La politique culturelle A. Les fondements des politiques culturelles Les effets externes de la dépense culturelle







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B. Les formes des politiques culturelles



On peut opposer deux modèles en matière d’implication de l’Etat dans la culture : un modèle anglo-saxon, peu interventionniste et encouragant surtout le mécénat, et un modèle français ou d’Europe du Sud beaucoup plus interventionniste. Notons que l’existence d’un ministère de la culture dont le budget s’élève à 1% du budget du gouvernement est une spécificité française.

1. La tradition interventionniste française



La tradition d’intervention du pouvoir en matière culturelle commence avec François Ier et Louis XIV, qui soutiennent les artistes par des bourses et commandent des oeuvres d’art. Cette tradition s’est perpétuée. Le préambule de la constitution de 48, repris dans celle de 56, stipule que la « nation garantit l’égal accès de l’enfant et de l’adulte à l’instruction, à la formation professionnelle et à la culture. »

Le ministère de la culture créé en 56 sous la direction de Malraux est une grande nouveauté : il regroupe des domaines autrefois dispersés : les arts et lettres relevaient jusque là de l’éducation, et le cinéma de l’industrie. Les commandes publiques et les grands travaux (sous Pompidou, Mitterrand, etc.) sont par contre dans la tradition du monarchisme éclairé.

Les aides directes sont accompagnées d’aides indirectes : quotas imposés aux chaînes nationales et radios, taxes parafiscales qui sont redistribués (taxes sur les billets d cinéma et théâtre), statut particulier pour les intermittents du spectacle, etc.

Le budget de la culture en 2001 se répartissait ainsi :

  • Ministère de la culture : 2549 millions d’euros (= 0,98% du budget de l’Etat). 20% du budget du ministère de la culture va au théâtre et spectacles vivants, 2,5 % au cinéma.

  • Régions : 242 millions d’euros

  • Départements : 784 millions d’euros

  • Communes : 3590 millions d’euros

  • Autres ministères : 3050 millions d’euros en 2000

On voit bien que la politique d’aide culturelle se fait à différents niveaux, géographiquement, mais aussi par différents ministères. Cet éclatement relatif des niveaux d’action des pouvoirs publics permet en outre d’assurer la pérennité de la vie culturelle ; elle met les artistes relativement à l’abri des changements brusques de budgets ou de canons esthétiques lors de changements de majorité.

2. Le mécénat



Le mécénat est une pratique très ancienne, pratiquée dès le monde antique, et qui est aujourd’hui le mode de financement principal de la culture dans les pays anglo-saxons, notamment aux Etats- Unis. L’idée consiste à présenter le soutien aux arts comme un devoir des citoyens les plus riches, par lequel ils redistribuent leur richesse à la communauté, et qui leur permet d’acquérir un peu du prestige dont jouissent les artistes. Le mécénat est donc encouragé socialement, mais l’Etat y ajoute un encouragement financier : les dons aux organismes d’aide à la culture sont généralement exonérés d’impôts ; plus les revenus sont élevés, plus l’aide à la culture devient donc rentable, d’autant qu’elle s’accompagne pour les sociétés ou les individus qui la pratiquent d’un gain en matière d’image qui peut avoir des retombées économiques positives. Cette pratique que le ministre actuel souhaite développer en France y existe déjà sous certaines formes. Les statuts de membre bienfaiteur, à la Comédie Française par exemple ou dans d’autres institutions, sont ainsi une forme de mécénat, et s’accompagnent de privilèges honorifiques.

Le mécénat est souvent critiqué : on ne contrôle en effet alors ni le montant ni l’utilisation des fonds alloués. On craint de voir ainsi encourager un art conservateur et favorable aux puissants, ou un art de faible qualité. De fait, d’après une étude de Paul di Maggio (1986), la nécessité de justifier la dépense entrâint à privilégier des opérations à forte visibilité et des programmes peu risqués. Les mécènes seraient indifférents au mérite artistique de ceux qu’ils soutiennent.

Mais on peut tenir aussi le raisonnement inverse : le mécénat, surtout le mécénat privé, permet mieux que la bureaucratie d’Etat de découvrir et soutenir efficacement les artistes les plus doués. Les subventions publiques tendent au contraire à parvenir à des artistes déjà reconnus et installés, et entraîneraient ainsi un certain académisme.

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