Chapitre Préliminaire : introduction épistémologique à la Sociologie Politique







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Paragraphe 2.

Caractériser la sphére de la Sociologie Politique

Sans aller jusqu’à traiter de la place de la Discipline par Rapport à l’Histoire ou à la Science Economique par exemple, tant la différence d’Objets est évidente. Il n’est pas sans intérêt de mettre en relief par comparaison, ce qui distingue la Sociologie Politique, du Droit et spécialement, du Droit Constitutionnel et de la Philosophie Politique.

Car ce sont deux Sciences de l’Homme avec lesquelles elle s’est longtemps confondue sur l’approche de l’Etat et du Pouvoir.

A — Sociologie Politique et Droit

L’optique Juridique en ce qui la concerne est essentiellement Normative. En ce sens qu’elle est à la base de la Distinction de ce qui est licite, par rapport à ce qui est illicite, compte tenu d’un ensemble de Règles, que des Autorités Politiques et Administratives ont façonnées et pour la méconnaissance desquelles elles ont organisées tout un arsenal de Sanctions.

C’est ainsi que le Droit vise à produire des Résultats.

C’est une part d’imaginaire, qui ne se limite pas à la mise en conformité des Lois établies des Institutions, avec l’état de la Société dans laquelle il s’applique, mais c’est aussi une projection dans l’avenir de tout un système de comportements et de valeurs qui acquièrent dans la pratique Sociale une présence aussi Réelle que les Faits naturels.

En revanche, la Sociologie Politique n’est pas Normative, elle ne fait qu’explorer ce qui est, et non ce qui devrait être, elle a notamment en ce sens pour finalité, l’analyse de tous les phénomènes informels et non juridiques, mais qui sous-tendent, informent, dépassent ou contredisent les cadres Juridiques Institutionnels. Le Droit et la Science Politique ont donc deux domaines d’investigations clairement séparés. Même si ces deux approches Scientifiques sont complémentaires, dans l’analyse des situations concrètes.

Prenons le Droit Constitutionnel pour illustrer ce propos.

La Constitution d’un Etat donné, qu’elle soit écrite ou informelle comme en Grande-Bretagne, se présente comme un document solennel, relatif à la mise en place de la Réglementation pour le futur des Institutions dont se pourvoit un Régime Politique qui prend le Pouvoir et compte l’exercer longtemps. Mais la Constitution ne peut jamais tout prévoir pour l’immédiat et encore moins pour l’avenir.

Autrement dit, l’Acte Fondamental et Initial d’un Régime Politique quel qu’il soit ne peut suffire à lui seul à rendre compte de tout le Droit Constitutionnel, et ce dernier, s’appuya-t-il sur un Conseil Constitutionnel prévu comme en France, pour réaliser l’adéquation entre les choix Institutionnels et l’Evolution de la Société ne veut pas tout résoudre.

C’est qu’en effet, la réflexion Constitutionnelle proprement dite, n’a pour mission pour reprendre les termes utilisés par le Conseil Constitutionnel Français dans une décision du 23 septembre 1992, relative à la Loi autorisant la Ratification du Traité sur l’Union Européenne que d’évoquer, je cite : « l’équilibre des Pouvoirs établis par la Constitution ».

Ce qui signifie que même étendue au Libertés Publiques, le Droit Constitutionnel n’est pas adapté pour expliquer le maintien ou l’abandon du consensus qui lie une Population à ses Institutions

Il n’est pas armé pour analyser notamment les paramètres de l’opinion Publique, Elément Fondateur à même de contrôler l’action des Gouvernants que les Citoyens se sont choisis et qui agissent pour leur compte. Et c’est là, que la Sociologie Politique en ce quelle étudie par exemple les Partis Politiques juste mentionnés dans la Constitution du 04 octobre 1958 en France, mais portant élément Constitutif de l’Opinion Publique, que la Sociologie Politique disais-je enserre le Droit Constitutionnel, voire exerce sa Suprématie sur lui comme Matière d’Environnement Explicatif.

B — Comment distinguer la Sociologie Politique

de la Philosophie Politique

La encore, il s’agit de deux Disciplines très proches l’une de l’autre et longtemps confondues sur le même champ d’Etude, mais comme le Droit, cette branche Individualisée de la Philosophie que constitue la Philosophie, dite Politique, est une Discipline Normative qui prétend dégager les principes et les recettes d’un bon Gouvernement, c’est-à-dire d’un Gouvernement qui sache ce faire accepter.

Certes les œuvres de cette catégorie recoupent évidemment les préoccupations de la Sociologie Politique, ne serait-ce par la place qu’elles accordent aux analyses de la Réalité Politique, mais elles s’en écartent par leur finalités qui sont moins de Connaissances que d’Actions, ainsi que par leur Mode de Raisonnement axiomatique. Et si, comme le remarque Jean-marie Denquin dans son manuel, je cite : « la Science Politique trouve dans ces œuvres géniales, une foule de suggestions, il serait toutefois aussi incongru de prétendre bâtir une Science Politique sur elle que de fonder la Physique sur la Critique de la Raison Pure ».

SECTION 2 : La méthodologie scientifique

en usage en Sociologie Politique

Corollaire Méthodologique de l’affirmation de l’Unité de la Société globale, il est non moins évident que la Société Politique étant d’abord une Sociologie. Ces Investigations dans l’Univers Politique sont soumises aux Règles propres de la Méthode Sociologique.

En conséquence, à l’encontre de la Démarche confuse qui consisterait à considérer la Sociologie Politique comme une Science carrefour, faîte de briques et de brocs, d’un amalgame de données historiques, juridiques, psychologique, que sais-je encore, sur le Thème récurrent du Pouvoir. La rigueur impose de traiter les Faits Politiques comme une catégorie de Faits Sociaux et de préférer à la Diversité d’Approche ou de Traitements des phénomènes Politique, l’Unité de la Démarche Sociologique. Au moins dans un premier temps.

Libre au Chercheur s’il le juge utile par la suite, d’enrichir ces explications Sociaux Politiques, par l’apport d’arguments puisés dans d’autres Disciplines, ce que font d’ailleurs tous les Politologues, comme il apparaîtra dans la suite de cet enseignement.

Cela posé, expliquer en Sociologie comment toutes Sciences, écrit ce Père Fondateur de la Sociologie qu’était Marcel Mauss, c’est donc découvrir des Lois, plus ou moins fragmentaires, c’est-à-dire lier des Faits définis suivant des Rapports définis. Et c’est sur l’esquisse de ce canevas que nous poserons les bases de la Démarche Sociologique en examinant tour à tour les pièges du sens commun et les illusions de l’Empirisme, puis en précisant les notions de Théories Scientifiques et de Vérifications par confrontation entre Théorie et Observation de la Réalité.

Paragraphe 1.

LES PIEGES DU SENS COMMUN ET LES ILLUSIONS DE L’EMPIRISME

Aborder un Thème d’Etude sur le Champ du Politique, c’est d’abord abstraire par le langage, parmi toutes les Institutions Sociales, les valeurs, les actions, les comportements que la conceptualisation même intègre dans le domaine Politique.

Autrement dit, Objectivant des Concepts largement Virtuels, faut-il commencer par les construire mentalement sous Forme d’Objets Sociologiques.

C’est la première étape déterminante de laquelle dépendra la Qualité d’une Recherche qui consistera à partir de là, à leur Appliquer les Outils nécessaires à leur Observation, à leur Classement, ainsi que ceux qui permettrons, éventuellement de les sélectionner dans des Théories Explicatives qui leurs donnent un sens.

Cela dit, ce premier contact entre le Chercheur et la Matière de son Etude est souvent délicat parce que tout Homme fut-il Politologue a l’illusion d’un Savoir Immédiat.

A — LES PIEGES DU SENS COMMUN

Ce sont pour reprendre une expression de Durkheim, figure emblématique s’il en est de la Sociologie Française, des distorsions entre le Réel et ce que l’on croit être la Réalité. Autrement dit, c’est la confusion qui peut apparaître entre l’illusion d’un savoir immédiat, sur ce que nous ne connaissons pas, mais que nous imaginons de comprendre, pour nous sentir en Harmonie avec le Monde qui nous entoure et le Véritable Déterminisme, parfois malaisé à découvrir.

Ainsi, de la même façon, que jusqu’à la Renaissance, les hommes croyaient que la Terre était une galette ronde parce qu’il la voyait plate et l’horizon circulaire, de la même façon le Sociologue immergé dans un même Réseau de Relations Sociales, est le savant avant tout, de sa propre Pratique. Un Sociologue, père de Famille Spécialiste des Relations Familiales, peut être de la sorte enclin à transposer dans sa recherche savante, l’idée même qu’il se fait chez lui de son rôle de Chef de Famille. Et le Politologue par ailleurs engagé dans le combat Politique, faire une Sociologie Politique de Droite ou de Gauche, dans tous les cas une Sociologie Politique aux antipodes de ce que devrait être une Recherche Neutre.

Dans le même ordre d’idée, à cet égard, l’un des travers les plus répandus qui guette le Scientifique et le conduit à l’erreur, c’est la propension relativement fréquente, à juger par rapport aux Normes et aux Comportements du Groupe Social auquel on appartient.

C’est ce qu’on appelle l’Ethnocentrisme, qui comme l’Egocentrisme est ce penchant Naturel à tout rapporter à soi, et à troubler une réflexion qui devrait être Objective d’à priori et de lieux communs infondés.

Ce peut être un Ethnocentrisme de Civilisations lorsque par exemple, l’on applique le Concept de Démocratie, à l’atteinte de Périclès ou à certaines Sociétés Africaines, par une analyse inconséquente, avec la pratique Démocratique dans l’Europe du XXIème siècle.

Ce peut être aussi un Ethnocentrisme de Classe qui consiste à prétendre connaître les autres Groupes Sociaux de sa propre Société, à partir des présupposés du Groupe d’appartenance de l’Observateur.

B — AUTRES SOURCES D’ERREUR dans LA CONSTRUCTION de L’OBJET ETUDIE .

L’hyperempirisme, l’on désigne par là, ce travers qui guette le politologue qui consiste à accumuler les Recherches de Détails, les Quantifications d’un grand nombre d’éléments, en étant convaincu après Paul Lazarsfeld et les tenants de l’Ecole Empiriste Américain dans les années 20, que seuls les Objets d’Etude mesurables pouvaient être qualifiés de Scientifique. Et que dès lors qu’avait été employé un instrument rigoureux de méthode, sondage, enquête, quantification Mathématique, et bien point n’était besoin de les soumettre à la réflexion.

En fait, en rester à cette étape qui est celle de la Description savante, ni plus, ni moins, risque comme l’avait dénoncé Reitmils en son temps, d’orienter inconsciemment les Résultats de l’Etude en fonction de l’Idéologie Dominante.

Aussi venons-en à l’exposé de ce qui doit être une Entreprise Scientifique aboutie, c’est-à-dire à la Recherche de Théories Scientifiques et à leurs Vérifications Empiriques.

Paragraphe 2.

LES THEORIES SCIENTIFIQUES ET LA VERIFICATION EMPIRIQUE

La faiblesse d’accumulations de Données Empiriques est d’isoler de dissocier les Actes de la Recherche, alors que ceux-ci n’ont de sens que s’il sont insérés dans une Démarche Unitaire qui doit passer dans un Mouvement Dialectique de la rupture d’avec le Sens Commun, à la Vérification de l’Hypothèse en passant par la Construction de l’Objet.

C’est tout ce cheminement qui doit dans une Interaction permanente et recadrage si nécessaire entre les Faits Observés et la Théorie permettrent d’abandonner le fétichisme de la Méthode de la Technique pour laisser libre cours à l’imagination Sociologique. Vertu qui distingue le Sociologue du véritable Technicien. Pour illustrer ce processus qui relie intimement construction de l’Objet d’Etude et Théories à lui appliquer, les Travaux de Goffman sont riches d’Enseignement.

A — « L’OUVRAGE ASILE » D’ERWIN GOFFMAN

Que l’on peut trouver aux Editions de Minuit, paru en 1974. Cet auteur cherchait à comprendre, qu’elle était la place et la fonction des Asiles Psychiatriques dans lesquels sont enfermés et gardés des Hommes, qui échappent d’une manière plus ou moins évidente aux Normes Communes, par rapport au Corps Social tout entier. S’agissant d’une Etude d’Impact purement Sociologique, Goffman commence donc par Conceptualiser l’Objet de sa Recherche, d’abord à tâtons, en procédant à une Rupture avec la Recherche Psychologique et Médicale, qui concernent l’Etude des Symptômes et la Folie, et ces remèdes éventuels.

Ensuite en éliminant la question de l’Ordre Social peut opérationnelle, car elle ne porte que sur l’existence de ce type d’Etablissement particulier et non sur leur Fonctionnement.

Enfin Goffman en arrive par induction à bâtir dans le même mouvement, une Théorie strictement Sociologique, en l’occurrence la Théorie des Fonctions Sociales caractéristiques d’une classe d’Institutions particulière qu’il appelle « Les Institutions Totalitaires », et à construire précisément ce Concept Générique d’Institutions Totalitaires, qui à partir du modèle des Hôpitaux Psychiatriques va regrouper tous les milieux spécialisés dans le gardiennage des Hommes. Comme les prisons, les casernes, les internats, les couvents, dès l’instant qu’ils présentent la double caractéristique, de couper les sujets en garde, du Monde Extérieur, et de prendre en charge tous leurs Besoins à l’Intérieur des Murs.

De la découverte du Concept à la Théorie, le fruit et l’intérêt de cette analyse, dépasse après Vérification Empirique, c’est-à-dire sur le Terrain, le Cadre Strict des Maisons d’Aliénés, car il fait apparaître dans toutes les catégories d’Etablissements Totalitaires, les mêmes comportements, qui tous traduisent une Manière de Riposte à une situation carcérale qui est imposée.

A partir de là, à partir de cette Démarche Sociologique, il est désormais aisé de comprendre, certains comportements aberrants, comme ce que l’on appelle le « Mauvais Esprit de certains » que l’on rencontre aussi bien parmi certains malades dans les Hôpitaux, que certains Militaires ou encore dans les Prisons, les Internats ou les Fabriques, et qui sont autant de marques de refus contre l’Unilatéralité des Idéologies dominantes.

La mise en relief de ce problème permettant éventuellement aux Autorités Compétentes de le prévenir ou d’y remédier. Voilà donc à quoi doit tendre une Démarche Sociologique bien menée qui est aussi celle de la Sociologie Politique.

B — Aussi pour faire un résumé synthétique de la Méthode employée

Dans les analyses de Sociologie Politique, convient-il rappeler qu’au départ, une Formulation au moins Hypothétique du problème étudié doit guider la Conceptualisation et la Collecte des Faits , sinon sans cadre d’analyse, sans esquisse de Théorie pour Fil Directeur, on aboutira seulement à accumuler une Masse de Données qui resteront opaques. A l’arrivée, la systématisation Théorique est le But Normal de la Recherche Scientifique.

Le progrès d’une Science résidant dans l’Elaboration de Théories de plus en plus Générales.

En ce qui concerne la Sociologie Politique toutefois, il semble que l’on soit revenu des Cadres Conceptuels Globaux comme le Marxisme ou la Théorie des Elites, depuis quelque temps, et que l’accent soit mis aujourd’hui sur des Théories plus limitées, fondées sur des Hypothèses de Travail réduites,mais aux Formulations compréhensives, plus Opérationnelles.

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Voilà pour la présentation globale de notre Discipline de Sociologie Politique, dans ce chapitre préliminaire.

SECTION 3 : LES GRANDES ARTICULATIONS DU COURS

Qui seront distribuées en trois Titres, comportant chacun trois Chapitres.
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