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1910 A la rentrée, en Mars 1910, organisation d'un petit noyau d'élèves de français (au fond un peu envisagé comme prétendantes). La Mère Supérieure vient, avec la Mère Directrice et Mère Saint Tharcise qui en est spécialement chargée, pour leur expliquer le but de leur réunion plus intime. On les considèrera comme de petites maîtresses, et elles devront donner le bon exemple, soutenir le bon esprit. – Il y aura méditation spéciale, récréation séparée, le soir examen et points de méditation. ...Impression de crainte et de joie, mais les huit sont heureuses et pleines d'élan. Chacune reçoit une petite occupation de dévouement : classe, surveillance, solfège, etc...Parmi ces huit, il y eut plus tard cinq religieuses. Dans cette même année, une pièce tirée du drame du Père Tricard : "Vitus ou le lis sanglant", rappelant les persécutions des premiers siècles du christianisme, fait un bien tout spécial aux enfants, leur montrant le courage des femmes chrétiennes tout nouvellement baptisées. 1911 En 1911, pour la distribution des prix, pour la première fois, on essaie d'introduire un peu de musique : morceau à 4 mains –Chœur en français – petit chant mimé. Le Révérend Père Supérieur est très content. Quelques mois auparavant, une séance pieuse, avec saynètes en chinois et en français, musique et petite gymnastique, ayant été exécutée devant le Révérend Père Recteur, le Révérend Père Tournade et quelques autres Pères, tout le monde es ravi... Le Révérend Père Tournade dit à Mère Supérieure : "Que les temps sont changés, ma bonne Mère"...quel progrès en ces enfants, ouvertes, simples, etc..." puis sur l'invitation du Révérend Père Recteur, il dit quelques mots en français puis en chinois. Au moment du départ, le Révérend Père Recteur dit aussi toute sa satisfaction, et le Révérend Père Tobar reste un peu en arrière pour dire à la Mère Directrice (Mère Sainte Justine) : "C'est bien ma Mère, ces séances font du bien aux enfants, les développent comme savoir, comme simplicité... mais il faudrait un plus grand nombre de spectateurs, etc..." En effet, le temps était mauvais et peu de parents avaient pu venir. Du reste, ce n'était pas encore dans les habitudes, mais encouragées par les Supérieurs de Zi-ka-wei, et voyant tout l'avantage de ces séances, les Mères se prêtèrent à ce genre de développement, bien qu'il exigeât quelque fatigue et travail supplémentaire, mais tout en ces années se faisait avec grande simplicité, comme décors et comme sujets de séance. Pour la première communion au pensionnat, les vêtements blancs sont adoptés. C'est vraiment la première communion désirée par Pie X...Parmi les 8 élèves, plusieurs seront choisies par Notre Seigneur pour ses jardins fermés, même petite Zu-tsing qui a 5 ans, qui communie debout et qu'on voit à peine... Le lendemain, pèlerinage à la chapelle de l'Hôpital Sainte Marie. Dans le jardin, apercevant Monseigneur Reynaud, évêque de Ning-no, les fillettes courent lui demander sa bénédiction; il incline sa haute taille pour leur parler et s'écrie : "Ah, que notre Saint Père serait heureux s'il voyait comme il est compris en Chine" 1912 En Décembre 1912, de nouvelles premières communions, parmi lesquelles Zé-tu, 5 ans, nièce d'une auxiliatrice. Elle a tellement froid qu'on doit la dégeler près du poèle de la tribune avant qu'elle descende pour communier. Mais cela ne lui ôte rien de son savoir-faire pour chanter ensuite. 1913 Les vocations pour la Présentation étant parfois influencées par l'esprit du jour, les Supérieurs ont décidé de séparer les enfants jeunes, envoyées par les missionnaires, ou le demandant elles-mêmes, pour enter à la Présentation. Elles formeront une sorte d'école apostolique, appelée "Nativité" La séparation a lieu après le salut, le 7 Septembre, avec larmes, émotions. Quatre novices Présentandines viennent chercher caisses et livres, car les petites "apostoliques" auront un dortoir à la Présentation. Mère Sainte Marcelline est chargée de l'école" avec Mère Saint Tharcise. Le 8, messe d'installation, par le Révérend Père Maujey qui sera Directeur. L"uniforme est noir et comporte une petite chaîne avec médaille. Jusqu'alors, depuis la fondation, l'usage était d'avoir ce qu'on appelait "le poussé de communion". La Mère Supérieure décide, en Octobre 1913, que cet usage ne doit plus exister, d'après le décret de Pie X pour la communion. Ce "poussé" sera l'uniforme du dimanche et des fêtes, soit à la chapelle, soit au pensionnat. Plus tard, du reste, une uniforme sera adopté : Jupe et "pou-cé" noirs en semaine... pou-cé bleu foncé le dimanche (blanc l'été). 1914 En 1914, d'après les nouveaux usages des écoles à Shanghai, l'année scolaire commencera dorénavant en Septembre, et la distribution des prix aura lieu en Juillet. Avant cette distribution, pour stimuler la générosité des élèves, on expose, outre le résultat des études, le travail fait en faveur des églises t des pauvres : nappes, étolettes, cottes, etc. à la grande satisfaction de la Mère Supérieure et du R.P. Recteur qui fixe déjà ses choix pour les RR Pères Missionnaires. Une autre mesure est prise : le nombre des élève augmentant, tous les ans, donner des objets pieux pour prix devient très onéreux, et les livres chinois sont rares. Il a donc été décidé par la Mère Supérieure qu'on donnerait des "mentions" comma à l'Etoile du Matin, mais avec un encadrement différent. Mère Sainte Lydie fait un joli blason double, séparé par des lis, et une gracieuse banderole entoure les fleurs. Il y a des mentions en papier d'or et d'argent pour la conduite... mentions spéciales pour le catéchisme ; les formules ont été préparées ou révisées par le R.P. Pei. Pour les classes enfantines, des objets pieux, utiles, ou des jeux seront encore distribués. De plus, cette année, comprenant la nécessité, même et surtout pour nos chrétiennes, de donner un certain renom à nos études, nous donnons des "certificats", selon le nombre d'années et les résultats des examens mensuels et semestriels... Certificats de l'école. Ceci cause grand émoi parmi nos élèves, qui sont réunies par la Mère Directrice et la Mère Préfète des Etudes, pour leur expliquer cette mesure. Une attestation est accordée aux élèves qui, après le nombre d'années déterminé, n'ont pas obtenu le minimum exigé pour recevoir un diplôme. La distribution des prix est plus solennelle que les années précédentes. Il y a chant, surtout par les petites, accompagnées par les grandes, et morceau de musique faciles, venant couper la nomenclature des prix. Mentions et certificats sont très examinés par les RR Pères. Le chœur final est écouté attentivement, et le R.P. Recteur y prend le sujet de son très paternel discours : "Pour que la Chine soit toute au Seigneur"... Nécessité de l'éducation chrétienne au Sen-mou-yeu, au collège, afin de préparer des âmes missionnaires. Une séance, préparée pendant les vacances, par quelques élèves de français : "Gratia ou Saint Bernard à 20 ans" par le Père Tricard, vient encore renforcer les paroles du R.P. Recteur, et nos élèves jouent avec émotion : sur les sept jeunes actrices, 4 furent plus tard religieuses, et n'oublièrent jamais ce qu'elles éprouvèrent ce jour-là. En Septembre 1914, Mère Sainte Marcelline prend la direction du pensionnat chrétien, et les élèves sont bientôt conquises par sa bonté. Peu à peu, les années suivantes, plusieurs modifications exigées par les "habitudes" modernes, s'introduisent en Chine D'une part, il faut céder à des idées de confortable des familles (logement, nourriture, etc), d'autre part il faut tenir aux coutumes sérieuses et veiller au développement, non seulement des études, mais d'une morale plus profonde. Les RR Pères d'une part, et les Mères de l'autre, suivent le mouvement ou le modèrent, par des instructions, conférences, etc, et souplesse du règlement. Par exemple, la récréation sera d'1/4 d'heures à 10 heures etc. 1917 Le jubilé de la mission motive un déploiement de générosité et reconnaissance, et un peu plus tard (1919), le jubilé de Mère Saint Dominique. Vu les idées et études modernes, la séparation des deux pensionnats n'est plus nécessaire, il y a le groupe des grandes, à partir de 16 ans, le groupe des moyennes, jusqu'à 16 ans, et celui des petites jusqu'à 12 ans... Car les familles envoient volontiers leurs fillettes pour se préparer à la première communion. 1918 En Mai 1918, Mère du Bx Vianney devient directrice du pensionnat chrétien. L'ancien bâtiment à un seul étage est démoli, et on commence à habiter la nouvelle maison à deux étages en 1924. On démolit alors la seconde partie du pensionnat, et, en 1926, l'aspect sérieux est tempéré par le grand nombre des élèves joyeuses et plus actives qu'autrefois. Pour entrer davantage dans le mouvement et le programme de l'Action Catholique, les congrégations se composent de groupe des Enfants de Marie, et celui des Cadettes, et de celui des Croisées. Pour les dernières, un seul Directeur pour le pensionnat, l'école externe et l'orphelinat : les cérémonies se font à la paroisse. Une grande innovation est faite aussi pour les études de catéchisme, sous l'impulsion et la direction du Vicaire Apostolique, Son Excellence Monseigneur Haouisée, qui a lui-même établi le programme, puis les cours moyens et supérieurs. Examen écrit et oral dans nos écoles secondaires, et diplômes accordés. 1934 En 1934, le pensionnat chrétien est enregistré par le gouvernement, ses études seront divisées en cours primaires (4 années), moyen, (3 années) et supérieur (3 années), et après l'obtention des diplômes de fin d'études secondaires, les élèves peuvent si elles le désirent, suivre les cours d'une université... Peu le font ; ou elles rentrent dans leur famille et se marient, ou elle entrent en religion, ou elles se consacrent à l'enseignement, aidant beaucoup dans les diverses écoles de la mission. Le grand désir serait d'avoir une université catholique... c'est un projet... la Providence y pourvoira... 1938 Extraits de la notice publiée en 1938, à l'occasion du jubilé du pensionnat du Sen-mou-yeu. Devise "En avant et toujours mieux" ----- Comme toutes les œuvres vraiment grandes, destinées à vivre et à s'épanouir en fruits durables, le pensionnat naquit d'une grande idée, celle de donner à la Chine des jeunes filles chrétiennes ayant de solides convictions morales et religieuses, des habitudes de dévouement et de sacrifice, afin que, comprenant clairement et profondément leurs devoirs, elles puissent devenir des membres utiles à la Société et à l'Eglise. Aujourd'hui, après trois quarts de siècle d'existence, un regard sur le passé montrera que cette idée n'a pas été stérile, mais qu'au contraire, de cette humble source, jaillie il y a 70 ans, est sorti un puissant fleuve qui répand ses eaux bienfaisantes dans toutes les provinces de la Chine. Oui, de cette humble source, l'eau a coulé, pure et limpide, se donnant à tous, se donnant toujours, sans arrêt, sans lassitude ; source paisible, source silencieuse et sereine, prête à vivifier la terre, à se fondre dans l'infini des fleuves pour le bien de tous. Et sous le regard divin, son œuvre s'accomplit. Le Maître seul connaît sa gloire, et inscrit au livre de vie le bien de chaque jour. ----- En 1933 eurent lieu les premiers examens officiels de gouvernement, pour le "Tsou-tseng". En Juillet 1934, grâce à une réputation de travail sérieux et des résultats obtenus, l'école reçut l'approbation du gouvernement pour l'enregistrement officiel au Bureau de l'Education. C'est alors qu'il fut demandé de changer le nom du pensionnat, une autre école s'appelant aussi "Zong-teh". En souvenir de Paul Siu, ou Zi-kao-lao, notre école prit le nom de "Zi-wei-gnu-tson" (Zi, canal, féminine, secondaire = Ecole secondaire féminine du canal de Zi). Ce grand lettré, ce grand chrétien, ce maître prédestiné par Dieu pour être le premier guide des missionnaires en Chine, ne peut-il pas être regardé à bon droit comme le modèle des étudiants, aussi bien que le modèle du vrai chrétien et de l'apôtre ! Il travaille, il se forme, afin de pouvoir un jour répandre les trésors amassés. N'est-ce pas le but que se propose aussi l'élève du pensionnat ; Zi-wei-gnu-tsong" !... Afin de pouvoir se rendre plus utiles dans l'avenir, les élèves du Kao-tsong vont au dispensaire du Sen-mou-yeu, et sous la direction d'une Mère, s'exercent à faire des pansements et à donner des soins pratiques aux pauvres malades qui viennent nombreux se faire soigner. Le contact avec la souffrance et les malades de toutes sortes, est un bon moyen de développer les élèves dans le sens du dévouement et de l'oubli de soi. Bien que le pensionnat se soit développé au point de vue des études, il n'en est pas moins vrai qu'il met à la base de tout et en première ligne, l'enseignement religieux, en donnant aux élèves un enseignement progressif du catéchisme, de manière que nos jeunes filles chinoises, vivant souvent au milieu des païens, soient munies d'une connaissance des principes chrétiens plus complète et plus raisonnée, afin d'être à même de défendre leur foi contre les objections ordinaires et courantes, et qu'elles s'adonnent à la faire connaître ou accepter par le plus grand nombre d'âmes possible ----- De 1868 à 1938 : Elèves 5 162 Actuellement 378 Vocations religieuses 352 Enfants de Marie 1 014 Cadettes du Christ 60 Croisées 30 ----- Congrégations. Il est impossible de dire un mot de l'œuvre du pensionnat, sans parler de ses congrégations toujours si florissantes, et qui contiennent la vie surnaturelle, une piété vraie, se traduisant par l'esprit de sacrifice et le dévouement. Congrégations de la Sainte Vierge. Cette congrégation a donné à la Chine de nombreuses vocations religieuses et de bonnes Mères de famille, qui ont compris le rôle de la mère chrétienne et ont puisé dans leur dévotion à la Très Sainte Vierge, la force de la remplir. La congrégation remonte au début du Sen-mou-yeu, Février 1871, ce temps qui vit encore dans la mémoire de quelques privilégiées qui se rappellent avec émotion la joie des élèves, lorsque l'une d'elles, dans sa générosité et son amour pour la Sainte Vierge, fit le don d'une belle statue de Notre Dame de Lourdes. Un kiosque fut construit au milieu du pensionnat, et la statue y fut placée ; c'est de là que Marie veille sur les fleurs de son jardin, si bien nommé "Sen-mou-yeu" (Clos de la Sainte Mère). Depuis lors, les Ave n'ont cessé de monter vers le ciel, réjouir le Coeur de l'Immaculée. A certaines fêtes, pendant le mois de Mai, et avant les examens de fin d'année, les élèves redoublent de ferveur, et le moment que l'on goûte le plus pour implorer les faveurs de la Très Sainte Vierge, est celui qui précède la récréation du soir, où, dans l'obscurité de la cour, Notre Dame de Lourdes est seule illuminée, chacune a l'impression d'une apparition à la Grotte, aussi est-ce avec simplicité et confiance que l'on expose ses besoins et que l'on fait ses demandes à la Reine du Ciel, les faisant passer par l'humble petite Bernadette. Les processions du mois de Marie et du mois du Rosaire sont une louange en l'honneur de Marie, en même temps qu'une joie surnaturelle pour les élèves et surtout pour celles qui sont choisies pour porter le brancard de la Très Sainte Vierge. Apostolat de la prière. Afin de former les élèves à l'apostolat, il y eut aussi, dès les premières années, la confrérie de l'Apostolat de la Prière qui par l'offrande de la journée au Sacré Coeur, maintient dans la ferveur et stimule au zèle des âmes. Chaque année, de nombreuses inscriptions viennent augmenter le trésor de l'Eglise. Congrégation de Saint Michel. La Congrégation de Saint Michel, en se battant sous la bannière de l'Archange, s'exerce à l'apostolat du bon exemple auprès des compagnes de classe, et prépare à faire parti de la congrégation de la Sainte Vierge. |