JOYEUX NOEL (2005)
CRHISTIAN CARION & PHILIPPE ROMBI

LA PREMIERE GUERRE MONDIALE (1914-1918)
Problématique : Sous quelle forme la création artistique peut-elle se mettre au service de la mémoire ?
  
SYNOPSIS & FICHE TECHNIQUE
CONTEXTE HISTORIQUE :
LA PREMIERE GUERRE MONDIALE


| Le vingtième siècle est né le 3 Août 1914 lorsque l'Europe
des puissances impérialistes a décidé sans le savoir de se suicider.
L'Allemagne la France la Grande-Bretagne et la Russie
constituent les puissances majeures en ce début du 20èmesiècle.
Mais ces puissances ont de plus en plus de points de friction car des intérêts divergents.
La Grande-Bretagne tient sa puissance de la mer et elle ne
supporte aucune contestation dans ce domaine.
Lorsque l'Allemagne se met à construire au début du 20èmesiècle
une véritable flotte marchande et militaire le Royaume Uni se
tourne alors vers la France qui depuis la guerre de 1871 attend sa revanche contre les Allemands...
Dès lors la poudrière est en place. Il suffira d'une banale étincelle
(l'assassinat par un jeune extrémiste d'un archiduc autrichien
incapable de gouverner) pour que l'Europe puis le monde s'embrase.
Et pourtant cette guerre devait ne durer que quelques mois,
tous les États Majors en étaient persuadés.
L'Allemagne mise sur la supériorité numérique et la vitesse pour
déstabiliser les armées françaises et britanniques.
Le plan échoue de peu et les armées se résignent à laisser leurs
fusils de côté pour prendre la pelle et creuser des tranchées.
Une frontière qui ne dit pas son nom s'étire dès la fin du mois de
septembre 1914 entre Ostende et Bâle.
À la fin de l'année 1914 les armées ont enregistré ce qui sera leurs
plus lourdes pertes durant toute la totalité de la guerre. Elles ne
savent pas que ce conflit va durer quatre ans sans que rien ne
change globalement sur la ligne de front.
Et ce conflit va éclabousser plus de trente-cinq nations au total
faisant de la France le seul territoire au monde où sont réunis
autant de cimetières de nationalités différentes...
Le Noël de 1914 aura été un moment particulier dans cette guerre.
Il constitue une sorte de pause. C'est surtout la fin d'une première
partie celle où chacun pensait pouvoir rentrer chez lui passer les fêtes en famille.
Le conflit s'est enlisé et tous les États Majors se penchent alors sur des tactiques de guerre plus meurtrières.
Mais avant de basculer dans l'horreur les soldats se sont offert en
quelques endroits du front un Noël exceptionnel plein d'humanité de fraternité...
Les années passent... Les cœurs et les corps se sont endurcis... Et quand
il y aura d'autres fraternisations en Russie notamment après la chute du
tsar en février 1917 cette fois ce ne sera pas seulement pour appeler à la
paix mais bien à la Révolution.
|
  
OUI, DES FRATERNISATIONS ONT BIEN EU LIEU PENDANT LA GRANDE GUERRE !

On s'est battu pendant quatre ans de 1914 à 1918. De cette guerre on
débat depuis plus de quatre-vingts ans...
D'abord pour affirmer que seul l'ennemi en était responsable puis pour
faire retomber l'opprobre sur tous les dirigeants. À moins que cette tuerie
ait été due aux chefs militaires incompétents et avides de gloire.
S'est ensuite imposée la tragédie vécue par les soldats ces victimes de
l'Histoire. La veille n'avaient-ils pas déclaré la guerre à la guerre ? Mais
cela ne les a pas empêchés d'être acteurs de tuer et beaucoup. Entre
enthousiasme consentement et contrainte comment choisir ?
Et si on reprenait les événements dans l'ordre ?
En 1914 après plusieurs mois de marches et de contremarches les soldats
se sont brutalement trouvés immobilisés dans des tranchées improvisées.
Du coup l'ennemi prenait figure il avait un visage parfois un prénom vu
l'incroyable proximité de la tranchée adverse à six mètres à quatre mètres
quelquefois. Ces ennemis sont des hommes comme vous et moi
à la moindre pause ils chantent ils boivent ils rigolent... Pendant ces
instants-là, on s'envoie du chocolat des cigarettes.
Oui, ces fraternisations à Noël 1914 ou à Pâques 1915 d'abord furent de
simples balbutiements. Une manière de jouir de l'arrêt des combats.
Un cri étouffé en faveur de la paix ? Peut-être...
|

|

|

|

|
| German soldier approaching British lines with a small Christmas tree during the 'Christmas Truce' in WWI.
| Joute de football disputée entre soldats ennemis
|
LE REALISATEUR : CHRISTIAN CARION

 
| Un cinéaste qui aime l'Histoire, avec un grand H.
Un réalisateur français qui s'impose. On lui doit notamment Une hirondelle a fait le printemps (2001), l'étonnant Joyeux Noël (2005) et l'ambitieux L'affaire Farewell, sur nos écrans en 2009.
Né en 1963 à Cambrai (Nord), Christian Carion, après des études d’ingénieur, intègre le ministère de l’Agriculture tout en continuant de cultiver une passion pour le cinéma née pendant l'adolescence. Sa rencontre avec le producteur Christophe Rossignon est déterminante.
Il réalise son premier long-métrage en 2001, Une hirondelle a fait le printemps, qui réunit Michel Serrault et Mathilde Seigner et attire dans les salles 2,4 millions de spectateurs français.
En 2005, son second film Joyeux Noël, fresque historique consacrée aux fraternisations de l’hiver 1914 dans les tranchées de la "Grande Guerre", cumulera plus de 2 millions de spectateurs français en salle et fut très largement acclamé lors de sa présentation en sélection officielle du Festival de Cannes 2005.
Le film continue sa carrière à Hollywood en représentant le cinéma français à la cérémonie des Oscars en 2006 ainsi qu’aux Golden Globe Awards. C’est en 2008 qu’il entreprend le tournage du film L’affaire Farewell, sur nos écrans en 2009, avec Guillaume Canet et Emir Kusturica qui interprète pour la première fois un grand rôle au cinéma.
| Note d'intention du réalisateur Christian Carion
En 1993, mû par je ne sais quel hasard, j'ai découvert un livre : Batailles de Flandres et d'Artois 1914-1918 de Yves Buffetaut. Dans cet ouvrage, je suis tombé sur un passage intitulé «L'incroyable Noël de 1914», où l'auteur évoque les fraternisations entre ennemis, l'épisode du ténor allemand applaudi par les soldats français, le match de foot, les échanges de lettres, les sapins, les visites de tranchées mutuelles…
Partir de ces faits réels pour écrire une histoire, c'est très intimidant. De ces événements, j'ai tiré des personnages qui ont existé ou qui m'ont été inspirés. Comme Ponchel, l'aide de camp Chtimi (comme moi), évocation d'un soldat français dont la maison se situait derrière les lignes allemandes et qui chaque soir les franchissait par une faille, pour aller dormir avec femme et enfants, avant de retourner au petit matin dans les tranchées françaises et faire la guerre ! Ou ce ténor allemand qui a vraiment chanté pour les soldats français un soir de Noël. Ce personnage était important pour moi notamment parce que 90% des cas de fraternisation ont eu lieu parce que des gens ont chanté, qu'ils se sont écoutés, répondus, applaudis. J'adore l'idée que la culture, le chant populaire, la musique aient fait taire les canons.
| .

|
LE COMPOSITEUR : PHILIPPE ROMBI
|