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Itinéraire de la danseCe document a été réalisé à partir de différentes sources documentaires :
En préambule. Michel Bernard développe l’idée que « Le corps est nature et culture »*. Le corps représente en effet, une interface entre l’individuel et le social. Une société évolue dans ses pratiques corporelles comme dans ses normes culturelles, chaque peuple pour des motifs différents danse. Ainsi, la danse peut représenter un rituel, un divertissement, un art. Au fil du temps, ces différentes fonctions se sont progressivement différenciées, enrichies et construites, en trouvant un écho ou une utilité plus ou moins importante dans chaque société en lien étroit avec les rapports politiques, sociaux et culturels. Si certains artistes sont des précurseurs de « l’air du temps » d’autres au contraire sont ancrés dans leur présent. Une multitude de pratiques dansées cohabitent, elles ont différentes fonctions et revêtent différents genres. Mais quelque que soit leurs formes toutes s’appuient sur leur tradition. Le parti pris du document est de donner quelques repères dans l’itinéraire de la danse occidentale et de mettre une focale particulière sur l’histoire de la danse spectacle qui, à partir du XVIII° siècle, s’est différenciée de la pratique sociale de la danse.
A l’origine la danse est un art sacré plutôt que social. Les premières traces sur l’exécution de danses primitives sont des peintures qui datent de la Préhistoire, au paléolithique. Les premiers hommes confrontés à des phénomènes naturels incontrôlables redoutent leur puissance quasi magique. Aussi se servent-ils de la danse pour attirer l’attention des Dieux. Ce sont des actes cérémoniels et rituels qui revêtent un caractère sacré. Puis la danse mystique et individuelle cède la place à un rituel plus communautaire qui dépasse le cadre familial pour devenir une danse rituelle plus organisée. Une organisation sociale se met en place, des éléments de culture commune s’installent. Très vite, le corps et ses pratiques sont « encadrés ». La classe sacerdotale organise ces danses. A chaque cité correspond son rite et ses danses. Puis chaque culture va créer un type de danse rituelle jusqu’à la fin de l’antiquité. Progressivement, l’acte rituel va devenir divertissement : l’esthétisme et la communion deviennent prépondérants lors des spectacles et réunions. La danse devient également un art avec des codes qui ne vont cesser d’évoluer avec ceux de la société. Les danses rituelles ou religieuses occupent une place importante dans la vie religieuse de l’humanité ; c’est une sorte de communion mystique dont les moyens et les buts recherchés divergent avec les croyances. *Le corps M Bernard Corps et culture édition JP Delarge 4° édition 1976 Trois grands types :
danseur rentre en communion avec le monde surnaturel : chamans sibériens, les Haoussa soudanais, les Songhaï du Niger, les rites vaudous, les candomblés brésiliens. Ces danses perdurent de nos jours dans certaines civilisations comme par exemple « Les hommes qui font la pluie » au Niger.
généralement des masques, des accessoires. Les danses de fécondité (Asie Chine ...), de fertilité (Egypte III° millénaire), danses guerrières (scalp, la pyrrhique spartiate, lés joutes, tournois, carrousels) les danses funérailles en sont les illustrations. Certaines danses magiques imitent avec des animaux : les danses totémiques en Australie, Nouvelle Guinée.
nature. Ces danses font davantage appel au symbolique et supposent des conventions et sont souvent pratiquées par des initiés, des confréries : Les Bambara et Dogon en Afrique, les ta-chao en Chine. La danse Hindoue fondée sur le culte de Civa, étroitement associée au drame sacré revêt quatre styles (depuis le v° siècle) : Kathak, kathakali, manipuri, baratha-natyam, auxquels se rajoute l’Odissi où chaque attitude a une signification précise. La stylisation s’ajoute à la combinaison, l’évocation de la réalité s’exprime uniquement par l’abstraction et la compréhension de cette symbolique suppose de la part du spectateur une initiation. C’est également le cas en Extrême Orient, à Bali, et au Japon avec le no ; Les derviches tourneurs : la confrérie de tarîqa des Mawlawi est fondée au XIIIe Turquie Syrie ; la danse est un office liturgique dont chaque geste a un sens symbolique cosmique, la loi de l’univers, le tourbillonnement de tout ce qui se meut est un symbolisme mystique : les âmes tournant autour de la réalité suprême. La main droite vers le ciel pour y recueillir la grâce, la main gauche vers la terre pour l’y répandre. L’une des plus anciennes représentations de danseur qui existe est celle d’un danseur qui tourne sur lui-même
Les égyptiens analysent le mouvement (orchesographie) et le transcrivent avec précision pour pouvoir « faire revivre « cette danse dans le futur. La danse accompagne la vie quotidienne, les rites funéraires, des danses en rapport avec les astres, les déesses. Les gestes rituels sont précis. Il y a également des danses laïques où le rituel bien que présent soit moins prégnant et des danses profanes plus ludiques. Cependant cette danse populaire n’est pas le divertissement favori des égyptiens, elle est souvent associée à des jeux de lutte et des acrobaties.
Il n’y a pas de représentations des êtres humains dansant car la religion l’interdit. Aussi c’est à travers des allusions dans les textes sacrées que l’on retrouve la trace de la foule qui danse dans un contexte religieux sans être inscrite dans un rituel. C’est un des rares peuples a n’avoir pas transformé sa danse en art.
La danse est partout dans la civilisation grecque. Pour les grecs, la danse est l’art d’essence religieuse, don des immortels et moyen de communiquer avec eux. Ce peuple ne fait aucune séparation entre le corps et l’esprit. Le corps est un moyen d’acquérir équilibre mental et connaissance. L’eurythmie tente de créer une harmonie dans l’âme grâce à la perfection du rythme corporel. La danse est divine et apporte la joie (choros vient de chora la joie). Platon honore le rythme et l’ordre caractères des Dieux et ceux de la danse. La danse pour Socrate participe à la formation du citoyen. La choreia est une éducation complète affirme Platon. La technique de la danse recherche l’harmonie de la symétrie, elle utilise les demi-pointes, les mains et emploie des mimiques expressives. La danse n’est qu’un des éléments de la Mousike : art grec inspiré par les muses. L’orchestrique règle le mouvement sous trois aspects : poésie, musique et danse. La danse accompagne les différents cultes et moments de la vie quotidienne. Elle n’a cessé d’évoluer. Par exemple, la danse Dionysiaque est très ancienne (culte de Dionysos dieu de la végétation, du vin et de la vigne). Elle subit une série d’évolutions : de danse sacrée, sorte de folie mystique, elle devient cérémonie liturgique puis cérémonie civile avant de devenir fait de théâtre et danse de divertissement : le dithyrambe. Son culte à Corinthe est à l’origine de l’art lyrique et de la tragédie. La Pirryque devient elle aussi danse de représentation. C’est une danse en arme qui à Sparte est danse nationale. La danse des cultes et des fêtes est nombreuse : danse des naissances, des semailles, nuptiale, en l’honneur de l’eau, du feu
La plus ancienne civilisation connue d’Italie, il y a des danses en armes et dionysiaques.
Les romains au début adhérent au culte de Dionysos qu’ils renomment Bacchus et aux danses en arme en célébrant Mars dieu de la guerre. Puis on oublie les origines religieuses, les danses de Bacchus sont interdites pour revenir triomphalement dans les jeux du cirque où la mimique remplace le mouvement. La pantomime frise le grossier. Dans les danses de banquet l’orchestique est bien vite remplacée par l’indécence. Les Pères d’Eglise commencent à se retourner contre la danse, cette position pèsera encore au moyen âge.
On apprécie les spectacles. Dans des théâtres gallo romains imposants se produisent des danseurs. On danse également au réveillon.
Au cours du moyen âge occidental des danses existent dans les églises soit par le peuple soit rituellement par le clergé. C’étaient des caroles exécutées pour certaines fêtes Ces rondes prennent quelquefois la forme de procession pour célébrer la Saint Nicolas, la Sainte Madeleine ; on retrouve encore ces processions en Espagne et au Portugal. L’Eglise du Moyen Age se méfie de la danse car elle n’est pas assez hiérarchisée et tend à ainsi à échapper à tout contrôle. Elle condamne donc l’usage de la danse dans le culte. Différents conciles interdisent progressivement ces ébats où le peuple finissait par s’unir au clergé : Tolède 589, Soisson 1456, Bordeaux 1624. La danse des femmes, la danse dans les lieux consacrés deviennent péchés scandaleux et punis. Au XIII° siècle on retrouve dans le « Libre vermell » des moines de Montserrat une allusion à ces danses rituelles. Pendant cette période, il y a un essor de la danse populaire qui est nettement différenciée du culte et recadrée par rapport aux valeurs ecclésiastiques. Pour se distinguer, les classes plus aisées inventent une danse aux structures variables et au rythme changeant (tempo vif ou modéré) « la danse mesurée ». Le corps à travers la pratique devient un moyen de distinction sociale On recherche un mouvement plus ordonné, plus codifié, en accord avec la musique et la poésie. Ce qui la distingue de la danse populaire plus spontanée et plus facile à suivre. Le contexte des guerres et des grandes catastrophes (peste noire1348, guerre de cent ans 1436) amène les artistes à représenter davantage la mort. Des figurations de squelettes gesticulant sont retrouvées sur les murs des cloîtres, des lieux publics. Ces représentations sont appelées « danses macabres ». Il semblerait que ces figurations aient inspiré des danses in vivo dans les rues et sur les places. Les danses : Carole du latin carolla petite couronne ou traduction du mot choréa : les danseurs font une ronde et quelquefois une farandole (variante) Carole désigne aussi le pourtour intérieur d’une église où avaient lieu les processions ; Rondeau naît de la danse, de la ronde ; le retour du refrain apparaît comme texte poétique en 1230 environ. Farandole danse populaire provençale sur une mesure 6/8 de temps rapide comme la gigue : danse en file. Les danseurs dessinent des figures variées : serpentins, spirales, ils obéissent au chef de file (1° danseur) ; Des farandoles sont connues depuis l’antiquité grecque et crétoise. (Gounod (Mireille), Bizet (l’Arlésienne) ont écrit des farandoles). XI siècle ; Les princes qui s’enrichissent veulent offrir les meilleurs divertissements aux chevaliers réunis dans leur cour, commence à s’épanouir une culture profane qui est surtout musicale et poétique avec des musiciens et des jongleurs Toutefois la piété des laïcs, renforce les abbayes et font éclore une culture liturgique fastueuse. L’avant-garde de toutes les recherches esthétiques se situait à Cluny. Fin XI et XII ° siècles, les chansons de gestes sont des poèmes épiques colportées par les jongleurs qui hantent les palais ; elles relatent des drames imaginaires des légendes de personnages illustres ou inventés. La chanson de Roland vers 1196 Les troubadours, plus de 460 entre 1100 et 1350, véhiculent dans les différentes cours (Aliénor d’Aquitaine) « des chants courtois » où bien souvent le chevalier fait hommage à sa dame Des trouvères implantent également le « chant courtois »dans le milieu aristocratique. C’est à ce public plus cultivé que va s’adresser les « romans » genre littéraire destiné à être lu dans un cercle d’initiés. (Chrétien de Troyes : Chevalier au lion Perceval vers 1170). Au XIII° apparaît un nouveau genre : le ballet Théâtre qui se produit en costume et avec des masques dans les villages avec un décor sur un chariot et dans les entremets des banquets, « la momerie » (momer =se déguiser et monon= masque). C’est une sorte de carole burlesque Le corps et ses expressions sont dissimulés. Les seigneurs prennent goût aux rondes et danses collectives alors que le peuple imite les danses de couple des seigneurs. Fin XIV siècle : la danse récréative La Renaissance italienne et les humanistes vont influencer toute l’Europe. A la fin du XIV° sous le règne de François 1°, le temps des princes et des fêtes est revenu. La vie de cour s’organise. Paris est un foyer culturel prédominant. L’art opère une fusion entre le politique et le spirituel, entre le religieux et le profane. Le luxe à la cour de France est immense (3900 objets 800 couverts, bibliothèque dans la tour du Louvre 1000 manuscrits) André de Beauneveu 1386 maître des œuvres taille et de peinture, les frères de Limbourg pour les enluminures, 1470 l’imprimerie arrive à la Sorbonne, 1379 Jean Gobelin pratique la teinture des tapisseries. Le maitre à danser est intégré à la vie de la cour, il organise fêtes et réjouissances. Les danses ont une fonction récréative. Ils existent des « balii » sorte de composition réglée pour le bal et la scène et les « balletti » plutôt pour le bal. Les premiers traités de danse apparaissent : Art et instruction de bien danser (vers1495), Manuscrit des Basses Danses de la bibliothèque de Bourgogne (milieu XV°) ; Libro dell’arte Antonio Cornazano (1465). Les danses : Branle en vogue du règne de Henri III à mort de louis XIV binaire, tempo modéré, régional, il devient synonyme de ronde (au XVIII° Ravel dans son concerto a écrit le premier thème sur un rythme de branle gai). Basse –danse pratiquée moitié XIV° au XVI° : branle, pavane, gavotte en opposition aux danses hautes avec des sauts. La gaillarde XV° siècle en Lombardie, succédant à la pavane, danse sautée, vigoureuse ternaire rapide. Elle se chantait et jouait au luth. Elle devint danse de cour (1571). Dans les cours médiévales, la danse est prisée et progressivement va apparaître « le ballet de cour»
Cette période est marquée par la puissance et la prospérité de la France, le début de la pensée rationaliste (Descartes 1637, Ambroise Paré 1549, fondation de l’Académie française 1635). La « danse mesurée » va devenir une danse savante. Il faudra désormais connaître la mesure et des pas. La possibilité esthétique du corps et l’utilité de règles pour les exploiter émerge. C’est en Italie (XV° siècle) que se forge le premier vocabulaire chorégraphique et les premières théories de cet art. Laurent de Médicis transforme « les bals à l’italienne » en cérémonies chorégraphiques. Des maîtres à danser deviennent nécessaires et les premiers « Ballerinni » professionnels apparaissent. Ils complexifient et codifient pas et positions. Cesare Negri 1602, Fabritio Caroso 1581 notent des figures et des variétés de pirouettes. Les maîtres à danser enseignent également les bonnes manières. « Art et instruction de bien danser » parait à Paris fin du XV siècle. Toinot d’Arbeau rédige en 1588 le premier manuel en français : « l’orchésographie ». Balthasar de Beaujoyeux avec « le ballet comique de la reine» (1535) fait évoluer le ballet en spectacle total. Il conjugue poésie, musique vocale et instrumentale, chorégraphie et scénographie. Les ballets deviennent politiques, le plus célèbre, baroque et burlesque, est « Alcine » (1610) vise à renforcer le pouvoir d’Henri IV. Certaines tapisseries (tapisserie des Valois) les illustrent. Dans le ballet d’Etienne Durand « La délivrance de Renaud », Louis XIII proclame sa volonté de réduire toute désobéissance. Descartes lui-même donne devant Christine de Suède un ballet politique : « le ballet de la naissance de la paix » (1649). Les danses de cour sont très prisées à la fin du XVIe siècle. Apparaît également dans la cour de France « le ballet de cour » (1581 1670). Il est structuré en trois parties : d’une ouverture, de cinq actes constitués de plusieurs entrées avec des groupes de danseurs et d’un grand ballet où tous les danseurs sont sur la scène. |
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