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DIMANCHE 14 JUIN 2009 à 14h30 Souvenirs historiques du XXe siècle ART CONTEMPORAIN Succession du docteur B 24 tableaux exceptionnels acquis entre 1950 et 1965 à la Galerie Jacques Dubourg et restés jusqu’à ce jour dans sa collection ARTS DECORATIFS du XXe siècle Prouvé - Royere - Perriand - Giacometti… Experts : Michel MAKET Tél. : 33 (0)1 42 25 89 33 - mmaket@club-internet.fr lots 1, 3 à 23 René MILLET Expertise Tél. : 33 (0)1 44 51 05 90 - expert@rmillet.net lots 1 et 2 Emmanuel Legrand Tél. : 33 (0)6 61 73 51 10 - legrand.emmanuel@neuf.fr lots 24 à 78 et 83 à 237 Thierry BODIN Tél. : 33 (0)1 45 48 25 31 - lesautographes@wanadoo.fr lots 79 à 81 EXPOSITIONS PUBLIQUES A FONTAINEBLEAU Vendredi 12 Juin 2009 : 14h à 18h00 Samedi 13 Juin 2009 : 10h à 18h00 Dimanche 14 Juin 2009 : 10h à 12h00 Catalogue en ligne sur notre site : www.osenat.com 1 Henri Edmond CROSS (Douai 1856 – Saint-Clair 1910) Barque à voiles sur la Giudecca ou Venise, Marine, 1903-1905 Sur sa toile d’origine 56,5 x 73 cm Signé en bas à gauche Henri Edmond Cross Porte une étiquette sur le châssis n°22773/ HE Cross / Barques s/ la Giudecca/ EEOO Porte une ancienne étiquette de la Galerie Druet 1831 (24) / H. E. Cross / Barque à voile Giudecca Porte une inscription sur le châssis Barques à voiles sur la Giudecca 300 000 / 400 000 € 450 000 / 550 000 $ Provenance : Vente E. Descaves, Paris, Hôtel Drouot, 28 mars 1919, (Me Desvouges) n°7, reproduit ; Collection M. François ; Galerie Bernheim-Jeune ; Collection M. Bonabeau ; Acquis à la Galerie Lorenceau. Expositions : Très probablement Salon des Indépendants, Paris, 1904, n°601 (Canal de la Giudecca) ; Henri Edmond Cross, Paris, Galerie Druet, 21 mars - 8 avril 1905, n°24 (Barque à voiles sur le canal de la Giudecca). Bibliographie : F. Feneon, « Les carnets de Henri Edmond Cross », Bulletin de la Vie Artistique, 15 octobre 1922, p.470 ; A.Fontainas et L.Vauxcelles, Histoire générale de l’art français de la Révolution à nos jours, Paris, 1922, tome 1, p.242, reproduit ; I. Compin, Henri Edmond Cross, Paris, 1964, n°123, reproduit p. 222. Un certificat de Monsieur Jacques Dubourg en date du 28 février 1955 accompagne l'œuvre Pendant l'été 1903, Cross part pour Venise, il rapporte de nombreux dessins et aquarelles de ce premier voyage en Italie. Les toiles qu'il réalise ensuite dans son atelier de Saint-Clair seront exposées en 1904 au Salon des Indépendants et à la Libre Esthétique. Séduit par Venise, l'artiste abandonne sa peinture méthodique et raisonnée pour libérer sa créativité, pour exalter la nature dans « un art de synthèse et d’imagination » selon Maurice Denis. Lors de son exposition personnelle à la Galerie Druet en 1905, Cross présente trente toiles dont dix de Venise et trente aquarelles. Dans sa préface du catalogue, son ami Émile Verhaeren souligne cette évolution vers un art de plus en plus lyrique. L’événement est un succès, presque toutes les œuvres exposées sont vendues, « Tous les Venise sont partis » (lettre de Cross à Signac du 2 avril 1905). 2 Maurice de VLAMINCK (Paris 1876 - Rueil-la-Gadelière 1958) Voiliers au pont de Chatou, 1908 Huile sur toile Signé en bas à gauche Vlaminck 55 x 65 cm 150 000 / 200 000 € 200 000 / 300 000 $ Provenance : Acquis à la Galerie d’art moderne, Paris, 1951. Exposition : Vlaminck 1909 – 1914, Paris, Galerie de l’art moderne, 1951. Bibliographie : J. Bouret, « Vlaminck vert et noir », Arts, 6 avril 1951. Libre de toute formation académique,Vlaminck commence à peindre vers 1893, mais ses premières œuvres connues se situent vers 1900. C’est à cette date qu’il rencontre André Derain demeurant à Chatou, lieu très prisé des impressionnistes et qui deviendra un des centres de l’activité des Fauves. Entre Derain et Vlaminck nait une profonde amitié. Les deux artistes partagent le même atelier près du Pont de Chatou, menant conjointement leurs recherches. Vlaminck ne quittera plus les bords de Seine. Si le thème du Pont de Chatou est un sujet que Vlaminck retiendra à plusieurs reprises (une quinzaine de vues sont à ce jour répertoriées) pendant sa période Fauve, celui de la voile n’apparaitra chez lui qu’en 1906 et deviendra un sujet de prédilection. C’est à partir de l’hiver 1906 que l’artiste s’éloigne progressivement de la couleur après en avoir poussé l’intensité jusqu’au paroxysme. Ce changement stylistique coïncide avec l’organisation en 1907, de deux rétrospectives de l’œuvre de Cézanne au Salon des Indépendants au printemps et au Salon d’Automne, marquant ainsi dans son œuvre, le passage à la période Cézannienne qui se poursuivra jusqu’en 1914. Le cadrage très serré de notre tableau met l’accent sur deux des trois voutes du pont de Chatou côté Rueil. Le pont, très présent, structure la composition par une forte ligne horizontale interrompue par la verticalité et la luminosité de la voile. La palette assagie et les volumes prononcés s’inscrivent dans la nouvelle orientation stylistique du peintre. Avec la leçon du Maître d’Aix, il développa une voie réellement propre, divergente du cubisme adopté par son ami Derain, tendant vers une simplicité dans l’ordonnance de la mise en page et une observation attentive des volumes. Comme l’écrivit, Guillaume Apollinaire, ami de l’artiste, dans l’exposition Vlaminck à la Galerie Druet en 1910 : « sa vision est large, puissante ; sa facture sobre et intensive laisse aux lignes toute leur liberté, aux volumes tout leur relief, aux couleurs toute leur clarté, toute leur beauté » 3 Alfred MANESSIER (Saint-Ouen, Somme 1911- Orléans 1993) Le torrent II, 1958 Huile sur toile Signée et datée en bas à droite, titrée sur le châssis 81 x 100 cm 25 000 / 35 000 € 35 000 / 50 000 $ Bibliographie : Manessier en Provence, Musée Cantini, Marseille, 27 juin - 28 septembre 2008, p.39, une photographie de Willy Maywald représente l'artiste dans son atelier de la rue de Vaugirard à Paris, le tableau est visible au premier plan à droite Exposition : Manessier Haute-Provence 1958-1959, Galerie de France, Paris, 26 novembre - 31 décembre 1959, décrit dans la liste des œuvres exposées Un certificat de Monsieur Jacques Dubourg en date du 26 septembre 1960 accompagne l'œuvre 4 André LANSKOY (Moscou 1902 - Paris 1976) Sans titre, circa 1950 Huile sur toile Signée en bas à droite, inscriptions au dos du châssis : étiquette des douanes de Belgique et du Luxembourg, un n°2192 au crayon bleu et un cachet circulaire DB au dos de la toile 65 x 81 cm 30 000 / 50 000 € 40 000 / 70 000 $ Un certificat de Monsieur Jacques Dubourg en date du 7 juin 1960 accompagne l'œuvre Monsieur André Schœller nous a aimablement confirmé l’authenticité de cette œuvre Longtemps intéressé par l’œuvre de Klee et de Kandinsky il essaie dès 1937 de se dégager de la représentation de l’objet et réalise ses premières œuvres semi-abstraites. Dans ces toiles abstraites, la matière et la couleur dominent. « Le rythme, les proportions, les limites des formes et leur organisation » maintiennent l’ordre, les blancs renforcent savamment la luminosité des œuvres et donnent une profondeur veloutée à la peinture. « Toutes les formes et toutes les couleurs existent dans le monde ; on ne peut trouver que de nouveaux rapports ». André Lanskoy. En 1950, Leo Castelli organise l’exposition Young Painters in the U.S. and France à la galerie Sidney Janis à New-York et présente Lanskoy aux côtés de Dubuffet, Gorky, Kline, de Kooning, Matta, Pollock, Soulages et de Staël. Ces trois peintures ont probablement appartenu au collectionneur et mécène belge Gustave van Geluwe (1881-1962). 5 André LANSKOY (Moscou 1902 - Paris 1976) Sans titre, circa 1950 Huile sur toile Signée en bas à droite, inscriptions au dos : étiquette des douanes de Belgique et du Luxembourg, un n°2193 au crayon bleu et un cachet circulaire DB au dos de la toile 116,5 x 73 cm 50 000 / 70 000 € 70 000 / 100 000 $ Un certificat de Monsieur Jacques Dubourg en date du 20 juin 1962 accompagne l'œuvre Monsieur André Schœller nous a aimablement confirmé l’authenticité de cette œuvre 6 André LANSKOY (Moscou 1902 - Paris 1976) Composition, circa 1950 Huile sur toile Signée en bas à droite, inscriptions au dos: étiquette des douanes de Belgique et du Luxembourg, un n°2194 au crayon bleu et un cachet circulaire DB au dos de la toile, étiquette d'un transporteur de Bruxelles pour l'exposition L'art français dans les collections belges, propriétaire M. Van Geluwe Bruxelles, étiquette Van Geluwe avec un n°329 81 x 100 cm 45 000 / 55 000 € 60 000 / 75 000 $ Un certificat de Monsieur Jacques Dubourg en date du 7 juin 1960 accompagne l'œuvre Monsieur André Schœller nous a aimablement confirmé l’authenticité de cette œuvre 8 Sam FRANCIS (San-Mateo, Californie 1923 - Santa Monica, Californie 1994) Blue X, 1960 Tempera sur papier (légères traces d'insolation) Signé et daté au dos, trace d'un n°65 en bas à droite 49,5 x 65 cm 15 000 / 20 000 € 20 000 / 30 000 $ Expositions : Sam Francis, Moderna Museet, Stockholm, 1960, décrit sous le n°75 Sam Francis œuvres récentes, Galerie Jacques Dubourg, Paris, 9-30 juin 1961, décrit et reproduit Un certificat de Monsieur Jacques Dubourg en date du 8 mai 1961 accompagne l'œuvre Un certificat de la Fondation Sam Francis sera remis à l’acquéreur Sam Francis exposa de 1957 jusqu’à sa mort à la galerie Jean Fournier, dont il fut un des fidèles avec Joan Mitchell. Blue X illustre parfaitement les goûts du marchand, comme l’indique Yves Michaud dans La couleur toujours recommencée, Hommage à Jean Fournier, marchand à Paris (1922-2006) : « Jean Fournier recherchait une composition inintentionnelle, mais pas pour autant géométrique, ni conceptuelle, ni calculée ou préméditée… En fait, Jean fournier aimait et défendait une peinture de la couleur immatérielle et de la lumière, mobile et flottante, prête à envahir l’environnement… ». 9 Sam FRANCIS (San-Mateo, Californie 1923 - Santa Monica, Californie 1994) Sans titre, 1958 Tempera sur papier Signé et daté au dos, en bas à gauche : 3.10/cis 106 x 74,5 cm 40 000 / 50 000 € 55 000 / 70 000 $ Un certificat de Monsieur Jacques Dubourg en date du 22 mars 1961 accompagne l'œuvre Un certificat de la Fondation Sam Francis sera remis à l’acquéreur Engagé dans l’US Air Force en 1943, il est victime d’un grave accident d’avion qui le laissera alité pendant quatre ans. Après avoir étudié l’Art à l’université de Californie, il s’installe à Paris en 1950 grâce à une bourse versée par l’armée américaine. Sa première exposition personnelle a lieu à la Galerie du Dragon à Paris en 1952. Lors d’un voyage à New-york en 1954, il rencontre Joan Mitchell. Il la retrouve à Paris en 1955 et lui présente Jean-Paul Riopelle. La première exposition muséale importante pour Sam Fancis a lieu à la Kunsthalle de Berne en 1955 : sept œuvres de l’artiste y sont présentées aux côtés de celles, entre autres, de Mathieu et de Riopelle. En 1956, sa première exposition personnelle à New-York chez Martha Jackson est un succès concrétisé par l’achat d’une toile par le Solomon R. Guggenheim Museum. Sa rencontre avec Jean Fournier par l’intermédiaire de Jean_Paul Riopelle marque le début d’une longue et fructueuse relation. Une exposition se tient à Tokyo où ses toiles côtoient celles de Mathieu, Riopelle et Tobey. Sam Francis voyage autour du monde entre 1957 et 1958. 10 Sam FRANCIS (San-Mateo, Californie 1923 - Santa Monica, Californie 1994) Sans titre, 1959 Tempera sur papier Signé et daté au dos 78,5 x 58 cm 30 000 / 40 000 € 41 000 / 55 000 $ Un certificat de la Fondation Sam Francis sera remis à l’acquéreur L’improvisation de couleurs primaires, bleu, jaune et rouge éclatantes en tension sur les bords de la feuille des années 1956 à 1959 est ainsi illustrée par Irving Sandler dans son livre Peintres et Sculpteurs des Années 50 : « Les amas de cellules de dimensions et de formes plus variées qui projettent des éclaboussures et des coulures suggèrent des îles multicolores, flottant sur une mer immaculée ». 11 Sam FRANCIS (San-Mateo, Californie 1923 - Santa Monica, Californie 1994) Blue IV, 1960 Tempera sur papier Signé et daté au dos de la feuille 105,5 x 74,5 cm 30 000 / 40 000 € 40 000 / 55 000 $ Expositions : Sam Francis, Moderna Museet, Stockholm, 1960, décrit sous le n°69 Sam Francis œuvres récentes, Galerie Jacques Dubourg, Paris, 9-30 juin 1961, décrit et reproduit Un certificat de Monsieur Jacques Dubourg en date du 8 mai 1961 accompagne l'œuvre Un certificat de la Fondation Sam Francis sera remis à l’acquéreur Un changement des plus important dans son art, sans doute pour échapper à la monotonie, va intervenir avec la période des Blue Balls (1960-1961). Sam Francis fait exploser des formes bleues sur fond blanc déclinées à la tempera et à l’huile pour les plus grands formats. Le bleu flotte avec plus de transparence et de légèreté sur la feuille, il occupe l’espace comme un nuage. Blue IV et Blue X sont tous deux reproduits au catalogue de l’exposition à la galerie Jacques Dubourg en 1961 avec deux peintures et 11 autres œuvres tempera. 12 Nicolas de STAËL (Saint-Petersbourg 1914 - Antibes 1955) Nature morte au marteau, 1954 Huile sur toile Signée en bas à gauche, un n°212 au dos du châssis 46 x 61 cm 300 000 / 400 000 € 400 000 / 550 000 $ Bibliographie : Nicolas de Staël, Jacques Dubourg, Françoise de Staël, Édition Le Temps, Paris, 1968, décrit et reproduit sous le n°837, p.337 Nicolas de Staël catalogue raisonné de l'œuvre peint, Françoise de Staël, Éditions Ides et Calendes, Neuchatel, 1997, décrit et reproduit sous le n°884, p.558 Ancienne provenance : Galerie Jacques Dubourg, Paris Un certificat de Monsieur Jacques Dubourg en date du 28 avril 1955 accompagne l'œuvre « Nicolas de Staël poursuivait ses nouvelles recherches. Les innombrables natures mortes, les paysages qu’il peint alors apparaissent comme autant d’exercices où le peintre tente d’appréhender au travers d’un style tout traditionnel les objets pour les situer dans l’espace avec autant de force qu’auparavant. Mais cette véhémence naît maintenant de la transparence, troisième dimension du tableau où s’organisent les ponctuations rythmées de l’ombre et de la lumière. Staël utilise les éléments les plus conventionnels de la nature morte, la diagonale du couteau, la plage lumineuse de la palette, les jeux mélodieux de bouteilles pour traduire, comme par le clair-obscur de ses paysages, le mystère et l’angoisse. » Germain Viatte |