E."l'essor passager" de la vidéo militante : surtout années 70/80 1.Cf. dans les années 70 : collectif de diffusion « MON ŒIL », regroupant "Vidéo Out", "Vidéo 00", les "100 Fleurs"… : Ce collectif est créé vers 1974-75 et dure jusqu’en 1981 : il dispose d’un catalogue de 80 films environ. Il est composé des groupes ci-dessous.
Le groupe Vidéo-Out est surtout animé par Carole et Paul ROUSSOPOULOS sur Paris.
Le groupe Vidéo 00 est surtout l’affaire du couple MIGNOT-LEFEBVRE. Il devient ensuite l’ACET en 1971 à Paris (Agence pour la Communication et l’Enseignement des Techniques).
Le groupe Vidéo Les Cent fleurs dépend de Jean-Paul FARGIER et Danielle JAEGGI. Il est issu du groupe Vidéo-doux. Installé sur Vincennes (Paris VIII) 1972-77.
Le groupe Vidéo Déba est animé par Hervé LIOTARD et Charlotte SILVERA sur Fresnes.
Le groupe Vidéa est constitué de féministes de Sciences Po en 1974. Le collectif « Mon Œil » travaille également avec d’autres mouvements.
Le groupe Les muses s’amusent est coordonnée par Ionna WIEDER.
Les créations autour d’Armand GATTI y sont associées.
Le groupe les Insoumuses, féministe, participe à ce mouvement.
1971 Vidéo Out Grève à Jeune Afrique, 20 mn en vidéo sur la grève parisienne au journal Jeune Afrique.
1971 Vidéo Out Grève de femmes à Troyes : 40mn sur des femmes qui mènent l’occupation des locaux de leur usine, et découvrent le féminisme au contact de militantes du MLF.
1972 Vidéo 00 Luttes syndicales 35 mn sur la cogestion, les luttes anti-hiérarchie dans la Région Parisienne.
1972 Vidéo Out Pierre OVERNEY (répression chez Renault).
1973 Les cent fleurs - CARO Annie/JAEGGI Danielle/FARGIER Jean-Paul Cerisay : elles ont osé : féminisme, travail pour son compte, autogestion dans les Deux-Sèvres. Comme les LIP, des ouvrières occupent l’usine COUSEAULT. La déléguée CFDT étant licenciée, le mouvement se généralise, et les ouvrières « fabriquent, vendent et se paient » avec des chemisiers et des casquettes autoproduits dans des ateliers « sauvages » (hors de l’usine) nommés PIL (LIP à l’envers) !
1974 Video 00 Des immigrés racontent, description de la condition de travailleurs tunisiens en grève de la faim à Ménilmontant.
1974 Les Cent Fleurs Ceux de Pedernec : 30 mn sur grève et travail en autogestion dans un abattoir ultra moderne de poulets dans les Côtes d’Armor chez DOUX, entreprise de vente de poulets congelés ; appui du syndicat des Paysans-Travailleurs, bien implanté en Bretagne. Les ouvriers eux aussi pratiquent des ventes sauvages de poulets abattus dans des lieux clandestins. Le mouvement s’inspire de LIP et du Joint Français.
1974 Les Cent Fleurs – CARO Annie/FARGIER Jean-Paul/JAEGGI Danielle C'est tout pour nous et pour vous : 23 mn sur le 1er mai à Pédernec et les retombées du mouvement autogestionnaire : ouvriers de Cerisay, de LIP, des abattoirs bretons tentent de se coordonner.
1976 Vidéo 00 Communes, le temps de l’autogestion, film en 4 parties de 130 mn retraçant surtout les possibilités de participations démocratiques à la vie municipale. C’est l’autogestion politique plus qu’économique qui est ici montrée. Exemples de Vandoncourt (Doubs), Coupvray vers Marne la Vallée, Grande-Synthe vers Dunkerque et Naussac.
1977 Vidéo 00 Alma futur, les habitants d’un ancien quartier ouvrier de Roubaix (textile surtout) veulent autogérer les logements et conserver un cadre de vie intégrant le collectif. Ils sont aidés par l’Atelier Populaire d’Urbanisme créé en 1973. Vidéo de 3 fois 30 mn.
1978 Vidéo 00 Vivre en coopérative, 2 films de 30 mn Devenir sociétaire et Décider ensemble : le collectif cherche, à partir de trois exemples de coopératives de production dans l’imprimerie (IMCARVAU depuis 1947 dans le Vaucluse – 295 personnes), la charpente-menuiserie (AOCM – Avenir des Ouvriers Charpentiers Menuisiers de Niort, créée en 1951 -230 personnes) et les arts graphiques (SADAG – Société Anonyme des Arts Graphiques créée en 1965 à Bellegarde dans l’Ain – 85 personnes, de proposer des voies pragmatiques pour créer des emplois et gérer plus collectivement la vie sociale.
2.Vidéo-Out - Chronique des LIP : 1973 ROUSSOPOULOS Carole - LIP 1 : Monique, 7/22 mn sur Monique, femme et militante proche du syndicalisme au début ; impressions et engagement sur 4 mois de lutte...
1973 ROUSSOPOULOS Carole - LIP 2 : La marche de Besançon 25 mn : solidarité, Comité d'action et syndicalisme racontés par Charles PIAGET. Mise en avant de la grande marche de septembre 1973.
1973 LIP 3 : A la Maison pour Tous 30 mn sur l’expression des ouvriers opposés aux propositions du plan GIRAUD.
1974 LIP 4 : LIP-Formation : 40 mn sur problème de la réinsertion et de la réintégration. La formation continue (Loi du 16/07/1971) reste différemment appréciée, mais c’est une porte ouverte incontestable. Les LIP tentent un bilan au retour des Accords de Dole du 11 mars 1974.
1976 ROUSSOPOULOS Carole - LIP 5 : Monique et Christine, 30 mn sur une assistante de publicité et une OS.
1976 LIP 6 Jacqueline et Marcel, 30 mn sur un couple d’ouvrier de LIP, une OS et un chef de chaîne.
Une bonne partie de ce matériel est utilisé par Chris MARKER pour un numéro de Certifié exact, et diffusé dans le cadre du CREPAC regroupant syndicats et associations.
3.Productions de "L’audiovisuel sous la direction des travailleurs" : 1974 Burton of London à Boulogne (femmes contre licenciements).
1974 Darbois (occupation victorieuse de l'usine DARBOIS).
1974 Brink's France (prolétarisation dans les services, ici transferts de fonds).
1974 La grève des banques à Besançon (grève des employés en 74).
1974 Les lignes PTT à Paris (mécontentement des lignards).
4.Collectif de postiers : 1974 Postiers en grève (tri parisien en 1974).
5.Collectif Cinélutte : Le groupe Cinélutte est fondé en 1973 autour de Jean-Denis BONAN, Mireille ABRAMOVICI et surtout Richard COPANS qui milite au groupe maoïste-libertaire Révolution ! Il utilise les canaux de l’ex-ORTF et de l’IDHEC dont la plupart sont issus.
Il se prolonge grâce à COPANS et à Luc MOULLET sous la forme d’un GIE, « Les films d’ici » en 1978. Le GIE se transforme en SARL en 1984. Parmi les partenaires se comptent de grands noms du cinéma social et engagé : Amos GITAÏ, Claire SIMON, Hervé LE ROUX.
1971 ABRAMOVICI Mireille/BONAN Jean-Denis/SWETLAND Caroline Tiens bon, ne mollis pas – Kimbe red, pa moli, film d’animation sur la grève des ouvriers de la canne à sucre de la Guadeloupe en 1970.
1972 Collectif Soyons tout ! fiction de 60 mn en 16 mm sur la mobilisation ouvrière dans une usine de peinture parisienne.
1973-74 THORN Jean-Pierre Margoline, mouvement essentiellement de travailleurs immigrés dans l’usine MARGOLINE de récupération de papier à Nanterre.
1975 L'autre façon d'être une banque, durée 38 mn, sur une grève au siège parisien du Crédit Lyonnais en février-avril 1974. Même les employés et les cols blancs sont concernés par les pressions de l’encadrement, qui se font également au détriment des clients à qui on essaie de « vendre » des services superflus. La grève, dure et basiste, regroupe syndiqués et non-syndiqués et est fort critique vis-à-vis du syndicalisme, notamment la CGT qui est dénoncée par Arlette LAGUILLER, alors une des animatrices du conflit, comme briseuse de grève.
1975 ALTMANN Olivier Nous sommes une force, 50 mn sur la grève des mineurs en France en 1941.
1975 Petites têtes, grandes surfaces, 40 mn sur les méthodes patronales dans les supermarchés et la résistance des caissières. L’oppression vient surtout des petits chefs dans ce site de Carrefour.
1975 Un simple exemple, 45 mn en 16 mm sur la grève de l’imprimerie DARBOY de Montreuil ; succès après 3 mois d’occupation et de production autogérée pour les 90 salariés licenciés. Combat exemplaire, parti de la base, souvent contre la volonté syndicale… L’esprit de 36 (repas en commun dans l’usine occupée) se marrie à celui de 68 (anti-autoritarisme…).
1976 Fortes têtes, documentaire de 20 mn en 16 mm N&B sur des ouvrières des Chèques Postaux, le paternalisme et le machisme dans l’entreprise, la précarité des conditions de travail...
1977-78 À pas lentes, film de 43/50 mn en 16 mm sur le quartier de Palente à Besançon et son usine LIP. Sur les difficultés de deux femmes OS, Renée et Christiane, qui s’affirment dans la lutte et ébauchent de nouveaux rapports de couple. C’est le dernier film de Cinélutte, et le premier des Films d’ici, puisque c’est cette nouvelle société qui le diffuse en 1978.
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