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TE(E)N YEARS AFTER FRANCOIS ROCHE TE(E)N YEARS AFTER Les architectures hérétiques Par Mehrad SARMADI merci à l’ange noir, « Sie… » Relaps par Mehrad Sarmadi & Biotopes, 1990-1995 Intermède Génétiques, 1996-2001 Intermède Jedi, 2001… Polémiques Epilogue Te(e)n Years After Relaps Je voudrais enfin traverser quelques lignes sans tomber dans la chiennerie qui guette habituellement, et je le sais, mon propos. Je ne cherche pas à prendre le ton de la confidence afin de rendre mon introduction plus lascive, ni pour donner à mes phrases plus d’importance qu’elles ne méritent, mais le plaisir de la polémique, si j’avais quelque chose à écrire sur sa juste place dans une vie, est assez comparable à ces jouissances ternes et modestes qui parsèment les existences mornes et anodines. En somme, rien de bien terrible. Te(e)n Years After La main de fer, avec ou sans gant de velours, ne vous procure que des satisfactions solitaires, amertumes tenaces et frustrations inutiles. On finit toujours par se lasser de ses textes chargés en vitriol, brûlots virant au tiède et sombrant dans l’ennui qui vous valent tout de même quelques haines trentenaires et imprescriptibles. La pensée du contre, en gros, n’est pas aussi excitante qu’on l’imagine. Surfaite, rabâchée, littéraire, je ne suis pas sûr qu’en faire l’économie serait forcément s’appauvrir. Se pendre au-delà de ses trente ans pour le dernier des Mohicans relève à la fois de la naïveté et de la forfanterie. La forfanterie peut être amusante mais les discours à l’épate, les airs de battage et la petite agitation du militantisme font penser aux manifestants de rue besognant péniblement quelques slogans décrépits, cortèges de gauchistes et soixante-huitards attardés jamais remis de leurs illusions révolutionnaires et progressistes. Voilà un sujet qui fait régulièrement partie de mes favoris, je l’évoque volontiers -presque à chaque reprise- mais ne le recommande pas aux âmes sensibles. Te(e)n Years After La fièvre de la polémique, pourtant, reste encore ce qui me lie le mieux à quelques rares complices. De cette fièvre, on tire plutôt les plaisirs de la fièvre que les plaisirs de la polémique. « On préfère les batailles aux victoires et ne déteste pas les défaites » dirait François Nourissier. Cela fait réfléchir. Ce Claude Parent de la littérature dit aussi qu’il faut tenir ses comptes, citer ses références, revenir vers les amis. Je leur dois sans doute beaucoup, à l’un et à l’autre. Parent et Nourissier, une vie ne peut pas suffire. J’aime donc les idées qui agitent. Dix minutes de lucidité ou plusieurs heures d’analyse chez le docteur M. m’apprendront probablement ce que je sais déjà depuis le milieu des années quatre-vingt dix : mon amitié pour François Roche n’est pas très éloignée de mon penchant obsessionnel pour les esprits libres. A peine une dizaine, un échantillonnage incohérent et des rencontres fortuites, ils forment aujourd’hui quelques rares relations étranges et atypiques dont un patron de bar excentrique et un poète cynique sont les héros favoris. Autant d'affections qui agacent ou font sourire. La petite bourgeoisie à l’esprit étriqué dont je suis natif, les penchants moralistes et l’éternelle peur de mourir qui la Te(e)n Years After caractérisent, tout cela ne donne jamais que de pâles inimitiés et quelques connivences de circonstance que l’on abandonne sans regret à l’oubli des souvenirs. « Aux faussement vertueuses, je préfère les franchement malsaines » confessait Bukowski. Les gentils ne sont pas toujours les gentils et la compagnie des caractériels, asociaux, provocateurs et non-conformistes vous préserve au moins de l’ennui, mais pas nécessairement de l’isolement ni de l’inévitable mépris pour chaque loser relooké en SDF-chic et érigé aussitôt en artiste. A la longue, j’en ai aussi ma claque de ces animaux de foire comme de la bourgeoisie hypocrite qui les anime, marre de ce cirque pathétique. J’aime mieux lire. Reste tout de même ce goût du risque que les Parent-Nourissier-Bukowski nous ont transmis et qui animent aujourd’hui quelques rares talents insolites comme R&Sie… ou plus modestement quelques improbables têtes brûlées dont je fais partie. Te(e)n Years After Mais sait-on jamais s’il s’agit bien du « goût du risque » ? Cent fois à la bataille, d’interminables empoignades à se payer les arrivistes, médiocres et sous- fifres qui vous poussent parfois à la fuite, contraints à l’exil, ces moments où jetés dans l’arène on en sort la queue basse et remplis de dépit, cela fait bien peu de répit avant que l'inéluctable marginalisation soit enfin accueillie comme une retraite paisible. Pourquoi ne pas en finir avec ces paris que l’on prend de plus en plus souvent et perd de plus en plus vite ? Allez savoir. Déterminisme génétique, déceptions amoureuses vengées tant bien que mal sur les confrères et anciens amis, dégoûts, colères, plaisirs -Ah, oui !- tout cela multiplié par dix, et enfin la surprise de voir les colosses aux pieds d’argile se briser dès lors que vous êtes trop loin, trop haut, trop vif. Pour de tels moments, on voudrait damner et mourir sur le bûcher de l’hérésie. Je retire tout ce que j’ai pu écrire contre les jouissances de la polémique : voilà enfin une vie qui vaut mieux qu’une autre vie. Mehrad Sarmadi Biotopes 1990-1995 Te(e)n Years After Entropie 1991 L’urbanisation du XXIème siècle couvrira 50% des terres de la planète pour 80% de ses habitants. Sorte de continuum d’activités humaines, sans début ni fin, sans centre ni périphérie. Cette surface uniforme, grise d’enchevêtrement de réseaux, de pavillonnaires, d’illusoires « espaces verts » et de quelques totems sera l’héritage du XXème siècle. Certes, notre grande clairvoyance nous aura poussé à protéger quelques fragments noyés dans ce tissu, par ici quelques hectares de forêt amazonienne, par là un Rockefeller Center, Pigalle, le Zoo de Londres... Et face à cette urbanisation proliférante, quelques territoires vierges en réalité inhabitables : vallée de la mort, océan Arctique, Grand Erg occidental et j’en passe. Rappel des faits : il fut un temps où la cité s’ancrait là où le topo pouvait contenir, défendre, alimenter la vie. Un contrat d’urbanité reliait le développement de la cité à sa sécurité et cimentait le contrat social. L’occupation foncière était de fait une jouissance protectrice, un droit à la vie. La cité, par son autonomie défensive et politique, instaurait avec la nature des rapports d’altérité et de dépendance. Mais l’équilibre précaire entre ces deux états distincts, la ville et l’en dehors de la ville, n’a pas pu résister au nouveau concept de territorialité de l’état nation. L’unité géographique de la cité ne se superposant plus à celle politique, elle n’avait plus de raison de la contenir. Le principe d’équilibre rompu (cité/nature) signait simultanément la mort de l’une et la naissance de l’autre, du glissement de la cité à la ville, de l’unité limitée à celle extensive. L’entropie devenue planétaire, nous assistons à la recherche d’un nouveau point d’équilibre, thermodynamique, où les formes d’enchâssement, d’aspiration réciproque et de gaspillage entre nature vacante et densité humaine ne font que commencer. En 2050, 80% de la population mondiale sera urbaine. Une nouvelle culture urbaine est à développer et ce n’est pas tant l’opposition entre la ville et son en dehors qui nous intéresse que la nature même de la ville dans ce nouvel écosystème de frottements contingents. Te(e)n Years After « Mimesis » 1992 1...ça procède par variation, expansion, conquête, traversée, recyclage, adaptation, imitation, capture, baiser, modification... C’est un rapport à l’animal, au végétal, au monde, au politique, à l’artifice, en ligne de fuite. Une petite machine de guerre, pistolet automatique de combinaisons, d’associations beaucoup plus importantes que l’innovation, machine de rêves, en butte contre les méthodes, les messianismes, les utopies factices de bonheur, l’état naturel, les symboles, les progrès quand ils sont illusoires. Quand tout a basculé pour de bon dans n’importe quoi, le grand froid, la guérilla urbaine et tout le bordel, reste un sixième sens, des terminaisons nerveuses et des réflexes de défense. ...ça ne prend pas le maquis, ne fait pas de la résistance. C’est un principe de réalité qui ne cherche pas à avoir raison contre le quotidien du désordre mais marche gaiement sur ses décombres, ça vit au grand jour ...ça bricole, recycle, recompose en tous sens historiques, ça fait rêver ce qui existe, ça n’invente pas, ça vibre dans la forme des histoires et des langues locales, petits contes, provisions de fables et récits obtenus par collage de dernière minute. Rêve de matière, de climats sociaux, de terrains vagues et d’intimité rehaussée. C’est méchant aussi, pas vraiment prêt à plier et à se taire. Et puis c’est naïf et plein de trouvailles, obligé de se frayer un chemin à travers le monstrueux dépôt du bric-à-brac social… Te(e)n Years After Habiter 1993 Etat des lieux : une porte cochère, un premier code, de l’espace public à l’immeuble. Un deuxième, quelques mètres plus loin, l’entrée du bâtiment N°1, de la copropriété à la cage d’escalier. Au quatrième, c’est une porte-blindée-trois-points-serrure-Fichet, syndrome maladif de la sécurité, un premier motif de solitude. Isolé du monde, dans la bulle de survie, étanche, climatisée, insonorisée, il ne reste plus qu’a faire gueuler la T.V, seule fenêtre ouverte sur l’extérieur de cet abri, deuxième motif de solitude. Te(e)n Years After Et dans cet ennui, on se prend à rêver du temps ou l’escalier inhalait la cuisine de la concierge, du temps ou le bruit de la rue nous parvenait encore, du temps ou le voisin du dessus s’occupait de nos insomnies, du temps ou l’architecture participait à la sociabilisation des groupes humains et non à leur atomisation, du temps ou les nuisances, les odeurs, les bruits, les conflits, les frôlements inscrivaient nos propres sensations dans un processus d’échange. L’évolution du logement ne s'est limitée qu’à la surdéfinition et à l’individualisation de son espace et de son confort. Du tout à l’égout antique, à l’innervation XIXème (eau et gaz à tous les étages), de l’hygiénisme début du siècle à la surenchère « crise pétrolière » (isolation phonique, climatique...) de l’hypertrophie télématique à la pizza à domicile, l’acte d’habiter s’est orienté de gré ou de force vers une fonction réduite, utérine, du replis sur soi, dans la négation de l’en dehors. Te(e)n Years After L’architecture, en participant à ce processus d’atomisation, n’a fait que le radicaliser. Pas étonnant que dans ces conditions la T.V fasse un tel tabac. Face à cette dérive « carcérale » et à cette glaciation fonctionnelle, il serait légitime de réévaluer l’énonciation architecturale de la domesticité au regard des espèces corporelles qui l’habite. Pour exemple, qu’on se souvienne de la coupe sociale d’un immeuble XIXème ou se côtoyaient l’artisan et la famille du concierge au rez-de-chaussée, les riches bourgeois au premier, les petits bourges au second, les commerçants du rez-de-chaussée au quatrième, les pauvres au cinquième, et le chat sur le toit. Ou deuxième exemple, qu’on se souvienne de l’activité sur la terrasse haute, séchoir à linge… Te(e)n Years After La fonction habiter est une fonction de complexité, fonction d’interface entre soi et le monde extérieur, d’usage et d’échange. A trop vouloir mettre en scène une fonction de replis, fut-elle livrée aux dernières technologies du confort, on a oublié son rôle de médiation. C’est dans le mythe entretenu de la propriété indivisible que naissent les tireurs-barres-années-soixantes. Le bruit les dépossédant de leur bien et le contrat d’isolation rompu, aucun garde-fou collectif ne peut enrayer le fusil à pompe. L’empilement de logements ne peut servir de ciment social, fut-il de béton. Aux architectes alors de proposer des lieux intermédiaires de la domesticité, ni totalement dedans, ni totalement dehors, d’offrir des lieux qui puissent servir comme antidote à la délocalisation télématique, à l’illusion d’autonomie, des lieux rechargés de corporalité, de frottement, d’échange transitif entre l’individu, le groupe et son environnement (autre que la cage d’ascenseur…) Le système de production du logement n’a privilégié qu’un stricte rapport privatif (y compris en location), flattant le citoyen là où il est le plus fragile (sur ce sentiment de propriété) et minimisé de fait, pour des ratios de rentabilités, toute interface entre la rue et la cellule. (Les systèmes d’aides ne font qu’accentuer cet état de fait en indexant le crédit au seul critère de la surface privative). Le logement s’est donc à la fois atomisé dans l’espace et dans l’usage, sur un mode commun d’isolement. Réhabiliter ce concept de voisinage, de mixité, de bruits, de nuisances, c’est certainement réenclencher le premier atome de la collectivité. Il suffirait simplement que l’architecture domestique évite de superposer au contrat social un contrat spatial factice. Te(e)n Years After L’ombre du caméléon 1994 Je connais des gens qui sont nés avec la vérité dans leur berceau, je ne leur ressemble pas. Certains détiennent un credo, une mission, une pensée, d’autres la plagient dans une idéologie de faussaire. Je ne suis ni des uns ni des autres, je m’intéresse aux chemins multiples, complexes, où l’architecture ne se draperait plus de son autonomie princière et se nourrirait enfin des territoires qu’elle était sensée dominer. Mais loin d’être fier de voir au milieu des aveugles, je tiens pour peu de chose la faculté de voir si celle-ci n’est pas partagée. Te(e)n Years After Les architectes ont invariablement incarné la domination de l’homme sur la nature, de la ville sur l’écosystème, du plein sur le vide. Le territoire n’a finalement été, au mieux qu’un objet trouvé, au pire un alibi, corvéable à merci, et notre métier semble s’être isolé, égoïste et nombriliste, limité à des exercices de style et des querelles de chapelle. L’architecture, née dans le berceau des utopies, ne s’est jamais débarrassée de sa gangue perverse, auréolée de prédiction progressiste et de futur meilleur... L’histoire existe Enfants des années 70, « d’après la bataille », orphelins des maîtres-penseurs, que nous reste t-il à produire dans un monde qui n’est pas fait pour nous ? Nos réquisitoires, condamnés à être déformés, récupérés, détournés par cette génération « qui-a-pris-la-parole », passent inaperçus. Te(e)n Years After Aveuglée de ses combats perdus, elle se refuse à en décoder les exigences et la substance, et par le brouillage qu’elle entretient, instrumentation de son propre pouvoir, elle ne fait que retarder sa chute. Le siècle à venir ne sera pas le sien. Mais à vouloir reconstruire un univers qui ne soit pas emprunté, ni par ceux qui « savent », ni par ceux qui simulent, la marginalisation, si l’on n’y prend garde, nous guette. Dans un système qui n’a de souci que son propre miroir, peu se doutent que l’objet d’architecture ait à ce point implosé, inutile donc de s’accrocher à ce qu’il fût ou à ce qu’il devrait être. Situé à l’intersection d’enjeux politiques, de tensions économiques, territoriales et sociales, aiguillonné par de constantes mutations technologiques et industrielles, il est irréversiblement condamné à être tiraillé et déchiré en tous sens. Te(e)n Years After Et pourtant rien ne justifie qu’on prenne le parti éclectique d’un tel état de fait, dans la revendication aveugle du chaos généralisé. Bien au contraire, celui-ci appellerait à l’exacerbation de choix éthico-politiques 1 qui puissent réinvestir des processus de sens et inverser le gaspillage auquel on assiste. Que la lecture des lieux et des milieux devienne l’essence même de l’acte. Que les credo, les individualismes soient contorsionnés, infiltrés, enchâssés sur et contre ce qu’ils s’apprêtaient à détruire. Que les effets de style savamment ressassés soient à l’écoute des équilibres territoriaux préalables : de l’ordre du climat, du vent, de l’usure et des saisons, des pleins et des vides, du temps et de la matière première, dépouillés. Que finalement nous apprenions à en faire MOINS pour faire AVEC. Te(e)n Years After La nostalgie est une arme 1 Il nous faut réinventer une architecture, animiste, sensuelle, primitive, politique, antidote aux aveuglements d’une modernité bavarde, à la fois optimiste et lucide face aux constats d’inquiétude d’une planète en feu. Réinventer une architecture, nullement pour relancer un style, une école, une théorie à vocation hégémonique, mais pour recomposer, dans les conditions d’aujourd’hui, l’énonciation même de notre métier. Les paysages, fussent-ils urbains, périphériques, naturels ou labourés ont des codes topographiques, affectifs, climatiques. C’est à travers ces lieux et ces milieux qu’il nous faut opérer. Evidemment, leurs constitutions ne se livrent qu’à ceux qui prennent le temps d’y rester, parfois même d’y vivre. Le « code génétique de la Te(e)n Years After territorialité » n’est pas une recette à estampiller, un label politically correct, pour yuppies en mal d’idéologie mais un processus de contact à renouveler sur chaque expérience. Rendre visible 1 N’y voyez rien de bucolique, de gentiment écolo, d’alibi végétal, la graine à la main. Ce processus d’infiltration nécessite des moyens d’intervention qui soient à l’échelle des territoires empruntés, ainsi qu’une rééducation de notre raison d’être. Ce plaidoyer pour une architecture du temps et de l’usure, des sens et du sens, à la fois humaine et territoriale, n’aurait pas de matière si nous ne pouvions l’enrichir de nouvelles compétences entre la cartographie, la géologie, la reconnaissance raisonnée des préalables et l’évolution des technologies afin Te(e)n Years After de produire non pas de cette cuisine réchauffée et stérile des académies, fussent-elles « contemporaines », mais de fruits et de légumes frais, de viandes et de poissons frais, une architecture sur le tranchant de l’art -et de l’histoire- de ce siècle 1. Par un emballage photosensible aux proximités, par une refonte de sa fonction première, elle limiterait ainsi sa « vocation » d’isolement, pour se plier aux variations des climats, des atmosphères, des topographies et des usages dans un réquisitoire transformiste. Moins est une possibilité Lancinante est cette nécessité de se tenir proche de ce qui nous redonnerait le sens des responsabilités, à l’égard de notre propre survie et dans un sentiment de fusion avec les éléments1. Le monde aristotélicien des Te(e)n Years After apparences, des artefacts, ne serait-il pas finalement tout aussi valide que celui des idées et des concepts. Il nous suffirait simplement de composer avec ce réel, qui reste malgré tout notre seul abri, dans une intercession entre nos propres désirs et ce qu’ils étaient sensés dominer. Te(e)n Years After Situations 1996 Je me souviens des dernières paroles de Guattari fin 80 qui associait cette décennie aux années de l'hiver et de la glaciation. Il est mort avant de voir celles qui suivaient, ou l'individualisme voire même les petites lâchetés en sont le fond de commerce. Boursouflement de l'ego manipulé par les institutions malades qui nous font marcher sur les frêles béquilles de la reconnaissance inutile. Génération des soi-disant années glorieuses, née sur les barricades, qui fière de son échec idéologique s'accroche aux Te(e)n Years After rênes du pouvoir et du discours, moralistes et obscènes. Que de manipulations dans le reflet d'un miroir déformant qui nous ghettoïsent un peu plus chaque jour. Otages des labels, des primes au succès, des cocktails et des baisemains. L’architecture, rien d’autre qu’une société d’élégants sympathiques sirotant non sans cynisme la coupe de leur propre inutilité. Et si nous assistions schizophrènes à notre propre relégation. Et si finalement nous ne servions plus à rien ? Et si finalement tout notre petit outillage nourri sur les expériences de ce siècle était déconnecté, en roue libre, académisé et instrumentalisé ? Les architectes n’ont jamais eu à leur disposition un arsenal (c’est le cas de le dire) de formes et de codes esthétiques aussi développés et multiples qu’aujourd’hui. On comprend donc la fascination de produire son bâtiment au firmament de l’esthétique Te(e)n Years After (qu’elle soit déconstructiviste, moderne, écolo, industrielle et j’en passe) sans s’apercevoir que la nécessité de faire de l’architecture est ailleurs que dans les énièmes problématiques de style. Les bateleurs et badineurs en tout genre n'ont jamais été aussi puissants que dans le brouillage qu'ils alimentent à relayer ces objets labellisés culture comme caution de leur propre importance, otages des codes des marchés publics et de leur fausse transparence, à la fois dans leur attribution et dans leur montage. En dernier maillon de la chaîne de production, on nous invite à dessiner les « programmes programmés », verrouillés, sans que nous puissions remettre en cause leur validité, leur situation et leur coût, leur inscription territoriale et humaine. Kidnappés par un milieu de professionnels du bâtiment, instrumentalisés par les Te(e)n Years After institutions, l’architecture et l’architecte ont rarement -en France- été aussi serviles. |
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