LES FOOTBALLEURS ERIGES EN STATUES, UN PHENOMENE RECENT ?
Dossier présenté par : BROSSARD Clément
Table des matières
Introduction…………………………………………………………………………………………………………………………….. 3
I-La beauté du geste 3
II-Le footballeur, ce héros des temps modernes 3
III-L’art et le sport 4
IV-La représentation du sportif en art moderne 4
V-Des statues énumérées 6
VI-Un joueur, une statue, une représentation 9
Conclusion…………………………………………………………………………………………………………………………… 14 Sources………………………………………………………………………………………………………………………………… 15 Charte de non plagiat………………………………………………………………………………………………………….. 15
Table des illustrations
Introduction
En -589, les Jeux Isthmiques sont réinstaurés dans la Grèce Antique sur le modèle des Jeux Olympiques. Les vainqueurs reçoivent alors une couronne de pin comme récompense et reçoivent l’accord de faire dresser une statue à leur gloire aux alentours du temple de Poséidon. Il devient même exempté d’impôts et nourri aux frais de la cité. La sculpture dans l’art archaïque à tendance à représenter la figure de l’athlète comme un homme jeune et viril, vigoureux et gâté par d’harmonieuses formes. On parle de ces statues comme des portraits héroïques. En effet, les champions sont considérés comme des demi-dieux mais la condition accéder à ce rang était de gagner la course du stadion aux Jeux d’Olympie. Ainsi, le vainqueur se verrait ériger une statue à sa gloire placée dans l’Heroon. Wolfgang Decker auteur de « Le Sport dans l’Antiquité » décrit le phénomène de kyrielle de statues « le visiteur avait de quoi se perdre dans la forêt d’éternelles gloires du sport qui entourait le temple de Zeus et réunissait dans une sorte de musée en plein air les œuvres des artistes les plus réputés ». Si dans l’Antiquité une forte importance était accordée à la gloire des athlètes triomphantes, on s’aperçoit que le phénomène n’a pas tant changé. Le sport est partout dans notre société et il est difficile de passer une journée sans entendre parler de sport ou de sportifs. Représentés à la télévision, sur des affiches publicitaires, il est même devenu difficile de ne pas les rencontrer au quotidien. Le sportif est surreprésenté et l’art n’en fait pas abstraction. Le lien entre l’art et le sport est bien présent et ce depuis une éternité. Seulement, des sports disparaissent et d’autres deviennent glorieux. Le football est le sport populaire par excellence dans le monde entier, il est pratiqué dans tous les pays de la planète, à tout âge. Un vrai phénomène de société que l’art et la sculpture a su saisir. En effet, on remarque un peu partout dans le monde que des statues de footballeurs sont érigées comme les athlètes lors de la période antique. Nous allons donc nous pencher sur ce phénomène et tenter de répondre à plusieurs questions. Est-ce un fait récent ? Détient-il un impact international ? Quel est le lien entre le footballeur et l’athlète antique dans sa représentation ? Nous allons tenter d’éclaircir ce phénomène qui, sans bruit, prend de la place. Pour ce faire, nous démontrerons d’abord le lien entre l’art et le sport ainsi que le statut du football. Ensuite, nous analyserons une enquête de recensement de statues de footballeurs. Pour finir, nous détaillerons une statue pour expliquer le fait que les footballeurs son statufiés pour des raisons diverses.
I-La beauté du geste
II-Le footballeur, ce héros des temps modernes Le football est devenu un fait de société. En France, deux millions de personnes sont licenciés dans un club, c’est la plus forte affluence dans un sport à l’échelle nationale. Le football, comme le sport en général, est devenu un spectacle, un mode de consommation. Jamais le taux de paris sportifs n’a jamais été aussi haut, idem pour les ventes de maillots ou de chaussures de foot. Les footballeurs sont sans cesse exposés par les médias ce qui crée une certaine proximité entre eux et la population : les gens se mettent à les suivre puis à les adorer. L’exaltation du footballeur peut-être un rapprochement au héros, à la star qui aurait droit, lui aussi, compte tenu de sa popularité, à sa statue. Le phénomène de statue de footballeur ne représente qu’une modernité apparente qui ne semble pas liée directement à la seule fonction de héros que revêt le sportif, il relève selon Michaël Attali, président de la Société Française d’Histoire du Sport, « de la mythification du sport en général. En effet, les sportifs ont remplacé les intellectuels et les politiques qui étaient jusqu’à ces dernières années les figures statufiées. On observe alors un renforcement du statut du sport et notamment du football comme l’une des dernières utopies contemporaines ». Même sentiment pour Yves Gastaut auteur de « Le football dans nos sociétés » qui exprime le fait que l’érection des footballeurs comme statut explique « une dimension très forte de vedettariat au point que les footballeurs soient érigés en objet d’art. Ils sont avec les chanteurs et les acteurs mes héros des temps modernes ». De plus pour l’historien, « la dimension de plus en plus culturelle et artistique du sport est devenu un véritable ferment de nos sociétés ».
III-L’art et le sport Dans les années 1980-1990, le sport investit dans l’art. Selon J.M. Huitorel, « La beauté du geste, l’art contemporain et le sport », le sport et l’art ont une histoire commune, celle de la modernité : l’un puisant dans l’autre les moyens de sa représentation et la justification de ses visées idéologiques et politiques, le second empruntant au premier formes, images et comportement, et ce encore plus lors de ces vingt dernières années. » Le sport comme spectacle est devenu une sorte de fond d’écran, il est passé de l’évènement au décor. A l’instar du religieux dans l’art du Moyen Age, le sport est devenu un constituant majeur de notre horizon. La mentalité a changé, c’est le sport qui s’intéresse à nous et non plus l’inverse. Le sport dans l’art a un objectif : la montée en puissance de sensations et de plaisir. On met en avant plusieurs points tels que l’élégance du geste sportif, la beauté des corps et des mouvements, l’harmonie des enchaînements et l’émotion que tout cela procure participe à ce qu’on appelle une esthétique ce qui met en relation l’art et le sport. C’est clairement dès les débuts du XXIe siècle qu’on connait une irruption massive des images et des attitudes sportives qui sont au cœur des pratiques artistiques. L’art et le sport peuvent se trouver mélanger, les codes peuvent être brouillés et les deux termes peuvent être confondus. En effet, il peut nous arriver d’entendre « Ce Zidane, quelle artiste » lorsqu’un joueur (en référence Zidane souvent assimilé à un artiste pour son aisance technique dans le jeu) excelle dans un domaine. De plus, on entend parler de « But en Or » lors des compétitions internationales (principe qui n’existe plus). Celui qui marquait le but en or permettait à son équipe de remporter le match et donc pouvait, de ce fait, être assimilé à un héros. Kl n’est pas rare non plus d’entendre l’expression « Chapeau l’artiste » quand un fait est bien réalisé (arrêt de gardien, passe décisive) ou bien de chef d’œuvre pour parler d’un but particulièrement esthétique. Paul Yonnet dans « Huit leçons sur le sport » dénonce ce lien entre les sportifs et les artistes et le principe de sport spectacle en général alors que « l’art est né de la sortie du suspens, de la peur, du frisson, de la terreur, du récit à l’énigme dont le spectacle sportif est la continuation ».
IV-La représentation du sportif en art moderne Figure . Le discobole de Myron Figure . Buste d'Arsène Wenger Vers le Ve siècle arrive la représentation du mouvement comme le Discobole de Myron. On représente le sportif en pleine action et c’est sur ce modèle que les sportifs sont la plupart du temps représentés. Au début du XXe siècle, on a la vision du corps comme une belle machine. L’invention de la chronophotographie par Etienne-Jules Marey permet de suivre les mouvements du corps pendant l’effort, de mesurer les performances physiques et les trajectoires des mouvements. C’est une invention qui se présente comme une véritable Révolution esthétique et scientifique. Dans les années 1900, on observe un soulèvement du culte du progrès, de la vitesse et du sport. L’idée de dépassement place le sportif comme athlète et donc par rapprochement, comme dieux. D’ici vient le lien entre les statues des sportifs, d’athlètes, comme dieux du sport. Dans les années 1920-1930, Benito Mussolini aligne sa représentation du corps sur la statuaire antique grecque aux proportions régulières et classiques tandis que les avant-gardistes en font une machine utopiste prête à s’améliorer voire se perfectionner. Ainsi les avis diffèrent dans la question de représentation du sportif en statue. La télévision est un formidable outil qui a permis de faire arriver le ralenti, les loupes, les gros plans, les caméras immergées et aériennes qui permettent de faire une réelle étude du corps en action, pendant l’effort physique. Ainsi, grâce à cette multitude d’images, nous pouvons représenter l’athlète en plein effort aussi bien en peinture qu’en sculpture en ayant un maximum de détails à disposition. Le sportif est donc, dans la majorité des cas, représenté en mouvement, c’est le fruit d’un principe. On parle du principe d’happening. Le happening est fondé par Allan Kaprow, un artiste américain. Considéré comme un évènement multimédia, ce terme se traduit littéralement par « ce qui est en train de se produire ». Il est employé par l’artiste pour expliquer un rituel le mettant en scène en impliquant la participation du public. Le but est de chercher à construire un art semblable à la vie, un rapprochement entre le sport et la vie quotidienne par la représentation des sportifs en action. Jackson Pollok est un peintre inspiré par les photographies de Hans Namuth qui photographie un sportif en plein effort avec les traits du corps pendant l’acte, muscles apparents et en action. Le principe du happening est de caractériser la beauté du geste et du sportif dans l’effort. Aussi appelé principe de performance, il s’applique à toute manifestation artistique dans laquelle l’art ou les gestes de l’exécution a une valeur pour lui-même et donne lieu à une appréciation esthétique distincte. On observe un aspect de jaillissement vivant, un effet de présence directe. L’enjeu de la performance selon Laurie Anderson est le suivant « Se questionner, suis-je ici ou est-ce seulement de l’art ? ». On cherche à renouer avec l’immédiat. Au niveau du corps, le sportif est rarement représenté seulement de buste mais le corps dans l’intégralité. Cependant, Arsène Wenger, le manager alsacien d’Arsenal, club de la banlieue londonienne, a son buste à l’entrée du tunnel par lequel les joueurs entrent sur le terrain.
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