télécharger 296 Kb.
|
Le retour du vocabulaire nazi inquiète en Allemagne
Turquie: le renforcement du pouvoir présidentiel bientôt soumis au Parlement RTBF avec Belga le mardi 18 octobre 2016 à 15h12 Une réforme de la Constitution renforçant les prérogatives du président Recep Tayyip Erdogan sera soumis au Parlement "dans les plus brefs délais", a annoncé mardi le Premier ministre turc Binali Yildirim. "Nous allons soumettre dans les plus brefs délais à l'Assemblée (...) une proposition comprenant les modifications de la Constitution que nous jugeons nécessaires", a déclaré M. Yildirim lors d'un discours à Ankara devant le groupe parlementaire du Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir). Le gouvernement turc a fait de l'instauration d'un systme présidentiel l'une de ses principales priorités, mais ne dispose pas de la majorité requise au Parlement pour faire passer seul son projet. L'AKP compte 316 voix sur 550 au Parlement L'AKP semble toutefois avoir fait un pas supplémentaire en direction de son but mardi en obtenant le soutien du chef du parti d'opposition MHP (droite nationaliste), Devlet Bahçeli, à l'éventuelle tenue d'un référendum sur cette question. L'AKP, qui compte 316 voix sur 550 au Parlement, pourra obtenir la majorité des trois cinquièmes (330) nécessaire pour convoquer un référendum s'il obtenait l'appui du MHP, qui détient 40 sièges. Il faut en revanche une majorité des deux tiers (367 voix) pour faire adopter sans référendum une réforme constitutionnelle. Le gouvernement turc affirme qu'un changement de la Constitution est nécessaire pour donner une assise légale à la situation actuelle: le président Recep Tayyip Erdogan est devenu la principale figure de l'exécutif au détriment du Premier ministre. Des opposants et des ONG ont mis en garde contre un renforcement des pouvoirs de M. Erdogan, élu président en août 2014, accusé de dérive autoritaire. http://www.rtbf.be/info/monde/detail_turquie-le-renforcement-du-pouvoir-presidentiel-bientot-soumis-au-parlement?id=9433387 Kurdes : Ankara muselle et «achète les voix» Libération Par Quentin Raverdy , Envoyé spécial à Diyarbakir (Turquie) — 17 octobre 2016 à 18:41 Baignés d’une lumière blanche et froide, les bureaux du syndicat d’enseignants Egitim-Sen résonnent du bruit des pas de quelques rares ombres restées travailler tardivement. Près de l’entrée, le slogan «Touche pas à mon prof», floqué en grosses lettres sur un tee-shirt, est comme un triste rappel pour ces militants. Une dizaine de jours avant la rentrée scolaire de septembre, le ministère turc de l’Education nationale annonçait sur son compte Twitter la suspension de pas moins de 11 000 enseignants. «Plus de 90 % étaient des membres d’Egitim-Sen, explique Ikram Atabay, président de la branche syndicale de Diyarbakir, principale ville du sud-est de la Turquie - une région à majorité kurde. Et la plupart travaillaient dans cette région.» Passage en force Les milliers d’enseignants de cet influent syndicat, proche de la gauche pro-kurde, sont soupçonnés par l’Etat d’entretenir des liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l’UE et la Turquie), contre qui Ankara mène une guerre farouche depuis plus de trente ans. A l’été 2015, après deux ans et demi de paix relative, le fragile cessez-le-feu maintenu entre l’Etat et le PKK a volé en éclats, ramenant le sud-est à ses heures sombres et à un quotidien rythmé par les combats et les attentats (600 membres des forces de sécurité, plus de 7 000 combattants kurdes et plusieurs centaines de civils ont perdu la vie en un an). Après les purges contre le mouvement de l’imam en exil Fethullah Gülen - cerveau présumé du coup d’Etat manqué du 15 juillet -, «l’Etat turc s’attaque désormais aux Kurdes. Il se sert de l’Etat d’urgence post-putsch, prolongé de trois nouveaux mois, comme d’une opportunité pour s’attaquer sans entrave à l’opposition politique, à ceux qui ne soutiennent pas la ligne du parti du président Erdogan, l’AKP», dénonce Ikram, ancien professeur de chimie. «Et nous, à Egitim-Sen, nous nous opposons souvent à la politique éducative de l’AKP. Nous soutenons la laïcité, l’égalité, le droit à l’apprentissage des langues maternelles C’est tout le contraire de l’idéologie du pouvoir», reprend Deniz, un professeur de technologie suspendu en septembre. Malgré de nombreuses manifestations, les 11 000 enseignants sans travail sont désormais contraints d’attendre les conclusions d’une longue enquête administrative. Pour l’heure, leur passeport est confisqué et leur salaire amputé, voire gelé. Face à ce trou béant dans les effectifs d’enseignants du sud-est, l’exécutif turc a promis des embauches massives. Non sans accrocs. «Ceux qui nous ont remplacés sont de jeunes profs qui n’ont même pas passé d’examen, des enseignants low-cost, même pas titularisés», dénonce Deniz. Mais la vraie crainte pour ces militants est ailleurs, explique Ikram Atabay, le co-président d’Egitim-Sen : «On redoute surtout que la politique de l’Etat, ouvertement conservatrice et islamiste, soit plus pesante dans l’enseignement du futur.» Un passage en force perçu dans ces régions comme une volonté assumée du parti islamo-conservateur AKP (à la tête du pays depuis 2002) de museler un peu plus le mouvement politique kurde de gauche, qui défie régulièrement le pouvoir. Malgré son incontestable succès électoral au niveau national aux législatives de novembre 2015, le parti d’Erdogan peine encore à imposer sa suprématie électorale et idéologique dans le sud-est où la majorité des sièges sont trustés par les partis pro-kurdes. Des bastions électoraux auxquels l’Etat turc s’attaque désormais frontalement. Le 11 septembre, un autre «oukase»de l’exécutif a fait grand bruit. Sur décret du ministère de l’Intérieur, 25 maires du sud-est de la Turquie - démocratiquement élus en 2014 avec des scores frôlant parfois les 80 % - suspectés de liens avec le PKK ont été suspendus de leurs fonctions et remplacés par des administrateurs inféodés au pouvoir. Selon Ankara, ces municipalités DBP (parti local pro-kurde) sont accusées d’avoir fourni de l’aide logistique ou œuvré pour la propagande des combattants du PKK lors des combats face aux forces de sécurité turques. Gravats de la vieille ville Dans le cœur historique de Diyarbakir, cerné par ses remparts millénaires, le district de Sur est ainsi passé sous le contrôle du sous-préfet (nommé par l’exécutif). Une annonce qui n’a pourtant pas fait tant de vagues auprès des habitants. «Vous savez pourquoi il n’y a pas eu de fort soutien quand les maires ont été virés ? Eh bien parce que les gens de Sur ont déjà trop souffert et que maintenant, la politique, ils s’en foutent !» tranche Ahmed, 35 ans. La mâchoire carrée, le regard profond, il passe des heures entières à la terrasse d’un petit café, à regarder inlassablement par-delà le barrage de police qui se dresse au pied d’une des murailles de la vieille ville. Après trois mois de couvre-feu imposés par les autorités pour traquer les membres du PKK, retranchés dans le district de Sur, cinq quartiers de la ville restent interdits d’accès : «pour des raisons de sécurité» et «jusqu’à nouvel ordre», répondent laconiquement les nombreux policiers sur place. «Ma maison est dans l’un de ces cinq districts, elle est sûrement détruite», confie Ahmed, dans le brouhaha incessant des camions bennes qui extraient dans le plus grand secret les gravats de la vieille ville. «En laissant le PKK prendre position dans le quartier, le DBP [Parti de la paix et de la démocratie, ndlr] et sa branche nationale, le HDP [Parti démocratique des peuples], ont perdu leur crédibilité auprès des habitants. Pis, ils nous ont laissé tomber après les combats», enrage Zeki, l’un des amis d’Ahmed. «Le pouvoir a été intelligent. Il a proposé à tous les habitants de Sur une aide mensuelle de 300 euros pour payer leur loyer. Autour de la table, on la touche tous», souligne-t-il, en désignant du menton ses voisins. «Mieux, ils nous ont donnés du travail alors que l’activité économique est au point mort», expliquent ces jeunes désormais employés dans les mosquées et les espaces verts de la ville. «Ils ont su gagner les gens comme ça», reconnaît Zeki. Preuve en est : «Moi, jusqu’à ce jour, je votais pour le parti pro-kurde mais ça, c’est terminé.» Un constat d’échec que les élus pro-kurdes ne reconnaissent que du bout des lèvres. «C’est vrai que les gens sont en colère et qu’ils s’éloignent du parti mais ça ne veut pas dire qu’ils vont vers l’AKP pour autant», tente de se rassurer un ponte régional du HDP qui soutient que le parti a dû faire avec les moyens du bord pour aider les habitants de la région. Lucide, il ne se fait pourtant guère d’illusions : «On reconnaît que l’Etat a débloqué beaucoup d’argent pour reconstruire. C’est évident qu’il cherche à acheter les voix des gens. Mais au final, cet argent, les gens du sud-est en ont terriblement besoin. »L’AKP n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. En septembre, le Premier ministre, Binali Yildirim, a annoncé un plan d’investissements sans précédent dans les régions meurtries par une année de quasi guerre civile. Trois milliards d’euros pour «rendre le sud-est heureux», a-t-il promis. Dans la hotte du chef du gouvernement : des avantages fiscaux pour attirer les investisseurs et un grand volet de reconstruction. 67 000 nouveaux logements, une quinzaine d’hôpitaux et trois stades de football devraient sortir de terre. Sans oublier 50 commissariats. «Parce que oui, la sécurité reste l’une des priorités. C’est vital pour le bon développement de la région», rappelle Aydin Altaç, ancien chef de l’AKP de Diyarbakir et responsable local d’Askon (une association de businessmen proche du pouvoir). «Mais il reste des efforts à fournir à Diyarbakir, le taux de chômage est encore de 30 %, deux fois plus que dans le reste du pays. La vraie priorité c’est la jeunesse», souligne-t-il. Pour cet avocat, il est urgent d’agir, sans rechigner à la dépense. «Le PKK se nourrit de la détresse sociale et économique de la jeunesse kurde. Si on ne fait rien c’est lui qui en profitera.» Quentin Raverdy Envoyé spécial à Diyarbakir (Turquie) http://www.liberation.fr/planete/2016/10/17/kurdes-ankara-muselle-et-achete-les-voix_1522531 Turquie: quatre mois sous état d'urgence Reportage International Par Anne Andlauer Diffusion : mardi 18 octobre 2016 Le 19 octobre, ce mercredi, la Turquie entamera son quatrième mois sous le régime de l’état d’urgence. Un régime d’exception décrété après la tentative de coup d’État du 15 juillet, mais dont l’application dépasse largement la lutte contre les putschistes. Il risque en effet de se prolonger sine die. Depuis cette date, c’est tout l’appareil étatique qui est en ébullition. Les arrestations et les limogeages continuent, et la vie politique est de plus en plus tendue. Portrait de cette Turquie sous état d’urgence http://www.rfi.fr/emission/20161018-turquie-quatre-mois-sous-etat-urgence
Reconquête de Mossoul: la Turquie entend peser sur le champ de bataille irakien Par RFI La Turquie n'a pas l'intention d'assister à la libération de Mossoul sans agir, le président turc Recep Tayyip Erdogan l'a encore répété aujourd'hui. Ankara se pose en défenseur des populations sunnites, comme en Syrie où l'opération «Bouclier de l'Euphrate» se poursuit au nord d'Alep. Dans le nord de l'Irak le gouvernement turc compte bien faire sentir sa présence pour que ni les milices chiites, ni les forces kurdes ne tirent profit de l'éventuelle libération de Mossoul. avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette La Turquie « ne peut pas être tenue à l'écart » des opérations. C'est ce qu'affirme ce lundi matin le président Recep Tayyip Erdogan. Pour le moment Ankara participe à l'opération par procuration en quelque sorte, avec 1 500 combattants irakiens formés par la Turquie qui prennent part à la bataille de Mossoul. Mais ce que la Turquie craint par-dessus tout, c'est la participation d'éléments chiites et également, des forces kurdes proches du PKK qui pourraient essayer de prendre le contrôle d'une ville à majorité sunnite et faisant partie du pré carré historique de la Turquie. Pour Ankara c'est donc « l'après-bataille de Mossoul » qui compte, ce qui explique l'insistance de Recep Tayyip Erdogan pour que la Turquie soit présente, « sur le terrain et à la table de négociations ». En conflit avec le gouvernement de Bagdad, en froid avec Washington, le gouvernement turc entend peser de tout son poids et menace, sans plus de précisions : la Turquie a un plan B et un plan C pour intervenir malgré tout, même sans l'accord des Irakiens. http://www.rfi.fr/moyen-orient/20161017-irak-reconquete-mossoul-turquie-peser-bataille-kurdes-chiites
La polémique enfle après un méga-concert néo-nazi en Suisse swissinfo.ch Par Samuel Jaberg 18. octobre 2016 - 10:13 La Confédération serait-elle devenue un paradis pour la scène d’extrême-droite européenne? C’est la crainte manifestée par de nombreux experts, politiciens et éditorialistes à la suite d’un concert qui a réuni plus de 5000 personnes samedi soir dans une petite commune du canton de Saint-Gall. Crânes rasés, bras droits tendus, riffs de guitares agressifs et chansons faisant ouvertement l’apologie du Troisième Reich: Unterwasser, une bourgade d’habitude calme et paisible de la campagne saint-galloise, s’est muée samedi soir en véritable capitale de la scène musicale d’extrême-droite européenne. «Je n’ai pas connaissance d’une soirée de concerts de groupes néonazis de cette ampleur en Europe de l’Ouest», affirme Hans Stutz, spécialiste des mouvements d’extrême-droite, qui s’exprime dans les colonnes de plusieurs quotidiens helvétiques ce mardi. Hans Stutz dénonce le manque d’initiative de la police, qui n’a pas jugé bon d’entrer dans la salle de concert pour contrôler ce qu’il se passait. Une attitude également très critiquée par les principaux titres de la presse suisse. «La police dit ne pas être entrée dans la salle au motif qu’il s’agissait d’un événement privé et ne commente pas les ‘orientations politiques’ des organisateurs. Or on ne parle pas d’une soirée de soutien à un parti, mais bien de l’un des plus grands rassemblements de sympathisants d’extrême droite jamais vus en Suisse», écrit ainsi l’éditorialiste du Temps. Le Tages-Anzeiger cite de son côté le professeur de droit Marc Forster ainsi que la jurisprudence du Tribunal fédéral, selon lesquels des propos racistes tenus au cours de grands événements privés tombent également sous le coup de la norme pénale antiraciste. |