Parcours de l’exposition p. 7







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Je vous vends la fleur d'ancolie.


  • Je suis en grand mélancolie,

Ami, que m'ayez changée ;

Car vous m'avez trop étrangée,

Dîtes m'en le voir, sans ruser,

Sans plus me faire en vain muser.

Christine de Pisan (1363-1430)
Escollier de Merencolye,

Des verges de Soussy batu,

Je suis à l'estude tenu,

Es derreniers jours de ma vye

Charles d'Orléans (1391-1465), Poésies
De toutes les marques de la mélancolie, ou plutôt de l'accablement et de la tristesse, aucune n'est si multiple et variée que les pleurs. D'abord, le doigt se porte à l'œil et les larmes se répandent ; puis le visage s'incline vers la poitrine ; troisièmement, les joues se tirent de chaque côté dans une sorte de convulsion, et le visage prend l'aspect du sourire ; les sourcils s'abaissent sur les paupières, les yeux sont embués, les joues rouges ; la tête est douloureuse, le nez coule, la bouche salive, les lèvres tremblent, la parole est entrecoupée, et toute la poitrine est secouée de soupirs et de sanglots. Voilà tout ce qui accompagne cette triste action de pleurer. Je vais vous en expliquer les raisons une par une en commençant par les larmes.

Thimoty Bright, Traité de la Mélancolie, 1586
Ce qu'ils veulent, ils le veulent intensément, et ce qu'ils désirent ils le recherchent avec une grande ardeur ; toujours anxieux et empressés, méfiants et timorés, envieux, méchants, parfois généreux à profusion, parfois très économes, mais le plus souvent âpres au gain, ronchons, râleurs, insatisfaits et toujours à se plaindre, envieux, bourrus, incapables d'oublier une injure, portés à la vengeance, rapidement hors d'eux et d'une grande violence dans tout ce qu'ils imaginent, peu affables dans leurs paroles, ni capables de compliments usuels, mais butés, moroses, tristes austères, toujours à méditer, figés dans leurs idées ; exactement comme la Mélancolie telle que l'a peinte Albrecht Dürer.

Robert Burton, Anatomie de la Mélancolie, 1621
Les auteurs, depuis Hippocrate, donnent le nom de mélancolie au délire caractérisé par la morosité, la crainte et la tristesse prolongées. (…) Cette dénomination ne saurait convenir à la mélancolie telle que la définissent les modernes. Cette double considération m'a fait proposer le mot monomanie, formé du grec monos, seul, et de mania, manie, terme qui exprime leur caractère essentiel de cette espèce de folie dans laquelle le délire est partiel, permanent, gai ou triste.

Esquirol, De la lypémanie ou mélancolie, 1820
Il y a entre l'angoisse et la dépression une relation analogue à celle qui existe entre la peur et le deuil. Nous craignons un malheur à venir, nous sommes en deuil d'un malheur réalisé. Le névrosé est saisi d'angoisse lorsque sa pulsion tend vers une satisfaction que son refoulement lui interdit d'atteindre. La dépression survient lorsqu'il renonce à son but sexuel sans succès ni satisfaction. Il se sent incapable d'aimer et d'être aimé ; c'est pourquoi il doute de la vie…

Karl Abraham, 1912
L'auto-tourment de la mélancolie, indubitablement riche en jouissance, signifie, tout à fait comme le phénomène correspondant de la névrose de contrainte, la satisfaction de tendances sadiques et de haine qui concernent un objet et ont, sur cette voie, subi un retournement sur la personne propre.

Sigmund Freud, Deuil et mélancolie, 1915
C'est autour de la fonction de l'idéal que s'accommode le rapport du sujet aux objets extérieurs. Dans la mélancolie, l'objet est, chose curieuse, beaucoup moins saisissable pour être certainement présent, et pour déclencher des effets infiniment plus catastrophiques, puisqu'ils vont jusqu'au tarissement de ce que Freud appelle le sentiment le plus fondamental, celui qui vous attache à la vie.

Jacques Lacan, Le transfert, 1960-1961
Ils ne pensent qu'à leur retraite (…) Leur idéal d'hôpital d'État, une immense maison finale et mortuaire. (…) Comme un chrétien se prépare à la mort, le moderne se prépare à la retraite. C'est une mentalité de pensionnaires et de pensionnés. Toute la question est de savoir si le monde est destiné à devenir un immense asile de vieillards.

Charles Péguy, vers 1900
Avec le christianisme et par lui s'introduisait dans l'esprit des peuples un sentiment qui est, plus que la gravité et moins que la tristesse, la mélancolie.

Victor Hugo, Préface de Cromwell, 1827
Je suis le ténébreux, le veuf, l'inconsolé,

Le prince d’Aquitaine à la tour abolie,

Ma seule étoile est morte, et mon luth constellé

Porte le Soleil noir de la Mélancolie.
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