On notera un net reflux de l’audience des «maîtres penseurs» des années 1970, ici rarement cités







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Le message des grands philosophes



Où sont les sages aujourd’hui ? Que nous disent Platon, Nietzsche, Kant ou Montaigne du monde où nous vivons ?
D’où surgira la philosophie de demain ?
Neuf philosophes européens rendent hommage aux penseurs qui les ont inspirés depuis toujours comme à ceux, anciens et contemporains,

qui irriguent aujourd’hui leur réflexion.
«Depuis un siècle, la philosophie se meurt et ne parvient pas à trépasser parce qu’elle n’a pas accompli sa tâche»,

écrivait au début des années 1980 l’Allemand Peter Sloterdijk, dans son admirable «Critique de la raison cynique».
De la crise de confiance en la rationalité des Lumières tragiquement expérimentée au XX° siècle, la philosophie tarde en tout cas à se relever. Dans l’université française, on entretient pieusement les reliques des grands systèmes du passé, en se gardant prudemment d’affronter l’errance contemporaine. Dans les médias, la philosophie est trop souvent bradée comme une simple médecine douce de l’esprit, un analgésique à la douleur de vivre.
Au milieu de tout cela, on tarde à voir d’où surgira enfin une philosophie qui nous parle de ces «mille déserts vides et froids de la modernité» prophétisés par Nietzsche et qui sont devenus notre quotidien.
Une philosophie qui nous arrache au spectacle crépusculaire d’un monde entièrement dominé par la rationalité technique, et qui sache répondre à une demande de sens toujours plus aigu.
A neuf auteurs européens appartenant aux courants de pensée les plus divers – Alain de Botton, Pascal Bruckner, Luc Ferry, Alain Finkielkraut, André Glucksmann , Jürgen Habermas, Bernard-Henri Lévy, Clément Rosset et Frédéric Schiffter –, nous avons demandé quels penseurs leur inspirèrent leurs premiers éblouissements philosophiques.
Et au-delà, quels sont ceux qui orientent aujourd’hui leur réflexion et peuvent à nouveau insuffler à notre monde épuisé d’angoisses l’héroïsme des commencements, quand, dans la lumière matinale de la Grèce, il y a trois mille ans, la compréhension trouva son langage.
On notera un net reflux de l’audience des «maîtres penseurs» des années 1970, ici rarement cités.
Le véritable plébiscite, c’est Nietzsche qui l’obtient, et il est assez ironique de noter le succès croissant que remporte auprès des contemporains cet implacable contempteur de la modernité démocratique.
A noter aussi le regain d’intérêt confirmé pour les sagesses grecques et le retour en grâce de l’aphorisme «Grand Siècle».
Le nouveau visage du philosophe, en ce début de XXI° siècle?
Un athlète du désespoir ayant, semble-t-il, définitivement renoncé au point de vue unique et impérial des grands systèmes passés, pour philosopher à coups de cutter. A. L.
Trois questions
1/ L’éveilleur.
Quel est le philosophe qui a le plus compté dans votre formation intellectuelle ?
2/ L’inspirateur. Quel est le philosophe qui répond le mieux à vos interrogations actuelles ?
3/ Et aujourd’hui ?
Parmi vos contemporains, quel est le philosophe que vous lisez le plus attentivement aujourd’hui ?


PLATON

Par André Glucksmann
Issu de la plus haute aristocratie athénienne, Platon est le père fondateur de la philosophie. Non que la spéculation n’existât auparavant: les grandes cosmogonies, l’école pythagoricienne, Parménide ou Héraclite témoignent assez de la richesse de la pensée grecque avant lui.
Mais c’est à Platon qu’il appartint, dans le sillage de son maître Socrate, mis à mort par les démocrates en 399 av. J.-C., de définir la philosophie comme cette «science des hommes libres» par laquelle l’âme s’arrache à la fluctuation des opinions pour s’ouvrir à la connaissance vraie.
En vingt-six dialogues, dont le génie tient autant à la puissance spéculative qu’à la beauté des mythes qui inspirent la pensée ou à la présence de Socrate, dont l’ironie cinglante ébranle tous les faux savoirs, Platon pose les questions fondatrices de la philosophie.
Qu’est-ce qui distingue le sophiste du vrai dialecticien? Qu’est-ce qu’une action morale? Comment fonder la cité juste? La peur de la mort, l’appétit exclusif des plaisirs ou encore le désir du pouvoir, toutes ces forces qui détournent éternellement l’homme de la pensée et de la justice y sont affrontées avec une profondeur à l’aune de laquelle tous les philosophes ultérieurs ne cesseront passionnément de se mesurer.
1 et 2/ L’éveilleur et l’inspirateur
Je ne trouve décidément rien de plus actuel que le trio Homère, Platon et Thucydide. Depuis trois mille ans, Homère détient les clés d’une condition humaine qui s’avère désormais planétaire.
Tout le monde s’est interrogé sur la question de Dieu après Auschwitz. Eh bien les dieux d’Homère nous offrent une théologie parfaitement moderne: ce sont des dieux trompeurs, malins, absolument pas moraux, capables de jalousie, de ruses et de massacres.
En regard de cette nature céleste et souterraine, de cette phusis (nature) énigmatique et menaçante, Homère explore le domaine de la responsabilité humaine (du logos), voilà qui définit une grille pour déchiffrer les infos du 20-Heures.
Pourquoi Homère ? Parce que Beckett. Parce que l’hyper violence tétanise nos prochains et nos lointains.
Le XX° siècle n’a pas découvert l’absurde, il l’a redécouvert.

Quant à Platon, lecture permanente depuis mes études, la critique qu’il fait des tragiques grecs m’a toujours semblé ironique et ambivalente; il est beaucoup plus proche d’eux qu’il ne l’avoue.
Le domaine de la responsabilité humaine, c’est la place publique, l’agora, où Socrate interroge et s’interroge.

Aujourd’hui, tout le monde se retrouve dans la situation d’«inscience» qui est la sienne dans les «Dialogues».
L’atopie de Socrate, son côté déraciné, voilà qui devrait paraître familier au citoyen moyen. Les Européens vivent désormais «comme si Dieu n’existait pas», dit Jean-Paul II…
C’était exactement l’accusation portée contre Socrate, qu’il assumait avec panache. Plus ça va, plus je trouve Platon, et notamment «le Banquet», d’une incroyable modernité.
Un an avant qu’Alcibiade n’entame ses trafics et trahisons en tout genre qui mèneront Athènes au bord de l’abîme, un an pile avant le massacre des Méliens, la fine fleur de l’intelligentsia grecque réunie à ce banquet vit «sous cloche», dans la plus parfaite inconscience, ne parle que coucheries et disserte plaisamment d’Eros en en escamotant systématiquement le côté inquiétant et dévorateur.
Ce qui provoque d’ailleurs le fou rire d’Aristophane.

Une comédie qui ressemble étrangement à nos discussions lofteuses d’avant le 11 septembre dernier.

Thucydide, enfin, opère le tournant moderne. Homère et les présocratiques affrontent les dieux, l’origine du monde, le cosmos, et nous projettent hors de l’harmonie. Avec Thucydide, ce rapport polémique à la réalité devient rapport à l’Histoire.
L’historien grec médite le contraire exact de tout ce que nous avons habitudede penser depuis le xixe siècle. Son Histoire est conçue non comme Providence ou Progrès universel, mais comme l’histoire de la guerre: l’histoire d’une maladie, le long cours d’une pathologie qui débute par un conflit entre cités-Etats (songez à 14-18), qui se redouble en guerres civiles et révolutions (voyez les années 30-40) et culmine dans la «peste», ébranlement intérieur radical, le nihilisme (où chacun risque de patauger depuis la guerre froide).
3/ Et aujourd’hui ?
Des philosophes contemporains, aucun ne me paraît aussi vivant, c’est-à-dire, face à notre brûlante actualité, aussi décapant que ceux que je viens d’évoquer. Mais je ne prétends point les connaître tous. Le XX° siècle fut trop terrible pour favoriser l’apparition de philosophes. Heidegger et Sartre, qui se prétendaient tels, s’empêtrèrent dans les drames politiques et n’en sortirent point.

Les esprits qui me donnent à penser ne sont pas catalogués philosophes: ainsi Dumézil, Lévi-Strauss ou Benveniste, pour ne citer que les Français.
La réflexion courante sacrifie à un heideggéro-marxisme commode.
Le monde y est immanquablement supposé «système» maléfique.
Qu’on le caractérise par la «technique», la rationalité dévastatrice, thèse heideggérienne vulgarisée qui court de l’écologie à l’extrême droite, ou qu’on double marxistement ce rejet en condamnant la «mondialisation» et l’aliénation capitaliste.
Face au «système», l’authenticité et le salut semblent dépendre d’un miracle extérieur et absent – un peuple surnaturel, une classe surréaliste ou un individu surilluminé.

«Seul un Dieu pourrait nous sauver», conclut Heidegger.
On s’accorde sur un «Bréviaire des vaincus» à la Cioran… en s’acceptant vaincu d’avance! Du coup, une raison socratique doit lutter sur deux fronts, sans s’envoler avec les pseudo-inspirés qui se croient arbitres des élégances intellectuelles parce qu’ils s’autorisent arbitraires, sans tomber dans la décomposition sophiste et nihiliste d’un «yapadmal», tout est égal. A. G.
Ex-«nouveau philosophe», critique du marxisme et du totalitarisme, André Glucksmann, 65ans, est l’auteur entre autres

des «Maîtres penseurs» et de «la Troisième Mort de Dieu». Dernier ouvrage paru: «Dostoïevski à Manhattan» (Laffont).
Platon (428-348 av. J.-C.), philosophe grec né à Athènes.

Principale œuvre : les « Dialogues », et notamment « le Banquet », « la République », « Phédon ».

MONTAIGNE

Par Frédéric Schiffter
En instaurant un rapport nouveau à l’homme et au savoir, Montaigne a marqué à jamais l’histoire de la pensée. Dans la tradition de l’humanisme de la Renaissance, il remonte aux racines de la pensée occidentale, redécouvrant par-delà le christianisme les sagesses païennes de l’Antiquité.
Chez les grands sceptiques grecs, Sextus Empiricus ou Pyrrhon, il trouve notamment de quoi libérer la raison des illusions du savoir absolu et élaborer une hygiène propre à purger l’esprit du dogmatisme et du fanatisme qu’il engendre. La vraie philosophie, pour Montaigne, n’est pas celle qui rend plus savant, mais celle qui rend plus fort devant les vicissitudes de l’existence et la perspective de la mort, ce «saut du mal-être au non-être». Le pari tragique de Montaigne?
Considérer la beauté et le charme infini de la vie, tout en sachant qu’il ne s’agit que d’un instant éphémère «dans le cours infini d’une nuit éternelle».
1/ L’éveilleur

La question me gêne car elle m’oblige à un aveu. En tant que professeur de philosophie, je devrais bien sûr déclarer que tous les grands auteurs ont compté dans ma formation intellectuelle, mais ce n’est pas le cas. Je n’ai jamais pu terminer la lecture de Platon, de Kant ou de Hegel, ni pu commencer celle de Malebranche, de Locke ou de Comte.
Ce que je sais de ces auteurs, je le tiens de leurs commentateurs, lus distraitement, et de quelques digests. Si bien que professionnellement, incapable de l’aisance que permet l’érudition, je m’efforce au sérieux de l’imposture. Une culture philosophique aussi superficielle s’explique par l’ennui profond qui m’affecte depuis l’enfance et qui inhibe chez moi le moindre désir d’approfondir. Dès lors, les auteurs sur lesquels je me suis attardé assez longuement sont ceux qui font court, je veux parler des moralistes, non des moralisateurs, qui mettent en formules leurs humeurs et leurs obsessions.
Si Montaigne, Gracián, La Rochefoucauld, Chamfort, Nietzsche élaborent quelques grandes «idées», ils expriment surtout des pensées et n’ont d’autre souci de cohérence que celui du style.

Aux philosophes qui développent chapitre après chapitre une vision du monde, je préfère les penseurs qui classent à la diable, sous forme d’aphorismes, des vues parfois surexposées de leur existence.
Je retire moins d’intérêt à contempler un ciel d’idées où je me perds qu’à scruter l’«égographie» d’un autre où je me reconnais. Mais j’accorde que cette préférence n’a pas grande valeur pour une «formation intellectuelle», si on entend par là la maîtrise d’une discipline qu’il faut enseigner ensuite à des élèves ou des étudiants.
Maintenant, si on tient à inciter de jeunes esprits à réfléchir, il me semble que ce n’est pas tant par le truchement de la philosophie qu’on y parviendra que par celui de l’art. Le concept est une lorgnette trop imprécise pour percevoir la réalité ou la vie. L’œuvre d’art, en revanche, est une loupe. Pour parler comme un philosophe, qu’on me pardonne, je dirais qu’il y a plus à penser dans le sensible répété et grossi que dans le sensible rationalisé.
2/ L’inspirateur

L’ Ecclésiaste, bien sûr, cet antique voyou métaphysique assez lucide pour nous prévenir que plus on a de sagesse, plus on a de chagrin.
3/ Et aujourd’hui?

Les philosophes actuels qui enseignent un art de vivre selon la vertu ou le plaisir, d’autres encore qui n’ont de cesse d’alerter l’opinion à tout propos, me font bâiller.
Vouloir être un philosophe utile me semble inélégant.J e ne goûte que les auteurs qui me séduisent par un style, m’instruisent sans me donner de leçons et me font rire par leur cruauté. Trois raisons pour lesquelles je lis, et relis, Clément Rosset. F. S.
Frédéric Schiffter enseigne la philosophie dans un lycée de la côte basque. Dernier ouvrage publié: «Sur le blabla et le chichi des philosophes» (PUF).
Michel Eyquem de Montaigne (1533-1592), philosophe français. Principale œuvre : « les Essais », trois volumes.


SPINOZA


Par Bernard-Henri Lévy
Exclu de la communauté juive après avoir suivi des études rabbiniques, Spinoza est l’auteur d’un des plus spectaculaires séismes de l’histoire de la philosophie.
Réfutant les idées judéo-chrétiennes de création du monde et de libre arbitre, bouleversant de fond en comble les conceptions classiques de Dieu, de la nature et de l’homme, «l’Ethique» ou le «Traité théologico-politique» vaudront à leur auteur une détestation dont on imagine à peine aujourd’hui la violence.
Comment résumer ce «formidable attirail de théorèmes», dont Bergson a pu dire qu’il tétanisait d’«admiration et de terreur»?
L’homme n’est pas «un empire dans un empire», telle est la grande idée spinoziste. Ignorant les forces qui nous déterminent, nous croyons agir librement.
Cette illusion est la source la plus pernicieuse de l’aliénation humaine, des passions tristes et de tous les égarements théologiques.
Elle doit être chassée par une compréhension adéquate de notre nature, qui peut mener l’homme à une véritable béatitude, loin de la perfection imaginaire du sage stoïcien.
1/ L’éveilleur


S’il ne fallait citer qu’un nom, je crois que, comme beaucoup, ce serait celui de Hegel.
Hegel, forcément. Hegel, hélas. Hegel à cause de l’éblouissement, du vertige, presque de l’ivresse, éprouvés il y a trente ans, quand je suis pour la première fois entré dans cette langue magnifique, dans cette folie logique, dans cette façon, pour le coup, de faire aboutir le monde dans un très beau et très grand livre – jamais je n’ai ressenti à ce point combien était juste la remarque d’Ulrich Sonnemann que cite toujours Adorno quand il dit qu’un grand philosophe est toujours un grand écrivain.
Et Hegel aussi parce que, malgré tout ce qui a suivi, malgré Sartre, malgré Franz Rosenzweig, malgré Georges Bataille, malgré Nietzsche, malgré Heidegger, bref, malgré tous ces «juifs-de-Hegel» dont j’ai expliqué ailleurs qu’ils ont consacré la totalité du xx e siècle à tenter de briser la clôture de l’idéalisme spéculatif, malgré tout cela, nous n’en sommes, ni eux, ni moi, ni aucun d’entre nous, jamais tout a fait sortis.
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