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Barcelone Aéroport de Barcelone… J’étais en transit Avec une barbe de trois jours Et le cœur lourd. Je n’ai pas vu les Ramblas, Je n’en avais même pas envie. J’étais assis et j’attendais Des heures entières un avion en retard. Il y eut cette femme belle et brune Elle avait un manteau A la main un chapeau S’assit à côté de moi Et me sourit. Dans les aéroports j’ai toujours Cette gueule de désespéré Ces souliers aux pieds, Et mon sac de cuir. Une allure qui me ferait passer – aux yeux d’une ignorante – Pour un aventurier. Je plais aux femmes Dans les aéroports. Etait-elle italienne ? Espagnole ? Une latine en partance Pour Vienne et l’Europe centrale. En partance comme toutes ces femmes Croisées entre deux avions Toujours en partance. Quelques mots, quelques sourires, Pas le temps de savoir Autre chose que le désir Violent et fugitif Qui devait passer Une seconde intense Dans ses yeux noirs Et les miens sans couleur. Sa bouche fut un appel. Dans le film de cinq minutes Qui se déroula dans nos têtes, Mon corps dans le sien. L’oubli de tout, Nos vies entre parenthèse, Le temps de recueillir Cette histoire interdite. A verità sìmplicia Pà u pocu tempu à sparta Pà l’eternità à vena Senza pudella sprima. S’arrizzeti è partisti I so anchi lighjeri Troscia è si sintia : Un ùltimu surisu Unu sguardu finali Fù tutti i donni à tempu Innanzi di spariscia Trà un addiu è l’altru. Le désir mis à nu La simple vérité, Rien qu’un instant à partager L’éternité à venir Sans pouvoir l’exprimer. Elle se leva et je partis, Ses jambes étaient légères, On la sentait humide Un ultime sourire, Un dernier regard, Et elle fut toutes les femmes en une Avant de disparaître Entre deux adieux. I versi di u zòtticu U zòtticu Di u me tempu in darru à ricircà A me piazza trà èssari sìmuli Ritirgu paragona dubbitosi È ira ammutulita Di ‘ssi silenzii d’uratori ch’ùn nascisti mai Mi ferma u bughju d’una loghja vechja Dund’e’ pusaiu par inturcammi Trà cumpagni da parlaccià I matinati di i mossi sulenni I fiari chì ci picciaiani a menti I donni chì ci daiani vodda U gherbu chì ci cridiamu ‘Ssa forza chì no vuliamu Oghji mi sò pochi suspiri Inalfanati di fatalità T’aghju pocu sensu à codda in i stretti Chì portani i me passi è impettu Dumani sarà ciò ch’iddu sarà E impettu in i ràdichi è chì pò fà ? Eramu lioni oghji semu becca Tirati da funi è lingua di fora E zòtticu in tuttu di virsificà À tutti i tempi u solu verbu essa Pensu à l’andani antichi à circà In darru una piazza trà quici è culà Les vers de l’abruti L’abruti Du temps vainement passé à chercher Ma place entre des êtres pareils à moi Je retire des comparaisons douteuses Et une colère muette De ces silences d’orateur mort-né Il me reste l’obscurité d’une vieille voûte Où je m’asseyais pour me saouler Avec des copains et dire n’importe quoi Les matinées des départs solennels Les flammes qui embrasaient l’esprit Les femmes qui nous donnaient envie La classe que nous croyions avoir Cette force que nous voulions Aujourd’hui se répandent en soupirs Rageurs de fatalité J’ai peu de sens à recueillir dans les rues Qui portent mes pas et je trébuche Peut importe de quoi sera fait demain Je trébuche dans les racines et qu’est-ce que ça peut faire ? De lions nous sommes devenus des boucs Tirés par une corde tirant la langue Et complètement abruti de faire rimer A tous les temps le seul verbe être Je pense aux anciennes errances à chercher Vainement une place ici où là. Dipindenza Detimi unu Statu com’è una droga Ch’e’ sia suttu à dipindenza Sinu à ditistallu Sinu à rocia di mè stessu Detimi unu Statu com’è una sciringa Ch’iddu mi sichi parfusioni Chì ghje’ circhi di libarammi Senza spiranza di sortani Unu Statu da udià Senza pudemmini passà. Dépendance Donnez-moi un Etat comme une drogue Pour que je sois sous dépendance Jusqu’à le détester Jusqu’à vomir de moi-même Donnez-moi un Etat comme une seringue Qui soit pour moi une perfusion Pour que je cherche à m’en libérer Sans espoir d’en sortir Un Etat à haïr Sans pouvoir m’en passer. Inchiesta ? mancu à pinsalla T’aghju troppu ditrattori ! Avà poni calcicà L’insembu di i me libra I libra letti o cummissi Ch’iddi sparini cinqui volti Annantu à tutti sti libri ! M’aghju da penta sì ghje’ morgu ? Nemancu, ùn credu micca… Muraraghju pà un nienti Ma nienti hè ghjà libartà Innò ch’ùn sarà Granata Ma sarà un bon principiu Saraghju leccu quissa sì Ma leccu è parturitu. Ma nò, ùn sarà Granata Sarà a fini, ancu assà In un paesu senza nomu Una fini senza gloria Di un martiru di nienti Ripinsaraghju forsa sì A tanti notti d’amori A notti di tradimenta Po à i ghjochi di nanzi Ghjucati ghjà cù i mani Gudaraghju ghjustu un suffiu Ed eccu saraghju mortu A tencia contr’à u tighjatu E, culmu di l’irunia Mi mittarani cruci in pettu. Nò ùn hè Fuente Vaqueros E mai sarà Granata A me lutta hè un nienti E zòtticu più chè mai U me sonniu compiu quì E rientru in a granìtula. L’enquête ? N’y pensez pas J’ai trop de détracteurs Maintenant ils peuvent piétiner L’ensemble de mes livres Les livres lus et commis Qu’ils tirent cinq fois Sur tous ces livres M’en repentirai-je si je meurs ? Non, je ne le crois même pas… Je mourrai pour un rien Mais rien c’est déjà être libre Non ce ne sera pas Grenade Mais ce sera un bon début Je serai foutu, ça oui Mais foutu et mis au monde. Non, ce ne sera pas Grenade Ce sera la fin, heureusement Dans un pays sans nom La fin sans gloire D’un martyr de rien Je repenserai peut-être, ça oui, A toutes ces nuits d’amour Aux nuits de trahisons Et aux jeux d’autrefois joués déjà avec les mains Je jouirai juste d’un souffle Et voilà, je serai mort La gueule contre le trottoir Et, comble de l’ironie On me mettra une croix sur le ventre Non, ce n’est pas Fuente Vaqueros Ce ne sera jamais Grenade Ma lutte est un rien Et plus abruti que jamais J’achève ainsi mon rêve Et rentre dans la procession. Bibliographie On consultera pour les œuvres publiées entre 1835 et 1975, la section de la bibliographie de François Flori consacrée aux textes en langue corse chez Alain Piazzola, Ajaccio. Ghjuvan-Francescu, Versi d’insù, n° de pages? éditeur? ville? année ? A bestemmia di Chjarasgiola, n° de pages? éditeur? ville? année ? Frisgettu n° de pages? éditeur? ville? année ?
Sur la poésie corse : Ghjacumu Fusina, “La poésie corse”, dossier bilingue, in Traces, 40 p., Le Pallet, 1980. Ghjacumu Fusina, “Quelques réflexions sur l’évolution des rapports entre chanson et poésie : problématique générale appliquée au domaine corse”, in Terre corse, p. 106-107, Ajaccio, 1981. Ghjacumu Thiers (dir.), “Ghjurnate di a poesia”, atti di a ghjurnata fatta u 29 di aprile in Corti à u Palazzu Naziunale, 61 p., Le Petit Bastiais, Bastia, 1983. Ghjacumu Fusina, “E primure di a spressione oghjinca in puesia corsa”, in Cuntrasti n°7, p. 105-147, La Marge, Ajaccio, 1987. Ghjacumu Fusina, “Les nouveaux engagements de la poésie et de la chanson corses : l’ouverture à l’autre” in Cuntrasti, n°8, pp. 105-114, La Marge, Ajaccio, 1989. Antoine Ottavi, “La poesia corsa oggi”, suivi de Antologia della poesia corsa, poesie di G. Biancarelli, G.G. Franchi, G. Fusina, D.A. Geronimi, P. Ottavi, G.T. Rocchi, L. Santucci, G. Thiers in Resine, quaderni liguri di cultura, n° 45, pp.7-48, 1990, Savona (Italie). Ghjacumu Fusina, “La poesia corsa”, Erbafoglio, n°16, pp.40-54, Cagliari,1995 Ghjacumu Fusina, “Peuples et poésie-La poésie corse” in A Messagera, pp. 29-34, Albiana, Ajaccio, 1998. Ghjacumu Fusina, “Une poétique de l’identitaire”, in Le Mémorial des Corses, pp. 403-414, Albiana, Ajaccio, 1999. Ghjacumu Thiers, “La poésie Corse, Une poésie entre oral et écrit”, pp. 106-109, in Poésie 99, n°78 / juin, Paris, 1999. 1 Le clivage nord-sud se trouve reflété par les poètes représentés dans cette anthologie, sans qu’à aucun moment, le choix des poèmes n’ait été guidé par le souci de représenter de manière équilibrée les différentes variétés du corse, aux dépens de la qualité. Pour le nord et le centre, Fusina, Gattaceca, Santucci et Thiers représentent la variété du nord-est de l’île (Cismonte), Franchi, Geronimi et Ottavi la variété du centre-ouest (Pumonte), tandis que les Biancarelli (ruchisgianu), Coti (talavesi), Di Meglio (bunifazincu) et Durazzo (sartinesi) représentent les différentes variétés du sud (Pumonti). L’orthographe adoptée par l’ensemble des auteurs est, à quelques nuances près, celle d’Intricciate è Cambiarine (1971) de P. Marchetti et D. Geronimi. 2 La traduction du titre constitue une véritable difficulté : même si dès le premier paragraphe, rigiru prend son sens etymologique de “retour”, il faut aussi entendre par rigiru : le caractère, la manière d’être et les ressources propres à l’être, c’est-à-dire la tournure d’esprit en même temps que le tournemain, sans exclure toute la dimension métaphysique que suggèrent la notion de cercle et l’idée de circularité connotées par l’étymologie de ce terme. |
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