriture, l’idéologie qui domine ce premier mouvement importé est la non-violence. c) Tag et graff : Premier signe stratégique de la naissance du mouvement : l’apparition des tags. Au milieu des années 1980, on voit apparaître sur les murs des cités, le long des voies de chemin de fer, sur les palissades, dans les stations de métro, une nouvelle forme d’expression urbaine : le tag et le graff. Le tag c’est l’élément le plus simple de l’expression murale. C’est une signature monocouleur du pseudonyme d’un groupe, d’un posse ou d’une bande. Tous les graffeurs ont débuté par le tag. Le tag a plusieurs aspects. Il existe sous la forme de signature reproduite sur une étiquette de petit format : le stick. On trouve également la brûlure (flew up), lettrage mono ou plurichromatique beaucoup plus travaillé et mieux calligraphié. Plusieurs calligraphies sont utilisées pour ce type de lettrage : le bubble (arrondie), le drop (carré), le wild style (mélange de différents types de lettres). La dernière forme d’expression la plus évoluée est la fresque, l’aérosol-artiste ou graff mural qui représente des scènes de la vie quotidienne dans des couleurs fluorescentes sur un support comme la palissade ou le mur. Le tagueur marque du nom qu’il s’est choisi le territoire qu’il revendique afin d’être reconnu par les initiés et d’imposer aux autres l’empreinte de son existence. Le message est clair : nous sommes là ne nous oubliez pas. Le tag ou le graff répondent donc à :
d) Le rap : Á la fin des années 1980, début des années 1990, une nouvelle étape de cette culture s’amorce. Le rap commence à prendre de l’essor et une première génération de rappers français se révèle au public (NTM, Assassin, MC Solaar, IAM). Très vite, le rap s’impose comme une nouvelle forme d’expression qui crie, qui chante la situation de toute une jeunesse marginalisée, bien souvent en situation d’échec scolaire ou au chômage et victime du racisme. Ce mouvement contestataire dénonce, en effet, tout un système de domination à la fois économique, social, spatial, culturel et politique dont ces jeunes sont les victimes. e) Affirmation d’une identité : Toutes ces formes d’expressions qui constituent ce qu’on appelle le Hip-Hop et que les jeunes banlieusard ont adopté n’ont qu’une finalité qui est justement de marquer leur spécificité, leur singularité. Ces jeunes, tout en créant ou en adaptant à leur réalité une culture autre, essaient de se construire une identité. Il y a là, en effet, un besoin identitaire, une quête d’identité car ils n’ont pas de culture propre, ils sont au contraire entre deux cultures (la France, leur parent). Cette quête d’identité va également se manifester à travers une langue ou un argot qui leur servira donc de signe de reconnaissance au même titre que la tenue vestimentaire ou le style de musique. L’utilisation de cet argot des cités est une façon de revendiquer leur appartenance à un groupe social, à un lieu ou à une classe d’âge. Cet argot ou parler des cités qui est influencé par la rencontre d’une multitude de cultures : africaine, arabe, gitane, américaine, française, a une finalité : affirmer une identité, et cela en terme générationnel, face aux adultes, et en termes ethniques, fils de migrants (en général beurs ou black) se situant face à ceux qu’ils nomment « from’, gaulois, fils de Clovis, rillettes, blondin ou céfran ». Cette différenciation linguistique se produit, donc, du fait de l’existence d’une volonté de différenciation sociale, une volonté oui, mais aussi une demande de reconnaissance sociale. Deux exemples notoire, le « festival des voitures brûlés » en juillet 1981 aux Minguettes ou même ces magasins saccagés après les émeutes de Vaulx-en-Velin produites à la suite de la mort en octobre 1991 de Claudio Thomas, répondent, en fait, à cette même demande de reconnaissance. Voyons de plus près l’espace constitué par ce qu’on appelle la banlieue. |
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