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Le dormeur du val’’ (1870) Poème Pour une analyse, voir RIMBAUD - ‘’Le dormeur du val’’ _________________________________________________________________________________ ‘’Au Cabaret-Vert’’ (octobre 1870) Poème Commentaire Ce Cabaret-Vert existait réellement à Charleroi, et Rimbaud a dû s’y arrêter au cours de ses pérégrinations à travers la Belgique. Tout y était, en effet, peint en vert, même les meubles. Mais « l’auberge verte » devint pour Rimbaud un véritable symbole du bonheur et de la liberté (voir la fin de ‘’Comédie de la soif’’). _________________________________________________________________________________ ‘’La maline’’ (octobre 1870) Poème Commentaire On y voit un Rimbaud décontracté, heureux de vivre, de ne penser à rien, d’être libre, « heureux et coi ». _________________________________________________________________________________ ‘’L’éclatante victoire de Sarrebruck’’ (octobre 1870) Poème Commentaire Ce poème eut pour origine une gravure belge aperçue à Charleroi dont Rimbaud indiqua ironiquement qu’elle « se vend à Charleroi, 35 centimes » : autant dire qu’il s’agissait d’une victoire acquise à bon compte… Cette victoire sans envergure (l’ennemi avait perdu en tout deux officiers et soixante-dix soldats), remportée le 2 août 1870, avait été montée en épingle par l’empereur : il avait adressé, de Metz, un télégramme ridicule aux Français pour préciser qu’il assistait en personne aux opérations et que le prince impérial qui l’accompagnait avait reçu le baptême du feu et avait été admirable de présence d’esprit et de sang-froid. Rimbaud s’est amusé, lui aussi, à faire un tableau « brillamment colorié » : apothéose « bleue et jaune », « tambours dorés », « rouges canons » ; des expressions enfantines, « dada », « Pioupious », accentuent le caractère naïf de cette image d’Épinal. _________________________________________________________________________________ ‘’Le buffet’’ (octobre 1870) Poème Commentaire Le buffet est un vieux meuble que Rimbaud vit un jour, lors de ses pégrinations, dans une maison abandonnée. Dans ‘’Les étrennes des orphelins’’ déjà, il parlait de l’« armoire » en termes analogues, souvenir probable d’une impression personnelle. Ici, il s’est plu surtout à évoquer des « vieilleries » ; le fouillis de vieilles choses qu’il décrit va assez bien avec les « peintures idiotes, dessus de portes, décors… » dont il allait raconter dans ‘’Alchimie du verbe’’ qu’il raffolait depuis longtemps. Quel est, du reste, l’enfant qui n’a pas aimé fouiller dans de vieilles malles ou explorer un grenier riche en souvenirs du passé? Ce serait peut-être aussi le souvenir d’un poème d’A. Lazarche, paru dans le ‘’Parnasse contemporain’’ de 1866 et intitulé ‘’Bric-à-brac’’. Peu de poèmes de Rimbaud ont été plus souvent reproduits, cités, appris par cœur, sans que, ni par son sujet peu original, ni par sa technique, se justifie une telle admiration. _________________________________________________________________________________ “Ma bohème (Fantaisie)’’ (octobre 1870) Pour une analyse, voir RIMBAUD - ‘’Ma bohème’’ _________________________________________________________________________________ Mme Rimbaud fit ramener son fils à Charleville par la maréchaussée. Rimbaud y passa des jours d’ennui, faisant de longues promenades avec son ami, Delahaye, adoptant des allures provocantes, se plaisant à choquer les populations (notamment en exhibant une coiffure de « mérovingien »), agressant, insultant partout où il passait, affirmant sa haine pour l’ordre établi. Il s’était mis à fréquenter la bibliothèque municipale, où il avait découvert les socialistes français (Proudhon, Babeuf, Saint-Simon, Louis-Blanc). Est-il l’auteur d’un article paru sous le nom de Jean Baudry dans le journal ‘’Le progrès des Ardennes’’ daté du 25 novembre 1870, intitulé ‘’Le rêve de Bismarck’’, découvert en 2008 par un jeune cinéaste dans un grenier de Charleville-Mézières? Recherchant des sujets de poèmes qui avaient des chances de scandaliser, il composa : _________________________________________________________________________________ ‘’Les assis’’ (1870) Poème Commentaire Verlaine présenta ainsi le poème dans ‘’Les poètes maudits’’ : «‘’Les assis’’ ont une petite histoire qu'il faudrait peut-être rapporter pour qu'on les comprît bien. Arthur Rimbaud, qui faisait alors sa seconde en qualité d'externe au lycée de *** [Charleville] se livrait aux écoles buissonnières les plus énormes, et, quand il se sentait - enfin ! fatigué d'arpenter monts, bois et plaines nuits et jours, car quel marcheur ! il venait à la bibliothèque de ladite ville et y demandait des ouvrages malsonnants aux oreilles du bibliothécaire en chef, dont le nom, peu fait pour la postérité, danse au bout de notre plume, mais qu'importe le nom d'un bonhomme en ce travail malédictin? L'excellent bureaucrate, que ses fonctions mêmes obligeaient à délivrer à Rimbaud, sur la requête de ce dernier, force contes orientaux et libretti de Favart, le tout entremêlé de vagues bouquins scientifiques très anciens et très rares, maugréait de se lever pour ce gamin, et le renvoyait volontiers, de bouche, à ses peu chères études, à Cicéron, à Horace, à nous ne savons plus quels Grecs aussi. Le gamin, qui, d'ailleurs, connaissait et surtout appréciait infiniment mieux ses classiques que ne le faisait le birbe lui-même, finit par ‘’s'irriter’’, d'où le chef-d'œuvre en question.» Mais le terme d'«assis» devient évidemment symbolique ici, et désigne tous ceux qui vivent d'une manière routinière, passive, les «bureaucrates» surtout que l’amateur de marche et de plein air avait en aversion. La vigueur de la caricature, les trouvailles de mots et d'images, montrent cette fois avec éclat l'originalité de vision et de langage de Rimbaud, dégagée de la gangue livresque. _________________________________________________________________________________ ‘’Les corbeaux’’ (1870) Poème Commentaire Rimbaud s’est peut-être souvenu de la description faite par Hugo, dans ‘’L’homme qui rit’’ (1869), d’une ruée hivernale de corbeaux sur un cadavre. Les « morts d’avant-hier » peuvent désigner les morts de 1870. Ce poème a paru dans ‘’La renaissance littéraire et artistique’’ le 14 septembre 1872. _________________________________________________________________________________ ‘’Les douaniers’’ (1870) Poème Commentaire Le poème aurait été inspiré par le souvenir des escapades que Rimbaud et Delahaye faisaient en Belgique pour s’approvisionner de tabac à trois sous les cent grammes, subissant au retour, bien entendu, la fouille des douaniers qui ne pouvaient rien leur reprocher puisqu’ils rapportaient leurs paquets déjà entamés. Dans ‘’À la musique’’, Rimbaud avait déjà fait allusion à ce tabac de contrebande. Ici, les douaniers deviennent les symboles de la loi et de ses rigueurs appliquées avec plus ou moins de discernement. Par nature, Rimbaud était rebelle à toutes les formes de contrôle et de contrainte. _________________________________________________________________________________ Le 31 décembre 1870, Mézières, aux portes de Charleville, fut bombardé et incendié. _________________________________________________________________________________ ‘’Tête de faune’’ (1871) Poème Commentaire La source du poème paraît bien être ‘’Le faune’’ de V. de Laprade, paru dans ‘’Le Parnasse’’ en 1870, ces vers en particulier : « Et sur le seuil de l’antre, inondé de soleil, Un faune adolescent s’assied, brun et vermeil, Non tel qu’un dieu d’airain dans sa niche de marbre, Mais vif, riant, bercé comme une fleur sur l’arbre. ». Mais le poème de Rimbaud est d'une originalité remarquable, par son impressionnisme : des taches de couleurs, des vibrations de lumière, des mouvements, des impressions mêlées (« son rire tremble », «le Baiser d'or du Bois »), tout cela étant d'une étonnante virtuosité. _________________________________________________________________________________ ‘’Oraison du soir’’ (1871) Poème Commentaire Le poème a été écrit à l’époque (de fin octobre 1870 à son départ pour Paris) où Rimbaud adopta des allures provocantes et rechercha les sujets de poèmes qui avaient des chances de scandaliser. Ici et dans ‘’Accroupissements’’, le procédé consiste à décrire d’une manière volontairement « poétique » l’assouvissement de besoins naturels dont la littérature, ordinairement, se détourne. Il se livra, notamment dans le titre, à une parodie religieuse. Il employa l’alexandrin, dont la noble démarche crée un effet plaisant de contraste avec le réalisme du sujet. _________________________________________________________________________________ ‘’Accroupissements’’ (1871) Poème Commentaire Après avoir raillé, dans ‘’Oraison du soir’’, le type du fumeur de pipe attablé devant sa chope de bière, Rimbaud décrivit l’« accroupi » avec la même valeur symbolique. Le « bonhomme » Milotus vit de façon végétative : il mange, boit et pisse, son cerveau « est bourré de chiffons » ; il est le type de la stagnation satisfaite. Dans ‘’Chant de guerre parisien’’ déjà, les ruraux « se prélassent / dans de longs accroupissements ». Le poète a mêlé aux mots réalistes des expressions tantôt poétiques, tantôt fantastiques, et, comme pour ‘’Oraison du soir’’, a employé l’alexandrin, dont la noble démarche crée un effet plaisant de contraste avec le réalisme du sujet. _________________________________________________________________________________ À la fin de 1870 et en 1871, l’agitation ne cessait pas à Paris : les échecs successifs infligés par les Prussiens à l’armée française, le siège de la ville et l’incapacité du gouvernement de la Défense nationale à contrôler la situation militaire, économique et politique, avaient favorisé le développement de forces révolutionnaires hostiles à la capitulation et souhaitant l’instauration d’une Commune insurrectionnelle. Le 25 février, Rimbaud fuit pour la troisième fois sa ville natale, erra une quinzaine de jours dans la capitale, où se préparait l'insurrection, puis fut contraint de rentrer à pied à Charleville. Le 18 mars, il se réjouit d'apprendre que la Commune était proclamée, car il voyait ses rêves sur le point de se réaliser : les êtres humains étaient reconnus égaux ; la justice était pour tous ; la parole était au peuple ; on allait tout détruire pour inventer du neuf. Cette exaltation lui inspira : _________________________________________________________________________________ ‘’Chant de guerre parisien’’ (1871) Poème Commentaire « Psaume d’actualité », a dit Rimbaud. Il s’agit, en effet, d’un poème printanier où il est même fait allusion au moi de mai. Mais ce printemps fut celui de la Communeet lança, ici, un vigoureux pamphlet contre les Versaillais. Le poème comporte huit quatrains de huit pieds, exactement comme le ‘’Chant de guerre circassien’’ de François Coppée dont Rimbaud a parodié le titre. _________________________________________________________________________________ Alors qu’à Paris régnait la Commune, Rimbaud s’y rendit en six journées de marche, et y est resté une quinzaine de jours, entre le 18 avril et le 13 mai. Il aurait été enrôlé dans les ‘’Francs-tireurs de la révolution‘’, logé à la caserne de Babylone où régnait le plus beau désordre. Dans un rapport de la police secrète sur Verlaine, on cite aussi Rimbaud, l'appelant «un ancien franc-tireur ». Forain se rappelait avoir « vadrouillé avec lui pendant la Commune». Il vit des scènes de soûlerie, il les vécut. Il a pu participer, de gré ou de force, à des excès tels qu'il en eut physiquement la nausée. On peut croire qu'il fut alors violé par des soldats. Puis il s’échappa, revenant à pied, troublé, blessé même moralement, par cette expérience. En témoignent : _________________________________________________________________________________ ‘’L'orgie parisienne ou Paris se repeuple’’ (1871) Poème Commentaire Ce poème a été expédié à Verlaine en août 1871. Il ne reste plus de manuscrit de ce texte, qui paraît avoir été reconstitué de mémoire par Verlaine, et progressivement amélioré (mais non sans doute entièrement débarrassé de ses fautes). Tout ce texte est à comparer avec le poème de Leconte de Lisle, que Rimbaud citait parmi les « quelques nouveautés» qu'il avait vues chez Lemerre lors de son passage à Paris (lettre du 17 avril 1871), ‘’Le sacre de Paris’’. Mais Leconte de Lisle, qui a daté ce poème de janvier 1871, parlait du siège de Paris par les Allemands à la fin de 1870, alors que Rimbaud décrit le retour des « Versaillais » après la Commune. Les souvenirs de Hugo, dont Rimbaud écrit à Demeny le 15 mai qu'il a « ‘’Les châtiments’’ sous main », ne sont pas moins évidents. Ce poème un peu grandiloquent montre cependant une vigueur, une violence toutes rimbaldiennes. Rimbaud y affirma sa foi de communard. _________________________________________________________________________________ ‘’Les mains de Jeanne-Marie’’ (1871) Poème Commentaire Ce poème, auquel Verlaine faisait allusion dans ‘’Les poètes maudits’’, était considéré comme perdu, lorsqu'en 1919 un chercheur mit la main sur l'autographe (de la main de Rimbaud, sauf trois strophes ajoutées après coup par Verlaine). Ici encore, Rimbaud célébrait la lutte des communards contre les Versaillais et rappelait l'action des femmes de la classe ouvrière qui se battirent dans les rues pendant la Semaine sanglante et défendirent des barricades, place Blanche, place Pigalle, aux Batignolles (voir le récit de Louise Michel). Il voulut aussi écrire un poème sur ces mains guerrières, par opposition aux divers poèmes parnassiens qui chantaient des mains belles et délicates (‘’Études de mains’’ de Gautier). _________________________________________________________________________________ ‘’Qu’est-ce pour nous, mon coeur...’’ (1871) Poème Pour certains, ces vers destructeurs seraient dus à l'influence de l'absinthe. Mais la versification est relativement régulière, malgré les enjambements et les brisures de rythme : ce n’est pas une « chanson». Le ton exalté de ce poème violemment révolutionnaire semble plutôt dû à l'enivrement révolutionnaire de Rimbaud, qui commence comme ses « frères» communards par souhaiter la destruction des forces régnantes, « princes » et « sénats », mais qui étend bientôt sa fureur et ses souhaits de destruction à toutes les formes de société (« des régiments, des colons, des peuples, assez ! »), à tous les continents, à la terre entière : c'est le poème de l'anarchisme complet, de la révolte totale contre « ce qui est », avec, au bout, le réveil : « Ce n'est rien ! j'y suis ! j'y suis toujours. » _________________________________________________________________________________ ‘’ |
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