Cours 1 : intro







télécharger 297.65 Kb.
titreCours 1 : intro
page4/7
date de publication18.12.2016
taille297.65 Kb.
typeCours
a.21-bal.com > histoire > Cours
1   2   3   4   5   6   7

CONCLUSION :

 La représentation de l’intérieur joue donc un rôle réellement important dans la compréhension des oeuvres et de l’époque auxquelles elles ont été conçues. Que ce soit un intérieur domestique, public, royal ou même religieux, les peintres font passer énormément de choses au travers du décor et il ne faut en aucun cas le négligé.

 La semaine prochaine nous allons donc voir la vie quotidienne en peinture.

Cours 6 : La représentation de l’intérieure suite.

La représentation de l’intérieur a vraiment une place importante pour nous faire comprendre le lieu, la période et la scène qu’il se passe sous nos yeux. Cette représentation de l’espace permet également de voir le travail et le maitrise des peintres de leur art. En effet, à travers tout cela ils nous montrent leur savoir-faire et leur virtuosité que ce soit sur la perspective, la finesse du trait ou bien sur la représentation en elle-même des objets. Tous ces éléments nous servent bien évidemment de témoin historique.

Nous allons donc nous servir d’un plan à deux parties pour voir tout cela avec tout d’abord la représentation des intérieurs publics et ensuite celle des intérieurs privées, domestiques.

  1. La représentation des intérieurs publics.

  1. Un témoin des goûts artistiques.

  • Au XVIIe siècle on retrouve un style particulier de peinture, celui de la représentation des cabinets d’amateurs. Il s’agit d’un genre pictural qui traverse principalement le XVIIe siècle flamand, les bourgeois aimaient posséder une toile affichant leur collection, réelle ou fictive, au milieu de laquelle ils se faisaient souvent représenter. Ce style de tableaux a également fait fortune au près des marchands qui faisaient représenter leur boutique.

  • Hieronymus II Francken, La boutique de Jan Snellinck, 1621, Bois, 94x124 cm, Musée des Beaux-Arts, Bruxelles. Hieronymus II Francken est un artiste qui appartient à une grande dynastie de peintres actifs à Anvers, principalement de la fin du XVIe au milieu du XVIIe siècle.

  • Jan Snellinck était un peintre lui-même qui tenait une boutique d’art à Anvers. On peut le reconnaitre dans les personnages nu-tête au fond du tableau à droite, il tient une miniature à la main. La scène se passe en 1621, la date est inscrite sur à gauche sur les vitraux, et donne une bonne idée du goût des amateurs au début du XVIIe siècle.

  • On se situe dans un espace vaste et lumineux, dans une scène en plein jour, la lumière pénètre dans la pièce par les ouvertures. La pièce est haute de plafond avec des poutres apparentes, les murs sont très pleins, il reste peu de place libre, les toiles sont accrochées vraiment partout. La porte au fond est ouverte et est encadré de colonnes à chapiteaux corinthiens. Plusieurs groupes de personnages s’intéressent à différentes œuvres et curiosités. Au centre de la pièce un commis dévoile une large table où sont rassemblées quelques antiques. Sur une autre table au premier plan à gauche on remarque des livres, un globe et quelques objets de collections qui sont proposés à des clients.

  • On remarque une grande finesse dans le trait et le pinceau du peintre, il reproduit de nombreux tableaux en petite taille qui sont tout à fait identifiable et reproduit, une fois de plus, avec un grand raffinement. Parmi ces nombreux tableaux on a identifié au-dessus du buffet renaissance Adam et Eve de Frans Floris. Sur le sol, au 1er plan, une Vierge à l’enfant encadrée d’une guirlande de fleurs, et une grande nature morte qui appartiennent à des genres qui se développent très largement au XVIIe siècle dans les Pays-Bas.

  • On remarque de plus la présence de tout un ensemble d’objets de curiosité, du mobilier et des antiquités. A la fin du XVIe siècle les marchands vendent des objets rares, de curiosités, des sculptures, des tableaux de maitres… Une génération plus tard Frans Francken peindra un cabinet où il n’y aura que des peintures et sculptures et tout ce bric-à-brac de curiosité sera exclu. La peinture est un art noble, universel et prestigieux qu’il faut cultiver. Au XVIIIe siècle les curiosités reviendront à la mode et les collectionneurs se les arracheront. De nombreuses personnalités collectionneront uniquement de l’art décoratifs et du mobilier. Les corporations de marchands et notamment les Marchands Mercier mettront des curiosités asiatique au goût du siècle, on pourra donc trouver des mélanges de chinoiseries et de goût à la grecque dans une même œuvre.

  • En France, durant le XVIIIe siècle un artiste se détache et nous montre tous ces intérieurs publics et plus particulièrement les Salons.

  • GABRIEL DE SAINT-AUBIN (1724-1780) : né et mort à Paris. Artiste complet, dessinateur, peintre, graveur. L’une de ses grandes caractéristiques et sa rapidité du crayon, son goût pour l’observation, la vivacité de son regard. Chez lui tout est mouvement. Ses dessins rédigent clairement une chronique quotidienne. Il décrit la ville et la vie et observe les mœurs et coutumes. Il s’amuse de tout, il est observateur d’un temps, de son temps, et nous aide à le comprendre et à l’aimer. Il est un promeneur infatigable, il est curieux de tout et de tous, il dessinait tout le temps. Il veut être au courant de tout ce qu’il se passe, il est chroniqueur et témoin des événements, il observe et s’informe, il capture dans ses croquis chaque instant. Il a notamment assisté à de nombreuses ventes et dans la marge de ses catalogues il dessinait les personnages présents ou les œuvres qui étaient en vente. Tous ces documents sont vraiment très précieux pour la recherche aujourd’hui.

  • Sa pratique de tout croqué fut remarqué et son frère Charles-Germain nous dit « Un vendredi saint, Gabriel de Saint-Aubin peintre, s’étant placé dans la nef de Notre-Dame pour entendre un célèbre Prédicateur, tira par habitude son livre et se mit à dessiner l’orateur. Les personnes placées près de lui le regardaient faire, celles de devant se retournaient et celles de derrière se rehaussaient sur leurs chaises. Enfin il attira si fort l’attention des auditeurs que le prédicateur suspendant son discours, dit, quand les yeux seront satisfaits, j’espère qu’on me prêtera l’oreille. Il dessinait ainsi en tout temps et tout lieu avec une Passion qui n’a point d’exemple. »

  • On a donc à faire avec cet artiste à un grand témoin de son époque qui a dessiné des cabinets d’amateurs mais également des vues des grandes expositions.

  • Le cabinet de curiosité de Réaumur, plume et encre brune, 0,082x0,108 cm, collé sur une feuille de papier bleu, Livre des Saint-Aubin. Le livre des Saint-Aubin : gros album relié, composé de 155 feuillets sur lesquels 287 dessins ont été collés.

  • Ici face à un dessin de jeunesse de l’artiste, antérieur à 1760, l’inscription sur le montage et de la main de Charles-Germain de Saint-Aubin. Réaumur est né en 1683 et mort en octobre 1757, c’est donc avant cette date que Gabriel dessina le cabinet situé rue Roquette à Paris. Réaumur était un savant, spécialiste de l’anatomie et des insectes, tout le cabinet fut légué à sa mort à l’Académie des sciences. On retrouve dans le dessin différents objets d’histoires naturelles.

  • Exacte vue du Salon du Louvre en l’année 1767, 1767, eau-forte et pointe sèche, 14,8x18,1 cm, collection particulière. Salon : avec la création de l’académie royale de peinture et de sculpture en 1648 une exposition fut organisée de manière régulière afin de montrer les œuvres au public. Au départ elle avait lieu au Palais Royale, puis en 1692 l’académie s’installe au Louvre et les grandes expositions prennent place dans le salon carré du Louvre qui donnera son nom à l’évènement. Les Salons ouvraient le 25 août, jour de la Saint Louis, pour montrer qu’ils étaient sous la protection du Roi. Ces salons permettaient de voir l’importance et l’influence du public sur les toiles, de plus c’est avec eux que nait la critique d’art et plus particulièrement au XVIIIe siècle avec Diderot. Les salons étaient toujours accompagnés d’une notice explicative sur les œuvres qui étaient présentées.

  • L’œuvre de Saint-Aubin est un document précieux, il nous permet de voir comment se présentaient les Salons, et comment était celui de 1767, quelles œuvres étaient présentaient, comment étaient-elles mises en valeur, installées ?... On voit au 1er plan des tables recouverte d’un tissu supportant de multiples sculptures qu’elles soient en bustes ou en pieds. Quelques-unes soutiennent également des dessins ou des toiles de petites tailles. Ce qui marque et qui attire notre attention est principalement l’emplacement et l’accrochage des toiles, il y a très peu de vide entre elle, tous les murs sont recouverts, il ne reste aucun espace libre.

  • Parmi ces tableaux on reconnait sur le mur du fond Le miracle des ardents de Gabriel-François DOYEN et La prédication de Saint Denis de Joseph-Marie VIEN, deux œuvres destinées à l’église Saint Roch. Autour d’elles sont regroupés des tableaux d’histoire de BRENET, HALLE et DURAMEAU.

  • On est face à un véritable travail d’orfèvre de la part de l’artiste, une très grand finesse, l’artiste nous montre toute sa virtuosité, Je rappelle qu’on est face à une gravure ce qui montre l’impressionnante minutie du dessinateur.

  • Gabriel de Saint-Aubin est donc un véritable témoin du goût de son époque, puisqu’il nous montre le goût des amateurs pour l’anatomie et la science, mais également la façon dont on accrocher les tableaux lors des grandes expositions. Ses dessins nous permettent également de voir quel style et quelles œuvres étaient présentes à tel ou tel Salons. Nous allons maintenant nous pencher sur les intérieurs, toujours publics, mais qui sont des lieux plus communs.

  1. La représentation des lieux communs.

  • On peut retrouver dans la peinture des scènes de cabaret et d’auberge qui nous montre un aspect de la vie d’une certaine époque et qui nous permettent de voir comment étaient décorés ou pas ce genre de lieux. Avec ces décors on peut également voir des éléments importants pour la compréhension des œuvres.

  • Frans Van Mieris, Scène de Bordel, panneau, 42,8x33,3 cm, 1658, Mauritshuis, La Haye. Peintre élève de Gérard Dou, qui travaille et vie à Leyde. Il a une renommée internationale avec divers commandes de grands mécènes important tels Côme III ou Leopold Wilhelm de Vienne. Il met une grande perfection technique dans ses scènes d’intérieurs et dans ses portraits, une minutie dans les détails, ses scènes sont empruntées de la vie quotidienne mais ont toujours une signification plus profonde avec un aspect libertin ou moralisateur.

  • Ici on est typiquement dans ce genre de scène. Tous les détails ont une signification et le moindre élément du décor ont un sens.

  • On peut néanmoins noter tout d’abord le magnifique rendu de la jupe satinée de la jeune femme et le reflet du manteau rouge du soldat dans l’étain du pichet. Le peintre nous montre toute sa virtuosité à travers ses deux rendues. De même ma présence du couple à l’arrière-plan pourrait le représenter avec sa femme.

  • Ensuite, on se situe, comme le titre l’indique, dans une scène de bordel. On peut faire un parallèle de cette scène avec un chant d’amour de l’époque tiré du Recueil de Jan KRUL dans lequel une jeune fille rêve qu’elle perd sa virginité. Le peintre traite donc ce sujet de façon plus ou moins subtile : le soldat, avec sa main droite, tire la servante par son tablier vers lui, cet élément est dissimulé avec un certain coloris assez foncé, la main droite de l’homme se trouve dans l’ombre. Cependant d’autre détails sont très clairs : la présence des chiens qui s’accouplent donne une indication on ne peut plus claire, cette anecdote a cependant sa place dans l’œuvre puisqu’elle représente l’essentiel du sujet puisque l’érotisme joue un rôle principal.

  • On note aussi un caractère moralisateur dans l’œuvre, en effet, le jeune homme au 2nd plan qui dort la tête sur les bras rappelle les dangers de l’alcool et de l’ivrognerie ainsi que ceux du tabac (une pipe est posée devant lui).

  • On fait face avec cette œuvre a un exemple de plaisanterie caractéristique du XVIIe siècle qui justifie donc de voir dans des détails des allusions et des sous-entendus. Dans le décor par exemple : la literie suspendue est une allusion évidente, le luth au mur rappelle le proverbe « Amor docet musicam » « Enseigne l’amour de la musique », et le chapeau retourné par terre pourrait être, une fois de plus, une image du sexe féminin.

  • Tous ces éléments n’échappaient pas aux spectateurs du XVIIe siècle, même la bougie éteinte sur l’embrasure de la fenêtre près de la porte peut être comprise comme une mise en image du proverbe « bougie éteinte, plus de honte ».

  • De nombreux auteurs ont commenté ce tableau et Gerson en 1952 a dit « le sujet n’a pas d’importance, ce qui séduit et fascine c’est la manière même du peintre ». mais comme on vient de le voir le sujet a quand même une certaine importance sinon le peintre n’aurait pas mis autant de sous-entendus dans les détails.

  • Ce tableau a également un 2nd titre qui est fréquemment employé : scène dans une auberge.

  • Adriaen Van Ostade, Paysans dans une auberge, 1662, Mauritshuis, La Haye. Œuvre signée et datée. Le peintre est un élève de Frans Hals, en même temps qu’Adrien BROUWER, il peignait surtout des scènes de genre sur petits formats qui étaient très appréciaient et qu’on appelait au XVIIe siècle les GRILLEN = DROLERIE. Ces scènes racontent des sujets de la vie paysannes et autre scènes dans des intérieurs d’auberges de village.

  • Ici trois hommes sont assis autour d’une table dans un intérieur en désordre, l’un allume sa pipe en terre avec du charbon, le 2nd porte un tablier et, la cruche à la main, invite à boire, le 3ème enfin, accorde son violon. Dans l’embrasure de la porte on voit une fillette jouant avec un chien, elle tient un os dans sa main. A l’arrière une femme (probablement l’aubergiste) déplace une chaise et dans le fond 3 paysans discutent autour du feu.

  • A gauche un escalier nous mène à l’étage, sur des étagères au mur ou suspendu au plafond on remarque des poêlons, casseroles et autres ustensiles de cuisines.

  • Le peintre a donc représenté une scène paisible et rustique. Scène de jour, intérieur commun de l’auberge, une ouverture donne directement sur l’extérieur, tout le monde peut y venir. Intérieur calme, reposant, les paysans discutent tranquillement, fument, boivent, font une pause dans leur travail.


Cours 7 : La représentation de la vie quotidienne.

La représentation de la vie quotidienne a toujours existé dans l’histoire de l’art. En effet on retrouve dès l’antiquité des natures mortes ou des représentations de scène de la vie de tous les jours. Ces images se développeront durant les différents siècles et c’est au XVIIe siècle, avec l’âge d’or hollandais que la peinture de genre trouve un véritable public qui propulse le style à un autre niveau. Ces représentations font réellement fortune et les amateurs se les arrachent. Pour parler de tout cela nous verrons un plan en deux parties avec dans un premier temps la peinture de genre où nous parlerons de l’âge d’or hollandais, du réalisme que ces peintures peuvent avoir et enfin de l’aspect moralisateur du XVIIIe siècle. Dans la deuxième partie nous nous consacrerons aux natures mortes qui prennent également une place de plus en plus importante dans l’histoire de l’art.


  1. La peinture de genre.

  1. L’âge d’or hollandais.

Les artistes hollandais on peint énormément la vie de leur époque en représentant principalement des servantes vaquant à leur travail ou encore des mères s’occupants de leurs enfants. On trouve dans ces tableaux un certain mode de vie raffiné qui contraste notamment avec les représentations des paysans comme on a pu le voir la semaine dernière. Aujourd’hui toutes ces toiles nous permettent de nous immerger dans la vie des Pays-Bas du XVIIe siècle. Cet intérêt pour ce thème, vite populaire, se développa principalement dans les années 1640. Les tâches ménagères étaient chargées d'évocations morales. On opposait la vanité, la paresse, l'indolence, les plaisirs de la chère ainsi que l'appât du gain aux vertus familiales comme la modestie et la réserve, la piété, la soif d'apprendre, l'économie et la fidélité. La mère gouvernait la maison, y préservait la paix, incitait les membres de la famille à une vie vertueuse et veillait à ce que règne une propreté absolue, tout est propre à l’intérieur, bien rangé. Comme ces toiles se vendaient particulièrement bien différents artistes en produisaient et c’est ainsi que des grands peintres nordiques se sont fait connaitre comme Pieter de Hooch et Vermeer.
1   2   3   4   5   6   7

similaire:

Cours 1 : intro iconIntro d’après G. Duby «Intro : Le flamboiement du gothique 1400-1530» dans «La Sculpture»
«jouées» aussi sur les parvis par les confréries religieuses pour enseigner le peuple. La perspective, le trompe l’œil, la couleur...

Cours 1 : intro iconI- symbolismes intro: allégories générales Représentations: femme,...

Cours 1 : intro iconLand Art intro
«conventionnel» des musées, les artistes investissent la nature et les paysages et utilisent des matériaux qu'ils trouvent sur place...

Cours 1 : intro iconCours de croquis en cours du soir aux Beaux-Arts de Tournai

Cours 1 : intro iconCours Florent à Paris. Professeurs
«Corps en mouvement» (danse contemporaine + mise en relation avec le théâtre) aux Cours Florent

Cours 1 : intro iconLe cours abordera les points suivants
«combustion avancée» fait suite à ce cours «combustion»; son objectif est d’approfondir certains sujets pour apporter des connaissances...

Cours 1 : intro iconOrgane conscient du Parti Imaginaire
«le cours normal des choses». Inversez. C'est ce cours ordinaire qui est la suspension du bien. Dans leur enchaînement, les mouvements...

Cours 1 : intro iconCours de la servitude volontaire. Notes sur le fondamentalisme démocratique...
«l'abrutissement du Peuple, par le Peuple et pour le Peuple.» De toutes les morales qui eurent cours dans l'histoire de l'humanité,...

Cours 1 : intro icon2 Cours de l’Europe

Cours 1 : intro iconEn cours de route







Tous droits réservés. Copyright © 2016
contacts
a.21-bal.com