Enjeux sociaux et culturels de la communication numérique Examen : basé sur le cour magistral ; composé de 3 questions. Thématiques
Les étapes de la mémoire sociale (oral, écriture, imprimerie, grande bibliothèque, enregistrement et numérique)
La fluidification réception-production en milieu numérique
Les trois systèmes de représentation (manuel, optique et numérique)
Une définition de l’interactivité
Histoire et enjeux actuels d’Internet
Histoire du transport de la présence
La crise de croyance dans la télévision
Les paradoxes de la cyberculture
I. Informatique, technologie & société : les Etapes de la Mémoire Sociale. But = situer la place de l’informatique dans l’histoire de la mémoire sociale et technique.
« Mémoire sociale ou collective » = ensemble des savoirs et savoir-faire qu’une société utilise pour vivre et se développer, qu’elle doit transmettre aux générations futures. C’est un parcours d’abord historique dont le fil directeur est le rapport entre le type de mémoire et le type de connaissances produites.
La première modalité concrète de transmission du savoir est LE LANGAGE,
La première modalité mémorielle de transmission du savoir est L’ECRITURE,
Puis L’IMPRIMERIE, L’ENREGISTREMENT et enfin L’INFORMATIQUE. 11. De l’oral à l’écriture.
Les sociétés humaines le deviennent dès qu’il y a langage, à différencier de « codes de communication » (qu’on trouve chez les animaux). Les langages sont des codes de communication qui évoluent.
Le langage oral est la première grande technologie de stockage (dans la mémoire des hommes préhistoriques), et est transmise à travers des processus complexes. Plus les outils à transmettre par le langage sont complexes, plus on peut faire des outils complexes.
Pour avoir une transmission, il faut que l’autre soit près de moi et dans le même temps. La mémoire va peu à peu s’affranchir de cette simultanéité. La mémoire écrite va donc suppléer les limites de la mémoire humaine.
De -5000 jusqu’à la Grèce antique s’opère un mouvement qui va aboutir à la capture de la parole par l’écriture. Les premières écritures étaient des dessins, pour aboutir aux phonèmes. Puis les Grecs anciens ont inventé les voyelles. Cette capture de la parole vivante va permettre l’éclosion de nouveaux types de connaissances.
C’est la pensée réflexive : pensée qui se prend elle-même comme objet de questionnement : fusion de la philosophie et des mathématiques.
L’écriture est le pays dans lequel naît la pensée réflexive. Problème : le « vrai » en mathématiques est décidé en consensus par des mathématiciens. L’écriture apporte quant à elle une version différente car il y a non-transformation de la parole. L’écriture va pouvoir constituer une référence.
→ Notion de Vérité, Consensus & Ecriture. 12. De l’Imprimerie à la Grande Bibliothèque.
L’imprimerie sert à produire des signes de l’écriture, mais elle va aussi engendrer une modification dans la nature des savoirs.
Le caractère fondamental de l’imprimerie est que les documents sont identiques entre eux, à l’inverse de la copie manuscrite. De plus l’imprimerie a son importance dans la conservation des documents : un livre copié 15 fois à la main aura beaucoup moins de chance d’être conservé que s’il est copié 200 fois en imprimerie. Effet de l’imprimerie : démocratisation de l’écrit, qui vient quand même plusieurs siècles après son invention.
Effet à court terme : constitution d’un nouveau type de savoir : les sciences expérimentales.
En effet l’imprimerie répond à un souci d’exactitude dans la transmission mémorielle (à l’inverse des moines copiistes qui modifiaient parfois les textes de leurs copies).
Autre exemple de l’utilité de l’imprimerie pour l’exactitude : l’impression de cartes marines qui, à l’époque, bien que fausses, étaient ainsi toutes identiques au départ. Les navigateurs apportaient chacun leurs corrections, et on comparait les cartes pour pouvoir en éditer de plus justes. La bibliothèque est le lieu qui regroupe tous les livres. La Grande bibliothèque est en rapport avec la grande Révolution Industrielle. Elle succède aux travaux des encyclopédistes de consigner tous les savoirs de l’époque et constituer ainsi la mémoire de l’époque. Pour y accéder il faut créer un fichier documentaire, qui contient les informations essentielles de chaque livre et qui devient « la mémoire de la mémoire ».
La manipulation de ces fichiers engendrera une mécanique de leur traitement : la mécanographie (langage à base de perforation), ancêtre de l’informatique. 13. La mémorisation par enregistrement.
Jusque là il a toujours été question d’une technologie de la mémoire basée sur le langage (oral, écriture sur supports,etc.)
La première étape de la mémorisation par enregistrement est l’invention de la photographie au 19ème : on enregistre sur un support une information physique (photographie = « inscription de la lumière »). C’est la naissance d’un nouveau matériau : L’IMAGE, servi par un procédé fondamental : L’ENREGISTREMENT (des points lumineux émanant d’un objet). Les améliorations viendront progressivement avec la phonographie, la couleur, la vidéographie, la télévision… Si on s’intéresse au stockage des savoir faire fondamentaux, ces technologies n’ont rien changé (par exemple, le canal utilisé pour évaluer nos connaissances reste l’écrit). De même pour tout le système législatif qui fonctionne toujours par imprimerie. Il n’y a donc pas eu de basculement de l’écrit vers l’image pour la transmission du savoir et des connaissances.
Peut être que ce basculement est en train de s’amorcer à l’aire du multimédia, avec l’informatisation conjointe de textes+images+son en simultané. 14. Invention de L’Informatique.
1945 = début de l’informatique avec texte de Von Neumann, sur l’automatisation du calcul. L’informatique se situe au confluent de deux préoccupations :
- l’automatisation mécanique
- l’automatisation logique
Le piège du chasseur préhistorique est un mécanisme automatique : en effet le chasseur contrôle son territoire en se faisant remplacer par un piège. C’est dans un certain sens un outil cybernétique, car c’est le mouvement de l’animal et son énergie qui font que le piège se déclenche et se resserre ► ainsi, dès l’aube de l’humanité, les hommes ont eu le soucis de créer des mécanismes qui le remplace (autre exemple : les abreuvoirs automatiques de l’antiquité). Ce souci de remplacer l’homme par une machine pour faire des tâches mécaniques s’est investi dans l’automatisation du calcul au 19ème. A cette époque on commence à faire des chantiers qui ont besoin de beaucoup de calculs pour éviter que tout ne se casse la gueule : l’automatisation des calculs se ressent comme un besoin. 15. L’ordinateur.
Pour la première fois on un automate mécanique stable. Cette machine intègre un programme dans sa mémoire. Une fois le programme en main, on peut faire faire à la machine des choses d’une grande variété.
Les 4 fonctions d’un ordinateur :
programme
mémoire
Entré/Sortie via des organes de communication entre l’homme et la machine
Unité centrale pour réaliser le calcul, ainsi que le contrôle du fonctionnement de la machine.
L’invention de l’informatique fait franchir un bond considérable dans la puissance de l’automatisation
16. les nouveaux types de savoir engendrés par l’informatique.
○ La connaissance par simulation
Ce type de savoir est par contre clairement tributaire de la disponibilité de l’ordinateur. Il faut l’outillage nécessaire (un ordinateur). La simulation informatique a été développée après l’existence de l’informatique elle-même.
○ La connaissance collaborative
Par exemple les logiciels libres et opensource sont gratuits et fabriqués par des informaticiens qui y passent jour et nuit pour y déceler des failles.
L’émergence de connaissances collaboratives ou collectives induit 2 conditions :
- une disposition qui leur permet de travailler ensemble (Internet)
- un grand nombre de pratiquants L’informatique regroupe oral + Ecrit + Mémoire + Imprimerie + Grande Bibliothèque + phénomènes vivants et enregistrés (images, sons, animations). Toutes ces technologies antérieures sont aujourd’hui réunies sur un même support, avec le même principe de traitement : le programme informatique. II. Informatique, technologie & société : La fluidification réception-production en milieu numérique, ses enjeux éducatifs & politiques Production / réception = savoir qui produit des documents et qui les reçoit et consulte.
Il existe des rapports de force entre pôle de production et pôle de réception. Ce rapport est de type politique, c'est-à-dire de répartition des pouvoirs.
Ex : combien sont ceux qui peuvent fabriquer un livre ? Combien sont ceux qui le lisent ? Aujourd’hui on ne peut pas éditer un livre tout seul. Il faut passer par un processus, des filtres (éditeurs). Les éditeurs sont là pour faire en sorte que le public soit atteint.
Le rapport production / réception est « politique » car jusqu’ici le pôle de réception se contenterait d’une incorporation du contenu. Dans le cas du livre le pôle production est très restreint face à la grande masse de récepteurs, de même qu’aujourd’hui ce n’est pas tout le monde qui peut s’adresser au peuple à la télévision. Dans le vidéo la situation est identique : le pôle production est restreint (réalisateurs, TV, etc.) et le pôle réception est large (tout le monde) mais ne peut en modifier le contenu.
Cette situation petit pôle production / pôle réception massif semble changer avec le numérique. On va étudier ces modifications. 21. 3 types de réception du multimédia
En surfant sur Internet ou sur Dvd, il y a 2 positions : le créateur & le récepteur qui circule dans le contenu. Cela se rapproche de la réception de l’imprimé, à la différence que le contenu numérique est interactif et qu’on peut y suivre différents chemins, là où le livre et le film nous imposent un chemin unique.
3ème type de réception : la réception n’est plus classique car on peut modifier le contenu. Ex : les cartes de plan de site, dont les figurés grossissent suivant la fréquentation des pages : c’est un contenu « dynamique ». En effet, l’acte de lecture modifie donc (peu) ce qu’on lit.
Remarque : étymologie du mot auteur : celui qui augmente le stock de connaissances. Cette 3ème type de position intermédiaire est la consultation qui contient une part de modification du contenu, position spécifique du milieu numérique, dont le contenu est non-figé sur un support. Cette position modifie certaines choses dans les rapports de force entre production et réception, on l’appelle « position fluide entre production et réception ». 22. Exemple de fluidification des rapports production / réception.
La fluidification est passée par une jonction des 2 pôles, sans pour autant que ces pôles disparaissent.
● Ex 1 : le texte.
Quand on reçoit un texte par Internet, il faut déjà avoir le même programme que son auteur pour pouvoir le lire. La simple situation de lecture via un éditeur de texte est totalement nouvelle : en effet le logiciel délivre, en plus du texte lui-même, un tas d’informations sur l’état du texte. On peut aussi transformer le matériau, en retouchant la police, la taille, etc. On ne change pas le texte mais l’aspect physique qui est un support du message. Que ce soient les annotations sur le langage ou la modification visuelle, ces opérations sont des transformations qui trouvent leur limite quand le commentaire devient lui-même le texte : c’est une activité d’auteur. C’est là la nouveauté : entre pôle production et réception, toutes les positions intermédiaires sont possibles.
Une autre manière de marquer cette nouveauté est de s’apercevoir que l’usage du traitement de texte par un novice peut permettre de faire un texte en quelques jours, alors qu’un professionnel avec le même outil peut créer un vrai magazine dans les normes.
Cette situation où professionnel et novice utilisent les mêmes outils ne se trouve que dans le domaine du numérique. La musique techno est un mouvement musical qui crée avec des outils informatiques. Le copier/coller/modifier joue un rôle central. A l’arrivée Internet dans les années 1990, le principe de diffusion de cette musique a évolué : aujourd’hui les amateurs « n’écoutent » plus de musique techno. Sur les sites amateurs des samples sont mis en ligne et les visiteurs peuvent alors le repêcher pour le mixer avec d’autres contenus ►l’activité de réception devient immédiatement une activité de production.
Autrefois on fixait une œuvre sur un support intransformable. Aujourd’hui on ne diffuse plus par stock mais par flux qui se modifie sans cesse. Cette façon de faire se retrouve dans le rap, avec la réutilisation du sample. Dans le domaine de l’image on a l’exemple de la phot numérique : la retouche était autrefois l’apanage des professionnels, elle est devenue à la portée de tous. Dans la photo numérique le moment important n’est plus celui de la prise de vue mais ce qui se passe après : le traitement et le classement.
Autre exemple : les jeux vidéos, et la création des modifications (mods) diffusées sur internet. Les internautes utilisent le code informatique fourni par les éditeurs et l’activité de réception de ces jeux entraîne une production.
C’est en cela que la redistribution de pouvoir est à l’œuvre : les éditeurs (de blogs par exemple) se comptent aujourd’hui par millions. 23. Enjeu éducatif et politique de ces redistributions de pouvoir.
Le numérique, s’il ne bouleverse pas complètement le rapport réception/production, tend toutefois à le modifier.
Les rapports entre lecture/écriture et mathématiques sont intimes car ils donnent lieu à une pensée abstraite, une réflexion spirituelle et solitaire. La lecture n’est pas qu’un simple déchiffrage : il s’agit d’une réécriture pour soi-même. A l’inverse, écrire un texte c’est se mettre à l’écart de soi-même, dans un potentiel futur lecteur. La révolution industrielle exigea qu’on forme les ouvriers d’une industrie naissante, on les voulait capables d’une certaine abstraction en plus de leur travail mécanique, pour pouvoir comprendre le fonctionnement des machines et l’interaction avec leurs voisins. Cela induit une certaine éducation qui renvoie à une profonde interrogation sur les missions de l’école. Aujourd’hui cette interrogation est d’actualité dans une France où l’école est en crise et où les diplômes n’amènent plus forcément au travail.
→ La question de l’école est donc éducative mais aussi politique. Dans une situation de nouvelles productions, la question des savoirs fondamentaux et de la citoyenneté se pose à nouveau. On ne peut plus se limiter à l’apprentissage de lecture/écriture/calcul. L’apprentissage va devoir, en plus de ses devoirs fondamentaux, se concevoir dans l’univers du multimédia, de la même façon que la 3ème république avait pris conscience à l’époque de l’utilité d’instruire lecture, écriture & calcul. Depuis longtemps on affirme que l’école n’est pas un rempli-cerveau mais une institution qui permet aux gens de penser par eux-mêmes.
Aujourd’hui l’école se doit de former des « auteurs » : personnes capables de mettre en forme leurs pensées en produisant des contenus multimédias dans le contexte de l’extension des réseaux.
Il faut se rendre compte que dans la jeunesse actuelle, l’utilisation du multimédia est massive. Il faut pour cela considérer que la musique et les jeux vidéos ne sont pas des activités de perdition car en ignorant ces domaine de production, l’école se prive de l’intense activité qui l’environne. De la même manière le « p2p » doit aussi être considéré comme une modification du contenu numérique. Ce qui est essentiel dans ce type d’échange, c’est de faire télécharger aux autres ce qui nous plait en commentant. Le développement des pratiques de téléchargement est une intense activité culturelle qui participe au mûrissement de la position de l’auteur.
Internet met aussi à disposition un contenu de travail impressionnant qui peut être utilisé à l’école.
Le multimédia est donc une activité culturelle majeure de notre époque. Si la 3ème république s’est basée sur le trio écriture/lecture/calcul, la république culturelle doit être basée sur le multimédia. De plus en plus être à l’écart du numérique voudra dire être à l’écart de la citoyenneté. 24. Enjeu Culturel.
Dans les technocultures précédentes (imprimerie, enregistrement), les savoir-faire sont stabilisés. Le livre d’il y a 2/3 siècles ressemble fortement aux livres actuels et nécessite un savoir faire intellectuel. Les savoir-faire de l’enregistrement et de l’imprimerie sont stabilisés, ce qui n’est pas le cas du multimédia. En effet, chaque site Internet a des principes de navigation différents, chaque nouvelle version d’un jeu évolue : la culture multimédia n’est donc pas stabilisée. Les usages et contenus d’Internet changent constamment, il est normal que les interfaces changent aussi : il nous faut donc réadapter constamment notre apprentissage. Cette situation nous apprend à apprendre. Les sociétés actuelles exigent cette mise à jour constante de nos apprentissages. III. Histoire et enjeux d’Internet. D’où vient Internet ? > Des années 1960, mais pas tout à fait de l’armée américaine.
Internet est né d’ingénieurs civils, universitaires qui ont imaginé relier des ordinateurs pour échanger des fichiers et de la communication. Pour financer ces recherches du réseau, ils font appel à l’armée américaine qui accepte (comme elle le fit pour des centaines de projets, sachant que 20% d’entre eux porteront leurs fruits). En effet les 2 principaux pôles de recherche de l’armée américaine étaient l’atomique et le missile. 1969 : on obtient les premiers résultats : aux 4 universités déjà connectées entre elles s’en ajoutent de nouvelles et on perfectionne les usages du réseau. 1974 : naissance du protocole TCP (toujours utilisé). 1976 : première application : forums de discussion entre les universités, échange de fichiers. Pour gérer un réseau il faut un centre de pilotage. Pour aller de A à B, il faut repasser par le centre de pilotage.
  Chaque ordinateur doit être capable de faire circuler un message à d’autres. Quand un fichier circule d’un ordinateur à un autre, il est envoyé par petits paquets, qui prennent un numéro d’ordre puis un chemin travers les « nœuds de réseau », suivant l’encombrement.
L’architecture centralisée (schéma 1) est impossible aujourd’hui avec Internet. Le schéma 2, appelé « décentralisé » a été choisi par les universitaires dans les années 1970. Ce choix a été fait en fonctions des préoccupations culturelles de l’époque.
En effet c’est la période de la contre culture et de l’opposition à la hiérarchie, à l’autorité, le refus de l’idée d’un chef qui a forcément raison, refus d’une discipline imposée par la force, etc…
Voilà pourquoi on refuse la structure centralisée, pour ne pas avoir une tête de hiérarchie qui aurait les pleins pouvoirs sur le fonctionnement du réseau. Ce choix appuie aussi l’idée que l’information vient de tout le monde, produite par le peuple, elle ne doit pas être détenue par certains.
2ème idée des chercheurs du réseau : primat du collectif sur l’individuel idée développée par le principe de l’aide avec les forums.
3ème idée : le mérite n’est pas imposé, il doit être imposé par les pairs. Le passage d’Arpanet à Internet en 1989 correspond à la fusion d’Arpanet avec d’autres réseaux développés en parallèle. Internet permet donc à plusieurs réseaux de communiquer entre eux
C’est durant les années 1990 qu’Internet émerge sur la place publique avec le protocole « www » qui est une invention européenne de Genève, au centre d’étude et recherche nucléaire, pour globaliser la documentation technique de tous les centres de recherches affiliés au CRN.
Puis apparaît le Html (HyperText MarkUp Multi Language) = langage hypertextuel à balise.

Schéma du Web :
Chaque nœud est autonome et mis à jour régulièrement par des gens qui l’utilisent : le réseau se développe par lui-même. Microsoft dans les années 1995 a tenté de faire un réseau privé payant : ce fut un échec total. Dans les années 1990, les applications commerciales n’existent pas car il n’y a pas suffisamment de public. Aujourd’hui, 10 ans après, 50% d’Internet est composé d’applications payantes. IV. La “ société de l’information ” : Statut de l’information, de la communication et des connaissances dans les sociétés contemporaines : le “ capitalisme cognitif ” et le réseau. But : présenter une analyse des transformations du système de production actuel.
Aujourd’hui 75% du temps de travail est dédia à produire des informations, de la connaissance et de la communication. Les gens qui travaillent transforment l’information et pratiquent la communication.
Quelqu’un qui travaille dans une banque parle, consulte des écrans, répond au téléphone. Même la moitié du temps de travail des agriculteurs consiste en la consultation des bulletins météos. L’InfoCom aujourd’hui n’est plus en périphérie mais au centre de nos sociétés.
Conséquence de ces évolutions :
○ Sortie du capitalisme industriel à travers la production de connaissances
○ La place des réseaux dabs cette situation. Sortie du capitalisme industriel.
C’est la seconde phase du capitalisme, la première phase étant la phase marchande (acaht + vente). C’est sous sa forme industrielle que le capitalisme envahit la planète.
La grande révolution industrielle se met alors en place et le capitalisme investit alors dans l’industrie.
Le capitalisme nécessite l’idée de capitaux, du temps de travail à travers des salaires.
La 3ème phase : la production essentielle est une production d’information, de connaissances. Exemples : dans les années 1970, Toyota installe des urnes à idée dans ses usines. Il y a toujours des productions de petites différences : dans l’industrie le principe central est la production de différences. Conséquence de cette phase du capitalisme :
Il était exigé aux travailleurs de
- produire des nouveautés, capacité d’innovation
- aptitude au travail collectif ►Innover et coopérer sont les deux exigences majeurs du travail contemporain. Le travail contemporain est une intense capacité d’échange, de confrontations, de compétences qui sont au cœur du fonctionnement.
Aujourd’hui, travailler c’est simplement travailler jusqu’à 18 heures et passer à autre chose après. Pour le capitalisme cognitif, travailler c’est résoudre les problèmes soi-même hors des heures de travail. Mais pour cela il faut un environnement favorable. Pour innover il faut 2 types de compétences : TECHNIQUES, mais aussi AFFECTIVES : comprendre les autres. Le capitalisme est basé sur la production de connaissances.
Dans ce cadre, l’essentiel de la valeur est produit à l’extérieur de l’entreprise. Les connaissances de l’entreprise proviennent de l’extérieur (écoles, cours, etc.) et de l’intérieur car c’est aussi la production de ceux qui travaillent dans l’entreprise.
Le rôle d’un réseau comme Internet est de favoriser les échanges et la communication. V. La Crise de croyance dans la TV et la montée des médias numériques. La TV est le média de base central de notre époque. Ce n’est pas parce qu’elle est très regardée (au niveau des informations) qu’elle est crue. Il y a une baisse considérable de la crédibilité de ce média ces dernières années.
Quelques données : 70 à 75 % des gens dans les années 1970 disent que la télévision relate les évènements comme ils se sont déroulés. Aujourd’hui, ils sont moins de 50%. Aux USA, en 10 ans la chute de confiance a été de 20 %. Dans les années 1960 la réponse était de 90%.
Paradoxe : « les médias manipulent l’opinion » est l’idée majoritaire. Mais si moins de 50% ne leur font pas confiance, comment être manipulé ? Les AUTRES sont manipulés, mais jamais moi. 51. Régime de Croyance et Forme médiatique
Un régime de croyance est un mécanisme qui pousse à croire.
● La presse écrite pendant 1914-1918 est une presse quotidienne qui parait à des millions d’exemplaires par jour. Croire un article revient à penser que ce qui est écrit est l’expérience vécue non déformée > c’est un témoignage de confiance de la part du lecteur.
● La radio sera le média dominant de la deuxième guerre mondiale. Le 18 juin 1940, la déclaration de De Gaulle passe par ce média, qui devient aussi dominant dans la montée du nazisme. La radio a un caractère de simultanéité qui crée plus d’émotion et de fusion avec l’évènement.
L’émission et la réception du message se font simultanément et mettent en avant le côté « |