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Gérard de Nerval, El Desdichado, poème extrait des Chimères, 1853"(…) Le jour baisse, pour toutes les choses le soir vient maintenant, même pour les meilleures choses ; écoutez donc et voyez, ô hommes supérieurs, quel démon, homme ou femme, est cet esprit de la mélancolie du soir !" ainsi parlait le vieil enchanteur, puis il regarda malicieusement autour de lui et saisit sa harpe. Friedrich NIETZSCHE, Ainsi parlait Zarathoustra, Le Chant de la Mélancolie (1885) Comment est-ce que je pourrais nier que ces mains et ce corps sont à moi, si ce n'est peut-être que je me compare à certains insensés, de qui le cerveau est tellement troublé et offusqué par les noires vapeurs de la bile qu'ils assurent constamment qu'ils sont des rois lorsqu'ils sont très pauvres (…) Descartes, Méditations métaphysiques, 1639 Mes yeux sont trop blessés, et la cour et la villeNe m'offrent rien qu'objets à m'échauffer la bile : J'entre en une humeur noire, en un chagrin profond, Quand je vois vivre entre eux les hommes comme ils font. Je ne trouve partout que lâche flatterie. Qu'injustice, intérêt, trahison, fourberie. Je n'y puis plus tenir, j'enrage, et mon dessein Est de rompre en visière à tout le genre humain. Molière, Le Misanthrope (1666) [La mélancolie] C'est le sentiment habituel de notre imperfection. Elle est opposée à la gaieté qui naît du contentement de l'âme et des organes : elle est le plus souvent l'effet de la faiblesse de l'âme et des organes : elle l'est aussi des idées d'une certaine perfection, qu'on ne trouve ni en soi, ni dans les autres, ni dans les objets de ses plaisirs, ni dans la nature (…) Diderot, Encyclopédie, 1766 Un mélancolique s'imaginait qu'il était mort, et en conséquence il ne voulait pas manger. Tous les moyens employés pour lui faire prendre quelques nourritures avaient échoué : il était en danger de périr de faim lorsqu'un de ses amis s'avisa de feindre la mort. On mit ce dernier dans un cercueil devant le mélancolique, et quelques moments après on lui apporte à dîner : le mélancolique voyant le faux mort manger, pensa qu'il pouvait en faire autant, et se mit en devoir de l'imiter. Pinel, La Mélancolie dans l'Encyclopédie méthodique (1816)LexiqueACÉDIE : mal défini au IVe – Ve siècle par les moines chrétiens comme "une irritation et une anxiété du cœur " C'est un péché capital dont l'Église se préoccupe jusqu'à la fin du Moyen Age. DÉPRESSION : le mot prend un sens psychologique dans la seconde moitié du XIXe siècle. Dans les années 1950, il devient courant pour désigner différentes formes de tristesse et d'abattement, que l'on soigne par la psychothérapie et, de plus en plus, par les antidépresseurs (inventés en 1957). MÉLANCOLIE : du grec melankholia, "bile noire" ou "humeur noire". Le terme désigne, dans l'Antiquité puis dans la médecine médiévale, une maladie de l'esprit caractérisée par la tristesse et la peur, causée par les dérèglements de l'humeur noire. La psychiatrie naissante la redéfinit au XIXe siècle comme une monomanie, puis l'identifie à la fin du siècle à la psychose maniaco-dépressive. NEURASTHÉNIE : maladie définie par les psychiatres dans les années 1880 comme un état d'épuisement nerveux. NÉVROSE : apparu à la fin du XVIIIe siècle, le mot recouvre d'abord tous les troubles nerveux sans origine organique connue. Dans le vocabulaire freudien, il désigne une maladie nerveuse dont les symptômes traduisent un conflit psychique refoulé. PSYCHOSE : dans le vocabulaire psychiatrique qui s'élabore au XIXe siècle, le terme remplace celui de "folie". Il désigne aujourd'hui la schizophrénie, la paranoïa et la psychose maniaco-dépressive. SPLEEN : "rate" en anglais, le siège de la bile noire. Le terme se diffuse au XIXe siècle pour désigner la mélancolie, l'ennui profond. TAEDIUM VITAE : littéralement "dégoût de la vie". L'expression se répand au XIXe siècle sous la plume des écrivains.Les publicationsLe catalogue de l’exposition, sous la direction de Jean Clair Sommaire - La mélancolie, la folie, le génie-la poésie, Yves Bonnefoy, écrivain, professeur honoraire au Collège de France - L’encre de la mélancolie, Jean Starobinski, professeur émérite à l'Université de Genève I. La mélancolie antique - La mélancolie dans l’Antiquité : de la maladie au tempérament, Paul Demont, professeur de langue et littérature grecques à l'Université de Paris-Sorbonne (Paris IV) - Tristesses et mélancolies dans l’art grec, Alain Pasquier, conservateur général chargé du département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, musée du Louvre - Ajax, George Ortiz II. Le bain du diable. Le Moyen Âge - L’acédie et ses enfants, Yves Hersant, professeur, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en Sciences sociales, à Paris - Max Ernst, L’Ange du foyer, Werner Spies, professeur, ancien directeur du Musée national d’art moderne, Centre Georges Pompidou, Paris III. Les enfants de Saturne. La Renaissance - Un musée de la mélancolie, Jean Clair - Melencolia I. Dürer et sa postérite, par Peter-Klaus Schuster, directeur général des Staatliche Museen zu Berlin - Mélancolie et alchimie, Jörg Völlnagel, attaché de recherche, Staaliche Museen zu Berlin - Mélancolie rouge, Yves Hersant - Aut deus aut daemon. La mélancolie et la folie louvière, Jean Clair - La mélancolie des tueurs élisabethains, Olivier Meslay, conservateur au département des Peintures, musée du Louvre IV. L’anatomie de la mélancolie. L’âge classique - La mélancolie du savoir, Jean Clair - La mélancolie et ses remèdes : La reconquête du sourire dans la France classique, Marc Fumaroli, de l'Académie française - Et sur la tête un oiseau solitaire, Maxime Préaud, conservateur général, département des Estampes et de la Photographie à la Bibliothèque nationale de France - La Mélancolie et les passions humorales au début de la modernité, Noga Arikha, historienne des idées, professeur à Bard College, New York - Musique et mélancolie, Jean Clair V. Les Lumières et leurs ombres. Le XVIIIe siècle - « La douce Mélancolie » selon Watteau et Diderot. Représentations mélancoliques dans les arts en France au XVIIIe siècle, Guillaume Faroult, conservateur au département des Peintures, musée du Louvre - Orgie noire : terreur et mélancolie au Salon de 1801, Stéphane Guéguan, chef du service culturel du musée d'Orsay VI. La mort de Dieu. Le romantisme - « La volupté de la mélancolie » (Senancour). Le paysage comme état d’âme, Vincent Pomarède, conservateur en chef, chargé du département des Peintures, musée du Louvre - “Les limbes insondés de la tristesse”. Figures de la mélancolie romantique de Chateaubriand à Sartre, Robert Kopp, professeur à l'Université de Bâle - « La beauté du mort ». Ruskin, Viollet-Le-Duc et le sentiment de la perte, Roland Recht, de l’Institut, professeur au Collège de France - La mélancolie des ruines, Jean Clair VII. La naturalisation de la mélancolie - La mélancolie des psychiatres. Esquirol : De la lypémanie ou mélancolie, Jackie Pigeaud, professeur émérite à l'Université de Nantes. Institut Universitaire de France - Mélancolie et dégénérescence, Laura Bossi, neurologue, Paris - Mélancolie moderne : portrait du docteur Gachet, Jean Starobinski VIII. L’Ange de l’Histoire. Mélancolie et temps modernes - L’immortalité mélancolique, Jean Clair - Machinisme et mélancolie, Jean Clair - Une mélancolie faustienne, Jean Clair Bibliographie Index Avec la participation , pour les notices, de Philippe Comar, Agnès Bos, Matthieu Pinette, Alain Tapié et du Centre allemand d’histoire de l’art de Paris. Caractéristiques : 22,8 x 28,7 cm, 500 pages, 380 illustrations dont 300 en couleurs, relié, prix prévisionnel : 49 €, coédition Réunion des musées nationaux/Gallimard, diffusion Sodis, ISBN : 2-07-011831-2 Le Petit Journal des grandes expositions Ecrit par Hélène Prigent, 16 pages, 30 illustrations couleurs, en vente uniquement sur le lieu de l'exposition et par abonnement. Mélancolies. Les métamorphoses de la dépression Ecrit par Hélène Prigent, Collection Découvertes Gallimard En 160 pages, ce volume de la collection Découvertes Gallimard retrace une histoire de la mélancolie, depuis Aristote qui le premier s’interrogea sur le lien entre génie et mélancolie, jusqu’aux interprétations et représentations que la fin du xxe siècle a donné du sujet. Entre ces deux termes –le ive siècle avant J.-C. et l’aube du xxie siècle–, le mot et ses acceptions ont considérablement évolué. En étudiant ces variations de sens mais aussi la persistance de certaines de ses implications, en offrant un large panorama de l’iconographie de la mélancolie depuis ses origines jusqu’à ses plus récentes illustrations, ce livre éclaire la longue histoire de la mélancolie, et notamment les liens que la notion entretient avec l’imagination. Caractéristiques : 12,5 x 17,8 cm, 160 pages, 200 illustrations, broché, prix : 13,90 € environ, diffusion Sodis, Coédition Gallimard / Réunion des musées nationaux, ISBN Gallimard : 2-07-030-599-6 Contacts presse / Editions : Gallimard Presse nationale : Brigitte Benderitter, 01 49 54 43 03, brigitte.benderitter@gallimard.fr Presse régionale et étrangère : Pierre Gestède, 01 49 54 42 54, pierre.gestede@ gallimard.fr Découvertes Gallimard : David Ducreux, 01 49 54 16 70, david.ducreux@gallimard.fr Presse régionale et étrangère : Alain Deroudilhe, 01 49 54 14 29, alain.deroudilhe@gallimard.fr Réunion des musées nationaux : Annick Duboscq, 01 40 13 48 51, annick.duboscq@rmn.frGérard Régnier (Jean Clair), commissaire de l’expositionDocteur ès-lettres, Gérard REGNIER a suivi des études de philosophie et d’histoire de l’art, d’abord à la Sorbonne, avec André Chastel et Jean Grenier, puis à l’Université Harvard aux Etats-Unis avec Seymour Slive et James Ackermann. Il est nommé en 1966 conservateur des musées de France au musée national d’Art moderne, qu’il quitte en 1970 pour prendre la direction de la revue L’Art Vivant, jusqu’en 1975, date à laquelle il rejoint l’équipe du Centre Georges Pompidou. Il y assure le commissariat de l’exposition inaugurale Marcel Duchamp en 1977, puis de deux expositions qui ouvriront une approche nouvelle en France de l’historiographie du XXème siècle : Les Réalismes, entre Révolution et Réaction, en 1980, puis Vienne, l’Apocalypse joyeuse, en 1986. En 1989, il est nommé directeur du musée national Picasso. Dans cet établissement, il s’attache à multiplier les expositions, in situ et à l’extérieur (une quarantaine en tout) et à enrichir les collections (donation du Portrait de Carlotta Valdivia dit La Célestine en 1989, et, cette année de la Femme nue de trois quarts dos, étude pour Les Demoiselles d’Avignon). En France comme à l’étranger, il a assuré la direction d’un certain nombre d’expositions, en particulier au Canada – Galerie Nationale et Musée de Montréal – et en 1995, celle du centenaire de la Biennale de Venise. Préfigurant Mélancolie. Génie et folie en Occident, l’exposition L’Âme au corps, présentée à Paris en 1993, fut une première approche d’exposition pluridisciplinaire unissant les arts et les sciences. Il est par ailleurs, sous le nom de Jean CLAIR, l’auteur de monographies sur Bonnard, Balthus, Duchamp, Music, Picasso, et d’essais parmi lesquels : Méduse, Contribution à une anthropologie des arts du visuel (1989), Eloge du visible, Fondements imaginaires de la Science (1996), La Barbarie ordinaire (2001), Du surréalisme… (2003), De Immundo (2004), etc. Il est collaborateur régulier des revues Nouvelle Revue Française, Le Débat, Commentaire, La Nouvelle Revue de Psychanalyse, FMR, etc. Conférences et musiqueAuditorium des Galeries Nationales du Grand Palais – Niveau 1 Tous les mercredis à 18h30 Mercredi 19 octobre : L’œuvre au noir Ouverture du cycle de conférences et musique, Jean Clair, commissaire général de l'exposition, directeur du musée Picasso Mercredi 2 novembre: La pensée mélancolique Jackie Pigeaud, historien de la pensée médicale Mercredi 9 novembre: Explosions des formes et désenchantement du monde Conversation entre Serge Lemoine, président de l' Etablissement public du musée d' Orsay, et Jean Clair , directeur du musée Picasso Mercredi 16 novembre : La mélancolie au miroir Daniel Widlöcher Professeur émérite à l'Université Pierre et Marie Curie, Paris Mercredi 30 novembre: Table ronde Jean Clair, directeur du musée Picasso, Paris Daniel Widlöcher Jackie Pigeaud Yves Hersant Régis Debray Mercredi 11 janvier 2006: La Malinconia soirée musicale avec le Conservatoire Supérieur - CNR de Paris Conception: Corinne Schneider, historienne de la musique Accès gratuit uniquement sur présentation d'une contremarque à retirer au comptoir d'accueil à compter de sept jours avant la conférence, entrée Champs-Élysées. Projections de filmAuditorium des Galeries Nationales Programme diffusé du 6 octobre 2005 au 16 janvier 2006, tous les jours et sans interruption de 10h30 à 17h50, sauf les mardis et le dimanche 1er janvier. Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles. 10h55 GOYA, LES DEUX REGARDS (1985) Collection : Trois grands peintres Durée : 40mn Réalisation : Christopher Burstall Production : Christopher Burstall , BBC 12h40 ARTHUR RIMBAUD « Je est un autre » (2004) Durée : 52mn Réalisation : Alain Romanetti Production : Atelier D. avec la participation de France 5 14h00 VINCENT VAN GOGH « Le feu solitaire » (1975) Collection : Les impressionnistes : l’aventure de la lumière Durée : 57mn Réalisation : Gérard Pignol Production : PRD-Paris, ORTF . 15h50 L’EXPRESSIONNISME (1979) Collection : L’aventure de l’art moderne Durée : 54mn Réalisation : Carlos Vilardebo Production : Delta Image, La Sept, FR3, Ministère de la culture et de la communication, Musée du Louvre . Programme préparé et coordonné par Olivia Caplain et le service audiovisuel des Galeries nationales avec le concours de l’INA, de la BBC et du CNC. Visites guidées dans la limite des places disponiblesVisite générale, en salle, 1h30 Mercredi à 19h, du 19 octobre 2005 au 16 janvier 2006 Lundi, vendredi et samedi à 15h30 Anges et démons (adultes), en salle, 1hJeudis 27 octobre, 17 novembre, 8 décembre, 12 janvierNos rêves, nos pulsions et obsessions s’incarnent dans ces figures qui se tapissent dans l’obscurité ou se révèlent en pleine lumière.Les mystères de Saturne (10-13 ans), en salle, 1h30Mercredis 26 octobre, 2 et 23 novembre, 14 décembre, 11 janvierSur la piste des signes, symboles et histoires cachées des œuvres : cette visite permettra aux jeunes détectives de percer à jour les mystère de Saturne.Tarifs : adultes 15,5 € / abonnés Sésame : 6,5 € ; jeune public 5,5 € Vente à l’avance aux Galeries nationales ou dans le réseau habituel (majoration de 1,3 € ) Liste des visuels disponibles pour la presseLibres de droit uniquement pendant la durée de l’exposition 01.Anonyme (Goa, Inde) Bézoar avec monture dorée Or, bézoar, H : 11,6 cm Fin XVIIème Kunsthistoriches Museum, Kunstkammer, Vienne 02. Valentin de Boulogne dit le Valentin |