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HDA 3è4 Questionnaire préparatoire à la fiche d’identité de l’objet d’étude n°4 extrait du film Le gamin au vélo L.et J.P. Dardenne (2011) (1h03’09-1h06’38) N.B. Cette étude fait suite à la projection-débat du film d’Ursula Meiers L’enfant d’en haut, du 17 mars 2013 au forum des images. Contexte : Cyril, un enfant qui vit en foyer et le week-end en famille d’accueil, vient de braquer un buraliste, à l’instigation de Wes, le délinquant local. Mais voyant que le plan ne s’est pas déroulé comme prévu et que l’enfant a été repéré, Wes le lâche et l’abandonne à son sort. Muni du fruit de son larcin, Cyril part alors retrouver son père, lequel lui a pourtant dit ne plus vouloir le voir... Cet extrait se situe dans le dernier tiers du film. I-Structure
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….................................................................................................... II- Rejoindre le père…
III-La figure du père
IV- La narration : entre suspension et redémarrage
V- Intertexte et prolongement
CORRIGE HDA 3è4 Questionnaire préparatoire à la fiche d’identité de l’objet d’étude n°4 extrait du film Le gamin au vélo L.et J.P. Dardenne (2011) (1h03’09-1h06’38) N.B. Cette étude fait suite à la projection-débat du film d’Ursula Meiers L’enfant d’en haut, du 17 mars 2013 au forum des images. Contexte : Cyril, un enfant qui vit en foyer et le week-end en famille d’accueil, vient de braquer un buraliste, à l’instigation de Wes, le délinquant local. Mais voyant que le plan ne s’est pas déroulé comme prévu et que l’enfant a été repéré, Wes le lâche et l’abandonne à son sort. Muni du fruit de son larcin, Cyril part alors retrouver son père, lequel lui a pourtant dit ne plus vouloir le voir... Cet extrait se situe dans le dernier tiers du film. I-Structure
a)l’enfant franchit les obstacles pour parvenir à son père; b) entrevue avec le père, à qui le fils veut donner l’argent; c) éviction du fils rejeté de l’autre côté du mur par le père ; d) L’enfant enfourche son vélo et repart. II- Rejoindre le père…
Après un long trajet en bus qui dit la distance spatiale qui le sépare de son père, l’enfant doit franchir un mur trop haut pour lui, réussir à se faire repérer par son père en déjouant l’attention de la patronne. La narration insiste sur le temps qu’il met pour ce faire. Cette première partie est donc destinée à nous montrer que la quête du père est finalement un parcours d’obstacles puisque le chemin de l’enfant est semé d’entraves continuelles et de dangers potentiels. La vitre symbolise la séparation entre le père et le fils, cet obstacle-là ne sera jamais franchi, et la rencontre qui a lieu à l’extérieur, de façon expéditive, montre bien que le fils ne peut pas pénétrer dans l’espace du père (l’intérieur de la cuisine).
Le vélo symbolise un adjuvant (aide) qui va aider l’enfant à franchir l’espace, puis l’obstacle qui le sépare du père (le vélo est d’ailleurs bien ce qui relie Cyril au père depuis le début). Le mur, tout comme la vitre, symbolise la frontière impénétrable entre le père et le fils. Le symbole de la frontière qu’on ne peut franchir sera d’ailleurs renforcé par l’éviction effective par delà le mur quand le père prend l’enfant en main pour le rejeter de l’autre côté du mur avec son argent. Dans le dernier moment qui clôt la partie consacrée à l’éviction, l’enfant est montré « au pied du mur », coincé, littéralement, dans une impasse, ce qu’il est aussi, au sens figuré…
Cela montre, après le difficile franchissement de l’espace le séparant du père, que le temps de latence est plus long que le temps effectif de l’entrevue : Cyril est davantage montré parcourant l’espace ou attendant son père, que discutant avec lui. Le rapport avec le père est ainsi montré comme un instant furtif, volé entre deux moments du père, très affairé ailleurs. L’enfant qui n’appartient pas à l’espace du père (voir question 1) ne fait pas davantage partie du « temps » du père. III-La figure du père
« fous le camp, tu vas me foutre en taule avec ton fric » ; « ta gueule » « ne reviens plus jamais ici » sont les paroles du père. Une seule parole de sollicitude : « ça va ? » quand Cyril est montré atterrissant brutalement. Quant au seul geste qu’il fera à l’égard de Cyril (reprenant d’ailleurs le rôle du vélo), c’est bien pour l’aider à franchir le mur, mais c’est uniquement pour accélérer son exclusion …
La parole nous parvient hors-champ, par delà le mur qui sépare désormais le père et le fils. Le père est désormais dématérialisé et la parole perd ainsi de son efficience. Ceci d’autant plus qu’on ne voit pas bien quelle aide le père pourrait apporter de là où il se trouve. Le fils est seul dans son impasse…
le père est montré tout au long du film comme un père défaillant .Lâche, incapable de dire franchement à son fils qu’il ne veut plus le voir ( au début du film); se défaussant sur les autres de ses responsabilités financières et morales vis-à vis de son fils : la société (foyer pour jeunes), Samantha… Il va jusqu’à vendre le vélo de son fils ; et si dans ce passage, on le voit finalement rejeter l’argent, (après hésitation !), la raison qu’il donne n’est en rien dictée par l’intérêt du fils, c’est au sien propre qu’il pense seulement : « tu vas me faire mettre en taule avec ton fric ». Le seul moment où il apporte de l’aide à son fils, c’est, comme on l’a vu, pour le mettre dehors plus vite… IV- La narration : entre suspension et redémarrage
Cet instant marque une suspension: Cyril vient de se recevoir brutalement sur ses pieds, on peut supposer qu’il s’est foulé la cheville, et que, littéralement coincé au pied du mur qu’on vient de lui déclarer infranchissable en le frappant d’interdiction ( « ne reviens plus jamais ici), il va s’écrouler, ne plus pouvoir repartir du fond de son impasse. Le film est d’ailleurs plein de chutes de toutes sortes, les personnages n’arrêtent pas de tomber ou d’être précipités à terre. Le vacillement de Cyril symbolise donc un vacillement de la narration. Mais contre toute attente, Cyril va bien, il le dit, son chemin ne s’arrête pas là, et il va pouvoir repartir… La narration aussi....
Ce moment lyrique, cela mérite d’être noté, ne vient pas se caler sur un moment émotivement fort, ce qui aurait donné une tonalité mélodramatique au passage : bien au contraire. Il vient après. Cet instant musical, ainsi que le long travelling qui accompagne l’échappée à vélo de Cyril, marquent une pause narrative, le temps peut-être aussi qu’il faut à Cyril pour « digérer » ce qui vient de se passer, et passer à autre chose. Rejeté brutalement et définitivement hors de l’espace du père, il pédale longuement, à corps perdu, vers un autre espace. On verra que c’est vers Samantha qu’il revient, la seule adulte à lui avoir prodigué affection et protection sans faillir… V- Intertexte et prolongement
On pense au film (en partie autobiographique) de F. Truffaut, Les 400 coups, où l’enfant, qui vient de s’échapper de sa maison de redressement, court vers la plage et qu’il est suivi par la caméra en un très long travelling…
Dans ces deux films, on note l’inversion des valeurs : les parents ne jouent plus leur rôle ni d’éducateur, ni de protecteur de l’enfance, au contraire ils volent ou vivent de l’argent rapporté par leur enfant (le père revend le vélo qui appartient à son fils, dans le film des frères Dardenne ; la mère se fait payer ses vêtements et ses besoins élémentaires par Simon dans celui d’Ursula Meiers). Dans les deux films, un parent chasse son enfant, et ne lui apporte aucune éducation morale ni affection. Les enfants de nos deux films en sont l’un et l’autre réduits à essayer d’acheter cette affection avec de l’argent. Simon propose à sa mère de la payer pour le droit à dormir blotti contre elle (elle accepte) ; Cyril apporte l’argent dont son père a dit manquer dans l’espoir d’acheter le droit de vivre avec lui… On est loin du schéma habituel de l’amour gratuit et naturel d’un parent protecteur et éducateur… Dans nos deux films, on a donc le même schéma d’une enfance maltraitée, montrée sans pathos, et portant un regard très dur et pessimiste sur une paternité ou maternité défaillantes. FICHE D’IDENTITÉ DE L’OBJET D’ÉTUDE N°4 : extrait du film Le gamin au vélo Luc et JP Dardenne (1h03’09—1h06’38’) N. I- Présenter l’extrait du film Le gamin au vélo N.B. L’étude de l’extrait est à mettre en liaison avec le film visionné au préalable au forum des Images l’enfant d’en haut d’Ursula Meier. - Domaine artistique : arts du visuel - Nature de l'oeuvre : film de fiction (sous-genre : fiction sociale ; mélodrame ) - Titre : extrait du film belge Le gamin au vélo; date de sortie en salles : 2011 - Réalisateurs : Luc et Jean-Pierre Dardenne (nés en 1951 et 1954) sont deux réalisateurs, scénaristes et producteurs belges, qui réalisent des films à caractère social. Leurs films, au style sobre et très épuré, souvent servis par des acteurs non professionnels, ont obtenu de nombreuses récompenses dans les festivals internationaux. Pour plus de détails, voir lien : http://fr.wikipedia.org/wiki/Frères_Dardenne -Problématique : dans l’extrait montré, quel regard les cinéastes portent-ils sur les relations père-fils dans la société d’aujourd’hui ? Quel rapprochement peut-on opérer avec le film d’Ursula Meier L’enfant d’en haut ? II- Situer l’objet d’étude dans son domaine historique ou artistique Contexte du film : film réalisé en 2011 par deux réalisateurs dans la pleine maturité de leur art, le film s’inscrit dans la droite lignée des films sociaux qui ont fait leur renommée. L’idée du scénario leur est venue après qu’ils ont entendu l’anecdote d’un enfant élevé au Japon dans un foyer , qui grimpait sur le toit du bâtiment tous les jours pour guetter l’arrivée hypothétique de son père… III- Décrire et analyser l’extrait A-Décrire et situer l’extrait dans le contexte du film: Résumé du film : ( source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Gamin_au_vélo) Cyril, un enfant de presque douze ans hébergé dans un foyer pour jeunes, tente désespérément de retrouver son père qui l'abandonnera finalement. Cyril refuse d'admettre que son père a déménagé, l'a abandonné et a vendu son vélo. Il rencontre une coiffeuse, Samantha, qui va s'attacher à lui et qui rachète le vélo, ce vélo noir qui accompagne Cyril tout le long du film et représente bien plus qu'un vélo, c'est le lien vers son père. Mais un trafiquant de drogue local, Wes, tente d'impliquer Cyril dans ses méfaits… Contexte du passage (1h03’20-1h06’38) : Cyril, à l’instigation de Wes, le délinquant local, vient de braquer un buraliste. Mais voyant que le plan ne s’est pas déroulé comme prévu et que l’enfant a été repéré, Wes le lâche et l’abandonne à son sort. Muni du fruit de son larcin, Cyril part alors retrouver son père, lequel lui a pourtant dit ne plus vouloir le voir... Cet extrait se situe dans le dernier tiers du film. B-Analyser le passage : -Rendre compte de la structure en quatre parties, à résumer ; des difficultés rencontrées pour joindre le père (nommer les obstacles et tous les procédés cinématographiques qui disent la séparation) ; interpréter le dialogue et la réaction du père en termes de responsabilité paternelle (se défausse, ne pense qu’à lui, rejette son fils et l’abandonne une seconde fois); interpréter le plan sur le pied, le temps d’arrêt et le vacillement de l’enfant avant qu’il ne reparte ; parler de ce que peuvent signifier narrativement la musique et le long travelling qui viennent clore le passage (pause narrative ; intertexte possible avec un film à thématique similaire : Truffaut Les 400 coups, célèbre plan final.) Rendre compte enfin du rôle de l’argent dans ce passage, et opérer un rapprochement avec une scène du film d’Ursula Meier L’enfant d’en haut (scène où l’enfant paye sa mère pour qu’elle accepte de le garder contre elle pendant la nuit. Dans les deux cas, les enfants apportent de l’argent à un parent irresponsable, dans les deux cas, ils cherchent à acheter l’amour de leur parent). (voir polycopié de l’étude faite en classe (ou blog HDA de la classe) pour le détail de l’étude). -C- Public visé// visée de l'artiste : les spectateurs contemporains // visée : raconter l’histoire d’un enfant sans père, sous forme de récit initiatique des temps modernes (penser aux contes de fée, à Pinocchio par exemple : enfant laissé à lui-même, bonne influence d’une figure maternelle, mauvaises rencontres dans la forêt, actes répréhensibles et finalement rédemption…) -D-Conclusion 1) Un regard très pessimiste posé sur la société 2) une figure de père défaillante 3) un film sans pathos et sans cliché, mais une lueur d’espoir dans la fin Dans ce film, les frères Dardenne portent sur les protagonistes un regard volontairement distant ( pas le temps de s’apitoyer du fait du mouvement perpétuel ; aucune musique « empathique » dans les moments les plus dramatiques ; enfant peu souriant et peu larmoyant, au physique qui ne répond pas aux critères de « l’enfant mignon » qu’on pourrait voir dans les publicités ). Néanmoins le constat porté sur ces relations père-fils, et plus particulièrement, sur la société, est extrêmement pessimiste : les codes sont inversés (le père a abandonné et « volé » son fils en vendant son vélo au début du film, c’est le fils qui apporte l’argent au père qui dit en manquer). L’enfant est une nouvelle fois abandonné à lui-même à la fin du passage, la figure du père est défaillante (il est lâche, irresponsable matériellement et moralement, égoïste) Sur le ton du simple constat sociologique et non du mélodrame, sans pathos, en évitant tous les clichés du genre, les frères Dardenne abordent un sujet qui a été abondamment traité par la littérature et le cinéma : l’enfant pauvre et abandonné de ses parents. (voir bibliographie en annexe). Mais si leur regard est pessimiste, notamment dans ce passage, particulièrement dur, la toute fin du film fait apparaître une lueur d’espoir : après une énième chute, l’enfant se relève et repart, probablement vers Samantha, la figure protectrice… IV- Appréciation de l'élève Comment appréciez-vous cette oeuvre : qu'est-ce qui vous plaît/ déplaît/ frappe/intéresse dans cette oeuvre ? …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. V ANNEXE : termes à connaître
C. Chaplin, The Kid ; L. Bunuel, Los Olvidados ; Maurice Pialat, L’enfance nue Livres : V. Hugo Les Misérables (personnages de Gavroche/Cosette) ; C. Dickens Oliver Twist ; H. Malo sans famille |
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