Résumé : a partir de l’exemple de la théorie des organisations, cet article soulève la question des conditions de possibilité d’un dialogue entre des champs scientifiques différents (économie, psychologie, sociologie, sciences de gestion, droit, etc.







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Comment aborder l’interdisciplinarité de l’économie des organisations ? Les conditions de possibilité d’une fertilisation croisée entre les disciplines.


Didier Chabaud (THEMA Université de Cergy Pontoise & METIS EM Normandie), Claude Parthenay (ADIS-GRJM Université Paris-Sud 11) & Yannick Perez (ADIS-GRJM Université Paris-Sud 11)

Résumé :

A partir de l’exemple de la théorie des organisations, cet article soulève la question des conditions de possibilité d’un dialogue entre des champs scientifiques différents (économie, psychologie, sociologie, sciences de gestion, droit, etc.). Si la recherche de fertilisations croisées entre les matières est souvent revendiquée (cf. Schmidt (2006) pour la liaison économie et psychologie) cette recherche ne doit pas, pour reprendre l’expression de Schumpeter (1954, p. 55), se transformer en « stérilisation croisée ».

Dans cet article, nous abordons la question des conditions de possibilité d’un dialogue entre les sciences à partir de ce qui fait leur socle commun : la prétention au vrai. Cette prétention a deux conséquences importantes. D’une part, le contenu du discours ne doit pas entrer en contradiction avec cette prétention. C’est ce qu’en philosophie on nomme un argument transcendantal, dont les implications ont été développées par Bitbol (2000) pour la physique, Apel (1976) pour la communication, ou encore Thomas-Fogiel (2000, 2003) pour la philosophie. D’autre part, les compétences prêtées à l’homme de science - et plus généralement à tout individu - ne doivent pas exclure la possibilité de tenir un discours qui puisse prétendre au vrai. Par exemple, si l’on définit l’individu comme entièrement déterminé par ses conditions économiques, sociales, son histoire ou son inconscient, alors il n’est plus possible de poser un discours qui puisse prétendre au vrai (Parthenay 2008a).

Or, le débat épistémologique concernant la portée des théories économiques des organisations est marqué par une absence de ce type d’analyse, et c’est cette lacune que cet article se propose de combler. Ainsi, en appliquant cette grille d’analyse à l’économie des organisations, il sera possible de montrer comment certaines théories peuvent être réfutées, mais aussi d’en tirer trois conséquences constructives :

1) L’argument transcendantal autorise la construction d’une grammaire simple pour les comparaisons entre approches dans le champ de la théorie des organisations.

2) Il permet de mesurer les points limite de certaines théories et d’en fournir l’explication comme le montre notre exemple de l’analyse des travaux d’Herbert Simon (référence).

3) Enfin, il fonde la possibilité de fertilisations croisées entre les théories des organisations.


Introduction


L’organisation est un objet d’étude pour de nombreuses sciences. En raison de cette situation, chaque approche scientifique sur les organisations se trouve face à la question de savoir s’il convient de se confronter aux autres ou bien de les ignorer. Williamson défend ainsi l’idée que la compréhension des organisations économiques passe par la réintégration dans l’analyse économique des apports du droit et de la théorie des organisations (Williamson 1994). Cependant, cette façon d’appréhender les organisations nécessite non seulement une capacité à « être interdisciplinaire » mais aussi une capacité à « être méthodique » et à avoir « l’esprit actif »1.

Cette discipline de l’interdisciplinarité est particulièrement importante puisque de nombreux champs scientifiques s’intéressent aux organisations : économie, droit, sociologie, psychologie, ingénierie de l’organisation, etc. L’objet de cet article est de montrer que cette nécessaire discipline s’applique aussi à la réflexion épistémologique sur les organisations.

En effet, si l’on cherchait à classer épistémologiquement les théories des organisations, on peut constater qu’elles peuvent être rangées, dans une succession historique, depuis un pôle réaliste et jusqu’à un pôle relativiste, de Popper à Feyerabend. Le pôle réaliste, de type popperien, bien que prenant acte de l’impossibilité d’utiliser la réalité comme preuve de la vérité d’un discours, n’en continue pas moins de convoquer la réalité, au moins comme critère de « faillibilité » d’une théorie. En théorie des organisations, la défense, par Herbert Simon d’hypothèses « plus réalistes » est sans doute l’archétype d’une telle approche. De l’autre côté de l’axe, le pôle relativiste, prenant acte de l’impossibilité de faire preuve par la réalité en vient à relativiser tout discours scientifique au point, chez certains auteurs comme Feyerabend, de ne plus le distinguer d’autres types de discours.

Notre thèse va être de montrer que le travail scientifique, et donc la réflexion sur les organisations, peut sortir de l’oscillation entre réalisme sans probation et relativisme absolu, par une réflexion sur les conditions de possibilité d’un discours scientifique. Nous montrerons alors que le plus petit commun multiple d’un discours scientifique est sa prétention à être jugé sur le registre du vrai ou du faux. Cette exigence basique vaut pour toutes les démarches scientifiques et crée par là même un espace de confrontation entre disciplines au-delà des différences de méthodes et d’outils.

Nous allons ainsi montrer dans notre deuxième partie, d’une part, en quoi la nécessaire cohérence entre la prétention au registre du vrai de tout discours scientifique implique que le contenu de ce discours respecte ce principe et, d’autre part, que la prétention au vrai nécessite aussi de présupposer une capacité d’auto-réflexion à la fois pour le scientifique et pour tout individu. Loin d’être anodine, cette réflexion sur les conditions de possibilité d’un discours scientifique va nous permettre, dans la troisième partie de définir l’espace de dialogue possible entre les théories des organisations et de montrer comment il est possible de mettre en évidence les points aveugles ou limites des théories. Avant cela, dans une première partie, nous expliciterons pourquoi, une théorie des organisations doit pouvoir ouvrir un dialogue en refusant l’indifférence voire l’annexion de la totalité de la théorie des organisations par une seule science.

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