Traduction n°2 :
Alors, n'hésitant plus, il réclama le gladiateur Spiculus ou tout autre pugiliste habile, de la main duquel il pût recevoir le coup fatal ; et aucun ne s'étant trouvé : N'ai-je donc ni ami ni ennemi ? dit-il et il se précipita dehors comme pour s'aller jeter dans le Tibre. (P. Klossowski, 2010)
Question n°4: entraînement au commentaire (8 points)
Montrez en quoi le portrait physique et moral que Suétone fait de Néron comporte des caractéristiques ambiguës et souvent opposées.
Devoir 06 écrit
Attention > Important >
> Veuillez rédiger ce devoir après avoir achevé l’étude de la séquence 3.
> Ce sujet est destiné aux candidats qui se préparent à l’épreuve écrite du
baccalauréat.
> L’envoi de ce devoir écrit exclut l’envoi du devoir oral et vice-versa.
Texte d'étude : Suétone. Extrait de la Vie de Néron.
Divitiarum et pecuniae fructum non alium putabat5 quam profusionem, « sordidos ac deparcos esse quibus impensarum ratio constaret, praelautos vereque magnificos, qui abuterentur ac perderent ». Laudabat mirabaturque avunculum Gaium nullo magis nomine6, quam quod ingentes a Tiberio relictas opes in brevi spatio prodegisset. Quare nec largiendi nec absumendi7 modum tenuit. In Tiridatem8, quod vix credibile videatur, octingena nummum milia diurna erogavit, abeuntique super sestertium milies contulit.
| [passage à traduire en version]
| Menecraten citharoedum et Spiculum myrmillonem triumphalium virorum patrimoniis aedibusque donavit. Cercopithecum Panerotem faeneratorem et urbanis rusticisque praediis locupletatum prope regio extulit funere. Nullam vestem bis induit. Quadringenis in punctum sestertiis aleam lusit. Piscatus est rete aurato et purpura coccoque funibus nexis. Numquam minus mille carrucis fecisse iter traditur, soleis mularum argenteis, canusinatis mulionibus, armillata phalerataque Mazacum turba atque cursorum.
| Il donna au joueur de luth Ménécrate et au gladiateur Spiculus les biens et les maisons de citoyens qui avaient eu les honneurs du triomphe. Il fit faire des funérailles presque royales à l'usurier Paneros Cercopithecus qu'il avait déjà enrichi de possessions urbaines et rurales. Il ne mit aucun habit deux fois. Il jouait aux dés à quatre cent mille sesterces le point. Il pêchait avec un filet doré, composé de fils de pourpre et d'écarlate. Jamais il ne voyagea, dit-on, avec moins de mille voitures. Ses mulets étaient ferrés d'argent, et ses muletiers vêtus de belle laine de Canusium; ses cavaliers et ses coureurs portaient des bracelets et des colliers.
| Non in alia re tamen damnosior quam in aedificando domum a Palatio Esquilias usque fecit, quam primo transitoriam, mox incendio absumptam restitutamque auream nominavit. De cujus spatio atque cultu suffecerit haec rettulisse. Vestibulum ejus fuit, in quo colossus CXX pedum staret ipsius effigie; tanta laxitas, ut porticus triplices miliarias haberet ; item stagnum maris instar, circumsaeptum aedificiis ad urbium speciem ; rura insuper arvis atque vinetis et pascuis silvisque varia, cum multitudine omnis generis pecudum ac ferarum. In ceteris partibus cuncta auro lita, distincta gemmis unionumque conchis erant; cenationes laqueatae tabulis eburneis versatilibus, ut flores, fistulatis, ut unguenta desuper spargerentur ; praecipua cenationum rotunda, quae perpetuo diebus ac noctibus vice mundi circumageretur; balineae marinis et albulis fluentes aquis. ejus modi domum cum absolutam dedicaret, hactenus comprobavit, ut se diceret quasi hominem tandem habitare coepisse.
| Ce fut surtout dans ses constructions qu'il se montra dissipateur. Il étendit son palais depuis le mont Palatin jusqu'aux Esquilies. Il l'appela d'abord "le Passage". Mais, le feu l'ayant consumé, il le rebâtit, et l'appela "la Maison dorée". Pour en faire connaître l'étendue et la magnificence, il suffira de dire que, dans le vestibule, la statue colossale de Néron s'élevait de cent vingt pieds de haut; que les portiques à trois rangs de colonnes avaient un mille de longueur; qu'il renfermait une pièce d'eau, semblable à une mer bordée d'édifices qui paraissaient former autant de villes ; qu'on y voyait des champs de blé, des vignobles, des pâturages, des forêts peuplées de troupeaux et d'animaux sauvages de toute espèce. Dans les diverses parties de l'édifice, tout était doré et enrichi de pierreries et de coquillages à grosses perles. Les salles à manger avaient pour plafonds des tablettes d'ivoire mobiles, qui, par différents tuyaux, répandaient sur les convives des parfums et des fleurs. La principale pièce était ronde, et jour et nuit elle tournait sans relâche pour imiter le mouvement du monde. Les bains étaient alimentés par les eaux de la mer et par celles d'Albula. Lorsqu’après l'avoir achevé, Néron inaugura son palais, tout l'éloge qu'il en fit se réduisit à ces mots: "Je commence enfin à être logé comme un homme."
| Praeterea incohabat piscinam a Miseno ad Avernum lacum contectam porticibusque conclusam, quo quidquid totis Bais calidarum aquarum esset converteretur; fossam ab Averno Ostiam usque, ut navibus nec tamen mari iretur, longitudinis per centum sexaginta milia, latitudinis, qua contrariae quinqueremes commearent. Quorum operum perficiendorum gratia quod ubique esset custodiae in Italiam deportari, etiam scelere convictos non nisi ad opus damnari praeceperat. Ad hunc impendiorum furorem, super fiduciam imperii, etiam spe quadam repentina immensarum et reconditarum opum impulsus est ex indicio equitis R. pro comperto pollicentis thesauros antiquissimae gazae, quos Dido regina fugiens Tyro secum extulisset, esse in Africa vastissimis specubus abditos ac posse erui parvula molientium opera.
| Il voulut construire un bain couvert depuis Misène jusqu'au lac Averne, l'entourer de portiques, et y faire entrer toutes les eaux thermales de Baïes. Il commença aussi un canal, depuis l'Averne jusqu'à Ostie, dans un espace de cent soixante milles, pour dispenser d'aller par mer. Ce canal devait avoir une telle largeur que deux galères à cinq rangs de rames pussent s'y croiser. Pour achever de pareils ouvrages, il fit transporter en Italie tous les détenus, et ordonna que les criminels ne fussent condamnés qu'aux travaux. Outre la confiance qu'il avait en son pouvoir, ce qui encourageait cette fureur de dépenses, c'était l'espoir qu'il conçut tout à coup de s'emparer de richesses immenses et cachées. Car un chevalier romain lui avait assuré qu'il trouverait d'anciens trésors en Afrique, dans de vastes cavernes où la reine Didon les avait enfouis en s'éloignant de Tyr, et qu'il en coûterait fort peu de peine pour les retirer.
| Questions (12 points) Question n°1 (3 points)
Montrez comment Suétone mêle, dans sa description de la Domus Aurea aux 3e et 4e paragraphes, des lexiques qui évoquent le naturel et l'artificiel.
Question n°2: comparaison de traductions (3 points)
Comparez le texte suivant et les deux traductions proposées.
Texte latin : Talem principem paulo minus quattuordecim annos perpessus terrarum orbis tandem destituit, initium facientibus Gallis duce Julio Vindice, qui tum eam provinciam pro praetore optinebat. (Néron, XL) Traduction n°1 : L'univers, après avoir supporté un tel prince un peu moins de quatorze ans, l'abandonna enfin. Les Gaulois donnèrent le signal sous la conduite de Julius Vindex, qui alors gouvernait leur province en qualité de propréteur. (M.Cabaret-Dupaty, 1893) Traduction n°2 : Tel était le prince que l'univers avait supporté pendant près de quatorze ans, lorsque enfin, les Gaulois prenant l'initiative sous la conduite de Julius Vindex alors propréteur de la Gaule, on voulut en finir. (P.Klossowski, 2010)
Question n°3: entraînement au commentaire (6 points)
Comment Suétone montre-t-il au lecteur les excès, la démesure auxquels se livre Néron ?
Version (8 points) Vous traduirez le passage entre crochets, de « Divitiarum » à « contulit ».
Devoir 06 oral
À réaliser en vous enregistrant Attention > Important >
> Veuillez rédiger ce devoir après avoir achevé l’étude de la séquence 3.
> Ce sujet est destiné aux candidats qui se préparent à l’épreuve écrite du
baccalauréat.
> L’envoi de ce devoir oral exclut l’envoi du devoir écrit et vice-versa.
Texte d'étude : Suétone. Extrait de la Vie de Néron.
Non in alia re tamen damnosior quam in aedificando domum a Palatio Esquilias usque fecit, quam primo transitoriam, mox incendio absumptam restitutamque auream nominavit. De cujus spatio atque cultu suffecerit haec rettulisse. Vestibulum ejus fuit, in quo colossus CXX pedum staret ipsius effigie; tanta laxitas, ut porticus triplices miliarias haberet; item stagnum maris instar, circumsaeptum aedificiis ad urbium speciem; rura insuper arvis atque vinetis et pascuis silvisque varia, cum multitudine omnis generis pecudum ac ferarum. In ceteris partibus cuncta auro lita, distincta gemmis unionumque conchis erant; cenationes laqueatae tabulis eburneis versatilibus, ut flores, fistulatis, ut unguenta desuper spargerentur; praecipua cenationum rotunda, quae perpetuo diebus ac noctibus vice mundi circumageretur; balineae marinis et albulis fluentes aquis. ejus modi domum cum absolutam dedicaret, hactenus comprobavit, ut se diceret « quasi hominem tandem habitare coepisse ».
| Ce fut surtout dans ses constructions qu'il se montra dissipateur. Il étendit son palais depuis le mont Palatin jusqu'aux Esquilies. Il l'appela d'abord "le Passage". Mais, le feu l'ayant consumé, il le rebâtit, et l'appela "la Maison dorée". Pour en faire connaître l'étendue et la magnificence, il suffira de dire que, dans le vestibule, la statue colossale de Néron s'élevait de cent vingt pieds de haut; que les portiques à trois rangs de colonnes avaient un mille de longueur; qu'il renfermait une pièce d'eau, semblable à une mer bordée d'édifices qui paraissaient former autant de villes ; qu'on y voyait des champs de blé, des vignobles, des pâturages, des forêts peuplées de troupeaux et d'animaux sauvages de toute espèce. Dans les diverses parties de l'édifice, tout était doré et enrichi de pierreries et de coquillages à grosses perles. Les salles à manger avaient pour plafonds des tablettes d'ivoire mobiles, qui, par différents tuyaux, répandaient sur les convives des parfums et des fleurs. La principale pièce était ronde, et jour et nuit elle tournait sans relâche pour imiter le mouvement du monde. Les bains étaient alimentés par les eaux de la mer et par celles d'Albula. Lorsque, après l'avoir achevé, Néron inaugura son palais, tout l'éloge qu'il en fit se réduisit à ces mots : "Je commence enfin à être logé comme un homme."
| Praeterea incohabat piscinam a Miseno ad Avernum lacum contectam porticibusque conclusam, quo quidquid totis Bais calidarum aquarum esset converteretur ; fossam ab Averno Ostiam usque, ut navibus nec tamen mari iretur, longitudinis per centum sexaginta milia, latitudinis, qua contrariae quinqueremes commearent. Quorum operum perficiendorum gratia quod ubique esset custodiae in Italiam deportari, etiam scelere convictos non nisi ad opus damnari praeceperat. Ad hunc impendiorum furorem, super fiduciam imperii, etiam spe quadam repentina immensarum et reconditarum opum impulsus est ex indicio equitis R. pro comperto pollicentis thesauros antiquissimae gazae, quos Dido regina fugiens Tyro secum extulisset, esse in Africa vastissimis specubus abditos ac posse erui parvula molientium opera.
| Il voulut construire un bain couvert depuis Misène jusqu'au lac Averne, l'entourer de portiques, et y faire entrer toutes les eaux thermales de Baïes. Il commença aussi un canal, depuis l'Averne jusqu'à Ostie, dans un espace de cent soixante milles, pour dispenser d'aller par mer. Ce canal devait avoir une telle largeur que deux galères à cinq rangs de rames pussent s'y croiser. Pour achever de pareils ouvrages, il fit transporter en Italie tous les détenus, et ordonna que les criminels ne fussent condamnés qu'aux travaux. Outre la confiance qu'il avait en son pouvoir, ce qui encourageait cette fureur de dépenses, c'était l'espoir qu'il conçut tout à coup de s'emparer de richesses immenses et cachées. Car un chevalier romain lui avait assuré qu'il trouverait d'anciens trésors en Afrique, dans de vastes cavernes où la reine Didon les avait enfouis en s'éloignant de Tyr, et qu'il en coûterait fort peu de peine pour les retirer.
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Le déroulement de votre devoir sera celui d'une épreuve orale de baccalauréat 1. Introduction présentant l’extrait (2 points)
Vous introduirez le texte en présentant l’auteur, son œuvre, l’ouvrage, et en situant l’extrait à étudier. 2. et 3. Lecture (2 points) et traduction d’un passage (7 points)
Vous lirez à voix haute le passage de « De cujus spatio » à « pecudum ac ferarum », et vous en donnerez une traduction juxtalinéaire, sous la forme d’un tableau à deux colonnes, selon la présentation de votre cours. 4. Entraînement au commentaire (4 points)
Vous commenterez l'extrait entier. Vous pourrez vous inspirer des pistes de commentaire données dans le chapitre 4. 5. Préparation à l’entretien (3 points)
a) Quelles caractéristiques psychologiques Suétone donne-t-il à Néron dans l'ensemble de sa biographie ?
b) En quoi le style, l'écriture de Suétone, expriment-ils de façon implicite une critique de la décadence impériale ? 6. Comparaison de traductions (2 points)
Comparez le texte suivant et les deux traductions proposées. Texte latin : Talem principem paulo minus quattuordecim annos perpessus terrarum orbis tandem destituit, initium facientibus Gallis duce Julio Vindice, qui tum eam provinciam pro praetore optinebat. (Néron, XL) Traduction n°1 : L'univers, après avoir supporté un tel prince un peu moins de quatorze ans, l'abandonna enfin. Les Gaulois donnèrent le signal sous la conduite de Julius Vindex, qui alors gouvernait leur province en qualité de propréteur. (M.Cabaret-Dupaty, 1893) Traduction n°2 : Tel était le prince que l'univers avait supporté pendant près de quatorze ans, lorsque enfin, les Gaulois prenant l'initiative sous la conduite de Julius Vindex alors propréteur de la Gaule, on voulut en finir. (P.Klossowski, 2010)
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