Colloque Le corps machine. Théâtre de l’Arsenic, Lausanne, 11 et 12 octobre 2013







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date de publication21.10.2016
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Colloque Le corps machine. Théâtre de l’Arsenic, Lausanne, 11 et 12 octobre 2013
Samedi 12 octobre :

9.30-10.30 : Paul Ardenne, historien de l'art, auteur de Moto, notre amour (Flammarion, 2009) : "Motopoétique , les représentations artistiques de la moto, entre survalorisation symbolique, amour du métal et fascination"
L’objet de cette conférence est d’interroger les ressorts passionnels liés à la pratique motocycliste et au rapport homme-machine. De même, de rendre compte des représentations que l’objet « moto », de manière imparable, produit chez son usager et plus largement, dans la collectivité des non-initiés. Ces représentations, qui valorisent volontiers l’excès, le danger et l’hédonisme, flirtent fréquemment avec la caricature. Le motard le sait, qui se sait, à travers sa pratique, être homme et machine d’un même tenant, au-delà des clichés.


*
« Motopoétique »

La moto, ses représentations, sa symbolique
Paul Ardenne


Chers amis du théâtre, du théâtre et de la moto,

Chers amis de la culture, des représentations,

Chers amis de la vie intense, de la naked life – celle qui ne néglige jamais de s’émanciper des représentations et de passer dans le champ de l’action, de la vivacité, de la vitalité – bonjour.
L’objet de cette conférence est d’interroger les ressorts passionnels liés à la pratique motocycliste et au rapport homme-machine. Parallèlement, j’y rendrai compte de quelques-unes des représentations esthétiques que l’objet « moto », de manière imparable, produit chez son usager et au-delà, dans la collectivité des non-initiés : ceux qui regardent les motos du dehors, sans pratiquer, amateurs d’images et autres consommateurs de clichés – ce qui peut signifier nous tous à un moment donné de nos longues vies tortueuses et jamais assez linéaires intellectuellement ou culturellement parlant.

Les représentations esthétiques de la moto valorisent volontiers la différence, la performance, l’excès, le danger, l’hédonisme. Si être un motard au quotidien, c’est être d’abord et avant tout un usager de la route et quelqu’un qui se déplace dans l’espace (quelqu’un tout ce qu’il y a de normal, en somme), être un motard au registre des représentations est le plus clair du temps tout autre chose. Le motard, le motocycliste, le « biker », le « rider », peu importe comment on le nomme, se voit alors volontiers changé en individu d’exception ou, sinon d’exception, de séparation. Qu’est-ce qu’un individu dit « de séparation » ? Celui qui n’adhère pas en tout ou sans condition ni renâcler au système dominant, au consensus, au règlement qui fixe les règles de la vie en collectivité afin de rendre celle-ci tout bonnement possible. Celui qui, dans l’esprit de la « corsarerie », de la pensée corsaire (un modèle récent de moto de la marque italienne Moto Morini se dénomme d’ailleurs ainsi, « Corsaro »), entend se positionner de façon plus libertaire, plus centrifuge, peut-être pas dans la différence radicale mais en marquant sa constante préférence pour le fait de chevaucher à la marge ou sur la marge, en tant que pratiquant de deux mondes a priori non conciliés, le monde « in », le monde « off ». Le motard, s’il n’est pas toujours un « séparationniste » dans l’âme (il l’est d’ailleurs au concret de moins en moins : la population motarde vieillit, s’embourgeoise, s’assagit), est cependant perçu comme tel, bien souvent. À l’image au demeurant de certaines autres figures du répertoire social, telles que celles du marin, du mafieux, de la tombeuse ou encore, autre exemple signifiant, de l’aventurier, des figures dont l’imaginaire humain peine à se passer parce qu’elles sont toujours peu ou prou des figures de l’espoir, des figures au travers de la représentation desquelles infuse la possibilité de la liberté, ou qui posent l’hypothèse d’une possible libération. Toute société, même la plus démocratique qui soit, se révélant puissamment autoritaire (je m’exprime en ce moment même en Suisse, une terre de vieille culture démocratique mais aussi de rude civilité, et tout le monde me comprendra), l’imagination humaine, cette imagination qui, disait William Blake, est en vérité toute la vie et son moteur essentiel, requiert le besoin de former ses héros de la libération. Le motard est bel et bien, dans l’imaginaire frustré des êtres dominés que nous sommes de manière fatale au registre social, l’un de ces héros.

Pratiquer la moto vous envoie-t-il, au concret, vers la marge ? La réponse, sans conteste, est oui. Une moto permet de se faufiler : on est tenté de ne pas suivre les axes de roulage aux tracés délimités d’autorité sur la chaussée. Une moto accélère vite : les limitations de vitesse pèsent d’office à son pilote, qui répugne à mollir sur la poignée d’accélérateur. Une moto est un engin leste : on s’en servira comme véhicule de fonction pour organiser un hold-up ou un acte criminel si leur logistique commande que l’on se déplace avec le moins d’entrave possible, et avec des possibilités de fuite rapide maximales. Cette pulsion à marginaliser sa pratique de roulage, à la séparer des pratiques ordinaires de mobilité humaine explique en large part la mythologie « biker ». Si l’on ajoute à ces entrées le risque permanent que représente le fait de promener, en l’y projetant, son corps d’humain fragile dans l’espace sans autre protection qu’une combinaison, des bottes et un casques, à la manière d’un cow-boy de rodéo s’attachant à dompter un missile Tomahawk, on prend plus encore la mesure de l’anomalie que représente le tandem moto-pilote. Dans une société telle que la nôtre, société de vivants lobotomisés ivre de maîtrise sécuritaire, où le principe de précaution est érigé en dogme pratique, où la culture du risque suppose l’encadrement maximal du risque et son contrôle, où l’autodiscipline règne en maîtresse de nos âmes d’esclaves sociaux vendus à la convenance, à la hiérarchie et à l’hygiène de la relation harmonieuse impérative, ce type de module extraordinaire a vite fait, tout à la fois, d’énerver (la pensée autoritaire) et de fasciner (l’esprit vivant mal son enchaînement). « Delenda Moto Est », disent ainsi en chœur, avec des accents à la Caton, bon nombre de nos responsables politiques. Comme jadis, au temps des Guerres puniques, il convenait que Carthage fût détruite, Carthage qui représentait une menace et un frein pour Rome lancée dans la conquête impérialiste de la Méditerranée, il convient aujourd’hui pour les partisans de la Socio-aseptie globale que la moto soit déclarée hors-la-loi, et interdite. « Delenda Moto est » : « Il faut détruire la moto ». Notons au passage que « détruite », la moto l’est en partie d’ores et déjà, sa pratique se révélant circonscrite ou limitée dans bien des cas avérés : interdiction de circulation dans le centre de grandes villes telles que Shanghai, restriction croissante des périmètres Enduro dans les campagnes, règlementations locales nombreuses interdisant la vente et la pratique des grosses cylindrées… Ces signes de restriction, pour les ennemis de la liberté, sont assurément d’excellentes nouvelles. L’Ecological Way of Life en pleine croissance aujourd’hui suppose une vie de modestie et de tempérance généralisées. Ce mode d’existence, à l’évidence, se marie mal avec ce que la moto recèle encore de mythologie sauvage, d’esprit de nuisance et d’aura de désobéissance.

Cette tension entre, d’un côté, une société toujours plus fantasmatiquement éprise du propre et du lisse et, de l’autre côté, une culture motocycliste qui persiste à jouer plus que de raison la partition du caprice et de l’excès, voilà qui nourrit justement l’esprit dominant des représentations attachées à la moto, mentales comme esthétiques. Des représentations où la « séparation » se donne à voir, je précise : non la schize, la coupure radicale, cette séparation totale qu’est la fracture créant la faille et le rift mental et symbolique, à l’instar de ce qu’exsudent analogiquement les photographies de schizophrènes lourds d’un Anders Petersen prises en hôpital psychiatrique, mais la simple séparation – celle qui divise mais n’exclut pas, comme on dira des deux membres d’un couple à présent séparé, s’ils ne vivent plus ensemble, qu’ils peuvent néanmoins se fréquenter s’ils le désirent. « Séparation » donc, et rien de plus. Motos et motards, encore, appartiennent ici à notre monde humain, ils sont ce monde humain, ils le composent bien mais à ceci près, qui est leur « manière ». Leur appartenance à ce monde, leur façon d’y être sans y être en tout et d’y faire front, leur Dasein non pas tant rebelle qu’irréconcilié, titillé par la divergence, les qualifient ici-bas comme un tandem anormé.
Pas de guerre autre que larvée, on l’aura compris, entre la « Motardie », le « Bikeland », la patrie des motards, et la société instituée et légalement imposée. Une friction, plutôt. Un agacement réciproque. Mais l’occasion de jeux, aussi. Des jeux concrets qui sont, on va le préciser, des jeux d’esprit tout autant.

Tout motard sent cela, et tout amateur de représentations motocyclistes aussi : on n’est jamais motard per se, pas uniquement en tout cas, mais on l’est aussi pour autrui. Roulez en moto et vous le constaterez immédiatement. Vous êtes d’emblée isolé au milieu d’un peuple d’automobilistes. Vous êtes d’office différent : plus petit, plus mobile, dissemblant, moins connecté. Le neutrino parmi les atomes ou les boulets de plomb. Vous attirez l’attention, bien souvent : en tant que distraction, ou parce qu’une moto qui roule, c’est agréable à regarder. Plus l’énigme que représente son ou sa pilote, casqué, casquée : qui est-il ?, qui est-elle ?, à quoi ressemblent-ils ?, quel âge ?, quelle classe sociale ? Plus que jamais, la logique de la visibilité motarde repose sur le Esse est percipi de Berkeley, le principe qui veut qu’être, c’est être perçu.

Dans cette lumière où flamboie la transitivité, on ne manquera pas de faire part d’une solidarité notoire entre le motard proprement dit et les amateurs de représentations motardes : le premier aime offrir aux amateurs de ses représentations de quoi ravir les seconds – il « frimera » volontiers. Et le second, bien souvent, n’attend rien d’autre que l’irruption de cette représentation – il espère la « frime », s’en montrerait-il agacé. Pour un motard, accélérer fort devant une terrasse de bistrot, faire un wheeling au passage du feu de circulation au vert, casser les oreilles à une assemblée au moyen d’un échappement qu’on a libéré de ses chicanes sont autant d’actes qui ne sont pas d’abord des gestes ou des postures visant à énerver le quidam. Plus sûrement, il s’agit là d’actions de réinscription symbolique, l’équivalent d’actions de grâce sociale, des piqûres de rappel visant à inoculer ou faire survivre le virus de la fantaisie, de l’exubérance et de l’extravagance dans un paysage du vivant vicié par la normalisation. Pour ma part, s’agissant de ma propre pratique motocycliste quotidienne, j’avoue pratiquer systématiquement ce type de piqûres de rappel, dans cet esprit : réimpulser du non-conforme dans le conforme, et comble de la surprise, il a pu m’arriver de le faire à la demande implicite des autorités régissant la circulation, comme si ces dernières en personne se révélaient lasses d’avoir à gérer trop d’ordre, trop de soumission. C’est ainsi, fréquemment, que je fraude aux barrières de péage en faisant sonner l’alarme : démonstration d’indifférence au contrat économique. Que je m’applique, tout en roulant dans une file de voitures, à slalomer au plus près entre celles-ci, en les utilisant sciemment comme on utilise des chicanes mobiles dans un jeu vidéo : démonstration de délocalisation, la route est mon salon, tout pareil. Que je me porte à hauteur d’une voiture et que j’accélère à fond, si possible en faisant en sorte que la roue avant de ma moto décolle : démonstration d’animation circassienne, l’arène de l’acrobate est devenue la voie publique. Longue ligne droite autoroutière à vitesse limitée, je prends mon élan et, m’étant assuré qu’il n’y a pas de radar de contrôle, je m’installe quelques centaines de mètres durant à une vitesse au moins double de celle des véhicules les plus rapides que je dépasse : démonstration de mépris de la loi et offre d’une vision devenue de plus en plus irréelle, celle de la désobéissance qui s’affiche sans complexe et au grand jour. Et c’est encore ainsi , dans un tunnel routier, que je m’applique à générer au moyen de mon échappement et de ma poignée d’accélérateur le plus de bruit possible et à faire se mouvoir le son dans le boyau de circulation à grands coups de gaz modulés : démonstration de pouvoir esthétique. Ce faisant, si je n’ai certes pas la certitude de créer du sens ou cette symbolique de l’animation antisociale que j’ai à cœur de réinsuffler dans le tissu de la vie administrée, je n’en crée pas moins des signes, de l’effet, du « ressenti ». Signes, effet et « ressenti » imposés sans doute de façon autoritaire mais, ce me semble, non forcément inattendue ou non espérée. Au coup d’œil complice que va me lancer le policier qui vient de contrôler mes papiers et qui me réinsère d’un mouvement de la main dans la circulation, je dois comprendre que celui-ci n’attend rien d’autre de moi et de ma moto que nous le régalions en nous lançant dans une accélération maximale, de celle que peuvent les motos, très spectaculaires, les plus puissantes d’entre celles de la production, au quatre cent mètres départ arrêté, pouvant se piquer d’accélérer plus vite que des avions de chasse au décollage – 2,5 sec. pour atteindre 100 km/h. Un véritable spectacle futuriste, digne des peintures de Giacomo Balla rendant hommage à la vitesse et à son pouvoir d’affolement des sens.
Le « partage du sensible » qui cimente la logique esthétique n’est pas seulement affaire des créations normatives, celles de l’art, celles du théâtre, de la littérature, du cinéma, de la poésie. Le motard, lui aussi, peut se faire « partageur de sensible ». Il peut agir comme je viens de le décrire, en se permettant des facéties, des jeux sociaux plus ou moins autorisés, comme à dire à la cantonade : « Rappelez-vous, un motard, ce n’est pas un automobiliste ou un pilote d’avion, ce n’est pas un type sage, marié aux règlements, qui souscrit aux codes de la circulation sans discuter ces codes. »

Cette mise en exergue de la « séparation » se voit encore avec éclat, dans la Motardie, dans le Bikeland, à travers le le culte de l’emblématique qu’on y pratique : le motard est plus qu’un corps, il est un corps décoré, une sorte de sapin de Noël humain. Il est, de nouveau, une figure de spectacle, du Spectacle universel. Comme le prêtre porte sa fonction dans son habit, tout comme le militaire porte sur lui, et sa fonction et son grade, le motard s’emblématise volontiers comme une figure d’exception. Le chevalier des guerres antiques et médiévales portait-il les couleurs ? Le motard lui aussi, à travers le folklore de son habillage, qui a pu devenir avec le temps, à l’occasion, un déguisement. Port d’un casque décoré, port sur soi de la marque de la machine cousu sur le blouson, port, sur ce même blouson parfois, des signes de l’appartenance à une confrérie spécifique : l’apparence extérieure vaut comme une carte d’identité tonitruante, dissimulant le moins possible certaines addictions – à une marque ou à une couleur de marque (le vert Kawasaki ou le rouge Ducati, par exemple) ou une socialisation atypique – le signalement écrit du « chapter » dans les clubs One per Cent, chez les bikers américains.

Si je parle de déguisement, au lieu de parler encore d’équipement, d’habit, de parure, c’est qu’il arrive que l’impératif identitaire de l’affichage, chez certains motards qu’on va dire « tardifs », laisse la place à sa composante maniériste et baroque, comme cela s’est passé pour la peinture de la Renaissance entre Fra Angelico et Rubens : d’une expression de la sincérité habitée d’abord, l’on glisse pour finir vers une expression de la virtuosité exhibitionniste. L’exemple à ce titre le plus caricatural reste celui des clubs de type « HOG », Harleys Owners Groups, qui affilient des propriétaires d’Harley-Davidson pour qui le style de vie outlaw de leurs aînés californiens (celui des historiques Hell’s Angels de Portland) sert aujourd’hui de prétexte à un carnaval d’attitudes où ne reste, de l’idée initiale de la différence, qu’un spectre exposé comme un oriflamme. Le biker post-One per Cent contemporain, s’il va en meute, le fait selon un dispositif de roulage tout ce qu’il y a de plus militaire militaire, de type escadron en manœuvre, avec un guide devant et un autre derrière, et en respectant qui plus est le code ce la route – ce dont s’affranchissait lestement son aîné, plus libéral avec l’organisation et pas piqué de singer par son comportement la geste militariste et les petits soldats. S’il porte un couteau et des chaînes à la ceinture, ceux-ci viennent d’être achetés au Harley Store avec toute la panoplie du parfait biker Outlaw posthistorique, chaps en cuir pour madame, bottes à boucles, badge Budweiser Beer, casque noir mat ouvert, blouson de type Perfecto, Bomber ou Navy. Quand enfin la meute s’arrête, on pressent qu’elle ne vit pas autour de feux de camps improvisés où l’on cuisine la viande d’un cop capturé sur la route et immolé sur l’autel de la Désobéissance Civique et du Libertarisme mais dans un hôtel Campanile où toute la troupe finit sagement à la cantine devant un menu standard. Toute la difficulté d’être quand on n’a pas été, comme toujours, avec ce risque inhérent à toutes les imitations, qu’elles fassent d’abord et surtout regretter l’original.
Ce folklorisme très poussé de l’identité motarde, l’héraldique portative à laquelle bien des motards consentent ne sont pas tout bonnement ridicules : ils portent en eux le signe de la différence revendiquée, de la singularité vécue et de la fierté individualiste. Qu’il en existe sur le tard une déclinaison qui fleure le « rétro » ou le « vintage », ces maladies symboliques des sociétés de vieux (la nôtre en tête, l’Occidentale, en quête désespérée d’un récit d’elle-même qui tienne encore le coup) n’est pas autre chose que l’affirmation d’un dépit amoureux qui est un reproche fait à notre époque : en celle-ci, à dire vrai, on voit bien qu’on ne peut plus aimer la moto comme on l’aura aimé au 20ème siècle, alors que la société de contrôle n’avait pas pris encore en main nos destins.

Le motard contemporain, celui de l’âge des restrictions et des interdits, ne regarde ainsi pas par hasard avec dévotion certains de ses aînés glorieux, qu’il s’agisse de pilotes de compétition héroïques tels que Georges Monneret Giacomo Agostini, Phil Read, Bill Ivy, Roger de Coster ou Freddy Spencer, ou de motards grands devant l’Éternel, qui par leurs voyages lointains accomplis sur deux roues, qui du fait de leur amour de la machine, entre Robert Sexé, Lawrence d’Arabie et Steve McQueen. Le motard contemporain accorde de même une identique attention enamourée aux productions artistiques, cinématographiques notamment, qui ont mis en avant la copule moto et liberté, à commencer par The Wild One (« L’équipée sauvage ») et Easy Rider. Ces productions, si elles fixent le mythe libertaire de la culture moto, portent aussi en elles un drame puissant, celui de la revendication non convertie en acquis, le drame de la Arrow Broken, de la « flèche brisée », pour reprendre le titre d’un célèbre western hollywoodien où il est question de serment non respecté et de pacte maudit. Tout motard cultive en lui, à l’instar des damnés de la Terre, des opprimés et des vaincus, une colère fondamentale. Sa colère à lui naît de cette humiliation d’un genre particulier, celle de la promesse non tenue et de la défaite personnelle. Tout motard, je voudrais y insister, est en son for intérieur un vaincu. Il sent, il sait, il perçoit et intériorise clairement combien la moto lui en donne largement plus que ce qu’il fera d’elle, que ce qu’il est capable de faire d’elle, et qu’il se présente à elle, au mieux, comme son serviteur médiocre, quelqu’un qui certes ose dans sa tête mais beaucoup moins dans sa vie réelle – oser rouler fort et vivre sauvagement, comme une bête humaine. Il se représente, pour le dire autrement, comme un minus habens, comme un héros de petite pointure et sur talonnettes, à moins que motard qu’il est il ne s’appelle Valentino Rossi et ne déchaîne les passions sur les circuits de vitesse, depuis près de quinze ans, après plus de cent victoires en grands prix et le double de podiums. Le motard lambda ? Autre dire Sancho Pança sur Bucéphale, la monture d’Alexandre. Cette monture lui offre de conquérir le monde jusqu’à l’Indus, aux confins des terres connus, et lui il fait, à son guidon, des petits tours de roues mesquins sur le goudron de la Castille civilisée.
Nous ne devons pas penser bêtement l’esthétique, l’ordre du sentir, du ressentir, des ressentis, comme une discipline où ne compterait que ce que l’on voit, sent, touche, goûte ou entend. L’esthétique, il nous faut la penser, toujours, en fonction du point d’où elle naît. On ne fait pas que trembler d’effroi en écoutant le cri d’horreur de Lulu assassinée par Jack L’éventreur à la fin de l’opéra éponyme d’Alban Berg – si l’on frémit, c’est parce que l’on s’approprie mentalement, corporellement, organiquement, cette mort violente qui pourrait être, un jour, la nôtre. De la sorte, regarder une moto, regarder un motard, regarder un motard et une moto, regarder le couple dit « motomotard » en un seul mot, c’est percevoir au-delà de l’apparence, du bruit et de l’effet esthétique tout autre chose, une histoire de la victoire qui a viré à l’échec, une histoire d’un absolu changé en réalité, histoire grise et déprimante de la transcendance muée en immanence, du maximum rapporté à l’échelle réduite, slim, du minimum. Le discours aux Athéniens que prononce Périclès au moment des crises de la peste et de la guerre contre Sparte est grand d’office : car ici le mal, démesuré, cadre avec le discours, démesuré lui aussi. Sublime pour sublime. Le passage devant nos yeux, moulé dans le flot de la circulation, anonymé par la société de masse des transports et ses lois liberticides, d’un biker et de sa machine, par comparaison, risque de décevoir : l’absolu mécanique marié à une volonté battue, le sublime et le quelconque.

On aime aussi les motos et les motards – ou on les déteste, tout pareil – pour cause de cette tragédie qu’ils emportent dans leur sillage : la tragédie de l’albatros baudelairien sitôt qu’il est acquis que le grand oiseau des mers australes tutoyant d’ordinaire le haut du ciel ne pourra plus redécoller et s’arracher à coups d’ailes au pont de ce navire où des marins le tiennent à présent captif, la tragédie de la désadéquation. Ici le monde est vaste mais l’on ne peut s’ébattre, vos rêves de géant sont empêchés de rouler.
Interroger la façon dont, au plus large, l’on s’est emparé et l’on s’empare du monde de la moto et du personnage du motard en termes imaginaires, c’est devoir accréditer un « double bind », une double boucle dont le tracé se redistribue sans fin sur lui-même. Sur cette double boucle où le grandiose le dispute au ridicule, le majeur au mineur, le sportif à la distraction, le beau au prétentieux et le généreux à l’arrogant circulent, comme sur la piste d’un circuit de course tortueux, autant d’être solide que de devenir incertain, autant de présentification (le motard est là, la moto est avec lui) que de nostalgie (le motard, la moto, au regard de la dimension glorieuse, ne sont plus).

Le motard et la moto, le « motomotard » forment en cela une entité liquide, plastique, offerte au présent autant que tournée vers le passé, dont la réquisition artistique s’avère de fait riche de possibilités. Créer à partir du thème motocycliste, c’est pouvoir broder très librement, avec un large spectre de possibilités d’énonciation ou de mises en valeur ou en dévaleur. L’accent pourra ainsi être mis sur la solitude assumée que permet la conduite de la moto, gage de réflexion et de travail sur soi (les films Electra Glide in Blue ou Brown Bunny), sur la violence inhérente au monde motocycliste (Tommy ou encore Quadrophenia de Ken Russell, Mad Max, Terminator…), sur la notion de libre déplacement dans l’espace (Carnets de voyage, narrant le tour de l’Amérique Latine, sur une 500 Norton, par le jeune médecin argentin Ernesto Guevara, le futur « Che »), sur la vie de clan (Portrait de groupe avec enfants et motocyclettes), sur le culte de la compétition et du dépassement de soi (Burt Munroe…, pour nous en tenir au seul répertoire cinématographique). On invoquera à l’occasion, encore, la part diabolique de la moto, comme Piaf la chante dans L’Homme à la moto, l’objet dangereux et facteur de jouissance que peut représenter cette même moto (La Motocyclette de Mandiargues), la culture de la stupidité machiste (Michaela Spiegel et ses détournements des clichés « mâles » attachés au monde motocycliste), la culture de l’hédonisme décérébré avec Serge Gainsbourg faisant chanter à Brigitte Bardot qu’elle n’a besoin de personne, ni ne reconnaît personne en Harley-Davidson »…, dans une palette très large. La chanteuse américaine Lady Gaga, qui s’intéresse à la moto, fait ainsi figurer celle-ci dans une vitrine de magasin de luxe de la 5ème avenue, à New York, dont elle supervise en 2012 la décoration, sous la forme d’une sculpture anthropomorphe : le corps nu et stylisé, allongé au-dessus du sol, d’une jeune femme tient à l’extrémité de ses bras et de ses jambes des roues de moto qui tournent sur un banc de roulage, comme si le corps était devenu moto – la même Lady Gaga qui ouvre autre part le clip de sa chanson Judas par la vue silencieuse d’une horde de bikers bardés de cuir et de clous croisant en highway sur des choppers somptueux – rien moins que les apôtres, les compagnons de route de Jésus, croisant sur les voies de notre monde déluré et perdu, « la cour de récréation du Diable », comme disent si justement les Amish.
C’est sans peine qu’on pourrait continuer ce listing très « open style » des créations qu’inspire la moto dans tous les domaines, de la littérature à la chanson populaire, du grand cinéma aux créations plus facétieuses et moins stéréotypées qui émanent de l’art contemporain – le français Kévin Lainé, par exemple, vous offre d’équiper vos salles de bain de choppers d’appartement, qui peuvent vous servir de vélos d’intérieur pour vos travaux corporels d’amaigrissement, quand l’artiste américaine Trina Merry réalise, elle, des sculptures de motos au moyen de corps humains qu’elle fait se tordre en tous sens... L’important, plus que dresser un inventaire, c’est toutefois de relever combien une « motopoétique », une poétique de la moto et de son pilote, ne peut se concevoir et s’appréhender indépendamment des critères de diversité et de relativité. La moto mène à tout, à la route, à soi, à la société, au regard de l’autre, d’accord, mais pas seulement. Elle vous emporte aussi, poétiquement parlant, sur des itinéraires explosés, dilatés, erratiques parfois, entre exaltation de l’ivresse des sens et mise sur la sellette, et au piquet, du ridicule humain.
J’ouvrais voici quelques semaines le numéro 3534 de l’hebdomadaire féminin Elle, daté du 20 septembre 2013, à la page 172, où débute un reportage publi-mode des plus affriolants. Sur vingt deux pages couleurs, un de plus beaux mannequins du moment présente le nouveau dresscode en vogue, ce régime de l’apparence impérative et du look vestimentaire auquel les femmes « in » se voient priées de souscrire toutes affaires cessantes à un rythme de rotation chronologique effréné. Le dresscode proposé, cette fois, se nourrit d’une thématique non forcément attendue, celle de la moto. Une jolie femme joliment vêtue pose sur de jolies motos et ma foi, pour le dire d’une formule qui nous vient du bonheur de vivre, Dieu que le monde, Dieu que tout ce monde est joli. Le cadre qui accueille cette accorte ambassadrice du dresscode, toutefois, n’est pas stricto sensu féminin ou féministe, du moins s’il nous vient l’envie d’en référer au répertoire codé qui définit en règle générale l’espace topographique où apparaissent et se mettent en vue les femmes – le sous-bois ou le jardin, le salon bourgeois, la cuisine Bulthaup, le boudoir où l’éternel féminin est censé se liquéfier dans les touffeurs de la sensualité, la rue gorgée de mâles arrogants ou la tribune improvisée avec mégaphone où officient suffragettes, Femen et autres militantes des Woman Rights. Cette fois, des bords de piste, des lieux de rendez-vous motocycliste à la marge des beaux quartiers et du monde chic ou hype, des garages, aussi.

La « culture garage », depuis le 19ème siècle, est une topique de la culture moto, son « accompagnatrice » naturelle et logique. Le motard vit beaucoup dans son garage, du moins le motard historique, celui de naguère, du temps où une moto anglaise devait voir sa boulonnerie resserrée après chaque sortie, à cause des vibrations, une moto italienne, son électricité rénovée tout aussi souvent, et une moto allemande, son trop peu de sex appeal boosté à coup de nettoyants et autres lustreurs de peinture et de métal. La culture garage, pour le motard du 20ème siècle, c’est l’équivalent de la culture ruines et espaces désaffectés pour les Punk, ou de la culture Loft pour les « PBP » (« Petits Bourgeois Planétaires », Bo-Bos) de la fin du siècle dernier : un espace dont l’apparence, l’agencement, le look décoratif, la symbolique ramènent à un seul objet ou concept fédérateur : la moto pour les « garagistes », tout comme la destruction pour les Punks et l’art de la vie cool pour les « PBP ». On en conviendra : les jolies femmes, dans le garage, n’ont rien à faire, sauf à figurer en pin-ups sur les calendriers ou à s’y présenter, en chair et en os cette fois, comme des « mammas », des « bikeuses », ces femmes pures et dures vouées à servir la moto et, plus encore, son pilote. L’homme du garage ? Cet être viril, forcément viril renonçant à la chair et dont le phallus occasionnel s’est métamorphosé en ce gros engin à dominer le monde physique qu’est une moto – un instrument de pouvoir bloqué entre les cuisses une fois le corps masculin en selle sur sa « bécane ».

Le publi-pseudo-reportage de Elle consacré au nouveau look « garage » que les femmes de l’automne 2013 commençant sont priées d’adopter n’est rien moins qu’une mise en scène, on le sait, et rien ne nous oblige à y croire (cela tombe bien, nous n’y croyons pas un seul instant). Pas plus ne croyons-nous vraiment, si l’on est un motard d’aujourd’hui, c’est-à-dire appartenant à l’âge des motos fiables et mécaniquement intouchables tant elles sont devenues compliquées, en la culture garage revisited dont font ici état quelques pages dans Elle. Dans l’un et l’autre cas, jolie femme évaporée de type « pétasse » dans le garage ou univers de la retouche mécanique obligatoire, il nous apparaît ouvertement, et non sans tristesse, que tout ici est caricature. Ce qui en dernière instance se révélant caricaturé – et ce n’est pas léger – étant rien moins que la culture même de la moto, je voudrais dire, cette fois, l’authentique culture, celle qui passe par les tripes, celle qui fait que l’on ne sait pas toujours, pilote de moto, si l’on n’a pas de l’essence à la place du sang et si notre cœur n’a pas pris la forme d’un piston d’aluminium forgé se mouvant dans le fût mécanique lubrifié à l’huile de synthèse et traité au Nikasil d’un cylindre chemisé de fonte.

Ce qui dérange le biker authentique, dans ce cas ? Non les images en soi mais comment un système de pouvoir, ici le système médiatique, récupère à son profit un cliché dont il transcende la pauvreté au moyen d’une survalorisation par l’image aussi peu futée qu’elle est finement jouée. Ça ne marche pas, sans doute, c’est trop gros, le régime de croyance n’est pas assez sollicité et ne s’active pas. Le biker pourrait donc, en vérité, s’indifférer, et passer à autre chose. Mais non. Il n’empêche. Le dérangement est de rigueur. Pour quelqu’un comme moi, ainsi, qui est « moto » à l’intérieur, in nucleo, qui est un praticien motocycliste de longue date, un individu devenu mécanique ayant beaucoup appris à vivre et à mourir avec et dans la compagnie brute ou raffinée des motos, ce type de proposition modo-mondaine sonne de la sorte comme une insulte ou, à dire plus lestement, comme un « foutage de gueule ». Je tourne les pages et loin de m’émerveiller, je m’énerve. De même que Jésus cité à l’instant, une fois descendu de son chopper, sera bien inspiré de déclencher son ire contre les marchands d’entertainment d’Hollywood et de les ramener tout penauds et tête basse vers le temple et le tabernacle, l’envie me viendrait d’éjecter toute la beauté féminine de type publicitaire des lieux de la vie motocyclistes et des garages et, tant que j’y suis, de fermer ces garages d’un autre temps. Portrait du motard authentique en ange exterminateur, en champion d’Apocalypse et des jugements derniers.
Sitôt qu’elle vise une attaque symbolique de fond et non plus de surface, une caricature peut se révéler redoutable, inadmissible parfois. Une arme, un vrai tranchant. Alors, elle ne fait plus sourire mais tend les zygomatiques dans une position de crispation. Elle n’incite plus à la détente de l’esprit qui s’allège mais à la guerre – à la réplique, du moins.

Dieu merci, il arrive que les représentations que génèrent la moto et sa pratique touchent plus juste et, surtout, moins violemment. En particulier, peut venir flamboyer à travers elles ce point nodal qui forme selon moi l’essence du rapport à cette machine unique en son genre qu’est la moto, à savoir l’amour. L’amour, je précise, envisagé sous une forme multiple : l’amour que l’on voue à la machine qui vous transporte mais aussi, avec lui, l’amour d’une machine qui vous crée une communauté de vie (les motards, vos frères, que vous saluez sur la route quand vous vous croisez) ou encore tant d’occasions de sentir votre corps et le monde, le mon-corps-et-le-monde écrit d’un bloc, avec les traits d’union, une matière insécable, unifiée, homogénéisée, fondue. Cet « amour », le motard le « sait », il a appris à le connaître d’expérience comme une forme de l’amour qui se révèle à travers sa pratique, à être homme et machine d’un même tenant, au-delà des clichés.

Ce que sait, ce que sent le motard hautement pratiquant, le motard intégriste, en effet, c’est combien les motos sont bien plus que des produits de l’industrie, du rêve des designers et des ingénieurs de la mécanique anthropo-motricielle. Et que ce sont, plutôt, et surtout, des « amour-transmetteurs », comme on dit « neurotransmetteurs ». La moto est, dans l’ordre non plus seulement des représentations mais de l’incarnation, un « corps », un corps, précisons-le, érotique, dont tout irradie, de l’apparence aux vibrations, du bruit qu’il produit aux prouesses musculaires, depuis la force des étreintes jusqu’au risque qu’il vous faire courir de vous infliger une bonne dérouiller en vous jetant à terre si vous ne le servez pas comme il convient. Ainsi ne pratique-t-on jamais la moto sans l’aimer. Ainsi, si l’on se découvre las de cet amour, n’y renonce-t-on jamais sans la détester ou sans se détester soi, figure du renoncement, de la lâcheté, de l’impossible reprise d’autorité sur soi-même. Si l’on est amateur de machines à deux roues et moteur, ainsi, on ne regardera jamais une moto sans être tenté de la draguer, comme on le ferait d’un être humain, voire de « mouiller », de « bander » ou de dilater notre anus, selon notre régime sexuel. La moto, en nos corps frustrés de jeux marivaldiens, de sauvagerie, de sexualité totale et de libération physico-sensible, corps assujettis à la régulation de nos sociétés de contrôle et à l’autodiscipline de la soumission volontaire, celle qui garantit lâchement la paix cotonneuse des ménages et des assemblées humaines, instille rien moins que le mouvement de l’indiscipline amoureuse potentielle. Voilà. Nous allons nous mettre à aimer de la ferraille, de l’essence, de l’acide, du caoutchouc, des fluides animés par la combustion et le ballet mécanique à deux ou quatre temps. Nous allons nous mettre à aimer du bruit et de la pétarade, de l’odeur de caoutchouc brûlé, des traces de freinage sur la chaussée, des mouvements d’aiguille frénétiques sur des cadrans posés à l’aplomb de notre nez comme des indicateurs de la vie « vite », de la vie « forte », de la vie « puissante ». Nous allons nous mettre, une fois en contact avec la moto, à aimer le corpopoétique pur, loin des idéalités, des retraits du monde et des absences à l’univers matériel. Voilà : confrontés à la moto, c’est « hommotos », « mothommes », « femmotos », motofemmes » que nous allons devenir, des figures hybridées, de la chair et de la mécanique d’un même allant, d’une même énergie, d’une même vitalité. De la viande, du liquide énergétique, du métal, de l’électricité, du plastique, du caoutchouc, du sang, de la peau, de la peinture et du vernis, sur un mode shaker, d’indiscernabilité des matières.
J’ai intitulé un de mes livres consacrés à la moto, il y a quelques années, Moto, notre amour. Ce faisant, je n’entendais pas simplement signifier que la moto, en tant qu’engin d’exception prodigue de sensations d’exception, est digne d’être aimée. Je voulais signifier, plutôt, l’instance osmotique, le fusionnel sentimental, le « nous », plutôt que le classique « toi et moi ». Les plus fortes représentations de la moto et de son univers, à cet égard, sont sans conteste celles qui parviennent à rendre compte de ce « nous ». Il en existe, et la moto est leur vecteur.

Je vous remercie.

*

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