Au fil de sa biographie s’inscrivent ses œuvres







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André Durand présente
Eric Blair

dit
George ORWELL
(Grande-Bretagne)
(1903-1950)

Au fil de sa biographie s’inscrivent ses œuvres

qui sont résumées et commentées

(surtout ‘’1984’’).

Bonne lecture !

Né aux Indes en 1903, d'une famille anglo-indienne, il fit ses études à Eton grâce à une bourse, mais ne les poursuivit pas au-delà du collège car il ne s'intégra pas à ce milieu. En 1922, la carrière aux Indes étant alors commune pour un fils de famille victorienne déclassée, il devint, à vingt ans, fonctionnaire de police impériale en Birmanie. Il fut ainsi «aux premières loges pour voir les basses besognes de l’Empire», et ce fut de là que data sa répulsion définitive pour «toute forme de domination de l’homme par l’homme». «À ce moment-là, l’échec seul me paraissait vertueux. L’idée même de "réussir" suffisamment pour arriver à gagner quelques centaines de livres par an me semblait spirituellement hideuse.» Il partit pour la Birmanie, où il entra dans la police impériale des Indes et s'amusa à tuer des éléphants prédateurs, pendit des délinquants et contracta la détestation de l'impérialisme et du colonialisme. Il profita d'un congé qu'il passait en Angleterre en 1928 pour donner sa démission et annoncer à sa famille son désir de devenir écrivain, de vivre dès lors de sa plume. Pour ne pas être une charge, il emménagea dans une chambre des quartiers pauvres et s'attela au travail. Son horreur de la domination le fit s'intéresser au sort des déshérités. Ayant acheté des vêtements d'occasion, il s'enfonça dans les bas-fonds de Londres, enquêta sur les affreuses conditions de vie des ouvriers anglais pendant la Grande Dépression, visita les maisons, prit pension dans les foyers ouvriers, descendit dans la mine, y laissa une partie de sa santé. Cela lui valut d’être surveillé par la police politique anti-subversive qui s’inquiétait des gens de gauche. Or il ne militait pas, était à gauche mais était indépendant d’esprit, détestait les socialistes comme les communistes, les marxistes purs et durs, étant plutôt anarchiste.

En 1928, il partit pour Paris où, dans des revues, il publia des essais, notamment sur le chômage. Bientôt à court d'argent il partagea réellement, pendant deux ans, la vie des clochards, obscurément attiré par la pauvreté en tant que telle, par une quête de sainteté mal conduite, une sorte de franciscanisme à l'état sauvage. Il se voulait un «Monsieur Tout-le-monde», méprisait les intellectuels de gauche, «les doctrinaires». Puis il devint plongeur dans un grand hôtel, ouvrier agricole, avant de regagner Londres. C'est de cette période difficile qu'il rapporta des livres de souvenirs qu’il publia sous le pseudonyme de George Orwell, Simon Leys, qui en a lui-même adopté un, ayant écrit qu'en changeant de nom, il est devenu «un homme idéal déterminé à tout prix à énoncer des vérités pas bonnes à dire» :

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Down and out in Paris and in London”

(1933)

Dans la dèche à Paris et à Londres’’
Autobiographie
Commentaire
De ses plongées dangereuses dans les bas-fonds, George Orwell rapporta ces descriptions précises de personnages pittoresques dans un ton général picaresque et drôle. Selon Henry Miller, c’est son plus grand livre.

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Eric Blair fut ensuite maître d'école en province, emp!oyé de librairie, enfin journaliste qui ne cessa jamais d'intervenir dans son époque, livrant une suite de combats auxquels il consacra à peu près toute son activité intellectuelle. Pour commenter, analyser, prendre parti sur tous les événements auxquels il fut mêlé, pour se faire le dénonciateur acharné de l'impérialisme, du capitalisme et du totalitarisme, pour se faire le défenseur des petits, des délaissés et des exploités, il écrivit plus de sept cents textes : pièces de circonstance, critiques de livres, essais littéraires (que certains considèrent supérieurs à ses romans), articles, reportages, lettres. Menant de front une action politique et une action littéraire, il publia son premier livre inspiré par ce qu'il avait vu en Birmanie :

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‘’Burmese days’’

(1933)

‘’Une histoire birmane’’
Autobiographie

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L'expérience birmane vécue par Eric Blair lui fera aussi produire ces témoignages :

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‘’Shooting an elephant ‘’

(1950)

‘’Comment j'ai tué un éléphant’’
Autobiographie

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‘’A hanging’’

(1931)

’’Une pendaison’’
Autobiographie
Commentaire
Le texte fut publié dans la revue ‘’Adelphi’’ sous le nom d’Eric A. Blair. Il y exprimait toute l'horreur et le dégoût pour la peine de mort que lui inspira ce spectacle. On a pu cependant émettre quelques doutes quant à la présence du sergent Blair à une exécution capitale durant le temps qu'il était en Birmanie.

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‘’A clergyman's daughter’’

(1935)

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‘’Keep the aspidistra flying’’

(1936)

‘’Et vive l'aspidistra !’’
Roman
Gordon Comstock, jeune homme de trente ans qui écrit de la poésie, n'aime pas l'aspidistra, cette plante aux feuilles charnues d’un vert sombre qui, dans tout foyer anglais qui se respecte trône sur la table de salon. Il déclare la guerre à ce qu'elle représente, «le dieu Argent et tous ses pourceaux de prêtres». Il quitte un emploi rémunérateur dans une agence de publicité pour se consacrer à la poésie, activité sacro-sainte qu’il ne parvient d’ailleurs pas à mener à bien, en prenant un minable boulot dans une petite librairie. Il habite une chambre un peu sordide, mange peu et rogne sur le tabac. Il se félicite de ne jamais emprunter d'argent à Ravelston, son ami bien nanti. Mais, parce qu’on sait bien que les plus farouches dénégations cachent souvent d’indéracinables obsessions, son comportement est entièrement dicté par la hantise de l’argent qu’il n’a pas, même s’il se refuse absolument à en gagner. Il ne peut vivre comme il l'entend, car l'argent l'attend à tous les tournants pour lui empoisonner l'existence. Il faut de l'argent pour les plaisirs, mais aussi pour l'essentiel : sortir sa petite amie, la touchante et compréhensive Rosemary, coucher avec elle, avoir une vie de couple. Pourtant fauché, il se prive d’un dîner en sa compagnie parce qu’il n’accepte pas de « vivre à ses crochets », lui annonce-t-il tout de go. Du coup, chacun rentre chez soi. Manque-t-il quelques shillings pour un billet de train? Il refuse l’aide d’un ami fortuné et annule un week-end avec Rosemary. Lors d'une sortie à la campagne, ils se font arnaquer dans un restaurant trop cher, tout son argent de la semaine y passant. Perturbé, il ne peut profiter du reste de la journée et ne fait que remuer les huit pence qui lui restent dans la poche et doit se refuser à elle : «Ce n’est pas que je n’aie pas envie de faire l’amour avec toi, si, j’en ai envie. Mais je t’assure que je ne peux pas faire l’amour avec toi quand je n’ai que huit pence en poche. Du moins, quand tu sais que je n’ai que huit pence. Je ne le peux tout bêtement pas. C’est physiquement impossible

Il parvient quand même à maintenir ce difficile équilibre de vie austère, mais tout bascule, ironiquement, le jour où il reçoit de l'argent d'une revue pour un poème enfin publié. Soudain, le voici devenu riche grâce à la poésie : «Ça paraissait une folie contre nature, en cette année de disgrâce 1934, qu’il y eût quelqu’un pour payer cinquante dollars un poème.» Le récit alors s’emballe pour culminer dans un morceau de bravoure d’une cinquantaine de pages en forme de passage initiatique à partir duquel, seulement, Gordon trouve la rédemption et fait enfin l’amour à sa belle, dans les règles de l’art, après avoir jeté ses poèmes au ruisseau.

Il connaît alors la déchéance. Mais, au détriment de ses proches, il refuse d'abandonner ses principes et de se caser dans un "bon" emploi pour devenir l'Anglais modèle, avec son aspidistra à la fenêtre. La seule voie qui lui reste est l'écrasement final, soit le caniveau soit la mort. Toutefois, un sursaut d'humanisme peut sauver Gordon. Il va vivre, mais la fin est ambiguë : est-il "sauvé", ou bien a-t-il abdiqué et perdu?
Commentaire
Le récit, bien que caustique, Orwell éreintant avec un humour féroce un personnage qui n’est pas sans rappeler ses débuts difficiles (voir ‘’Dans la dèche à Paris et à Londres’’), pourrait n’être que la peinture d’une bohème triste et monotone, s’il ne se produisait au milieu du roman le déclenchement d’un ressort ingénieux du type « l’arroseur arrosé » : l’amusante glissade dans le sordide débouche sur un champ de fleurs, si toutefois les aspidistras fleurissent.

La plume d'Orwell, maniant un ton légèrement vulgaire et direct, avec un vocabulaire très relevé, est toujours aussi efficace et incisive pour montrer les travers de la société anglaise : «Et grand-papa Comstock ne fut pas plus tôt sous terre [que ses enfants] commencèrent à gaspiller leur argent. Aucun d'eux n'avait eu l'estomac de le perdre d'une façon sensationnelle, par exemple en le dilapidant pour des femmes ou aux courses ; ils ne surent que le claquer par petite somme, les femmes dans de sots placements et les hommes dans de petites affaires vouées à l'échec, qui tombèrent dans l'eau au bout d'un an ou deux, laissant une perte nette

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‘’The road to Wigan pier’’

(1937)

La route qui mène au quai Wigan’’
Essai
Il se présente comme un reportage sur la condition des classes ouvrières anglaises, mineurs, chômeurs, travailleurs, des années 1930.
Commentaire
Cet essai politique, historique, économique, sociologique, ethnologique, littéraire, est aussi une autobiographie pour quelques pages. car l'écrivain britannique, passé par nombre d'expériences à travers le globe, toujours au fait de ce qui se passait du côté de l'homme (« Malheureusement pour moi, je n'ai jamais pu apprendre à être totalement indifférent à l'expression d'un visage humain »), s'intéressa d'abord à ce qu'il fait, lui, à ce qu'il a vécu.

On y constate son acharnement dans une lutte sans merci : celle contre toute forme de soumission de l'homme par l'homme. Mais ici pas de lutte des classes. Elle est seulement évoquée tout au long de l'ouvrage : « Pour se débarrasser des préjugés de classe, il faut commencer par l'image que présente une classe au regard de l'autre. » Orwell part vivre aux côtés des plus concernés, à Wigan, cité minière, puis un peu partout sur le territoire d'outre-Manche (s'appuyant également sur son vécu dans les colonies asiatiques, relaté dans ‘’Une histoire birmane’’), et ne se fait pas l'apôtre de ceux qui voient dans la misère plus un bien-être (!), un sentiment de liberté (!), une sensation de faire « ce qu'on veut quand on veut », qu'un asservissement total, grignotant un peu plus, chaque jour, ce qui reste de dignité de la veille ; il disserte sur un problème contemporain. Un peu comme si un écrivain de 2006 se penchait sur les populations et endroits de la Terre menacées par le changement climatique...

On contemple même une fresque des opprimés et des oppresseurs, où pour une fois la pauvreté n'est pas mise en scène, donnée comme telle sans pathos ni dramatisation, avec réalisme ; elle n'est pas le prétexte pour des idéologies, mais leur cause, fascisme ou communisme. On se dit que la chose la plus importante qui soit est de manger, point et que celle qui emporte le palmarès de la répugnance est le sentiment physique : « Vous pouvez avoir de la sympathie pour un assassin ou un pédéraste, mais pas pour quelqu'un dont l'haleine empeste - j'entends dont l'haleine empeste continuellement. » Ce jeune homme issu d'un milieu assez bourgeois dans la bourse comme dans l'esprit qu’était Eric Blair est révulsé par la crasse, l'incroyable cruauté de la pauvreté.

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La guerre civile espagnole éclatant, elle apparut à George Orwell comme la première occasion d'agir contre le totalitarisme fasciste et sa montée irrésistible en Europe, comme un combat entre les forces classiques de la réaction (armée, clergé, propriétaires fonciers) et les non moins classiques multitudes paysannes et ouvrières, opprimées et exploitées, dont l'intelligentsia discutait avec faconde depuis des années. Aussi, en décembre 1936, âgé de trente-trois ans, marié, déjà marqué par la tuberculose, il s'engagea et partit pour l'Espagne. Cela n'allait pas sans illusions ni sans romantisme. D'ailleurs, de façon caractéristique, il rejoignit le P.O.U.M. (‘’Partido obrero de unificacion marxista’’, qui, de tendance trotskiste et anarchiste, était l'un des nombreux petits partis extrémistes nés dans ce climat révolutionnaire) et non, comme Malraux, les Brigades internationales, ce qui le mit en contact avec les combattants espagnols au lieu d'autres écrivains.

Le nouveau gouvernement de coalition, dominé par les communistes, voyait avec soupçon l'anarchiste Catalogne, visait à éliminer les milices populaires nées spontanément quand la guerre avait éclaté, en les encadrant et en les dispersant dans les détachements de l'armée régulière. Le Komintern ayant le projet de transformer l'Espagne en démocratie populaire, les tchekas communistes préparaient le terrain. Derrière les rideaux de fer baissés des boutiques de Barcelone étaient donc installées des chambres de torture. Ses amis y disparaissaient. Les militants du P.O.U.M. étaient traqués et liquidés. Après des jours de tension, on commença à tirer de part et d'autre. Orwell, qui en avait assez du manque d'activité sur le front aragonais et voulait se faire transférer à Madrid dans les Brigades internationales à gestion communiste, resta par «décence élémentaire» (le nom qu’il donnait à la bonté) avec ses camarades du P.O.U.M., pour défendre ce qui restait de son socialisme de base, passionnel et confus, dont il percevait impartialement les carences et les erreurs ; il reconnaissait, avec un fair-play bien digne d'Eton, les raisons des communistes, mieux organisés, plus efficaces. Mais le problème, pour lui, se réduisait à cette équation élémentaire et définitive : celui qui tire sur les travailleurs a, de toute façon, tort. C'est alors qu'il comprit, que s'alluma l'étincelle libératrice. Le calme revenu, il s'en retourna, amer, sur le front.

Quelques jours après, le 20 mai 1937, à Huesca, il fut blessé par un tireur en embuscade (une balle lui transperça le cou, sans atteindre le larynx ni les cordes vocales, manquant la carotide de quelques millimètres) et il erra ensuite d'un hôpital militaire à l'autre pendant plusieurs semaines. Convalescent, on l'envoya en permission à Barcelone en mai 1937, où il passa quelques semaines. Il remarqua aussitôt que l'atmosphère de la ville avait profondément changé. Disparus la ferveur révolutionnaire, l'égalitarisme, le tutoiement entre inconnus, on sentait partout le « don » et le « senor », la puanteur du marché noir, des privilèges renouvelés, de l'arrière embourgeoisé, on discernait, dans les rues, l'indifférence, voire l'irritation, pour les bleus des ouvriers, les foulards rouges et noirs, les uniformes déchirés des combattants. Il découvrit qu'il était poursuivi par la police communiste qui traquait les membres du P.O.U.M., qu'il était considéré comme un espion, un traître, un provocateur trotskiste à la solde de Franco. Le P.O.U.M. avait été mis hors la loi, arrestations en masse et liquidations sans procès avaient commencé. Ses camarades étaient en prison ou dans le maquis, lui-même dut se cacher pendant des jours, jusqu'à ce qu'il pût, avec de la chance, accompagné de sa femme, passer juste à temps en France.

La version communiste des événements de Barcelone était impudemment fausse, ignoblement calomnieuse ; mais la presse libérale, bourgeoise l'avait aussitôt acceptée et la répétait, la diffusait telle quelle. Les militants de salon, assidus aux thés des duchesses progressistes, le genre d'intellectuels qui tendent à s'en aller ailleurs quand on appuie sur une détente, tentèrent rageusement d'exercer un chantage sur lui : « Si tu dis la vérité, tu fais le jeu des fascistes et tu es donc, objectivement, un fasciste. » Mais c'est bien ce que fit ce libre chevalier de la gauche.

À son retour, il fut surveillé de très près, et cela allait durer plus de douze ans, par la police métropolitaine de Londres, comme le révèlèrent, en 2005, d'anciens documents rendus publics par le quotidien londonien “The Guardian”.

Il écrivit :

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