
Bulletin de liaison - 2011
Bulletin de liaison
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SOMMAIRE Editorial
Jean-Paul VEYSSIERE Les Ateliers C.N.E.S.
Béatrice MURA TODESCO LES STAGES
Stage Art Déco Octobre 2010
Stage Art Déco - Mars 2011
Jean-Claude BITONTI
Bibliographie Stage Art Déco LES NOMINATIONS
Nouveaux experts
Nouveaux stagiaires
Jury
| Editorial
ESTIMATION(S)
L’estimation d’un objet peut-elle varier selon la mission confiée à l’expert ?
L’expert fait face à des situations très diverses et à des contraintes multiples, qu’il agisse en tant qu’expert en ventes publiques, qu’il soit amené à établir une valeur dite de remplacement, ou qu’il soit désigné pour évaluer une succession ou procéder à un partage. Peut-il pondérer son estimation en fonction de la mission impartie ?
Le prix d’un objet varie-t-il non seulement dans la durée, mais encore selon les circonstances de l’expertise ? Existe-t-il un prix médian auquel pourrait s’appliquer presque mécaniquement un coefficient, augmentant ou diminuant l’estimation selon la situation?
Estimation en vente publique:
Dans le cadre d’une préparation de vente publique, il convient de ménager l’intérêt du vendeur, qui veut vendre au mieux, donc au plus cher, le plus de lots possible ; l’intérêt de l’acheteur, qui veut en général acheter au mieux, donc au moins cher (pas toujours cependant, comme il arrive de l’observer) ; et l’intérêt du spectateur qui tire de sa seule présence le sentiment d’appartenir à la classe des privilégiés, et doit être tenu en haleine.
Les ventes à l’encan sont de plus en plus dirigées comme des pièces de théâtre, respectant les trois règles du théâtre classique, unité de lieu, unité de temps, unité d’action. Comme le rapportait Hervé Poulain lors du colloque de février à Drouot-Montaigne (« L’art et l’argent »), les commissaires-priseurs français, imitant en cela leurs collègues anglais, bénéficient désormais de cours d’art dramatique, de manière à tenir au mieux leur rôle de protagonistes et de metteurs en scène dans ces tragi-comédies mondaines.
Dans une vente de qualité moyenne, des estimations faibles permettent d’attirer un public nombreux –prêt à se jeter corps et âme dans la pièce qui se joue, contribuant à la montée des enchères, parfois bien au-delà de l’estimation affichée au catalogue. L’estimation basse peut être dans ce cas déterminée par un prix de réserve, seuil au-dessous duquel il n’est pas légal de vendre.
Elle ne peut en aucun cas être considérée comme une juste valeur de l’objet, tout au plus (on entend souvent cette expression dans les ventes publiques) comme une estimation « raisonnable », mieux encore (ou pire encore) « très raisonnable » -alors que précisément ce n’est pas nécessairement sur des critères objectifs et raisonnables qu’elle a été fixée.
A l’inverse, il peut arriver que les estimations soient de toute évidence très soutenues, trop soutenues, pour ne pas dire gonflées, dans l’espoir de créer ou de confirmer la cote d’un artiste ou d’un nouveau domaine de collection, en comptant sur la présence d’un ou deux enchérisseurs « motivés », qui ont leurs raisons propres de soutenir l’enchère.
Peut-on imaginer trouver dans ces intérêts divers et parfois opposés, dans ces motivations et ces montages complexes, le moyen de déterminer une juste estimation ? Existe-t-il un coefficient multiplicateur applicable au prix d’estimation porté au catalogue qui pourrait donner une vraisemblance au prix « au marteau » ? Assurément non.
Quand le prix au marteau décuple –et parfois même centuple- l’estimation prétendue raisonnable, il serait aventureux de tout mettre sur le compte de la « bonne surprise », ou d’attribuer le résultat à l’habileté du commissaire-priseur. Admettons plutôt qu’il y a eu erreur d’expertise sur la substance même de l’objet.
Quand plus de 80% des lots d’une vacation ne trouve pas acquéreur au prix d’estimation porté au catalogue, c’est qu’une « manœuvre d’appréciation » n’a pas abouti.
Estimation pour assurance :
Cette estimation doit établir une valeur dite « de remplacement », notion bien complexe dans le cas d’objets d’art ou de collection, par définition irremplaçables par le fait qu’ils peuvent être uniques ou présenter un caractère unique, et qu’ils ont été parfois intégrés à une collection dont la réunion même augmente le prix de chaque élément.
Ces estimations sont souvent faites par des cabinets d’expertises pour assurance, dont il n’est pas absolument certain qu’ils possèdent en leur sein des spécialistes compétents dans les multiples domaines de la collection –et qui délèguent parfois, parfois seulement, à des commissaires-priseurs (c'est-à-dire habilités à faire des prisées) ou à des experts certains domaines jugés trop peu connus.
Ce n’est pas ici le lieu de dire que ces expertises et estimations se font tantôt pour assurer des objets existants, dont on peut juger de visu de la condition, tantôt après sinistre (vol, dégâts des eaux, incendie,
etc…) avec pour seuls témoignages quelques descriptions plus ou moins précises, ou même
quelques photographies, et parfois quelques factures plus ou moins anciennes.
L’estimation en valeur de remplacement ne peut pas être déterminée en fonction des estimations en ventes publiques (même majorés des frais acheteurs), ni même sur une moyenne approximative des résultats des ventes publiques (majorés eux aussi des frais acheteurs).
Elle doit tenir compte avant tout des prix pratiqués chez les antiquaires et spécialistes reconnus.
Il est difficile de donner avec précision le pourcentage d’objets précieux passant en ventes publiques acquis par des « marchands », ce pourcentage variant d’ailleurs très considérablement selon les domaines de l’art ; mais il est évident qu’il est très important. En conséquence, le prix obtenu en ventes publiques (même augmenté des frais « acheteur ») ne peut être considéré qu’occasionnellement comme le « prix abouti » du marché, c'est-à-dire comme valeur de remplacement.
Estimation d’une succession
Les estimations pour successions et partages se déroulent souvent dans des conditions difficiles : il faut répondre à l’urgence, et procéder (au moins dans mon domaine, le domaine du livre) à des inventaires ou prisées, que je dirais volontiers faits « à la volée ».
En tout cas, une fois les œuvres majeures repérées (j’ose croire qu’une expérience certaine et une longue pratique permettent d’identifier assez rapidement la plupart des œuvres majeures, par connaissance ou sagacité –en apportant éventuellement les réserves liées aux conditions de l’inventaire), il faut bien donner un prix. Là encore, il y a deux intérêts opposés : l’intérêt des héritiers, et celui de l’état, les frais de succession étant évidemment calculés au pourcentage des objets estimés.
Les droits de succession (Les Echos, octobre 2010)
« Les œuvres d'art, comme tous les autres biens du défunt sont soumises aux droits de succession. La première difficulté est de déterminer leur valeur. La valeur à retenir est prioritairement celle du bien vendu en vente publique dans les deux ans du décès, à défaut, celle déclarée dans le contrat d'assurance en vigueur et souscrit moins de dix ans avant le décès. A défaut encore, c'est la valeur de l'inventaire notarié qui est retenue ou en dernier ressort la valeur déclarative. Pour payer les droits, les héritiers ont plusieurs options. Soit ils sont capables d'en assumer la charge, soit ils font procéder à la vente des biens transmis. Soit enfin, ils recourent à la dation en paiement : ils donnent l'œuvre à l'Etat pour payer les droits. »
Il ressort de ce texte que c’est prioritairement la valeur « du bien vendu en vente publique » qui doit être retenue. Nous avons vu plus haut que cette valeur est pour une part aléatoire, tant dans son estimation, soumise à des contraintes, que dans les prix atteints, qui dépendent des enchérisseurs présents ou au courant de la vente, et de bien d’autres circonstances.
En second lieu, c’est la valeur donnée par les contrats d’assurance est-elle aussi peu certaine –nous en avons traité au chapitre précédent.
Quant aux valeurs de l’inventaire notarié ou aux valeurs déclaratives, il n’est pas besoin, si je puis dire, d’être grand clerc pour en deviner leurs limites.
Je remarque en passant qu’il n’est nulle part fait mention de l’expert, dans l’article des Echos, puisque, comme vous le savez, l’expert n’existe pas, et qu’il n’est nullement fait obligation à un notaire de faire appel à quelque « sachant » que ce soit –encore moins s’il n’existe pas.
Imaginons cependant que le notaire, ou le commissaire-priseur qu’il sollicite, confie la tache de l’inventaire estimatif à cette personne abstraite et irréelle, supposée être spécialiste d’un domaine, ayant parfois donné quelques preuves de compétence, et munie d’une assurance qui pourrait couvrir ses erreurs éventuelles.
Dans ce cas, la pratique (mais c’est bien loin d’être une philosophie) consiste à donner une estimation pondérée, je n’ose plus dire « raisonnable », et je n’ose pas dire rationnelle, aux objets observés – proche des prix de réserve qu’il serait opportun de proposer pour une vente publique, diminués des 20% de frais vendeur.
Conclusion
Il n’y a donc pas une estimation, mais des estimations que l’on souhaiterait sincères, variant probablement au moins de 1 à 3 en fonction de la mission impartie, dans le but de défendre l’intérêt du « consommateur » ou du collectionneur, en prenant garde aux prix liés à la spéculation –et aux erreurs sur la substance.
Honoraires
Les honoraires d’expertise sont libres. L’expert appelé doit les soumettre au client sous forme de devis en deux exemplaires, qui, une fois signés, auront valeur de contrat pour les deux parties. Ces honoraires peuvent être forfaitaires, ou bien « à la vacation », ou bien encore au pourcentage : quelque soit le mode de calcul choisi, il doit faire l’objet d’un accord préalable du client.
MISE EN APPLICATION :
Article de Michel Guerrin intitulé « Un achat du Centre Pompidou relance le débat sur le secret des transactions » (Le Monde, janvier 2011). [Ce mode « secret » d’acquisition est dénoncé
par l’artiste Fred Forest]. Les œuvres de Tino Sehgal, « immatérielles, proches du spectacle ou de l’événement, sont interprétées par des acteurs. .. en chair et en os qui discutent de thèmes dictés par l’artiste, à partir de citations de penseurs importants, dont des situationnistes …
Nombre d’artistes conceptuels depuis les années 1960 … ont conçu des œuvres ou des performances qui n’existent pas en tant que telles, mais sont décrites sur le papier –titre, matériaux, fabrication, protocole d’accrochage –afin de pouvoir les recréer pour une exposition.
Rien de tout cela dans l’univers de Sehgal, pour qui ses performances se transmettent oralement. Aucune trace écrite de l’œuvre. Aucune trace visuelle non plus, puisqu’il refuse qu’elle soit filmée, photographiée, et même enregistrée.
Comment, dans ces conditions, le Centre Pompidou pourra-t-il reconstituer « This Situation » ? « Cet achat a fait l’objet d’une rencontre orale le 20 avril 2010 chez un notaire, explique Alfred Pacquement, directeur du musée parisien. Il y avait l’artiste, un conservateur du MNAM, un représentant de la Galerie Marian Goodman et moi-même. L’artiste a énoncé les règles qui régissent l’œuvre pour que nous les ayons en mémoire, et que nous puissions ensuite les conserver dans un dossier conservé au musée.
Ce n’est pas cela qui pose problème à Fred Forest, mais la transaction financière … Il affirme que Seghal pousse au bout le principe d’oralité : il ne délivre pas de certificat pour garantir l’authenticité de l’œuvre, l’acheteur doit payer en liquide, et il ne reçoit en échange aucun récépissé. « Seule l’intervention d’un notaire comme témoin oculaire apporte une touche de formalité à cette drôle de vente ».
Alfred Pacquement répond que les choses ne se sont pas passées comme cela : »Nous possédons une facture de la Galerie Goodman, et nous n’avons pas payé en liquide … Si nous avions dû payer en liquide et sans facture, nous aurions été embarrassés. »
Fred Forest rétorque alors que si un document a été remis à Beaubourg, un principe central de l’artiste aurait été bafoué, la transaction serait entachée d’une grave escroquerie intellectuelle et morale. L’œuvre serait à ce point dénaturée qu’elle en perdrait toute légitimité, et en conséquence toute valeur marchande ». « Les premiers collectionneurs de Seghal ont pu payer en cash, mais ce n’est plus possible ; c’est devenu interdit », précise-t-elle. Tout en ajoutant, argument imparable, que « la facture est envoyée par mail, elle n’est jamais sous forme écrite ».
EXERCICE PRATIQUE
En suivant les règles théoriques péniblement énoncées plus haut, déterminez les différentes estimations (vente publique, valeur de remplacement, succession) de l’œuvre de Tino Sehgal intitulée « This Situation » décrite ci-dessus. Pour cette expertise, vous devez vous imaginer en condition réelle : c’est-à-dire dans les réserves de Beaubourg, consultant un étique dossier cartonné qui contient quelques souvenirs d’une « rencontre orale » (préciser ce terme) chez un notaire.
Nota bene : Cette œuvre, qui ne peut exister que par sa complète immatérialité (en quelque sorte seul son non-être prouve son être, et seule sa non-existence témoigne de son existence), avait en janvier 2011, selon Agnès Fierobe, directrice de la Galerie Goodman, une valeur marchande estimée de 50 000 à 100 000 euros. EPILOGUE PESSIMISTE
Pendant que ces questions, d’une haute tenue philosophique et d’une grande élévation morale, remplissent les pages de nos journaux culturels, tout en prenant en otages, comme en passant, les situationnistes Debord, Vaneighem ou Castoriadis qui dénonçaient précisément la société marchande du spectacle, la CNES continue modestement à s’intéresser aux domaines obsolètes de l’art, à organiser des stages que seuls jugent de qualité quelques esprits forcément rétrogrades, pour ne pas dire réactionnaires, et à imposer à des candidats au savoir d’un autre âge des examens dont les épreuves sont tout sauf immatérielles, devant des jurys improbables réunis à la va-vite (dont les notaires sont souvent absents)…
« Une certaine bourgeoisie riche et cultivée a été remplacée par des nouveaux riches sans culture et sans goût, un milieu étroit de spéculateurs qui ne collectionnent pas pour le plaisir mais pour afficher un statut social, avec une nécessité de rentabilité à court terme qui n’a jamais existé en art. Ils exposent, non sans morgue, leurs collections dans des espèces de showrooms comme on le fait dans le domaine de la mode. Et quand les musées entrent dans ce système pour apporter leur caution, on est près de la fin ». (Jean Clerc, conservateur général du patrimoine. Entretien avec J. Savigneau. Mai 2011)
« Il n’est rien de plus inepte qu’un couteau sans lame auquel manque le manche » (Lichtenberg. 1742-1799. Aphorismes) EPILOGUE OPTIMISTE Pendant que certains happy few débattent de ces vésanies, où la stupidité le dispute à l’escroquerie, dans quelques feuilles destinées au pilon, confirmant ainsi les prévisions pessimistes des situationnistes Debord, Vaneigem ou Castoriadis sur la société marchande du spectacle, la CNES continue non sans fierté à s’intéresser à l’univers intemporel de l’art, à organiser des stages menés de main de maître par des intervenants de grande qualité, et à proposer aux candidats-experts des examens exigeants, à la fois théoriques et pratiques, devant des jurys composés d’experts, de conservateurs ou de collectionneurs faisant autorité dans leur domaine, et parfaitement désintéressés..
« Il faut imaginer Sisyphe heureux ». (Albert Camus. 1913-1960. Le mythe de Sisyphe. 1942). Jean-Paul VEYSSIERE
Vice-président C.N.E.S.
Les bureaux de la C.N.E.S.
sont à votre disposition pour organiser des rendez-vous,
réaliser des expertises, déposer un objet.
LES ATELIERS C.N.E.S.ATELIER « GEMMOLOGIE-BIJOUX ANCIENS »18 avril 2011Après les ateliers « argenterie » et « céramique » qui suscitèrent tous deux beaucoup d’intérêt de la part des participants , ce fut au tour des spécialistes en gemmologie-bijoux anciens de prendre place autour de la grande table du conseil pour un nouvel atelier, réunissant sept femmes et un homme…(proportion inhabituelle à la C.N.E.S. !), venus des quatre coins de la France : Geneviève Baume, Marie-Christine Chiron, Béatrice Maisonneuve, Virginie Monnier, Christophe Barbe, Aline Josserand, Béatrice Todesco. Comme pour chacune de ces réunions la discussion devint vite animée puis passionnée, avec pour support les bijoux amenés pour la circonstance. Un vocabulaire bien ciblé accompagna les réflexions de chacun, élargissant ce domaine aux multiples facettes : bijoux de charme comme cette croix de saint Lô en argent de la fin du XVIIIe siècle ou ce collier d’esclavage si décoratif et chargé d’Histoire. On évoqua tout un bestiaire : aigle, chien, hibou, bélier, cheval…. mais aussi vieillard barbu et bien d’autres encore à travers les poinçons d’or, d’argent ou de platine selon les époques, les alliages, les provenances géographiques …et autres spécificités. Quelques noms de grandes maisons, Boucheron, Cartier…. furent évoqués, et à travers leurs fabrications, la réflexion sur les signatures, pas toujours simples à identifier, avec l’apport de façonniers extérieurs. Mais le sujet le plus débattu fut celui des pierres précieuses, abordé avec sérieux et même gravité. Outre les pierres de synthèse qui furent utilisées assez largement pour imiter les pierres précieuses mais que l’œil du spécialiste détecte facilement, sont apparues en quantité sur le marché des pierres dites « traitées ». Certaines pratiques sont connues depuis l’Antiquité, comme celles de « chauffer » la pierre pour l’embellir en couleur. Ce traitement qui concerne la très grande majorité des pierres précieuses de couleur : saphirs, émeraudes, rubis… est admis par la profession qui le reconnait comme une pratique traditionnelle lapidaire. D’autres procédés de modification des pierres existent conjointement dont les techniques semblent évoluer rapidement, tels que l’introduction de matière vitreuse dans la pierre dite « filledglass », ou l’amalgame permettant de reconstituer une pierre à partir de plusieurs morceaux. Que dire de ce diamant dit « de culture », apparu récemment sur le marché et qui nécessite l’aide du laboratoire pour un verdict formel. Heureusement le prix prohibitif de sa fabrication est un frein dissuasif. En conclusion, si tout cela inquiète la profession, cela conforte l’importance du rôle de l’expert dans la rigueur de l’expertise, mais aussi dans l’information de l’acquéreur ou du possédant. Ce sont là quelques-uns des thèmes abordés durant cette matinée, qui se termina sur l’élaboration de deux fiches d’expertise et sur le souhait de proposer un stage de gemmologie-bijoux anciens largement ouvert, permettant la participation des stagiaires qui par un problème technique que nous avons déploré n’ont pu être prévenus à temps. Béatrice MURA-TODESCO Responsable des Ateliers C.N.E.S.Nous avons le regret de vous annoncer le décès de notre confrère, Pierre CLERC, expert Libraire de la C.N.E.S.,depuis 1972. ♦Nous avons appris avec tristesse le décès de la mère de Marie-Christine CHIRON(expert –Présidente région Bretagne) à qui nous transmettons nos plus sincères condoléances. LES STAGESrenouveau de l’art décoratif français de l’architecture et des industries du luxeEntre-deux-guerres18 et 19 octobre 2010Bien que la réunion ait débuté à Paris, notre thème : les arts décoratifs au XX ème siècle a été illustré par un parcours riche d’adresses prestigieuses. De la maison Laroche par le Corbusier rue du Docteur Blanche, nous nous sommes rendu rue Mallet Stevens pour un parcours architectural des années 30. Pour notre grand plaisir Monsieur Touchalaume, nous a invité à visiter l’appartement de Mallet Stevens et l’atelier de Joël et Jean Martel. Le parcours de découverte a été enrichi le lendemain par la visite du musée des années 30 où Monsieur Emmanuel Bréon conservateur nous a accueilli. Un regard particulier a été porté sur l’œuvre d’Alfred Auguste Janniot grâce au talent d’Edwige Anne Demeurisse et Jean François Bourriaud, nous a éclairé sur la sculpture de 1900 à 1940. Michel Cabotse a fait un brillant exposé sur la peinture orientaliste. Après le musée, nous avons fait une promenade dans la ville de Boulogne-Billancourt pour admirer les villas de Mallet Stevens le Corbusier, Patou et Auguste Perret. Nous avons fini la journée par le Musée Belmondo au Château Buchillot, où Frédéric Chappey, nous a fait l’honneur de visiter les lieux et où Madame Chantal Grange nous a présenté les œuvres de Paul Belmondo. L’intérêt de ces visites avait été magnifié par les exposés du matin tenu par Michel Souchon, Valérie Taieb, Edwige Anne Demeurisse et Jean François Bourriaud. renouveau de l’art décoratif français du mobilier et des objets de décoration - céramique, tapis, reliure - 1913-194021 et 22 mars 2011Monsieur Didier Largeault, nous a plongé dans un brillant exposé au cœur de l’art déco. C’est là que prend toute son importance l’œuvre de Pierre Emile Legrain illustrée par Laurence Salmon. En effet ce relieur qui a beaucoup travaillé pour le mécène Jacques Doucet, a pu donner tout son élan de créativité dans le mobilier du fait qu’il n ‘était pas ébéniste de formation. Ceci lui a permis de réinventer les structures du mobilier en s’inspirant des œuvres Japonaises et Africaines. Florence Camard a mis l’accent sur l’immense talent de Jacques Emile Ruhlmann chez qui la recherche de qualité était aussi importante que chez Riesner. Une place particulière a été réservée au tapis de la fin du XIX ème siècle jusqu’à la fin des années 40 par Pierre-Yves Machault. Cette révolution dans les arts consistant à rejeter l’ornement était accompagnée par un groupe important d’artistes l’UAM dont Thierry Roche a fait une brillante description. Dans l’exposé de Florence Camard sur Eileen Gray, retenons l’importance de la rencontre de l’artiste avec Sugarawa et Lebovici. Le premier l’initiant à l’art du laque, le second le faisant rentrer à l’UAM. Les céramiques Art déco ont été présentées par Yves Peltier. Et c’est dans un café où régnait une ambiance littéraire que s’est déroulé le passionnant exposé sur la reliure Art Déco de Jean-Edouard Gautrot avec l’assistance amicale de Jean-Paul Veyssière. La journée s’est poursuivie par des visites : d’abord celle du musée d’art décoratif section art décoratif du XX ème siècle où Madame Evelyne Possémé et Jean-Marc Maury nous ont guidé, puis par les galerie Doriat, Giraud, Marcilhac et Matyvet où chacun des galeristes nous reçus avec gentillesse nous permettant de nous familiariser avec le marché de l’art déco. Certains d’entre nous ont fait l ‘école buissonnière en allant visiter la vente Follot leur permettant d’admirer la façade du théâtre des Champs Elysées d’autres sont allés visiter l’exposition de la vente du Château de Gourdon au Palais de Tokyo. Quatre journées très bien remplies et très enrichissantes. Jean-Claude BITONTI Stagiaire région Bourgogne/Rhône - Alpes BIBLIOGRAPHIE
renouveau de l’art décoratif français du mobilier et des objets de décoration
- céramique, tapis, reliure -
1913-1940 Bibliographie céramique Catalogues d’exposition
« De la couleur et du feu, céramiques d’artistes de 1885 à nos jours », collectif, catalogue d’exposition, Musée Pastré, Marseille. RMN éd. 2000.
•« Corps et décors, Rodin et les arts décoratifs », collectif, catalogue d’exposition, Musée Rodin, Paris. Musée Rodin/ Alternatives éd. 2009.
•« Rodin, le rêve japonais », collectif, catalogue d’exposition, Musée Rodin, Paris. Flammarion éd. 2007.
•« Jean Joseph Carriès, sculpteur », collectif, catalogue d’exposition, Galerie Patrice Bellanger, Paris. Galerie Patrice Bellanger éd. 1997.
•« Carriès, la matière de l’étrange », collectif, catalogue d’exposition, Musée du petit Palais, Paris. Paris Musée/ Nicolas Chaudun éd. 2007.
•« Paul Bonifas, céramiste du purisme », collectif, Musée de l’Ariana éd. Genève. 1997.
•« Picasso et la céramique », collectif, catalogue d’exposition, Musée du Québec, Hazan éd. 2004.
•« Les grès de Sèvres au XXème siècle », catalogue d’exposition, Galerie Yves Gastou, Yves Gastou éd. 1990.
•« Edouard Cazaux, céramiste-sculpteur art déco », collectif, Monelle Hayot éd. 1994. Ouvrages généraux et spécialisés
• Jean-Paul Midant, Michel Aveline « Sèvres, la manufacture au XXème siècle », éd. 1992.
• Carole Andréani, « Les céramiques de Gauguin », Les éditions de l’amateur. 2003.
• Anne Lajoix, « La céramique en France, 1925-1947 », Sous le vent éd. Paris. 1983.
• Marc Ducret, « Paul Beyer », Beau fixe éd. 2006.
• Pierre Gruège, « René Buthaud, 1886-1986 », Les éditions de L’amateur.1996.
• Gérard Landrot « Mayodon, céramiste », Argus Valantines éd. Paris. 2004.
• Karen Mccready « Céramique Art Déco » édition l'aventurine paris 1995 ; • Anne Lajoix « la céramique en France 1925 1947 » éditions sous le vent, Paris, 1983. • Edgar Pélichet « la céramique art déco » édition bibliothèque des arts, 1988. Bibliographie Tapis- Tapisserie Portofolio
•Matet: Tapis Moderne, Ernst Editeur
•Sonia Delaunay, L’art international d’aujourd’hui, tapis et tissus présentés par Sonia Delaunay (Vol15)
•Léon Moussinac, tapis, Editions Albert Lévy (Collection Documentaire D’art Moderne.
•Boberman, Tapis, Editions des Quatre chemins, Paris 1929 - 750 exemplaires. (DIM)
•Répertoire du Gout Moderne. (Quelques tapis)
•Eileen Gray, E-1027. Livres
•Sarah B.Sherrill, Tapis d’Occident du Moyen-âge à nos jours, Edition Abbeville, 1995.
•Susan Day, Tapis Modernes et Art déco, Norma Editions.2002.
•Jacques Sirat-Françoise Siriex: Tapis Français du XXe siècle
•De l’art nouveau aux créations contemporaines. Les Editions de l’Amateur, 1993.
•Lisa Schlander Kolosec, L’Invention du chic: Thérèse Bonney et Le Tapis Moderne.
•René Louis Doyon, D’autres couleurs ou les tapis de Gustave Fayet, L’art Décoratif Moderne
La connaissance.1924.
•Ce temps-ci, cahiers d’art contemporain, N°6, Le Tapis. Octobre 1929.
(Tapis DIM dessinés par Boberman, Eckman, Moser) Catalogues d’expositions
•Le XXe siècle au tapis, Aspect du tapis en France de l’art nouveau à L’art Contemporain,
Editions de L’Albaron, 1991. Catalogue d’Exposition.
•Tapis D’Emilio Terry, projets, Musée des Arts Décoratifs.
•Dominique Paulvé, Marie Cuttoli, Myrbor et l’Invention de la tapisserie Moderne, Norma Editions, 2010. (A l’occasion de la grande exposition organisée par Madame Giffault à Aubusson. Bibliographie Reliure Art-Deco •Peyré et H.G. Fletcher : Art Deco Bookbinding: The work of Pierre Legrain and Rose Adler, Princeton Architectural Press, New York, 2004. •Rose Adler : Reliures. Paris, Charles Moreau, 1930. •Devauchelle : La Reliure en France de ses origines à nos jours. Tome III. Depuis 1850. Paris, J. Rousseau-Girard, 1961 •Jean Toulet: Reliures de femmes de 1900 à nos jours. Paris Librairie Vrain, 1995. Bibliographie mobilier •Eveline Possémé Le Mobilier Français. 1910-1930 “Les années 25 Ed. Massin 1999
•Yvonne Brunhammer Le Mobilier Français. 1930-1960 Ed. Massin 1997
•Alastair Duncan Mobilier Art Déco Thames & Hudson 2000
pour Eileen GRAY
•Peter Adam EILEEN GRAY “Une biographie” Ed Adam Biro 1987
•Philippe Garner EILEEN GRAY “Designer & Architect” Ed. Taschen 1993
pour RUHLMANN
•Florence Camard RUHLMANN Ed. Monelle Hayot 2009
•Florence Camard RUHLMANN Traduction américaine Ed. Rozzoli 2010
• Arlette Barré-Despond – U. A. M. –Éditions du regard 1986 •Françis Jourdain - Arlette Barré-Despond – Éditions du regard 1988 •Françis Jourdain – Éditions Somogy 2000 • Marc Vellay - Pierre Chareau –Éditions du regard 1984 • B. B. Taylor - Pierre Chareau –Éditions Taschen 1992 • Solange Goguel - René Herbst –Éditions du regard 1980 •Robert Mallet-Stevens - Édition des architectes d’art moderne 1980 •Robert Mallet-Stevens - Action artistique de Paris – Éditions Vilon 1986 • Jacques Barsac - Charlotte Perriand - Éditons Norma 2005
LES NOMINATIONS
LES EXPERTS
Ont été reçus experts depuis le congrès 2010: ● CASTÉRAN Eric
Littérature XIXème et XXème siècles Région Toulouse/Pyrénées ● CHATON Christine Livres anciens et modernes Région Aquitaine ● DECHAUD Jean-Marc Livres anciens Région Centre Avec les félicitations du jury
Membres du jury :
Jean-Edouard GAUTROT , Bernard LE BORGNE, Jean Paul VEYSSIERE, experts C.N.E.S.
D COURVOISIER, expert de la Bibliothèque Nationale et expert SFEP
D COQ, Direction du Livre au Ministère de la Culture,
Alberto MANGUEL, Ecrivain. Prix Médicis Essai 1998 pour « Histoire de la Lecture »
● CRASSE Philippe
Automates et instruments de musique mécanique, technologie du XIXe siècle Région Toulouse/Pyrénées Avec les félicitations du Jury
Membres du jury :
Christian BEALU, Président du Jury
André BISSONNET, expert, Jean Michel RENARD, expert
Denis BOUCHET, Conservateur du Musée de la Musique Mécanique
Eric BOURGOUGNON, Conservateur du Musée des Musiques Populaires ● FRAY Frantz Art du Japon Région Paris/ ile de France Avec les félicitations du jury
Membres du jury : Thierry PORTIER, expert Christine SHIMIZU, Conservateur des collections d’Islam et d’Asie – Musée de Sèvres – Cité de la Céramique, M. Tristan d’ALBIS, Collectionneur, spécialiste des grès japonais Emmanuel CAPPE de BAILLON, juriste, Marc TASTET
● JOSSERAND-CONAN Aline Céramique française des XVII et XVIIIe siècles Région Bourgogne / Rhône-Alpes
Avec les félicitations du jury Membres du jury :
Président du Jury Christian BEALU, expert CNES ,Cyril FROISSART, expert CNES, Eric MOINET, Directeur du département du Patrimoine et des collections de la Cité de la Céramique Observateur : Virginie DESRANTE, Conservateur des Porcelaines européennes du département du Patrimoine et des collections de la Cité de la Céramique.
● LEBEURRIER Daniel Archéologie du Bassin Méditerranéen Région Paris / Ile de France Avec les félicitations du jury
Membres du jury : Président du Jury Paulette PELLETIER-HORNBY, conservatrice en chef du Patrimoine, Conservateur des Antiques du Petit Palais
Les membres du jury: Nelly DREES, spécialiste en Archéologie classique grecque et romaine
Observateurs et membres du Jury : François DURET-ROBERT, journaliste, Pierre-Richard ROYER, expert C.N.E.S.
● LEMOINE Stanislas Jouets anciens, Poupées porcelaines Région Nord / Normandie
Membres du jury :
Président du Jury Muriel AUFFRET, expert C.N.E.S.
Les membres du jury: Christian BEALU, expert C.N.E.S.,
JC CAZENAVE, expert, Christophe LESCHEVIN, expert C.N.E.S.
Observateurs : Emmanuel CAPPE de BAILLON
Ont été cooptés experts depuis le congrès 2010: La cooptation est une procédure exceptionnelle qui permet à la Chambre d'admettre directement un candidat comme Expert Membre. Pour que le Conseil d'administration décide d'engager ladite procédure, les candidats suivants ont acquis en tant que spécialiste une notoriété reconnue au niveau national et international.
● DEMEURISSE Anne-Edwige AA Janniot, sculpteur Présidente de l’Association Alfred Auguste JANNIOT Auteur de l’ouvrage « AA. JANNIOT » éd. Somogy Région Paris / Ile de France
●DURAND-RUEL SNOLLAERTS Spécialiste Camille PISSARRO Co-auteur avec Joachim PISSARRO du Catalogue critique des Peintures de Camille PISSARRO, publié avec SKIRA, 2005 Région Paris / Ile de France
●JACOB Stéphane Spécialiste de l’Art aborigène (Art Contemporain / Art Tribal / Art Primitif) Région Paris / Ile de France
Les stagiaires
● BASTIAN Frédéric
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