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Henri Michaux par René Bertelé Un poète qui se situe mal : « Tous ceux qui ont fait de grandes choses les ont faites pour sortir d’ une difficulté, d ‘un cul-de-sac… » -difficulté de cerner Henri Michaux car au contraire de Fargue, Eluard ou Cocteau, il n ‘est pas situé. -ne se rattache à aucun courant littéraire même si incidences du symbolisme, dadaïsme, futurisme, surréalisme. -poète non situé car lui-même n’a pas voulu se situer : homme sans boussole, sans carte et sans béquilles. Parti à l’aventure avec le seul besoin « d’en sortir », et de trouver tout seul son chemin. -entreprend de faire le tour du monde, puis aventure des mots, crayons et pinceaux afin de secouer « le figé et l’assis ». -œuvre multiple : journaux intimes, récits, contes et poèmes ; passage de l humour le plus aigu au lyrisme le plus nu, le plus déchirant, de la fantaisie apparemment gratuite au réalisme le plus brutal, de la description de pays imaginaires à celle de pays bien réels, du ton métaphysique à celui du monologue intérieur et de la maxime au poème épique. -a publié depuis vingt ans une 20e de livres, avec le modèle des reportages ( Un barbare en Asie), des histoires les + fantastiques et les plus réalistes à la fois, des contes ( Pays de la magie , Le voyage en grande Garabagne ) et surtout quelques uns des poèmes les plus purs et les plus violents jamais écrits. -invente un personnage, une manière de type qui pourrait bien représenter une attitude exemplaire de l individu moderne : Plume. -expérience du langage des + personnelles et des + significatives de la littérature contemporaine. -domaine de Michaux comme pays presque vierge à la végétation hautaine, aux bêtes peu domestiques et aux tribus insoumises. Qui je fus : « Je suis habité ; je parle à qui-je-fus et qui-je-fus me parlent. » -volonté de partir de zéro, de « tout recommencer » et de réapprendre le monde par ses seules forces propres à la génération qui écrit et publie entre 1915 et 1930 ( dite génération spontanée) -toutes formes d’art et de pensée alors bousculées, moquées, remises en question car ayant « déjà servi » et condamnées. -1er livre paru en France de Michaux est Qui je fus, le + étonnant phénomène de génération spontanée dont le ton, les idées, l’écriture de ces courts morceaux, tout accuse une voix nouvelle, originale, dédaigneuse des écoles, soucieuse de sa différence et résolue à l’imposer : mille voix qui ont peine à se dégager d’un bouillonnement intérieur, d’une pensée qui a trop à dire pour le dire et qui se lance dans cent directions à la fois. Tour à tour les voix diverses de divers « qui je fus » prennent la parole ; enfin ces voix se refusent aussi bien aux conventions des mots du dictionnaire et des lois de la syntaxe qu’à celles des idées reçues et des genres littéraires, se confondent et s’abîment dans une sorte d’espéranto lyrique, dernier refuge. -espéranto de l ‘enfance et des poètes, dans lequel sont écrits Le grand combat, L’avenir, et Notes de zoologie. Invention de vocables nouveaux traduisant à vif mieux que les mots consacrés par les conventions les mouvements les plus intimes et les plus immédiats de l’affectivité. ( cf Max Jacob, Desnos) -volonté de destruction du langage en le réduisant à l’absurde tout en laissant entrevoir une seconde destruction : celle des choses qu’il représente, de leur réalité prétentieuse et exorbitante -humour comme un acide pouvant out détruire, y compris celui qui le manie. Voix de l’humour, si elle ne doit jamais cesser de se faire entendre complètement, même au fond des chants tragiques de Michaux, ne devait jamais non plus arriver à en étouffer une autre. Confère une puissance de vie, d’invention, de création, qui allait mener le poète sur les routes aux bornes toujours reculées où l’on cherche, où l’on trouve. -importance de ce 1er livre car point de départ et non comme cul-de-sac. Affirmation de tous les thèmes de l’œuvre future de Michaux à l’extraordinaire pouvoir de germination. -1 des éléments fondamentaux du pathétique de Michaux : chose exceptionnelle et magnifique d’être habité par cent voix diverses, c’est aussi ses résoudre à ce que toutes ces voix ne puissent s’incarner, s’exprimer, conquérir leur autonomie. -c’est sous le signe du refus que se présentent les 1eres proliférations de cette œuvre qui hésitera toujours entre le besoin d’expression, de confidence, d’explication et l’orgueilleuse réserve, entre la parole et le cri. -Qui je fus se situe dans le climat de 1925, càd celui des 1eres œuvres surréalistes. Né en dehors de tous les mouvements qui lui sont contemporains, ne connut ni ne fréquenta guère les surréalistes, ne collabora jamais à leurs revues. Certain éloignement naturel des groupes et des écoles, certaine défiance pour tout ce qui peut ressembler à une théorie, surtout volonté de trouver tout seul sa route. -né le 24 mai 1899 à Namur en Belgique d’une famille bourgeoise où l’on compte surtout des architectes et des hommes de lois. Ascendance wallonne et ardennaise, un arrière grand père maternel rhénan et de très lointains ancêtres espagnols -1ere enfance en pays flamand, « pays triste et surpeuplé…partout immense et pas vide » ;puis Bruxelles où le jeune Michaux restera jusqu’à 21 ans. Entre 14 et 21 ans il y connaît l’occupation allemande, dont il gardera toujours un souvenir pénible. Etudes à la campagne puis de nouveau Bruxelles. -« enfance qui n’a pas eu son compte », solitaire, toute de repli et de distance, de gêne et de refus entres un père, une mère et un frère aîné qui ne seront pour lui que des étrangers, « dès l’âge de 6 mois, je n’étais que refus : je ne voulais riel manger, plus tard je ne voulais pas parler…(…)Je serrais les dents devant la vie. » il proclame, tout enfant déjà, sa singularité et son altérité, membre coupé par un traumatisme inaltérable du grand corps collectif. -le front qu’il oppose tout jeune au monde n’est pas un no man’s land mais un mur résistant et sonore, fait d’une matière étrangement sensible, conductrice au plus haut point qui répercute en les intensifiant tous les chocs qui viennent du dehors. Poésie comme manifestation nécessaire d’un processus de défense contre ces chocs trop pressants. Ecrire comme un combat pour sauvegarder sa singularité et son altérité sans que l’imagination ne soit jamais un mécanisme facile d’évasion mais seulement un mécanisme de salut. -En attendant d’écrire l’enfant lit « énormément, très vite et très mal », les livres le déçoivent not. Les romans et la poésie. Rencontre la musique « le seul art véritablement naturel et qui me paraissait comme physiologique…Celui par lequel j’ai goûté le plus de choses, sans regretter mon plaisir et par lequel j’ai le moins varié… » -obsession des 1eres années de Michaux est d’être un saint, songe à entrer chez les bénédictins, son père l’en empêche. S’en suit une grande période de désarroi intérieur, à 21 ans s ‘engage comme matelot. Commence à écrire au retour de son 1er voyage. -On voit son nom pour la 1ere fois dans la revue bruxelloise Le disque Vert de Franz Hellens, 1er à avoir pressenti ce jeune talent -25 ans rencontre avec Jules Supervielle « révélation de la poésie vivante » le réconciliant avec la littérature et la poésie. Côtoie les peintres surréalistes comme Max Ernst, André Masson, puis Dali, le peintre espagnol Bernal qui fut son ami : révélation d’une certaine forme de sensibilité et d’art. rencontre à la Nouvelle Revue Française Jean Paulhan qui s’intéressera à lui en 1er à Paris, qui publiera Qui je fus not. -fait connaissance du poète équatorien Alfredo Gangotena, auteur D’Orogénie et d’Absences. Avec Gangotena et André De Monlezun, il va entreprendre son 1er grand voyage dans les Amériques. En rapporte Ecuador -Dès 1929, année où paraît chez Fourcade Mes Propriétés, les recueils se succèdent à un rythme rapide : Plume, La nuit remue, Voyage en grande Garabagne, Entre centre et absence. -Entre 1937 et 1939, de nouveau fixé à Paris, devient rédacteur en chef de la revue trimestrielle Hermès, qui paraît à Bruxelles mais dont il assure la rédaction à Paris avec Mme Mayrisch Saint Hubert, Bernard Groëthuysen, A. Rolland de Renéville, J. Capuano, C. Goemans, Et. Vautier. Hermès se proposait de « provoquer ou de faciliter certaines confrontations directes entre la philosophie, la poésie et la mystique. » -Dernier n° d’Hermès en nov 1939, Michaux vient de partir au Brésil. En revient en 1940 en pleine guerre. Passe la plus grande partie des années d’occupation à écrire et à peindre, retiré avec sa femme sur une petite plage du Midi. En proie à une sombre furie, écrit ses grands poèmes hantés, incantatoires et libérateurs + les deux recueils d’Exorcisme et Labyrinthes. -Suspect au gouvernement de Vichy car étranger. Fugue à Marseille ou à Cabris chez Mme Mayrisch de Saint Hubert ; où séjournent Gide et d’autres écrivains ayant fui Paris. Conférence de Gide sur Michaux à Nice d’abord interdite car poètes considérés par Vichy comme haïssables possédant la liberté de l’esprit. Interdiction rapportée. -1941 au + sombre des années sombres, un gd nombre d’écrivains fr traqués par la Gestapo sont réfugiés entre Nice et Marseille. A Paris, en l’absence de Michaux, on expose ses peintures récentes. Le slogan de « l’art dégénéré » fait son chemin. Obtient de rentrer à Paris quelques mois avant la fin de la guerre. En voyage ou une épreuve de force : « Les poètes voyagent, mais l’aventure du voyage ne les possède pas. » -deux carnets de route : Ecuador et Un barbare en Asie. Très différents l’un de l’autre, surtout par l’attitude de l’esprit du voyageur devant le monde extérieur. On y suit la « situation » dans le monde d’un homme plutôt mal situé. -Michaux envoyait de temps en temps des feuillets d’Escuador à Paulhan qui les publiait dans la NRF. A son retour d’Amérique lui demande de les réunir en 1 livre. -Ecuador comme singulier journal de route. On sent que celui qui le tient résiste à l’attrait possible du voyage : descriptions tournent court, touches rapides, esquisses à peine ébauchées…cf Eluard rentrant d’un tour du monde sans vouloir parler ni écrire des pays traversés. -Aventure des poètes trop absorbante, ne laissant guère de place à d’autres aventures. -Dès le départ, on sent que les mots « traversée », « bateau », « équateur », « volcan » ont longtemps exalté et fait rêver le poète, mais a du mal à se persuader de leur existence concrète. Quito, « pays maudit de l’Equateur », l’impressionne un moment. Traite épuisante à travers les Andes, les monts Equateur, les forêts du Brésil, toujours aiguillonné par ce besoin du difficile, de l’absolu, de l’exceptionnel qui le poussera à « aller plus loin », à exiger plus des hommes et des paysages. -Notations aiguës, subtiles, mordant tj sur les choses qu’elles évoquent ; remarquable observateur. Cf descriptions courtes et admirables des arbres de la forêt équatoriale, dénonçant le grand écrivain. Pourrait très bien s’offrir le luxe de la page d’anthologie de grand style. -Répugne toute emprise facile du monde extérieur sur lui, ne s’abandonne pas aux complaisances de la description car la description suppose adhésion passive à son sujet, oubli de soi devant les choses, ces choses du monde extérieur dont il n’est pas sûr qu’elles vaillent la peine d’être prises au sérieux. -Satire ironique et amère de l’exotisme ( on va à l’autre bout du monde et l’on n’apprend rien de neuf sur l’homme et sur soi-même), relation d’une épreuve de force entre ces deux mondes dont le conflit permanent est le drame essentiel du poète : le monde du « dedans » et le monde du « dehors ». -Ecuador livre une des composantes clés de l’œuvre du poète : désaccord fondamental entre les revendications d’une subjectivité tyrannique gouvernée par les plus libres démons de l’imagination, et les appels du monde, toujours entendu, toujours interrogé mais rejeté car trop peu conforme aux exigences de cette subjectivité. La réalité répond trop rarement aux besoin de l’esprit et du cœur -Or ce « plus grand », ce quelque choses qui comble, réconcilie, qui réponde à toutes les interrogations et à tous les manques, ç’a a été l’aspiration tenace de l’enfant et de l’adolescent. -Ce vide , toute sa poésie en sera la compensation, par la création de mondes imaginaires. Œuvre de Michaux illustre la définition de la poésie comme « critique de la vie » par M.Arnold. -Un barbare en Asie est un merveilleux reportage, le voici aux Indes, en Chine , au Japon, l’œil bien ouvert, intéressé par le spectacle qui s’offre à lui. Regarde, prend part, décrit ( description pénétrante et prenante). Plus qu’une description, c’est un rapt. -Rencontre effervescente entre les fantômes familiers et une réalité étrange, tantôt saugrenue tantôt fantastique et tj proche du merveilleux. -A compris qu’il y avait à retenir du procédé descriptif, du ton d’observateur fidèle : une manière de rendre plus réel l’insolite. Objectiver le subjectif, le doter de tous les pouvoirs du conventionnel et du familier : mis au point en Asie -Expérience décisive des rapports de l’homme et du Sacré. Cf pages où la religion hindoue est comparée à la religion chrétienne, toute de soumission et d’humilité. Frappé par le caractère efficace de cette religion de tradition magique qui donne de la force à l’homme et lui permet d’agir sur le monde ( rêve lancinant de sa jeunesse, cf domination par l’esprit) -Création poétique pas seulement une épreuve de force entre le monde du « dedans » et le monde du « dehors », mais épreuve de force entre l’homme et Dieu. -Ecuador comme épreuve de force avec le monde extérieur, Un barbare en Asie comme épreuve de force avec le divin. Mais entre Ecuador et Un barbare en Asie, Michaux avait déjà publié Mes Propriétés et Un certain Plume : il s’agissait s’autres voyages déjà. D’autres voyages ou sa vérité dans une tapisserie : « On trouve aussi bien sa vérité en regardant quarante-huit heures dans une quelconque tapisserie de mur » -refus du monde à l’origine du lyrisme moderne, modus vivendi de l’état de poésie ; lui donne sa coloration particulière qui va des teintes tendres et mélancoliques de l’élégie romantique à celles , sombres et violentes, de la poésie « damnée ». -quelques poètes actifs, réagissant, cherchent à remettre le monde en question avec des mots, à en inventer un autre avec de nouvelles lois, celles de l’imagination, du rêve, de divers rapports, associations et correspondances issus des revendications profondes d’un état primitif, infantile ou magique. Mal vus par leurs contemporains. -Michaux « un poète original est très rare ». a crée un monde qui ne ressemble pas à celui que nous connaissons et qui s’impose à nous pourtant avec la même évidence. -univers de Michaux n’a rien de voulu, de concerté, de construit, n’a rien de spontané, de naturel. Chaque recueil comme le journal intime de ses rêves, journal des expériences d’un homme qui, n’ayant su accepter le monde tel qu’il est, n’y a pas « bâti sa maison » et s’est entraîné très jeune à le remodeler à son gré. -Œuvre éthique contenant une recette : regardez bien la tapisserie de votre mur et laissez vous guider par l’imagination, se laisser « partir ». ce cinéma est comme toute aventure imaginaire purgation, catharsis. Réapprend à l’homme civilisé le jeu, avec son mécanisme libérateur dont le but est d’expérimenter les pouvoirs de l’esprit, l’entraîner sportivement à une liberté d’action souveraine. -Le poème fixe et tue la larve d’un rêve devenu trop vivant et trop exigeant. Luciférienne condition du poète, lui-même d’abord agi et travaillé par les forces qu’il libère et jette au monde. Tel est le système d’ambivalences et de réciprocités entre lesquelles il se débat, dans un duel incessant avec les fantômes qui l’habitent et dont il ne peut se libérer qu’en les objectivant par la création artistique. -Aucune possession n’est permise, aucune construction possible, tout gain remis en question, tout progrès contrarié, sur un sol qui toujours se dérobe. Monde de Michaux doué de cette liberté qui permet constamment le va et vient des objets d’une forme à l’autre. Difficile d’isoler cette « liberté objectale » du sentiment d’impuissance, tout subjectif, qu’éprouve, en toute occasion, celui qui se meut dans ce monde. -Singulier dénuement dont on souffre dans l’univers de Michaux est la conséquence d’une singulière exigence, celle d’une réalité qui réunisse en elle les qualités du subjectif et de l’objectif. Ce qui est dû et n’est pas donné, on le prend, tout du moins on tâche de s’en emparer par surprise, par rapt, qui suppose violence et cruauté. Cf abondance des descriptions de supplice où celui qui pratique la violence et la cruauté en est d’abord victime lui-même, agressé aussi souvent qu’agresseur. -La guerre qui est partout dans le monde y est, avant tout, « dans les membres » et la condition physique du corps y est aussi précaire que la condition spirituelle du moi. Monde où il n’y a que vainqueurs et vaincus, c’est aussi le monde où tous souffrent ou font subir la souffrance, qui est une forme de l’intervention et de la revendication. -A crée Plume, mythe familier et très représentatif, qui reflète sur le mode de l’humour la plupart des rêves et aussi des « difficultés » du narrateur. Mal adapté aux conventions sociales, écrasé par elles, il finit par se croire persécuté : un pas chanceux qui ne souhaitait que sa petite part de soleil et de bonheur, qui n’ose la revendiquer et se soumet avec un sourire triste. ( Cf Charlot) Mode passif de ces situations : persécuté plutôt que persécuteur, revendiqué plutôt que revendicateur… -Il est clair que celui qui n’accepte pas ce monde devient coupable du crime que la société pardonne le plus difficilement : le crime de poésie, qui consiste à refuser le monde organisé, hiérarchisé et limité par les conventions sociales pour lui en préférer un autre et le revendiquer, fait à l’image de ses rêves les plus intimes. -Rapprochement œuvre de Kafka et de Michaux. Différence fondamentale : dans l’univers de Michaux , la loi est crainte mais jamais reconnue, dans celui de Kafka, elle exerce une espèce de fascination. A chercher dans l’humour : humour latent chez Kafka, mais qui ne détend jamais l’atmosphère lourde dans laquelle nous vivons. Humour de Michaux comme mode quasi constant es situations les plus pénibles, moyen d’intervention. C’est par l’humour que l’homme réalise sa liberté. Le gong fidèle des mots ou de la littérature considérée comme un exorcisme : « L’exorcisme, réaction en force, en attaque de bélier, est le véritable poème du prisonnier » -toute une littérature depuis 50 ans a vécu dans la crainte de la littérature, de cette faute qu’est cette parole qui « trahit ce qu’on a de meilleure en soi ». Volonté de dépassement et de purification, velléité perpétuelle de désincarnation ou de désintégration, qui anime plus ou moins tout ce qui s’écrit depuis quelques 10e d’années. -Ce débat avec le langage éclate à chaque page de Michaux, 1 des ressorts dramatiques essentiels de son œuvre. Ce débat en recouvre un plus ample : celui de l’homme aux prises avec sa propre condition. Ce qu’il ressent est par définition ineffable. Michaux a expérimenté le mode d’expression « des lignes et des couleurs ». Le tableau devient lieu d’une métamorphose, précaire et pathétique, d’un univers abstrait en univers concret. Michaux, poète du refus, peintre du refus càd poète et peintre de l’essentiel. |
![]() | «Je suis un passeur, je donne envie de voir les nuages», Ateliers Jean-René Jérôme, Pétion-ville, Haïti, juin | ![]() | «Les carnets de Henri Edmond Cross», Bulletin de la Vie Artistique, 15 octobre 1922, p. 470 |
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![]() | «blues», ça rêve, ça raconte, ça vit… De la belle ouvrage assurément dont Henri aurait salué la qualité par des éclats de bonne humeur,... | ![]() | |
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