DOCUMENT SNUipp : le texte intégral et les ajouts, retraits et commentaires
Projet de programmes CE2 – CM1 – CM2
| Ajouts, retraits et commentaires
| Dans la continuité des premières années de l’école primaire, la maîtrise de la langue française ainsi que celle des principaux éléments de mathématiques sont les objectifs prioritaires du CE2 et du CM. La compréhension et l’expression en langue vivante font également l’objet d’une attention particulière. La culture humaniste des élèves dans ses dimensions historiques, géographiques, artistiques et civiques se nourrit aussi des premiers éléments d’une initiation à l’histoire des arts. L’autonomie et l’initiative personnelle, conditions de la réussite scolaire, sont progressivement mises en œuvre dans tous les domaines d’activités et permettent à chaque élève de gagner en assurance et en efficacité. Le recours aux TICE devient habituel dans le cadre du brevet informatique et internet. Les élèves se préparent à suivre au collège, avec profit, les enseignements des différentes disciplines. Les enseignements de français et de mathématiques font l’objet de progressions par année scolaire, jointes au présent programme.
| Des progressions annuelles en français et en maths sont imposées par le ministère : les cycles sont ainsi remis en cause.
Un statut particulier est donné aux maths et au français.
L'accent est mis sur le côté disciplinaire des apprentissages sans gommer complètement la transversalité.
Une initiation à l'histoire des arts est introduite.
| FRANÇAIS
C’est par des activités spécifiques en français, mais aussi dans toutes les activités scolaires, que s’acquiert l’autonomie en lecture et en écriture. La progression dans la maîtrise de la langue française se fait selon un programme de lecture et d’écriture, de vocabulaire, de grammaire, et d’orthographe. Un programme de littérature vient soutenir l’autonomie en lecture et en écriture des élèves. L’étude de la langue française (vocabulaire, grammaire, orthographe) donne lieu à des séances et activités spécifiques. Elle est conduite avec le souci de mettre en évidence ses liens avec l’expression, la compréhension et la correction rédactionnelle. L’appui sur un manuel de qualité pour chacun des volets de l’enseignement du français est un gage de succès. L’ensemble des connaissances acquises en français contribue à la constitution d’une culture commune des élèves.
| Contrairement aux programmes de 2007, la littérature n'est plus le point de départ de l'étude de la langue. Les « ateliers d'étude de la langue » ont disparu, ainsi que la notion de transversalité de l'apprentissage de la langue . Le « dire, lire, écrire » s'étudie désormais au travers d'activités systématiques de grammaire, conjugaison, orthographe, vocabulaire.
Transversalité et littérature constituaient les fondements des précédents programmes.
Les enseignants ne faisaient-ils plus de grammaire et d'orthographe ?
La recommandation d'un manuel constitue une remise en cause de la liberté pédagogique et à l'inverse dévalorise le travail sur les projets d'écriture.
| 1 - Langage oral
L’élève est capable d’écouter le maître, de poser des questions,
d’exprimer son point de vue, ses sentiments. Il s’entraîne à prendre
la parole devant d’autres élèves pour reformuler, résumer, raconter,
décrire, expliciter un raisonnement, présenter des arguments.
Dans des situations d’échanges variées, il apprend à tenir compte des
points de vue des autres, à utiliser un vocabulaire précis appartenant
au niveau de la langue courante, à adapter ses propos en fonction de
ses interlocuteurs et de ses objectifs.
La qualité du langage oral fait l’objet de l’attention du maître dans
toutes les activités scolaires.
| La première chose que doit savoir faire l'élève, c'est écouter le maître : c'est une conception curieuse de l'oral.
| 2 - Lecture, écriture
La lecture et l’écriture sont systématiquement liées : elles font l’objet d’exercices quotidiens, non seulement en français, mais aussi dans le cadre de tous les enseignements. L’étude des textes, et en particulier des textes littéraires, vise à développer les capacités de compréhension, et à soutenir l’apprentissage de la rédaction autonome. Lecture
La lecture continue à faire l’objet d’un apprentissage systématique :
-automatisation de la reconnaissance des mots, lecture aisée de mots irréguliers et rares, augmentation de la rapidité de la lecture silencieuse ;
-compréhension des phrases ;
-compréhension de textes scolaires (énoncés de problèmes, consignes, leçons et exercices des manuels) ;
-compréhension de textes informatifs et documentaires ;
-compréhension de textes littéraires (récits, descriptions, dialogues, poèmes). Écriture
L’écriture manuscrite est quotidiennement pratiquée, pour devenir de plus en plus régulière, rapide et soignée. Les élèves développent, dans le travail scolaire, le souci constant de présenter leur travail avec ordre, clarté et propreté, en ayant éventuellement recours au traitement de texte. Étude de texte
L’élève apprend à comprendre le sens d’un texte (informatif, documentaire, littéraire) en en reformulant l’essentiel et en répondant à des questions le concernant. Cette compréhension s’appuie sur le repérage intuitif des principaux éléments du texte (par exemple, le sujet d’un texte documentaire, les personnages et les événements d’un récit), mais aussi de son analyse précise. Celle-ci consiste principalement en l’observation des traits distinctifs qui donnent au texte sa cohérence : titre, organisation en phrases et en paragraphes, rôle de la ponctuation et des mots de liaison, l’usage des pronoms, temps verbaux, champs lexicaux. Littérature
Le programme de littérature vise à donner à chaque élève un répertoire de références appropriées à son âge, puisées dans le patrimoine et dans la littérature de jeunesse d’hier et d’aujourd’hui ; il participe ainsi à la constitution d’une culture littéraire commune. Chaque année, les élèves lisent intégralement des ouvrages appartenant aux classiques de l’enfance et à la bibliographie de littérature de jeunesse que le ministère de l’Education nationale publie régulièrement. Les élèves rendent compte de leur lecture, expriment leurs réactions ou leurs points de vue, mettent en relation des textes entre eux (auteurs, thèmes, sentiments exprimés, personnages, événements, situation spatiale ou temporelle, tonalité comique ou tragique...). Rédaction
La rédaction de textes fait l’objet d’un apprentissage régulier et progressif. Les élèves apprennent à narrer des faits réels, à décrire, à expliquer une démarche, à justifier une réponse, à inventer des histoires, à résumer des récits, à écrire un poème, en respectant des consignes de composition et de rédaction. Récitation
Un travail régulier de mémorisation et de diction est conduit sur de courts textes en prose et des poèmes choisis par le maître.
| Pourquoi différencier « écriture » de « rédaction » ?
La littérature est reléguée à la fin des instructions sur le français alors qu'elle en constituait, précédemment, le point fort. Nulle part n'est indiquée la puissance de la lecture-plaisir (du maître ou de l'élève), ou de la lecture pour rêver, pour découvrir de belles histoires, ou pour faire fonctionner son imaginaire.
Depuis quand les élèves n'écrivent-ils plus en classe ? L'écriture n'est envisagée ici que sous son aspect technique, voire la calligraphie ; sans lien avec la production d'écrit dont il est question.
Pourquoi en faire un thème à part entière différent de littérature notamment ?
Cette annonce ne se retrouve pas intégralement dans les progressions (seulement au CM1) : est-ce un oubli dû à la précipitation?
Pourquoi revenir à un intitulé qui fleure bon le passé et l'ennui ? et qui ne s'appuie pas sur la richesse des activités mises en place par les enseignants : correspondance scolaire, résumés, articles de journaux de classes, reportage ? 5 lignes pour traiter de la production d'écrit alors que 120 décrivent grammaire, conjugaison, orthographe !
Seules les activités de mémorisation et de diction sont mise en avant. Où sont l'invention, le sens, l'émotion ? Un élève ne peut-il pas choisir un poème ?
| 3 - Étude de la langue française
Vocabulaire
L’acquisition du vocabulaire accroît la capacité de l’élève à se repérer dans le monde qui l’entoure, à mettre des mots sur ses expériences, ses opinions et ses sentiments, à comprendre ce qu’il écoute et ce qu’il lit, et à s’exprimer de façon précise et correcte à l’oral comme à l’écrit. Au CP et au CE1, l’attention a été surtout portée sur le vocabulaire concret de la vie quotidienne (repères temporels, perceptions, activités quotidiennes, vie scolaire et familiale, lexique des parties du corps, de la santé et de la maladie). Tout en poursuivant cette acquisition, l’enseignement du vocabulaire à partir du CE2 diversifie systématiquement les champs de signification (mots se référant à des environnements différents du cadre de vie quotidien, mots abstraits). La structuration et l’extension du vocabulaire des élèves font l’objet de séances et d’activités spécifiques ; la découverte, la mémorisation et l’utilisation de mots nouveaux s’accompagnent de l’étude des relations de sens entre les mots. Cette étude repose, d’une part, sur les relations de sens (synonymie, antonymie, polysémie, champs lexicaux, regroupement de mots sous des termes génériques, identification des niveaux de langue), d’autre part, sur des relations qui concernent à la fois la forme et le sens (famille de mots). Elle s’appuie également sur l’identification grammaticale des classes de mots. L’usage du dictionnaire, sous une forme papier ou numérique, est régulière. Tous les domaines d’enseignement contribuent au développement et à la précision du vocabulaire des élèves. L’emploi du vocabulaire fait l’objet de l’attention du maître dans toutes les activités scolaires. Grammaire
L’enseignement de la grammaire a pour finalité de favoriser la compréhension des textes lus et entendus, d’améliorer l’expression en vue d’en garantir la justesse, la correction syntaxique et orthographique. Il porte presque exclusivement sur la phrase simple : la phrase complexe n’est abordée qu’en CM2. Des activités spécifiques visent à la description et à la mémorisation des mécanismes de la langue française. L’élève apprend à identifier les types et formes de phrase, les principales classes et fonctions des mots, à maîtriser l’utilisation des temps verbaux, à mémoriser et à appliquer les règles qui prévalent dans la langue française écrite. Il acquiert progressivement le vocabulaire grammatical qui se rapporte aux notions étudiées. Il mobilise ses connaissances dans les activités d’écriture.
La phrase
-Connaissance et emploi pertinent des phrases déclarative, interrogative, injonctive et exclamative, des formes affirmative et négative, active et passive.
-Utilisation adéquate des signes de ponctuation usuels (point, point d’interrogation, point d’exclamation, virgule, point-virgule, deux-points introduisant une énumération ou des paroles rapportées, guillemets encadrant des paroles rapportées).
Les classes de mots
-Identification, selon leur nature, des mots suivants : les verbes, les noms, les déterminants (articles - définis et indéfinis -, déterminants possessifs, démonstratifs, indéfinis, interrogatifs, exclamatifs), les adjectifs qualificatifs, les pronoms (personnels, possessifs, démonstratifs, indéfinis, interrogatifs, relatifs), les adverbes, les prépositions, les conjonctions de coordination, les conjonctions de subordination.
-Utilisation adéquate de la substitution pronominale, ainsi que des conjonctions de coordination et autres mots de liaison (adverbes).
-Compréhension et expression correcte des degrés de l’adjectif et de l’adverbe (comparatif, superlatif).
Les fonctions des mots
-Identification du verbe, de son sujet (nom propre, groupe nominal ou pronom), et des compléments du verbe : complément d’objet direct et indirect, complément d’attribution, compléments circonstanciels (de lieu, de temps, de manière et de cause), complément d’agent.
-Compréhension de la notion de circonstance : distinction entre les compléments d’objet et d’attribution d’une part, les compléments circonstanciels d’autre part.
-Identification de l’attribut du sujet.
-Identification des éléments du groupe nominal et de leurs fonctions : déterminant, adjectif qualificatif épithète ou apposé, complément du nom, proposition relative complément du nom.
Le verbe
-Connaissance et utilisation du vocabulaire relatif à la morphologie des temps verbaux (radical, terminaison ; personne, nombre ; temps, mode, voix ; auxiliaire).
-Compréhension de la valeur temporelle des temps verbaux : temps verbaux du passé, du présent, du futur ; antériorité d’une action par rapport à une autre.
-Conjugaison des verbes des premier et deuxième groupes, d’être et avoir, d’aller, boire, dire, faire, partir, pouvoir, prendre, rendre, savoir, venir, voir, vouloir aux modes et temps suivants de la voix active : indicatif (présent, futur simple, imparfait, passé simple, passé composé, futur antérieur, plus-que-parfait, passé antérieur), conditionnel présent, subjonctif présent, impératif présent, infinitif présent, participe présent et passé.
-Conjugaison des verbes des premier et deuxième groupes à l’indicatif présent et futur de la voix passive.
-Utilisation à bon escient des temps et modes étudiés.
Les accords
Connaissance et utilisation
-des règles et des marques de l’accord dans le groupe nominal : accord en genre et en nombre entre le déterminant, le nom et l’adjectif qualificatif ;
-des règles de l’accord en nombre et en personne entre le sujet et le verbe ;
-des règles de l’accord du participe passé construit avec être et avec avoir (cas d’un complément d’objet direct postposé) ;
-des règles de l’accord de l’adjectif qualificatif, qu’il soit épithète, apposé ou attribut du sujet. Les propositions
-Connaissance de la distinction entre phrase simple et phrase complexe ; entre proposition indépendante (coordonnée, juxtaposée), proposition principale et proposition subordonnée. Utilisation de la phrase complexe en percevant ses articulations.
-Connaissance et emploi pertinent de la proposition relative (dans le groupe nominal), de la proposition conjonctive par que (complément d’objet direct).
Orthographe
Une attention permanente est portée à l’orthographe. La pratique régulière de la copie, de la dictée et de la rédaction ainsi que des exercices diversifiés assurent la fixation des connaissances acquises : leur application dans des situations nombreuses et variées conduit progressivement à l’automatisation des graphies correctes. La relecture et la correction des textes sont systématiques. Les élèves sont habitués à utiliser les outils appropriés.
Orthographe grammaticale
-Les élèves sont entraînés à orthographier correctement les formes conjuguées des verbes étudiés, à appliquer les règles d’accord apprises en grammaire (voir plus haut), à distinguer les principaux homophones grammaticaux (à-a, où-ou…).
-Les particularités des marques du pluriel de certains noms (en -al, -eau, - eu, - ou ; en -s, - x, - z) et de certains adjectifs (en -al, - eau,
-s, - x) sont mémorisées. Orthographe lexicale
-L’orthographe relative aux correspondances grapho-phoniques, y compris la valeur des lettres en fonction des voyelles placées à proximité (s/ss, c/ç, c/qu, g/gu/ge) ou de la consonne suivante (n devenant m devant b, m p) ainsi que l’usage du h aspiré initial sont maîtrisés.
-L’orthographe des mots les plus fréquents, notamment les mots invariables, ainsi que des mots fréquents avec accents, est mémorisée.
-L’apprentissage orthographique repose aussi sur l’application des “règles d’orthographe” ou régularités dans l’écriture des mots (redoublement de consonnes, lettres muettes, finales de mots de grande fréquence). À la fin du CM2 l’élève est capable de :
-écouter autrui,
-prendre la parole en respectant le registre de langue adapté,
-lire avec aisance (à haute voix, silencieusement) et comprendre un texte,
-rédiger un texte (récit, description, poème, compte rendu...) en utilisant ses connaissances en vocabulaire et en grammaire, - orthographier correctement un texte simple de dix lignes-lors de sa rédaction ou de sa dictée-en se référant aux règles connues d’orthographe et de grammaire ainsi qu’à la connaissance du vocabulaire,
-dire de mémoire de manière expressive des poèmes et des textes en prose.
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Aucune référence à la grammaire de texte : l'enseignement ne se fait que sur la phrase simple, puis complexe.
L'essentiel semble être la nomenclature, nature et fonction.
L'expression « classes de mots » revient dans les programmes, et la partie « grammaire de texte », qui s'appelait « quelques phénomènes grammaticaux portant sur le texte » a disparu. La ponctuation est intégrée dans la phrase.
Le « déterminant » subsiste.
La conjugaison s'apprend de manière autonome comme si elle était indépendante de la concordance des temps et de leur valeur.
Retour du plus que parfait, du passé antérieur et du futur antérieur.
Est-ce nécessaire et utile à l’école primaire ?
Sont explicitement mentionnés le subjonctif présent, le conditionnel présent, l'indicatif présent et futur de la voix passive.
Rien de nouveau sur l'orthographe.
Rédiger un texte de 10 lignes n'est pas un objectif très ambitieux, surtout si ce n'est que la correction de la grammaire et de l'orthographe qui est visée à défaut de la construction du texte et de son sens.
Un programme plus lourd, que restera-t-il à apprendre au collège ? Dans les programmes actuels nombre de connaissances sont décrites comme en cours d'acquisition. Cette notion a disparu.
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