télécharger 0.56 Mb.
|
P15 Exercice autocorrectif n°3 Montrez quels sont les éléments qui dramatisent le récit des derniers instants de Néron et lui confèrent une portée symbolique. P15 Exercice auto correctif n°4 : analyse de l’image Confrontez la représentation officielle de Néron adulte (il a 23 ans en 60 apr. J.-C), et celle que nous en donnent aujourd'hui les œuvres cinématographiques. Quelles caractéristiques morales et physiques les auteurs ont-ils retenues ici ? Placer ici les documents suivants : Document 2 : Buste de Néron daté de 60 apr.J.C. Source : AKG-images, réf.1-IT829-H5 Document 3 : Néron incarné par Charles Laughton dans le film de Cecil B. de Mille, Le Signe de la Croix (1932) Source : Rue-des-Archives ; réf. 00494614 Document 4 : Néron incarné par Peter Ustinov dans le film de Mervyn Le Roy, Quo Vadis (1951) Source : Rue-des-Archives ; réf. 00494190 en quart de page Corrigés des exercices P14 Corrigé de l'exercice n°1 Repérage
Un peu de grammaire et de stylistique
P14 Corrigé de l’exercice n°2 La confrontation des deux traductions révèle tout d'abord des différences dans le choix de la construction grammaticale : alors que l'extrait latin n'est composé que d'une seule et longue phrase, la traduction n°1 en comporte trois, dont les deux premières sont très brèves et sèches, donnant ainsi l'impression que les actions s'enchaînent avec brutalité ; le traducteur semble avoir voulu exprimer la cruauté et le cynisme des protagonistes après l'assassinat de Claude. La traduction n°2, elle, respecte la construction de Suétone, qui cherche plutôt à montrer en quoi Agrippine et Néron veulent donner à ce moment une impression de gravité, de solennité. Dans les deux traductions, il est fait mention explicite de la « mort » de Claude ; or le terme n'est pas dans le texte latin : « de Claudio palam factum est » se traduirait littéralement par « il fut publiquement annoncé au sujet de Claude » et constitue donc un euphémisme pour désigner l'assassinat de l'empereur ; mais les deux traducteurs n'ont pas rendu le procédé. Sur un plan purement syntaxique, on relèvera dans le texte latin le sens causal de la conjonction « cum » associée au subjonctif imparfait « videretur », et la forme de gérondif « auspicandi tempus », à traduire par « le moment de prendre les auspices », qui n'apparaissent pas littéralement dans les deux versions. P14 Corrigé de l’exercice n°3 Le récit des derniers instants de Néron est d'abord dramatisé par sa construction narrative : en effet, chaque paragraphe est introduit par un adverbe qui en marque les étapes : « statim, autem, ibi, dein, tunc... » et chaque étape constitue une nouvelle forme de déchéance, physique ou morale : le danger et la peur : « pavefactus, persequuntur, detecta facie agnitus est » ; la faiblesse, la souffrance : « aegre, flens» ; l'humiliation de devoir se cacher et de renoncer aux fastes, aux privilèges qui lui sont dus : « clandestinus, aversum parietem, per harundineti semitam, super lectum modica culcita, vetere pallio strato, panem sordidum, aquae tepidae...» ; on le voit d'ailleurs tenter de conserver dans sa détresse un reste de dignité impériale : « nec nisi strata sub pedibus veste, panem sordidum (…) aspernatus est ». l'effet de dramatisation passe aussi par les obstacles rencontrés dans sa fuite : le soldat qui le reconnaît, la nature hostile : « inter fruticeta et vepres, trajectos surculos rasit, ... », la faim et la soif qui le font souffrir : «fameque et iterum siti interpellante ». En outre, certains éléments possèdent une portée symbolique évidente : les phénomènes naturels que sont le tremblement de terre et l'orage, « tremore terrae et fulgure », sont interprétés ici comme des signes surnaturels : Néron semble poursuivi également par la fureur des dieux et celle des hommes, comme l'exprime le même mot répété : « fulgure adverso / sibi adversa » ; le terme « ominantium », qui signifie former des vœux, se réfère aussi à la volonté divine. Néron subit une sorte de régression métaphorique: il en est réduit à progresser à quatre pattes, « quadripes », et à pénétrer comme un animal dans son dernier refuge : « per angustias effossae cavernae » ; en outre, après avoir refusé de se reposer dans une carrière de sable, arguant qu'il y voyait un symbole de mort : « negavit se vivum sub terrae iturum », il assiste à la confection de sa propre tombe : « scrobem coram fieri imperavit ». enfin, les exclamations : « Haec Neronis decocta ! », « Qualis artifex pereo ! » expriment sa déchéance, son amertume, et surtout sa difficulté à renoncer à la vie avec noblesse et courage, comme le voudrait la morale romaine. Néron, à ce moment crucial, est pris de lâcheté (comme l'un de ses aïeux...), se lamente, hésite, et la suite du récit montrera qu'il ne peut se donner la mort sans l'aide d'un de ses affranchis. La deuxième formule deviendra pour la postérité le symbole de l'inconscience, du délire mégalomane d'un prince qui rêvait avant tout d'être un artiste. P14 Corrigé de l’exercice n°4 Le visage de Néron est très toujours très reconnaissable, dans les représentations officielles, à son caractère massif, qui révèle un embonpoint général, et particulièrement à la forme accusée du menton. Les sculpteurs le représentent toujours aussi coiffé « à la grecque », les cheveux longs sur la nuque, bouclés sur le front, et avec une barbe, alors que le patricien Romain est traditionnellement glabre. Cette apparence adoptée volontairement par le prince est considérée à Rome comme décadente et efféminée. Le visage de marbre fait cependant ressortir plus de brutalité, de dureté, que de faiblesse mentale. C'est pourtant ce caractère que vont retenir les interprétations cinématographiques de Néron, qui privilégient les pires moments et les pires vices évoqués par les auteurs latins. Une grande ressemblance physique a été trouvée par l'acteur Charles Laughton. Les choix de posture et de décor évoquent ici la débauche et la cruauté de l'empereur ; le personnage incarné est un prédateur. Le décor du film de M. Le Roy est plus théâtralisé, et Néron est représenté dans sa folie « artistique », avec en main une lyre très ornée et disproportionnée, au moment le plus anthologique de son règne, l’incendie de Rome, qu'on le soupçonna d'avoir provoqué pour pouvoir composer un chant sur la prise et l'incendie de Troie. Dans les deux incarnations, on remarque des constantes : le costume de Néron, résolument oriental, fait d'étoffes luxueuses et surchargé de bijoux, ce qui s'oppose aux valeurs romaines et constitue une sorte de trahison de ce que Rome veut représenter dans le monde ; un travail sur le regard et l'expression du visage, pour incarner l'aliénation, l'absence de mesure et de contrôle sur soi dont souffre le prince ; la théâtralité des postures, car Néron est avant tout un « acteur » de sa propre vie, et accorde plus d'importance aux spectacles qu'il donne qu'à la gestion de Rome. L'influence du texte de Suétone dans la vision de ce personnage historique est ici sensible. Chapitre 3 > Décadence et pouvoir A. L’oubli de la pietas, des valeurs morales et citoyennes de Rome La pietas est une valeur bien romaine, qui ne se limite pas à notre seule « piété » religieuse. La pietas s'exerce certes envers les dieux, que l'on doit craindre et honorer, mais elle est aussi une vertu civique, fondée sur la reconnaissance de valeurs altruistes, collectives, qui constituent la notion de citoyenneté, et sur le respect de la vie humaine. L'historien Pierre Grimal écrit dans son ouvrage La Civilisation Romaine : « Il est donc une Pietas envers les dieux, mais aussi envers les membres de divers groupes auxquels on appartient, envers la cité elle-même, et, au-delà de celle-ci, finalement envers tous les êtres humains. Mais il est certain que le seul fait d’appartenir à l’espèce humaine constituait une véritable parenté, analogue à celle qui liait les membres d’une même « gens » ou d’une même cité et créant des devoirs de solidarité, d’amitié ou tout au moins de respect. » On voit bien dans cette définition en quoi les valeur de la pietas pouvaient être liées à celles de la République romaine. On attend cependant aussi d'un bon prince qu'il fasse preuve de pietas envers les dieux auxquels il reste soumis, et envers les hommes qu'il gouverne. Seuls cinq empereurs, y sont, selon Suétone, parvenus, ceux qu'il qualifie de « divi », divins, dans les titres de son œuvre : César, Auguste, Claude, Vespasien et Titus. Car le pouvoir absolu qui est accordé au prince n'est pas toujours compatible avec l'humilité, l'humanité et le contrôle de soi que suppose la pietas. On voit, dans les biographies de Suétone, que le prince est divinisé de son vivant, qu'il est à la fois, dans la cité, dominus et deus. Ce statut suscite en lui à la fois la peur des complots, l'angoisse de sa propre fragilité humaine, et un désir irrépressible de transgresser les lois morales et citoyennes, de repousser les limites de l'interdit, d'affirmer sa toute-puissance. Tibère, Caligula, Néron entre autres, succomberont à cette démesure. Néron va pourtant entamer son règne sur des actes de pietas authentiques : pietas familale en célébrant les honneurs en la mémoire de son père, celle de Claude et d'Auguste, et en qualifiant publiquement Agrippine de « meilleure des mères » (Néron, IX), pietas civique par des mesures de clémence et de générosité (X). Mais il va très vite bafouer ces valeurs à tous les niveaux : le respect des dieux, en transformant la religion en un spectacle dont il est lui-même l'acteur : « Voyant qu’on le mettait au niveau d’Apollon pour le chant, et du Soleil, pour la conduite des chars, il avait même résolu d’imiter aussi les exploits d’Hercule; il avait, dit-on, fait préparer un lion qu’il devait, paraissant tout nu devant l’arène de l’amphithéâtre, soit assommer à coups de massue, soit étouffer entre ses bras, sous le regard du peuple. » (Néron, LIII) ; les lois civiques, en humiliant les citoyens de Rome dont il fait les figurants de ses jeux dans l'arène du cirque, ou qu'il prostitue à ses plaisirs ; les lois morales et humaines, en nourrissant des désirs incestueux pour sa propre mère, et en la faisant assassiner, après avoir éliminé une bonne partie des membres de sa famille ; Suétone évoque aussi des actes de cruauté cynique au chapitre XXXVII, et bien sûr sa responsabilité dans l'incendie de Rome, aujourd'hui contestée par les historiens modernes. Mais cette parole de Néron illustre bien mieux que ses actions en quoi sa déchéance et sa cruauté sont avant tout liées au pouvoir excessif dont il dispose, et donc à la décadence politique de Rome : «negavit quemquam principum scisse quid sibi liceret » : il déclara que nul empereur avant lui n'avait su tout ce qui lui était permis... (Néron, XXXVII) B. Texte 2 : Les jeux juvénaux (§ XII) Introduction Néron a dix-sept ans lorsqu’il accède au pouvoir impérial. Les débuts de son règne sont marqués par des actes de piété filiale, et des références explicites au mode de gouvernement d’Auguste ; il fait distribuer des ressources aux pauvres, fait voter des lois populaires, prétend refuser la violence. Mais dès les jeux juvénaux qu’il fait donner en 58 pour célébrer le jour où il fait couper sa première barbe, les signes de son pouvoir se font plus ambigus et inquiétants… P18 Exercice de lecture Lisez d'abord le texte latin à haute voix (la lecture à haute voix est à travailler, particulièrement pour l'épreuve orale !). Repérez les nominatifs, les verbes conjugués, et certains groupes fonctionnels déclinés au même cas ; tenez compte aussi des constructions grammaticales (conjonctions de subordination, reprises de construction...). [XII] Exhibuit autem ad ferrum etiam quadringentos senatores sescentosque equites Romanos et quosdam fortunae atque existimationis integrae, ex isdem ordinibus confectores quoque ferarum et varia harenae ministeria. Exhibuit et naumachiam marina aqua innantibus beluis; item pyrrichas quasdam e numero epheborum, quibus post editam operam diplomata civitatis Romanae singulis optulit. Inter pyrricharum argumenta taurus Pasiphaam ligneo juvencae simulacro abditam iniit, ut multi spectantium crediderunt; Icarus primo statim conatu juxta cubiculum ejus decidit ipsumque cruore respersit. Nam perraro praesidere, ceterum accubans, parvis primum foraminibus, deinde toto podio adaperto spectare consueverat. Instituit et quinquennale certamen primus omnium Romae more Graeco triplex, musicum gymnicum equestre, quod appellavit Neronia; dedicatisque thermis atque gymnasio senatui quoque et equiti oleum praebuit. Magistros toto certamini praeposuit consulares sorte, sede praetorum. Deinde in orchestram senatumque descendit et orationis quidem carminisque Latini coronam, de qua honestissimus quisque contenderat, ipsorum consensu concessam sibi recepit, citharae autem a judicibus ad se delatam adoravit ferrique ad Augusti statuam jussit. Gymnico, quod in Saeptis edebat, inter buthysiae apparatum barbam primam posuit conditamque in auream pyxidem et pretiosissimis margaritis adornatam Capitolio consecravit. Ad athletarum spectaculum invitavit et virgines Vestales, quia Olympiae quoque Cereris sacerdotibus spectare conceditur. P15 Exercice auto-correctif n°1 : Avant de traduire Un peu de grammaire 1. Analyser la forme « innantibus beluis ». 2. Recherchez la construction grammaticale de la phrase « Nam perraro... consueverat ». 3. Analysez la forme « ferri ». |
![]() | ![]() | «Quiconque osera lui rendre les devoirs funèbres sera impitoyablement puni de mort» | |
![]() | ![]() | «Corps en mouvement» (danse contemporaine + mise en relation avec le théâtre) aux Cours Florent | |
![]() | «combustion avancée» fait suite à ce cours «combustion»; son objectif est d’approfondir certains sujets pour apporter des connaissances... | ![]() | «le cours normal des choses». Inversez. C'est ce cours ordinaire qui est la suspension du bien. Dans leur enchaînement, les mouvements... |
![]() | «l'abrutissement du Peuple, par le Peuple et pour le Peuple.» De toutes les morales qui eurent cours dans l'histoire de l'humanité,... | ![]() | |
![]() | ![]() |