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EXPERIMENTATION ET INTERPRETATION Dans cette recherche compréhensive, l’expérimentation consiste à soumettre du matériau empirique à une trame d’analyse. L’application de la trame au matériau produira des résultats qui confirmeront ou infirmeront l’hypothèse proposée. Le matériau empirique utilisé est extrait d’un document émanant de la Direction des Hôpitaux, intitulés « Synthèse de l’étude d’évaluation de la formation conduisant au Diplôme d’Etat d’Infirmier », produit en juin 1997 1. La trame d’analyse repose, évidemment, sur les dichotomies et les développements effectués dans le cadre de référence. Enfin, il est important de signaler que le travail ne consiste pas à tenter de retrouver dans le matériau soumis à analyse, tout ce qui est développé dans le cadre de référence. Il consiste seulement à montrer qu’un matériau, spécifiquement choisi, peut être analysé à l’aide des dichotomies proposées dans le cadre de référence et que cette analyse peut parfois permettre de distinguer des positionnements d’acteurs responsables de formation, caractéristiques de deux figures, la « Monitrice Traditionnelle » et le « Formateur en soins ». Ce travail d’analyse a comme but de plonger le lecteur dans une dynamique, où il continuera lui-même à chercher dans ses propres expériences professionnelles du matériau, des cas, ou des lectures qu’il soumettra à son tour à l’analyse. La méthode appliquée ici est purement inductive. On ne cherche pas à administrer la preuve que dans toute situation les deux figures existent. On cherche à montrer à l’aide de quelques indices spécifiques, que les deux figures pourraient exister. C’est l’une des limites de cette recherche. Afin de ne pas dénaturer le matériau, d’être rigoureux et de permettre au lecteur de les situer dans un contexte, une présentation rapide et générale d’un cadre institutionnel est proposée, ainsi qu’un rappel, à minima, des finalités et des principes arrêtés dans le programme d’études actuel. 1. Le cadre institutionnel.
C’est un institut de formation en soins infirmiers 1, implanté sur un site hospitalier. Cet institut forme des étudiants en soins infirmiers (formation initiale), parfois des élèves aides-soignants (formation initiale), et possède le plus souvent un centre de documentation 2. Dans cette étude , seule la formation des étudiants en soins est abordée. Les locaux peuvent être modernes ou vétustes, spacieux, fonctionnels 3 ou non. Ils se composent selon la taille de l’I.F.S.I. d’un amphithéâtre (maximum 200 places) et/ou d’une grande salle de cours, d’une ou de plusieurs salles de capacité moyenne (30 à 50 places chacune). Ces centres de formation disposent aussi de salles de travaux de groupe (20 places chacune environ), de salles de travaux pratiques. On peut trouver aussi une salle informatique, une salle de réunion, quelques annexes (salle de détente pour les étudiants, local associatif et salle « des fêtes » à l’occasion) 4. b) Les acteurs de l’organigramme. La structure comprend :
Elle est assurée par le directeur de l’I.F.S.I. 5.
Ce sont des étudiants de l’an presque 2000 2. Ce sont des adultes en formation. Liliane Voyé, dans son article « Revisiter les valeurs » 3 écrit : « interrogés sur ce qu’est pour eux le « prof » idéal, nos étudiants ont, quasiment à l’unanimité, mis l’accent sur la passion. A tous les enseignants - à de rares exceptions près - ils font crédit de compétence et de savoir mais ils expriment leur attente de professeurs passionnés par ce qu’ils font en enseignant et transmettant leur passion. Ils disent aussi en attendre des qualités d’écoute et d’accueil, le sens de l’humour et la reconnaissance de certaines ignorances et erreurs. Et ils refusent de se voir eux-mêmes comme des récipients à remplir par des transferts de connaissances, tout en souhaitant un accompagnement personnel dans une exploration de la vie devenue pour tous hésitante ». d) L’organisation: Les équipes peuvent fonctionner par suivi de promotion ou par spécialités. Fonctionner par suivi de promotion signifie le plus souvent que la grande équipe est divisée en trois et que chacune des sous-équipes formées s’occupe totalement de la promotion qu’elle a en charge. En d’autres termes, chaque sous-équipe suit la promotion du jour de son arrivée jusqu’au diplôme d’état. Fonctionner par spécialité signifie qu’il existe un ou plusieurs coordonateurs qui suivent chaque promotion, et que les autres acteurs responsables de formation s’investissent dans des modules ou des spécialités qu’ils reproduisent chaque année pour la nouvelle promotion « montante ». Les deux fonctionnements présentent des avantages et des inconvénients, des forces et des faiblesses. e) La formation est une formation en soins infirmiers. Elle permet l’obtention d’un diplôme d’Etat. Elle est organisée sur un principe d’alternance (enseignement à l’I.F.S.I. / stage). Dès les premières semaines, l’étudiant peut être amené à réfléchir (succinctement mais réellement) sur ses représentations de l’homme, de la santé, de la maladie, du soin, de l’infirmier(ère)...et à être en contact avec les malades. Les valeurs énoncées et « annoncées » dans le projet pédagogique 1 portent souvent sur des notions telles que:
Le recrutement est essentiellement post - baccalauréat. L’âge des étudiants en début de formation se situent entre 18 et 25 ans... à quelques exceptions près (promotions professionnelles ou autres). f) La relation formateur - formé 2 : La relation formateur - formé n’est pas, c’est évident, définie dans le programme des études conduisant au diplôme d’Etat d’infirmier (annexe à l’arrêté du 23 mars 1992), mais le survol de sa présentation, des principes pédagogiques qu’on y trouve, et de la finalité de la formation, peut permettre à chacun de s’en faire une représentation. 2. Présentation du programme d’études. Le programme des études d'infirmier a pour objectif de favoriser l'émergence d'un nouveau profil d'infirmier dont les caractéristiques seront les suivantes :
I. - Principes pédagogiques
Il. - Finalité de la formation La finalité de la formation est de permettre à l'infirmier d'assumer chacun de ses rôles en tenant compte notamment des aspects éthiques et juridiques de son engagement professionnel. Cette formation est dispensée en vue de l'exercice de la profession d'infirmier en milieu hospitalier, en milieu extra-hospitalier et en secteur libéral. Chaque équipe enseignante, en vue de la réalisation de cette finalité, en fonction de son projet de formation et dans le cadre du programme du nouveau cursus d'études, déterminera des objectifs de formation permettant à l'étudiant l'acquisition progressive de connaissances et d'aptitudes qui, conformément aux données actuelles de la science, contribueront à forger son identité professionnelle. L’élaboration de projets professionnels par les étudiants assurera l'enrichissement du patrimoine culturel infirmier en vue d'une prise en charge holistique de la personne soignée. III. - Durée de la formation L’ensemble de la formation se déroule sur trois ans avec 129 semaines ou 4 515 heures d'enseignement et 7 semaines ou 245 heures de suivi pédagogique, soit un total de 136 semaines ou 4 760 heures. g) Particularité 1 : L’implantation (possible) sur le site d’un internat, de plusieurs dizaines de chambres, fait de l’I.F.S.I. non seulement un lieu d’enseignement mais aussi un lieu de vie (d’une population jeune au demeurant confrontée rapidement à la maladie, à la souffrance, à la vieillesse et à la mort...et parfois qui plus est, à des problèmes financiers). Le décors de l’I.F.S.I. planté, les acteurs ciblés, les textes officiels définis, le matériau choisi peut être soumis à l’expérimentation. 3. Etude d’un extrait de la Synthèse de l’étude d’évaluation de la formation conduisant au Diplôme d’Etat d’Infirmier. Juin / Septembre 1997. Le programme des études conduisant au Diplôme d’Etat d’Infirmier 1 fixe comme principe pédagogique « l’actualisation régulière du programme de formation au terme d'un délai de quatre ans pour la première promotion, puis tous les trois ans, en fonction de l'évolution des sciences et des techniques et de celle de la pédagogie et de la pratique professionnelle » 2. Ce principe est à ce jour respecté, puisque la Direction Générale de la Santé a demandé à un cabinet indépendant 3 de mener une enquête de satisfaction nationale concernant l’application de ce programme auprès de nouveaux infirmiers diplômés ( les premiers formés, avec ce nouveau programme ) , d’acteurs responsables de formation en I.F.S.I. (qui l’ont mis en œuvre pour la première fois) et de responsables de stage ( qui ont accueilli ou encadré des étudiants en soins infirmiers formés dans l’application de ce nouveau programme ). La synthèse de l’étude d’évaluation de la formation conduisant au Diplôme d’Etat d’infirmiers comprend deux documents. Le premier concerne l’enquête menée auprès des nouveaux infirmiers diplômés et des instituts de formation, il est de juin 1997. Le second concerne la même enquête menée auprès des responsables de stage, il est de septembre 1997. Le premier document se compose d’une succession de tableaux qui développent le sommaire suivant : Infirmiers Diplômés : Identification p.3 Instituts de Formation : Identification p.8 Procédure d’admission p.15 Déroulement de la formation p.17 Enseignement théorique p.20 Suivi pédagogique des étudiants p.24 Enseignement clinique p.26 Evaluation des étudiants p.28 Diplôme d’Etat d’infirmier p.30 L’étude retenue dans ce mémoire ne concerne que les résultats présentés dans la rubrique Enseignement théorique de la page 23. Ces résultats sont les suivants : LES ELEMENTS RELATIFS A L’ENSEIGNEMENT THEORIQUE, QUI SUSCITENT DES DIVERGENCES D’APPRECIATION.
Utilisation de la trame d’analyse et interprétation : a. Pour le premier résultat : |
![]() | ![]() | «sciences du langage» : on suppose qu’il existe quelque chose qu’on appelle le langage et que cet objet peut être étudié de manière... | |
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![]() | «Analyse du lien éducatif», Université de Genève, Fpse, Section des sciences de l’éducation | ![]() |